CARACTERISATION GENETIQUE DES RACES OVINES SAHELIENNES
Caractéristiques biophysiques et physiques de chaque zone
La zone sylvopastorale
Vaste plaine sahélienne d’environ 75000 km² située dans la partie septentrionale du Sénégal Elle correspond au Ferlo. Le climat y est de type sahélien continental chaud et sec au nord et soudano- sahélien au sud. Les précipitations (350 à 500mm) de juillet à fin septembre sont interrompues par une période d’arrêt toujours néfaste à la végétation ; la période sèche s’étend d’octobre à juin. La végétation est une savane arbustive avec prédominance de graminées fines et un important pâturage aérien représenté par la strate ligneuse (Gomez, 1979).
La zone du bassin arachidier
C’est l’ensemble des régions administratives marquées par le développement poussé des productions végétales au premier rang desquelles domine l’arachide : ce sont les régions de Thiès, Louga, Diourbel et du Sine Saloum. Le bassin arachidier occupe le centre Ouest sénégalais et le climat y est de type sahélien au Nord et soudanais au Sud. L’hivernage y dure 5 mois et est un peu plus précoce à l’est (Chambard et Sall) ceci permet à l’arachide d’accomplir son cycle normal tandis que la saison sèche avec une durée de 7 à 8 mois d’étend de Novembre à Mai. Le peuplement végétal varie fortement avec la nature du sol. La strate herbeuse est composée d’espèces moins tendres que celles trouvées dans les zones sahéliennes : Andropogon, Pennisetum, Andansonia digitata, Tamarindus indica, Acacia albida et Acacia raddiata.
La Casamance et le sud du Sénégal oriental
La Casamance et le sud du Sénégal oriental constituent la région méridionale du Sénégal qui est celle des précipitations abondantes. Elle a la particularité d’être la zone la plus vaste. Le climat y est de type soudanien à soudano guinéen avec une pluviométrie entre 1200 et 1500 mm répartie sur 6 mois (mai à octobre) le long du liséré littoral. La Casamance maritime a un climat sub guinéen caractérisée par des pluies plus abondantes (oussouye 2000 mm/an). Les températures augmentent d’Ouest en Est indiquant deux maxima (juin et octobre) et deux minima (janvier et août). La végétation est une forêt claire au Sud Ouest et une savane très boisée au Nord Est, le tout fortement influencée par la présence de bambous africains (Oxytenathera abyssinica). Au Sud du Sénégal oriental, on note le développement d’une grande poussée végétale dans laquelle Combretum glutinosum et Acacia seyal prédominent. On distingue en Casamance suivant la nature des sols : la mangrove, la savane arborée, la forêt sèche et le long des rizières d’importants groupements de palmiers à huile. On compte aussi plusieurs galeries forestières le long des cours d’eau ; certains fourragères y sont bien représentées : Andropogon gayanus, Pseudo pricus, Pennisetum pedicellatum
La zone des niayes
La région des Niayes est une bande côtière de 30 km entre Dakar et Saint-Louis. Elle est comprise entre les isohyètes 400 mm et 600 mm. Elle est située en bordure du littoral océanique, et bénéficie dans son ensemble d’un climat particulier très différent du reste du pays, il s’agit du climat cap verdien entièrement dominé par l’influence des alizés qui soufflent en saison sèche (Novembre à Juin). A ces alizés, s’ajoute l’influence du courant marin froid des canaries. Les précipitations sont groupées en une très courte saison des pluies : Juillet- Août pendant laquelle prédomine la mousson. Dans les années normales la région reçoit entre 400 et 600 mm de pluies du Nord au Sud. La saison fraîche coïncide avec la saison sèche (Novembre à Juin). Pendant cette période les températures minimales varient entre 14° C et 18°C et les températures maximales n’excèdent que rarement 30°C. La saison des pluies est nettement plus chaude ; les températures oscillent entre 20°C et 36°C. La région des Niayes se caractérise par l’affleurement d’une nappe phréatique permanente. L’approvisionnement y est facilité par la présence de nombreux lacs et marigots (lac Tanma, Retba et le lac Mboro) pourvus d’eau salée, douce, saumâtre. D’un peuplement de palmiers à huile (Elaeis guineensis) situé dans un bas-fond inondé par l’émergence de la nappe phréatique en saison des pluies. Cette “Niayes” est prolongée par une grande cuvette dans laquelle sont pratiquées des cultures maraîchères et fruitières. A la lisière de cette cuvette se localisent des Parinari macrophylla. Au-delà de cette zone humide, apparaît une végétation de zone plus riche avec un tapis graminéen composé de différentes espèces (Pennisetum pedicellatum, Cenchrus biflorus) et de buissons à Guiera senegalensis. La végétation est en régression régulière sous l’action combinée de la sécheresse et de l’extension du maraîchage. Si quelques espèces plus sensibles, comme le dattier nain, (Phoenix reclinata) ont déjà disparu, d’autres comme les palmiers à huile sont en voie de le faire en raison de la baisse de la nappe phréatique.
