Caractérisation des souches de Colletotrichum musae (Berk et Curt) Arx associées aux symptômes de l’anthracnose de la banane

 Caractérisation des souches de Colletotrichum musae (Berk et Curt) Arx associées aux symptômes de l’anthracnose de la banane

 ETAT DES CONNAISSANCES SUR LE BANANIER

 taxonomie 

Le bananier est une monocotylédone appartenant à l’ordre des scitaminales et à la famille des musacées (Simmonds, 1962). La famille des musacées comprend deux genres de bananiers, Musa et Ensete (Stover & Simmonds, 1987). Le genre Musa regroupe des bananiers de type séminifère et de type parthénocarpique (cultivar). Parmi les 15 espèces de bananiers décrites dans la section Eumusa, Musa acuminita colla (génome AAw) et Musa balbisiana colla (génome BBw), en sont les deux espèces cultivées. Les bananiers cultivés sont obtenus par réaménagement des génomes de ces deux espèces et par augmentation de leur niveau de ploïdie (Cheesman, 1948). Les bananiers sont différenciés en fonction de la qualité de leur fruit ; ils sont dits de type « dessert » lorsque la banane est riche en sucres ou de type « à cuire » si elle est plutôt riche en amidon. 

Morphologie de la plante

 Le bananier est une herbe géante monocotylédone ne possédant pas de tige végétative aérienne (figure 1). La vraie tige du bananier est un rhizome, bulbe ou souche qui est un organe souterrain, émettant plusieurs hélices. Les feuilles et l’inflorescence prennent naissance à partir du rhizome (Lassoudiere, 2007). Le pseudo-tronc est formé par l’emboitement des graines foliaires et peut mesurer plus de 8 mètres. Les feuilles ont une durée de vie de 70 à plus de 200 jours (Stover et Simmonds, 1987). L’inflorescence du bananier peut être verticale, pendante ou subhorizontale. Il s’agit d’une grappe complexe constituée d’une hampe florale ou rachis sur laquelle des grappes de fleurs ou « mains » sont arrangées selon trois hélices (de Lapeyre, 1999). Figure 1: Les différentes parties du bananier (d’après l’ISABU, 2012) 

 Stades de développement de la banane

 La banane est un fruit climactérique c’est-à-dire qu’elle présente un pic de respiration et une synthèse d’éthylène au moment de la maturation. La vie d’un fruit climactérique se subdivise en quatre grandes phases (Sagoua, 2009) :  la phase de croissance et de développement ;  la phase pré-climactérique ou de durée de vie verte ;  la crise climactérique ;  la phase post-climactérique ou maturation. 

Production de banane et importance économique 

La banane occupe le premier rang mondial en termes de productions fruitières dans le monde (Lassoudiere, 2007) En Afrique Centrale, Orientale et Occidentale la banane joue un rôle socio-économique très important. Dans ces régions d’Afrique la production de banane est génératrice de revenus et la banane, ellemême est utilisée comme denrée pour bon nombre de familles (FAO, 2006). Les exploitations en Afrique sont pour la plupart à petite échelle avec peu d’intrants agricoles. Les études de la FAO sur les produits de base en 2006, depuis les années 60, ont montré que la production de bananes en Afrique a augmenté légèrement (environ 2,2 % par an). Dans les pays de l’Afrique Centrale et de l’Est (Ouganda, Rwanda et Burundi), où les bananes sont produites comme denrées de base et destinées à une consommation nationale, la productivité a fortement baissé, passant de 30 à 40 tonnes/ha dans les années 70 à environ 15 tha-1 en 2000 (Pedro et al. 2004). Au Sénégal la consommation concerne presque exclusivement la banane dessert. Les superficies occupées par la culture de banane étaient de 360 ha en 1998, elles baissent légèrement en 1999 (320 ha) puis augmentent progressivement pour atteindre 400 ha en 2004 (Zakari, 2007). 

