Caractérisation et potentialité agronomique des PRO de la localité de Malem Hodar
Les résultats des analyses de paramètres physico-chimiques des PRO déterminés dans le cadre de cette étude sont rapportés dans le tableau 12. Des paramètres globaux relatifs aux quantités de matière sèche (MS) et de matière organique (MO) contenus dans les PRO sont exprimés en kg/t. La teneur en macroéléments des PRO (carbone, azote, phosphore et potassium) et en microéléments (fer et zinc) des PRO varie en fonction du type de fumier et s‟exprime en kg/t de MF. On constate que la fiente de volaille a la plus grande teneur en carbone, azote, phosphore et potassium par rapport aux autres fumiers. La litière utilisée pour le support des poules est laissée dans les poulaillers durant une année avant d‟être raclée, ce qui favorise sa décomposition totale. La teneur la plus importante en fer et zinc se trouve dans les fumiers des équins. Les contenus de panse sont les PRO les plus pauvres en azote comparés aux fumiers des autres animaux. Tous les PRO ont des teneurs en fer et en zinc inférieur aux seuils réglementaires en vigueur par la norme NF U44-051, pour les fumiers et les composts. Les pH et les rapports C/N des différents types de PRO sont représentés dans le tableau 13. Le pH varie entre 6,97 et 8,27 et le C/N de 9,76 à 22,11. Les fumiers de bovins, d‟ovins, de caprins, de la volaille et les contenus de panse ont tous un rapport C/N inférieur à 15. Ces matières organiques fertilisantes, avec un rapport C/N < 15 libèrent des nitrates en quelques jours après épandage. Les fumiers des équins et asins ont tous les un rapport C/N supérieur 15. Ces fumiers peuvent causer une immobilisation temporaire de l‟azote et mettre plusieurs semaines avant de libérer des nitrates dans le sol. Cela peut être lié à la quantité importante de litière qui se trouve dans les fumiers d‟équins et d‟asins.
Potentiel agronomique des PRO du village de Mbarokounda et de la localité de Malem Hodar
L‟analyse du tableau 14 montre que le fumier d‟équin a le plus fort potentiel agronomique en N, P et K dans le village de Mbarokounda ainsi que dans la localité de Malem Hodar. Dans le village de Mbarokounda, les potentiels agronomiques des PRO en N, P et K sont respectivement estimés à 2 908 kg, 720 kg et 1 733 kg. Le potentiel agronomique total de la localité de Malem Hodar est estimé à 12 453 kg en N, à 3 149 kg en P et à 6 811 kg en K. L‟application de l‟équation 14 aux gisements mobilisables des PRO pour la fertilisation nous a permis d‟estimer les potentiels de biofortification en fer et zinc des PRO du Village de Mbarokounda et de la localité de Malem Hodar (tableau 15). Le tableau 15 montre que le fumier d‟équin a le plus important potentiel de biofortification en fer et zinc par rapport aux types de PRO dans le village de Mbarokounda et la localité de Malem Hodar. Le potentiel de biofortification est estimé à 2 295 kg en fer et à 16 kg en zinc dans le village de Mbarokounda. Dans la localité de Malem Hodar, le potentiel de biofortification est égal à 9 050 kg en fer et à 65 kg en zinc.
Discussion de l’estimation des quantités de biomasses résiduelles
Les gisements de biomasses résiduelles sont les quantités de déchets produits par les cultures au cours d‟un cycle. Ils sont estimés en multipliant les rendements des différentes cultures par leurs indices résiduels respectifs. Cette méthode est soutenue par plusieurs auteurs à savoir (Lacour et al., 2011; Lacour, 2012; SOLAGRO et al., 2013; FAO, 2014a; Touré et al., 2016) dans le cadre de l‟estimation du potentiel de valorisation des déchets d‟origine agricole et assimilés. Seules 6 spéculations (mil, maïs, sorgho, arachide, niébé, et sésame) dont leurs rendements sont disponibles à l‟échelle du village à la DAPSA ont produit, pour les cinq villages enquêtés, un gisement brut de biomasses résiduelles estimé à 4 921 tonnes MS/an. L‟arachide produit les 50% de ce gisement brut de biomasse résiduelles. Ce résultat est similaire à ceux de Touré et al. (2016), qui rapportent que l‟arachide produit les 43 % du gisement bruit de biomasses résiduelles provenant des 11 spéculations (mil, sorgho, maïs, riz, arachide, manioc, patate douce, niébé pomme terre, haricot vert, et chou) sur l‟ensemble du territoire national en 2016. Cette différence de 7% des résultats pourrait être s‟expliquée par le fait que les villages concernés par cette étude se trouvent dans le bassin arachidier du Sénégal. Pour les 6 spéculations qui font ce gisement de biomasses résiduelles estimées dans la localité de Malem Hodar, leurs indices de résidus furent obtenus à partir de la recherche bibliographique. Une bonne estimation du gisement de biomasses résiduelles mobilisable par la fertilisation doit impérativement tenir compte des quantités utilisées pour l‟alimentation du bétail et la construction. La difficulté majeure rencontrée dans l‟acquisition des données agronomiques au niveau de la DAPSA, est que la liste des spéculations cultivées dans la localité de Malem Hodar n‟est pas exhaustive. On trouve dans la localité du piment, du gombo, du melon, de la pâte douce, de la tomate et de l‟aubergine cultivés en petites quantités dont leurs rendements et leurs superficies ne sont pas disponible dans la base de données de la DAPSA à l‟échelle du village. Les rendements donnés par la DAPSA pour l‟arachide (1 039 à 1 200 kg/ha) sont supérieurs à ceux (700à 920 kg/ha) acquis auprès des agriculteurs (Sarr, 2020). Pour les autres spéculations on constate une conformité des résultats des rendements. Dans le terroir de Malem Hodar, en raison de l‟insuffisance des ressources fourragères, le bétail, en sus de la fane d‟arachide est alimenté avec de la paille de céréales (maïs, sorgho). Ce résultat confirme ceux obtenus au Maroc par (Rafrafi, 2006) et s‟oppose à ceux obtenus