L’élevage au Sénégal
Le Sénégal est un pays d’économie à dominante agricole ou l’élevage occupe une place importante et contribue pour 7,7% du PIB (Produit Intérieur Brut). Il représente environ 35% de la valeur ajoutée du secteur agricole. C’est un secteur qui contribue significativement au revenu agricole des producteurs ruraux d’une manière directe par la valorisation des produits animaux mais aussi indirectement par la traction animale, la fertilisation des terres destinées aux produits végétales et par l’utilisation des résidus de récolte et de sous produits agro industriels. Les animaux élevés au Sénégal sont : les bovins, les caprins, les porcins, les ovins, les équins, les camelins, et la volaille, cependant c’est la production des moutons et de la volaille qui est en pleine expansion (www.syfia.info). Le cheptel sénégalais est très diversifié et enregistre des effectifs variés. Tableau 1 : Effectifs animaux domestiques au Sénégal en 2008 (Source Direction de l’élevage) Espèces Effectifs (tête) Bovins Ovins Caprins Equins Asins Porcins Camelins Volaille traditionnelle Volaille industrielle 3 210000 5251000 4477000 524000 442000 327000 4696 21888690 13633000 I-2-1 Système d’élevage On distingue deux grands types de systèmes d’élevage : Les systèmes traditionnels : sont définis par le degré de dépendance du ménage ou de l’unité de production vis-à-vis du bétail ou des produits de l’élevage, soit en tant que source de revenu, soit pour l’approvisionnement alimentaire. Les systèmes modernes (systèmes intensifs ou semi intensifs) nécessitant de gros besoins en capital (Wilson, 1992). Les systèmes traditionnels sont : le système pastoral, le système agro-pastoral se distinguant de par leur mode de conduite alimentaire.
Système pastoral
dans lequel plus de 50 pour cent du revenu ou plus de 20 pour cent de la consommation énergétique alimentaire du ménage provient directement du bétail (Wilson et al., 1983). Ce système est localisé dans la zone sylvo pastorale et une partie du bassin arachidier. Ce système, implanté dans les zones arides ou semi arides, est caractéristique de la société nomade pratiquante des mouvements de transhumance avec une utilisation extensive des parcours sur de longues distances et un usage de terres dont l’accès est plus ou moins règlementé et collective.
Système agro pastoral
entre 10 et 50 % du revenu du ménage provient du bétail ou des produits de l’élevage. Bien qu’il soit aussi extensif, il se distingue, grâce à son intégration dans l’agriculture et à sa moindre dépendance des parcours, par des performances zootechniques légèrement meilleures que celles du système pastoral. L’association de l’agriculture à l’élevage se traduit par le recours à la culture attelée, l’utilisation de la fumure animale et l’exploitation des résidus de récoltes pour nourrir les animaux.
Système intensif ou semi intensif
d’embouche bovine ou de production laitière (stabulation permanente ou temporaire durant quelques mois), localisé dans les zones urbaines ou périurbaines mais également dans certains villages du bassin arachidier. Les concentrations de la demande au niveau des villes suscitent le développement de pôles de production relativement intensifiés autour des villes. Ces pôles ont une forte orientation commerciale et voient l’intervention de nouveaux opérateurs économiques qui se distinguent des éleveurs traditionnels. Cependant, dans le système intensif, on distingue l’élevage de case pratiqué dans le Bassin arachidier, Niayes, Zones urbaines, et dans la Vallée du fleuve en raison du manque de pâturages et le système intensif stricte dont la stratégie consiste à acquérir des animaux maigres et les emboucher sur une courte période (Tourrand, 1987).
Contraintes de l’élevage au Sénégal
Le Sahel est une région en proie à la sécheresse et à une désertification qui connaît une progression inexorable. La steppe du Sahel connaît un dessèchement relativement brutal ceci constitue un grand frein à l’élevage car les troupeaux ne trouvent plus de pâturages et les éleveurs parcourent des kilomètres pour faire paître leurs animaux (mouvement de transhumance). La réduction et la raréfaction des ressources naturelles sont liées à l’avancée des fronts agricoles, aux conséquences des changements climatiques et à la croissance démographique qui accentue la pression sur les ressources naturelles (www.oecd.org). L’eau constitue de nos jours une denrée rare dans le sahel à cause de l’avancée du désert mais aussi des forages insuffisants. Comme autre problème recensé, l’importation de viande congelée en provenance des pays européens qui constitue un concurrent potentiel à l’élevage local.
L’Elevage des ovins au Sénégal
Les principaux avantages de l’inclusion des petits ruminants semblent évidents au Sénégal. En effet, au début des années 1970, le retentissement donné à la sécheresse au sahel a attiré l’attention sur la fragilité des systèmes d’approvisionnement alimentaire. Cette sécheresse a entraîné d’importantes pertes de bovins estimées à 50 ou 100% (Dia, 1977) selon les localités et permit ainsi de constater la résistance et l’adaptation des petits ruminants à ces conditions précaires. Leur cycle de reproduction court et un taux de mortalité faible (20%) durant cette période ont aussi catalysé la pratique de l’élevage des petits ruminants. L’élevage du mouton est fortement ancré dans les traditions. L’ovin y joue un rôle économique, social et rituel important. En effet, le mouton reste, par excellence, l’animal associé aux fêtes religieuses (Tabaski par exemple) et familiales (mariages, baptême). Les systèmes de production ovins sont un élément fondamental de l’économie, notamment dans les zones rurales difficiles, arides ou semi-arides.
Le mouton
Description
Le mouton appartient à l’embranchement des Cordés, au sous embranchement des vertébrés, à la classe des mammifères, l’ordre des artiodactyles, la famille des bovidés, la sous famille des caprinés et au genre Ovis. D’aucuns se fondant sur le même nombre de chromosome que le mouflon sauvage supposent que le mouton est issu de la domestication du mouflon sauvage. Les différentes races proviennent cependant de l’action de l’homme ainsi que de la pression exercée par l’environnement. Le mouton est un mammifère dont le corps est recouvert de poils ou de laine et enduit de suint ; la tête du mâle (bélier) supporte des cornes généralement enroulées en spirale, à section triangulaires et marquées d’anneaux tubuleux mais qui sont très souvent absentes chez la femelle (brebis) présentant des mamelles inguinales.
INTRODUCTION |