Maladies et ravageurs du bananier 

La principale maladie post-récolte de la banane est l’anthracnose. Il existe deux types d’anthracnose : l’anthracnose de quiescence et l’anthracnose de blessure (Meredith, 1965 et Fruitrop, 2013). La première se développe sur le fruit au cours de la maturation en formant des taches brunes alors que la seconde appelée encore chancre se développe sur les fruits encore verts à partir de lésions de la peau. 

 L’anthracnose

 L’anthracnose est une altération des productions végétales dues à des champignons phytopathogènes appartenant au genre Colletotrichum. Ces champignons contaminent un grand nombre de fruits, en provoquant des nécroses et à terme, la putréfaction de récolte (Pursky et al. 2000). L’anthracnose est la principale maladie fongique post-récolte de la banane (de Lapeyre & de Bellaire, 1997).Bien que considérée comme une maladie post-récolte, l’anthracnose de la banane commence quelques jours (généralement 20-35 jours) après l’émergence du fruit (Figure 2). Elle est causée par le champignon Colletotrichum musae et se manifeste par des taches ou pourritures noires sur les bananes en maturation au champ ou durant la conservation et le murissage (ISABU, 2012). 4 Figure2 : Anthracnose pré-récolte de banane (ISABU 2012) L’anthracnose de quiescence se développe au cours de la maturation du fruit. Elle se caractérise par l’apparition de petites taches brunes. La pourriture se développe dans un premier temps sur l’épiderme du fruit et ensuite évolue jusque à la pulpe (Fruitrop, 2013). Figure 3 : l’anthracnose de quiescence L’anthracnose de blessure ou chancre se développe sur les fruits encore verts à partir de lésions occasionnées par des chocs au cours des manipulations post-récolte. Figure 4: L’anthracnose de blessure de la banane 

LIRE AUSSI :  Génétique des populations appliqués à l’écologie des communautés de rongeurs des agro-écosystèmes sahéliens

 Cycle infectieux de l’anthracnose du bananier

 Les conidies de Colletotrichum musae sont présentes en permanence dans les plantations, en nombre variable selon les saisons. Elles sont principalement véhiculées par les eaux de pluies, le vent et les insectes à tous les stades de leur développement et contaminent essentiellement les fruits au champ. Ces conidies germent au contact de l’épiderme et forment à la surface, ou sous la première couche cellulaire des ponctuations noirâtres, entourées d’un halo plus clair, qui demeure latent tant que les conditions leur sont défavorables. Cette latence est levée sur le fruit vert suite à une blessure ou au mûrissement. Après la levée de latence, les ponctuations noirâtres génèrent de larges nécroses noires (anthracnose) circulaires ou 5 ellipsoïdales, confluentes, qui gagnent la pulpe (Muirhead et al. 2001). Figure 5 : Cycle infectieux de l’anthracnose du bananier (De Lapeyre,1999). 

L’agent responsable de l’anthracnose de la banane (Colletotrichum musae)

 Un certain nombre d’études sur la variabilité des souches du genre Colletotrichum isolées de fragments de bananiers ont été entrepris (Sagoua, 2009). En dépit de la diversité des conditions d’étude, certaines tendances se dégagent de ces différents travaux. Il a été observé que les isolats pathogènes ont un mycélium peu développé et se caractérisent par une abondante sporulation qui confère à la culture un aspect orangé. Néanmoins, les isolats pathogènes n’ont pas toujours ce morphotype. Ces isolats sont aussi reconnus comme ayant une croissance mycélienne rapide identique à celle de C. musae définie comme suit (de Lapeyre, 1999) :  des colonies avec un mycélium ras ou cotonneux, blanc, devenant gris avec l’âge. La couleur des cultures est souvent ocre -orangée, en fonction de l’importance de la sporulation. Les spores nombreuses et réparties sur toute la culture sont produites dans des masses sporifères, de couleur 6 saumonée. Des structures stomatiques noires, sont aussi souvent présentes et réparties sur toute la culture.  Les conidies sont unicellulaires, hyalines, ovales à elliptiques. Leur contenu est granuleux, mais contient un point non granuleux au centre de la conidie, souvent accolé à l’une des deux parois de la spore (figure 6. Les dimensions sont variables mais restent dans une gamme de 11-17 x 3-5,5 µm. Les appressoria (9-13 x 9-11,5 µm) sont plus ou moins fortement lobés.

