Caractérisation et étude du peuplement d’araignées
Position systématique des araignées
Les araignées appartiennent, à l’embranchement des arthropodes également dit articulés, L’ordre des Araneae se subdivise en deux sous-ordres : le sous-ordre des Opisthothelae, qui est constitué des infra-ordres des Mygalomorphae (mygales) et des Araneomorphae (les espèces modernes) ; et le sous-ordre des Mesothelae, dont les membres sont des espèces primitives de l’Asie. Caractérisation et étude du peuplement d’araignées (Arachnides, Aranéides) dans le Nord-est algérien. Le phylum des arthropodes est l’un des plus important du règne animal, il représente 81% des invertébrés terrestre dont la classe des arachnides qui occupent 70% de cet ensemble zoologique (Hubert, 1979). Pour leur importance au niveau de l’écosystème terrestre, les Arthropodes sont utilisés comme bio indicateurs dans différents écosystèmes dans le but de comprendre l’importance que prennent les membres de ce groupe au niveau de la chaine alimentaire et leur rôle fondamental dans le maintien de l’équilibre naturel (Pinault, 1992). Figure 01 : Position systematique des araignées dans le règne Animal ( Edition Dubois, 2002). Caractérisation et étude du peuplement d’araignées (Arachnides, Aranéides) dans le Nord-est algérien.
Morphologie et bio-écologie des araignées
Morphologie d’une araignée
Le corps des araignées comprend deux parties : d’une part le céphalothorax (la partie avant), fortement chitinisé, avec au-dessus la carapace, et au-dessous le sternum, et d’autre part l’abdomen (opisthosoma) qui est très souple (Roberts, 2009).
Céphalothorax
Le céphalothorax (Fig. 02) est formé, de la fusion de la partie céphalique et de la partie thoracique (Hubert, 1979). Figure 02. Céphalothorax vue dorsale (Gr X 20) (Bourbia, 2018).
Yeux
Contrairement à ceux des insectes, ils sont toujours simples, et généralement au nombre de 8, mais dans certains cas 6, 4 ou 2. Il arrive même qu’ils disparaissent complètement chez certaines espèces cavernicoles (Ledoux, 1981). Les 8 yeux sont le plus souvent disposés sur deux lignes de 4 plus ou moins incurvées, appelées respectivement : ligne oculaire antérieure et ligne oculaire postérieure. Les yeux présentent parfois de très grandes différences de taille ; ces différences et la disposition des yeux sont des caractères fréquemment utilisés en systématique, principalement pour distinguer les familles (Hubert, 1979). Caractérisation et étude du peuplement d’araignées (Arachnides, Aranéides) dans le Nord-est algérien.
Chélicères
Les chélicères se présentent à l’extrémité antérieure du céphalothorax (Hubert, 1979).elles sont les premiers appendices du prosoma. Chaque chélicère se compose de deux parties, une partie basale solide et un crochet articulé mobile. Le bord intérieur du crochet est finement cranté, il est apparemment utilisé pour couper les fils de soie (Peters, 1982 et Foelix, 2011). L’orientation de ces derniers est utilisée comme caractère systématique (Ledoux et Canard, 1981). L’orientation de ces articles est utilisée comme caractère systématique. Chez les Orthognathes, l’article basal est situé dans le prolongement de l’axe du corps, les crochets se replient parallèlement à cet axe (Fig. 04). Chez les Labidognathes, l’article basal se situe perpendiculairement ou plus ou moins obliquement à l’axe du corps, les crochets se repliant vers l’intérieur et se croisent comme les branches d’une paire de ciseaux (Fig. 03) (Hubert, 1979). Figure 04 : Mouvement des chélicères chez les Orthognathes ou mygalomorphes (A) et les Labidognathes ou aranéomorphes (B). (Foelix, 1996) Caractérisation et étude du peuplement d’araignées (Arachnides, Aranéides) dans le Nord-est algérien.
Pédipalpes
Ils sont souvent appelés palpes et ils diffèrent chez le mâle et la femelle (Fig. 05). Chez les mâles adultes, le segment du tarse est agrandi, compliqué, et modifié pour former un organe d’intromission pour la transmission du sperme dans l’appareil reproducteur de la femelle pendant l’accouplement. Le pédipalpe est simple chez la femelle et le mâle immature, il est comparable à une petite patte sans métatarse. Chaque tarse a généralement une seule griffe (Barrion et Litsinger, 1995).
Lame maxillaire (maxille)
Il s’agit d’une croissance de la hanche de la patte-mâchoire toujours présente chez les Aranéomorphes, rarement chez les Mygalomorphes (Fig. 05). Elle porte, toujours sur son angle antérieur et externe, une ligne de denticulations chitinisées (Ledoux et Canard, 1981).
Labium (pièce labiale)
La lèvre dite inférieure en dessous de la tête est le labium. Le labium varie de forme entre les espèces, plus ou moins ovales ou coniques. Le labium peut se déplacer librement dans la plupart des cas, mais peut être immobile lorsqu’il est fusionné au sternum. Il est parfois armé de courtes épines appelées cuspules chez les Mygalomorphes (Barrion et Litsinger, 1995).
