Caractérisation de l’habitat du Chimpanzé Pan troglodytes verus (Schwarz, 1934)

Caractérisation de l’habitat du Chimpanzé Pan troglodytes verus (Schwarz, 1934)

Biodiversité (végétation et faune) 

Les conditions climatiques évoquées précédemment, pluviométrie élevée et fortes chaleurs, sont favorables au développement de savanes arborées évoluant par endroit vers des formations forestières. La végétation présente les caractéristiques des savanes boisées soudano-guinéennes immenses plus ou moins densément boisées, faisant place parfois à des forêts galeries. 11 La nature de la savane boisée est étroitement liée aux conditions de drainage. En fonction de la position topographique on distingue trois formations végétales : • Sur les pentes supérieures : la végétation ligneuse est très réduite, aussi bien par le nombre d’espèces que par la taille, elle est essentiellement composée de combrétacées. • Sur le versant des cuirasses en voie de démantèlement, la végétation se diversifie et se densifie sur des sols gravillonnaires ; elle se caractérise par la grande diversité des espèces et par des arbres de fortes densités. Dans cette zone on remarque la présence de Parkia biglobosa, Daniellia oliveri, Tamarindus indica, Sterculia setigera, Khaya senegalensis …On constate enfin que la végétation décroit du haut vers le bas. • Sur les pentes intermédiaires : on constate que la végétation ligneuse est moins dense. Les sols sablo-argileux domaine de prédilection des Vitellaria parkii (karité), Adonsonia digitata (baobab), Bombax costatum (kapotier), Pterocarpus erinaceus (venn) et des combrétacées. • Dans les bas-fonds et les vallées : de grands arbres, peu nombreux, de taille supérieure à 15m se dressent dans les zones de bas-fonds bien drainées. On y note la présence de beaucoup d’arbustes et de lianes : Combretum glutinosum, Saba senegalensis (PDCRD, 2004). Le niveau des précipitations détermine la distribution des différents habitats au Sénégal (CSE, 2010). La savane arborée et la forêt humide sont les habitats typiques du chimpanzé. Omnivore il consomme fruit et feuilles et parfois quelques vertébrés comme des colobes bais, galagos (Boesh, 1978 ; ADIE et al, 1997 ; Galat-Luong & Galat, 1990 ; sous presse in Ndiaye, 1999 ; Pruetz et al, 2015). Sur le plan faunique on voit que la répartition et l’abondance des ressources faunistiques sont étroitement liées à l’existence et à la nature des formations végétales. Celles-ci constituent un habitat privilégié à partir duquel s’organise la vie sauvage. L’abondance de la végétation entretient une faune qui est assez abondante. Une grande partie de la communauté est considérée comme une zone d’Intérêt Cynégétique. On y rencontre des antilopes, des perdrix, des pintades, des phacochères, des hyènes, des lions, des cynocéphales, (PLDD, 2002) et aussi des chimpanzés (Ndiaye, 1999). 

 Population 

La région de Kédougou compte 129 908 habitants en 2010 ; soit une densité de 8 habitants au km2. Notre zone d’étude, Diaguiri, se trouve dans la communauté rurale de Dimboli qui se trouve dans la région de Kédougou. (ANDS, 2010). Cette localité est très peu peuplée (moins de 100 habitants). Il y a quatre ethnies dans la communauté rurale de Dimboli : les Peulhs les Diallonkés, les Malinkés et les Bassaris. Toute la population est musulmane sauf les familles Bassaris ; mais certaines pratiques animistes demeurent encore vivaces. (PLDD, 1994). 