Table des matières

DEDICACE
REMERCIEMENTS
LISTES DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES TABLEAUX
ABREVIATION
TABLE DES MATIERES
RESUME
ABSTRACT
INTRODUCTION
CHAPITRE I REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Etat des connaissances sur le bananier
I.1.1 Taxonomie
I.1.2. Morphologie de la plante
I.1.3. Stades de développement de la banane
I.1.4. Production de banane et importance économique
I.1.5. Maladies et ravageurs du bananier
I.1.5.1. L’anthracnose
I.1.5.1.1 Cycle infectieux de l’anthracnose du bananier
I.1.5.1.2 L’agent responsable de l’anthracnose de la banane (Colletotrichum musae)
I.1.5.1.4. La lutte pré-récolte
I.1.5.1.5. La lutte post-récolte
I.1.6. Autres maladies du bananier
 Les cercosporioses
 La fusariose ou la maladie de Panama
Le pourridié à armillaire
 L’helminthosporiose
I.1.6.2.2. Les maladies virales
 La maladie des extrémités buissonnantes du bananier
 Les mosaïques
Le contrôle des maladies virales
I.1.6.2.3. Maladies bactériennes
 La pourriture molle du Pseudo-tronc
 Le flétrissement bactérien du bananier ou « Banana Xanthomonas Wilt ».
I.1.7. Les ravageurs du bananier
I.1.7.1. Les insectes
I.1.7.2. Les nématodes
I.2.ETAT DES CONNAISSANCES SUR L’UTILISATION DES PLANTES MEDICINALES CONTRE LES PATHOGENES
I.2.1. Récolte et traitement du matériel biologique
I.2.2 Les différents types d’altérations des drogues végétales
I.2.2.1.Les altérations biologiques ou biochimique
I.2.2.2. Les altérations physiques
I.2.2.3. Les altérations chimiques
I.2.3. Les méthodes de conservation des drogues végétales
I.2.3.1. La dessiccation ou séchage
I.2.3.2 La stabilisation suivie de la dessiccation
I.2.3.3. La congélation
I.2.4. Les solvants
I.2.4.1. La polarité des solvants
I.2.4.2. La dissolution
I.2.5. Les techniques d’extraction
I.2.5.1. Les techniques classiques
I.2.5.2. Les techniques nouvelles
I.2.6.Evaporation des solvants
I.2.7. Le rendement
I.2.8. La séparation du composé de l’extrait
I.2.8.1.La précipitation directe ou rupture de phase
I.2.8.2. Fractionnement par solvants
I.2.8.3. La chromatographie
CHAPITREII MATERIEL ET METHODE
II.1.Presentation des plantes médicinales
II.2.les bananes
II.3.Préparation des milieux de culture
II.4. Isolement et identification des souches de C. musae
II.6. Test d’activité antifongique des extraits
II.6.1.Preparation des extraits
II.6.1.1 Séchage du matériel végétal
II.6.1.2. Broyage
II.6.1.5. L’évaporation
II.6.3. La sélection des souches fongiques
II.6.4. L’évaluation de l’activité antifongique des extraits
II.7. Analyses statistiques
CHAPITREIII RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. Caractérisation des souches de Colletotrichum musae
III.1.1. les souches isolées et identifiées
III.1.2. Caractérisation macroscopique et microscopique des souches de Colletotrichum musae
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE

 

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