Sternum
Il occupe la face ventrale, il est formé de deux parties fortement chitinisées : la pièce labiale ou labium et la plaque sternale ou sternum proprement dit (Fig. 05). La plaque sternale est encadrée par les hanches des 8 pattes ambulatoires. La pièce labiale est tantôt libre, tantôt soudée a la plaque sternale (Hubert, 1979).
Pattes
Les pattes-ambulatoires (Fig. 05) sont toujours au nombre de 8. Elles sont composées de 7 articles : le coxa, le trochanter, le fémur, la patella, le tibia, le métatarse et le tarse, à l’extrémité duquel se trouve le post-tarse (ou onychium) armé de 2 ou 3 griffes. La patte ambulatoire possède donc un article de plus que les pattes Caractérisation et étude du peuplement d’araignées (Arachnides, Aranéides) dans le Nord-est algérien. mâchoires : le métatarse. La forme des pattes ne varie pas considérablement. Les pattes 1 sont renflées dans divers groupes (de façon normale chez les Palpimanidae) et il s’agit souvent d’un caractère de mâle. D’autre paires de pattes peuvent porter des caractères sexuels secondaires (déformation, épines, rangées de crins, ect …) (Ledoux, 1981). Les pattes des araignées sont pourvues de nombreux organes : trichobotries, organes lyriformes, fissures, etc… (Hubert, 1979). Les pattes arrière de l’araignée ont un rôle primordial dans le tissage de la toile. En effet, tandis que les pattes avant maintiennent l’araignée aux fondations de sa toile (fils convergents vers le centre), les pattes arrières tirent une à une sur la soie qui sort continuellement des filières. Une fois ce fil assez long pour atteindre un nouveau fil convergent, l’araignée le maintien avec une patte arrière et rapproche ses filières du fil convergent pour un y assembler, ou coller, les deux fils, et ce, circulairement autour du point de convergence.
Les griffes
Situées aux extrémités de chaque patte (Fig. 05), ce sont elles qui, logiquement, permettent à l’araignée de s’accrocher à de nombreux matériaux dont sa toile. Cependant, si l’araignée ne reste pas accrochée et prise au piège dans sa toile, c’est grâce à une graisse qu’elle sécrète sur ses pattes à même titre que des doigts gras n’adhèrent pas à du ruban adhésif.
Abdomen (Opisthosoma)
Non segmenté chez les araignées, porte à l’arrière les filières ainsi que le tubercule anal et en dessous les organes reproducteurs. À l’avant de l’abdomen et sur le dessus s’observe souvent une zone de couleur différente. Cette zone se situe juste au-dessus du cœur et se nomme : tache cardiaque. Le dessin présent sur l’abdomen, lorsqu’il évoque une feuille, est également appelé folium. Certaines araignées ont des dessins caractéristiques ; des points (si ils sont en plus renfoncés, c’est qu’il s’agit des sigilles, points d’insertion des muscles internes), des taches, des chevrons… Certaines espèces possèdent sur l’abdomen une plaque dure, que l’on appelle le scutum. La face dorsale de l’abdomen ne présente aucune structure particulière, à l’exception, dans de nombreux cas, d’une bande longitudinale qui n’est autre que le cœur vu à travers le tégument et de petites plages circulaires, plus ou moins Caractérisation et étude du peuplement d’araignées (Arachnides, Aranéides) dans le Nord-est algérien. chitinisées qui sont les plaques d’insertion des muscles dorso-ventraux. Le tubercule anal se présente à la partie postérieure de l’abdomen (Fig. 05) (Hubert, 1979). La face ventrale de l’abdomen porte l’orifice génital, les stigmates respiratoires et les filières, précédées dans certains cas par les colulus. Plusieurs familles, regroupées sous le nom de Cribellates, sont munies, juste avant les filières, d’une petite plaque cribelée d’orifices minuscules qui émettent une soie spéciale. Cette plaque spéciale se nomme le cribellum. La partie antérieure de l’abdomen est séparée du reste par un sillon transversal que l’on désigne sous le nom de fente épigastrique ; l’orifice génital s’ouvre au milieu de cette fente, chez les mâles, il n’est pas différencié et c’est également le cas chez les femelles appartenant au groupe des Liphistiomorphes, des Mygalomorphes et des Haplogynes. (Hubert, 1979).
Epigyne
La face ventrale de l’abdomen présente sur sa partie antérieure une ligne transversale incurvée, le pli épigastrique (Roberts, 2009). Au centre à l’avant de cette fente, se situent le genitalia. Ces derniers sont indistincts chez la majorité des espèces. Cette aire est modifiée en une structure de forme et de sclérification variable : l’épigyne (Roberts, 2009). Cet organe constitue un caractère très important pour l’identification des araignées femelles au niveau spécifique (Roberts, 2009).
Les filières
Les filières libèrent le liquide contenu dans les glandes séricigènes qui, au contact de l’air va se transformer en soie et permettre à l’araignée de dormir, chasser, se déplacer (Fig. 05).
Chapitre I : Modèle biologique : généralités |