Statut du chimpanzé dans la zone de Diaguiri

Position systématique Phylum : Chordata Classe : Mammalia Ordre : Primates Famille : Hominidae Genre : Pan Espèce : troglodytes Sous espèce : verus Selon ADIE et al, (1997), le chimpanzé (figure 9) est le plus gros primate d’Afrique de l’Ouest. Il mesure 1,40mètres et pèse environ 45kg. Le pelage est noir et présente parfois des plages blanches ou grises argentées. Le corps du chimpanzé est trapu avec de longs bras, des mains semblables aux nôtres, avec un pouce relativement court. (Ndiaye, 1999). 13 Figure 9: Image d’un chimpanzé mâle prise dans la zone de Diaguiri Le Sénégal, situé à la limite Nord-Ouest de l’aire de répartition du chimpanzé est l’un des rares pays à avoir su conserver les derniers représentants de la sous-espèce d’Afrique Occidentale Pan troglodytes verus. Cette sous-espèce a totalement disparu de la Gambie (au début du siècle), du Burkina Faso, du Togo et du Bénin (Galat-Luong, 1995 ; IUCN, 1996). Au Sénégal, le Chimpanzé est protégé par le respect des lois nationales et internationales qui lui sont appliquées. Il est également protégé par des croyances religieuses et traditionnelles selon lesquelles il occupe une place à part par rapport aux autres primates à cause de sa ressemblance avec les humains. Malgré ces mesures de protection, l’avenir des chimpanzés au Sénégal est sérieusement menacé par la destruction de leurs habitats, la fragmentation des poches de forêts et la compétition entre l’homme et les chimpanzés pour les sources d’eau et de nourritures. (Carter, 2003). L’inventaire réalisé par Ndiaye, 1999 a permis de signaler la présence des chimpanzés dans la zone de Diaguiri sur la base d’observations directes et indirectes (à travers la présence des nids de repos nocturne) mais l’effectif total des chimpanzés dans cette localité n’est pas signalé par cet auteur. D’où l’intérêt de poursuivre les études dans cette zone pour pouvoir déterminer la composition et la structure exacte du ou des groupe(s) de chimpanzés qui vivent dans cet habitat et les caractéristiques des habitats qu’ils fréquentent. 

MATERIELS ET METHODE 

Matériels

  • Une paire de jumelle • Appareil photo • Un GPS (Garmin Montana 60) • Sac • Bloc note • Stylo • Guide d’identification des espèces végétales (Michel arbonnier troisième édition, 2009). • Le logiciel ArcGIS 9.2 pour la cartographie de l’occupation des sols et la numérisation. • Le logiciel Excel 2013 pour le traitement de données Tableau II : Données utilisées Types Zones Echelle résolution Sources Projection Date Images Landsat Diaguiri 30 mètres TM+ UTM WGS 84 1986 Images Landsat Diaguiri 15 mètres OLI UTM WGS 84 2014
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Prospection

 La mission de terrain a été réalisée durant une période de (12) douze jours (du 29 juillet 2015 au 09Aout 2015). Ce travail a nécessité un séjour dans le village de Sinthiou Seydou pour faire la reconnaissance du milieu. 15 Pour cela, nous avons effectué des prospections à pied en parcourant la zone d’étude entre 6h et 14h (figure 10). Pendant les prospections, nous nous arrêtions dans chaque d’habitat pour relever les coordonnées géographiques, le type d’habitat, les activités humaines, y comprises les perturbations, et nous procédions aussi au recensement de toutes les espèces végétales à l’exception des herbacés (Figure 10). Figure 10: Prospection (Diouf S., 2015) Figure 11 : Carte de la localisation des transects visités (Diouf S., 2015) 16 

