Caractérisation de l’approche Ecovillages

Caractérisation de l’approche Ecovillages

Ce programme interviendra sur l’ensemble du territoire national. Sa zone d’intervention couvre les sept (7) zones éco-géographiques (figure 03) du Sénégal (Niayes, Bassin arachidier, Zone Sylvopastorale, Delta et Vallée du fleuve Sénégal, Sénégal oriental, Haute et Moyenne Casamance et Basse Casamance). La Zone éco-géographique de la Vallée et du Delta de fleuve Sénégal a été scindée en deux du fait de la forte salinité des terres et des eaux (zone du Delta du fleuve Sénégal et Zone de la Vallée du fleuve Sénégal) une politique d’aménagement écologique de l’espace villageois pour une autosuffisance énergétique, hydraulique et alimentaire. Pour ce faire, il est mis en place un programme devant asseoir les bases d’un développement écologique durable participatif, solidaire et citoyen fondé sur le principe de l’écologie appliquée et de la conservation intégrée des écosystèmes. Ces deniers s’inscrivent dans un processus participatif sur la base de mécanisme de réduction des émissions des gaz à effet de serre (atténuation) mais également de réduction des effets des changements climatiques sur le cadre de vie biophysique et socioéconomique (adaptation).

Perception de la variabilité et des impacts des changements climatiques par les populations

Après l’étude sur la vulnérabilité du contexte biophysique et humain par rapport aux aléas climatiques, l’observation directe de la manifestation de la perception des populations sur la variabilité et les impacts du changement climatique sur l’agriculture, l’élevage et la foresterie, sera nécessaire. Cette perception paysanne permet d’identifier les effets de ces risques qui affectent leurs secteurs de développement. Les populations de Mbackombel ont estimé que la variabilité climatique s’observe depuis plusieurs dizaines d’années. La perception paysanne de cette variabilité est traditionnelle et vaste. En effet, elle embrasse une bonne compréhension des variations des saisons des pluies, de l’intensité des vents forts et des chaleurs et de la durée des périodes froide et chaude. Les variations afférentes aux pluies telles que la durée des saisons pluvieuses, l’intensité des pluies, la durée et la fréquence des pauses pluviométriques sont entre autres des paramètres d’influence de l’évolution des saisons des pluies. Ces vingt dernières années, dans notre zone d’étude, 74,1% des personnes interrogées ont dit avoir remarqué une diminution de la durée des saisons, 18,5% ont évoqué une augmentation et 7,4% ont parlé de stabilité pluviométrique (figure 04).

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Les variations de l’intensité des pluies sont toujours liées à des variations définies du vent selon les populations. Ce dernier cause souvent des dégâts en période d’hivernage. Pendant la saison sèche, il accentue l’érosion des sols et est à l’origine de l’intensification des feux de brousse et des maladies contagieuses. Dans cette zone, 63,0% des enquêtés ont déclaré que les vents sont devenus plus intenses alors que 22,2% perçoivent une stabilité (figure 07). Cette augmentation pendant l’hivernage diminue le temps de travail des paysans dans les champs et favorise une demande d’eau plus accentuée des cultures sur des sols déficitaires d’eau, ce qui ralentit leur croissance et par conséquent entraine une baisse des productions et des revenus agricoles.

Pour les vingt dernières années, les populations du village de Mbackombel perçoivent une variabilité climatique qui se caractérise par une irrégularité des répartitions des précipitations et une hétérogénéité dans leur distribution. A ces évolutions s’ajoutent les fluctuations des autres paramètres tels que les vents et les températures. Selon Sagna, (2005) cité par Marzouki, (2010), la variabilité climatique a toujours existé et se manifeste par des vagues de froid et de chaleur, des épisodes de fortes pluies et des sécheresses de différentes amplitudes. Cependant, dans notre zone d’étude, ce sont les adultes et les vieilles personnes qui ont une meilleure appréhension de cette évolution des paramètres climatique mais ignorent tout du changement climatique. Ces résultats sont similaires à ceux de Mertz et al. (2008) et d’Okoma (2009). En effet, cette évolution manifeste des conditions climatiques observées à partir des années 1970, se traduit entre autres par une réduction de la disponibilité en eau de 35% et un rétrécissement de la saison des pluies utiles (Diop, 1996). Cette situation n’est pas sans conséquences sur les systèmes de production agricole et pastorale essentielles ressources de base des populations.

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