Traitement des données 

Nous avons utilisé une approche intégrée s’appuyant sur la télédétection et les systèmes d’information géographique pour le traitement des données de base et des données de terrain. Nous avons procédé dans un premier temps à une revue documentaire qui nous a permis de recenser l’ensemble des documents existants. Ensuite, nous avons effectué la collecte et le traitement de données à travers : ✓ L’étude de la végétation ligneuse afin d’apprécier l’état du couvert ; ✓ La cartographie de la zone de Diaguiri à différentes périodes entre (1986 et 2014) à partir d’images satellites et des travaux de reconnaissance sur le terrain afin de mettre en exergue les changements intervenus dans le paysage. L’analyse de la répartition et de la dynamique de l’occupation des sols a permis d’identifier les changements dans les modes d’occupation des sols. ❖ Caractéristiques de l’évolution spatio-temporelle La cartographie de l’occupation des sols (tableau II) est réalisée de la manière suivante : – traitement des images satellitaires après reconnaissance du milieu ; – travaux de terrain ; – interprétation des images. ❖ Le traitement des images Le traitement des images a été réalisé selon les étapes suivantes : Rectification géométrique Elle consiste à ramener une prise de vue spatiale à une norme de coordonnées cartographiques. Dans le cas de cette étude, nous avons utilisé des images de référence tirées de la base de données du CSE pour effectuer un redressement « d’image à image ». Une attention particulière a été portée à la bonne répartition des points de contrôle à travers l’image. Ce redressement s’est fait selon la méthode de transformation polynomiale de premier ordre (Ordre1). Ordre1 : correspond à une transformation linéaire qui modifie la position des points en X et/ou Y ; l’échelle en x et/ou y ; l’obliquité en x et/ou Y ; la rotation est de ce fait globale sur l’image ; c’est une transformation du type xo = a0+a1x+a2y (1) yo = b0+b1x+b2 (2) 17 x et y : coordonnées originales (input) xo et yo : coordonnées rectifiées (output). L’image ainsi corrigée est dotée d’un système de coordonnées compatible avec celui des cartes topographiques et est directement exploitable sur le terrain. Pour rendre ces images conformes à la base de données, elles ont été projetées dans le système UTM et sur l’ellipsoïde WGS 84. Photo-interprétation Compte tenu de la diversité des thèmes à cartographier, de l’objectif final de l’étude (évolution de l’espace) et de l’échelle de sortie, nous avons procédé à une interprétation visuelle des images en nous appuyant sur la documentation (cartes, photographies aériennes, observations de terrain) et la signature spectrale des canaux de l’image pour délimiter les différentes classes d’occupation des sols. La photo interprétation s’est faite en se référant à la classification de Yangambi (1956) selon laquelle : Forêt galerie : Formation forestière qui colonise les berges des cours d’eau. Savane arbustive : Formation dominée par des arbustes a troncs indifférenciés et dont le couvert est inférieur à 20%. Le tapis herbacé est presque continu. Densité moyenne 200pieds/ha. Savane arborée : Formation composée en majorité d’arbres supérieurs à 5 mètres et dont le recouvrement ne dépasse pas 25%. Densité moyenne 50pieds/ha. Le tapis herbacé est presque continu. Steppe arbustive : Formation constituée d’arbustes dispersés. Densité inferieure a 10pieds/ha. Tapis herbacé discontinu. Steppe arbustive a arborée : Ce sont des formations herbeuses ouvertes, comportant un tapis herbacé discontinu et composées principalement d’espèces annuelles, avec parfois la présence de plantes ligneuses, généralement non parcourues par les feux. La strate ligneuse est de densité faible et de hauteur inférieure à 10 m et le tapis herbacé est composé d’une part de graminées vivaces, largement espacées, n’atteignant généralement pas 80 cm. Les classes d’occupation des sols sont regroupées en 2 catégories pour faciliter l’analyse : -les zones de végétation naturelle 

Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. 1. Présentation de la zone d’étude
I.2. Milieu physique
I.2.1. Relief et géologie
I.2.2. Climat
I.2.3. Les précipitations
I.2.4. Température
I.2.5. Réseau Hydrographique
I.3. Biodiversité (végétation et faune)
I.4. Population
I.5. Statut du chimpanzé dans la zone de Diaguiri
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODE
II.1. Matériels
II.2. Méthodologies
II.2.1. Prospection
II.2.2. Traitement des données
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III .1. Résultats
III .1.1. Mode d’occupation des sols
III .1.1.3. Les caractéristiques de l’occupation des sols en 2014
III .1.2. Les changements observés dans le terroir de Diaguiri entre 1986 et 2014.
III.2. Discussion
CONCLUSION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE.

 

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