CARACTERISATION DE LA DIVERSITE, DE LA DIFFERENCIATION ET DE L’EVOLUTION DU CANCER DU SEIN CHEZ LES FEMMES AU SENEGAL
L’organisme humain contient environ 30 milliards de cellules (1). Ces dernières sont des entités éminemment organisées et complexes. Cette complexité est une propriété évidente mais difficile à décrire, pour l’instant elle peut être décrite en termes d’ordre et de cohérences, en effet plus une structure est complexe plus important est le nombre de composant correctement positionné, moins bien sont tolérées les erreurs dans la nature et les interactions entre les éléments et enfin plus une régulation ou un contrôle est nécessaire pour maintenir ce système (2). En leur sein, les cellules possèdent ce qui permet de construire les organismes : le patrimoine génétique. Ce dernier n’est pas uniforme, en effet au cours de la vie il connait une évolution qui se matérialise par des mutations. Celles-ci peuvent être à l’origine d’un disfonctionnement cellulaire qui, lorsqu’il échappe au contrôle cellulaire génère des pathologies telle que le cancer Le cancer est une prolifération incontrôlée d’une cellule capricieuse (2) en effet, ce sont des altérations héréditaires ou somatiques des gènes qui fait qu’une cellule normale ignore les signaux de contrôle de la croissance et forme une tumeur qui conduit finalement à la destruction de l’organisme (3). Le cancer du sein est le cancer le plus répandu dans le monde avec près de 2261419 cas en 2020 soit 11,7% de tous les cancers et causant près de 20 millions de décès dans le monde en 2020 (4). De l’étiologie au traitement, le cancer du sein, est un sujet vaste et complexe (5). L’étiologie du cancer du sein n’est pas entièrement comprise. Une variété de facteurs interdépendants, tels que la génétique, les hormones, l’environnement, la sociobiologie et la physiologie peuvent influencer son développement(6). Un véritable problème de santé publique qui, autrefois était considéré comme une maladie des bourgeois. Aujourd’hui les grands avancés ont permis de faire un grand pas dans le diagnostic et le traitement de cette néoplasie. La réussite thérapeutique est en grand partie due à la génomique et ses techniques d’analyse moléculaire à haut débit qui ont révolutionné la recherche, en effet la caractérisation moléculaire des cancers a joué un rôle remarquable aussi bien dans le diagnostic que dans le tacitement du sein. Malgré de grand avancés dans la recherche en cancérogenèse une vaste partie de ce champ reste inexplorée et sombre. C’est donc dans l’optique d’apporter notre pierre à l’édifice de la recherche en cancérologie que s’inscrit cette présente étude qui a pour objectif générale l’évaluation de l’étiologie du cancer du sein. De cet objectif général découle trois objectifs spécifiques que sont Pour atteindre ses objectifs notre travail tournera autour de trois chapitres.
HISTOIRE NATURELLE DES CANCERS
L’histoire naturelle de cancer est difficile à retracer car la néoplasie est un processus dynamique, elle varie dans le temps et dans l’espace. Le cancer est une pathologie multifactorielle car plusieurs évènements concourent à sa survenue (7). Toutefois 3 étapes fondamentales ont été décrites dans le processus de cancérogenèse : l’initiation, la promotion, et la progression Elle correspond à la prolifération des cellules initiées. La promotion est déclenchée par des facteurs de promotion (9) qui activent les oncogènes et /ou inhibent les gènes suppresseurs ce qui va induire la prolifération et retarder la maturation des cellules initiées (10). Contrairement à l’initiation la promotion est réversible autrement dit la prolifération cellulaire s’arrête lorsque le facteur de promotion disparait (9). C’est l’étape décisive de la cancérogenèse, les cellules initiées acquièrent de nouvelles propriétés telles que l’immortalité, la diminution des besoins en sérum pour la croissance et la perte de l’inhibition de contact (11). A ce stade le cancer est détectable et peut métastaser.
EXEMPLE DU CANCER DU SEIN
Chez la femme, Le sein se situe au niveau de la partie antérieure de la paroi thoracique entre la deuxième et la sixième côte. Il est composé de peau, de tissu sous cutané et de tissu mammaire (12). Celui-ci est constitué de glandes sudoripares modifiées, capable de secréter du lait : les glandes mammaires. A leur tour, les glandes mammaires sont formées d’environ 15 à 20 lobes s’ouvrant sur des canaux regroupés en mamelon (13). Selon l’OMS, le cancer du sein est le cancer le plus courant au monde, environ une femme sur 12 développe un cancer du sein dans sa vie. En 2020 plus de 2,2 millions de cas ont été recensés. Le cancer du sein est la première cause de décès chez la femme avec près de 685 000 décès en 2020. Les pays à revenu faible ou moyen étant les plus touchés. En effet la différence par rapport au pays développés est remarquable, le taux de survie à cinq ans s’élève à plus de 90 % dans les pays à revenu élevé, mais n’atteint que 66 % en inde et 40 % en Afrique du sud. C’est principalement en Afrique que l’on retrouve le taux le plus élevés de décès liés au cancer du sein de plus en Afrique subsaharienne, la moitié des femmes qui décèdent du cancer du sein ont moins de 50 ans (4). En 2012, dans le monde, 1 674 000 nouveaux cas soit 25 % des cancers féminins, ont été recensés dont 788 000 dans les régions les plus développées et 883000 dans celles en développement. Ces variations sont expliquées essentiellement par un déficit des cas post- ménopausiques liés à des espérances de vie beaucoup plus courtes et à de plus faibles expositions aux facteurs de risque dus à certains modes de vie. De 1975 à 2000, l’incidence des cancers du sein a augmenté dans tous les pays du monde de 0,5 à 1,5 % par an selon les pays. Ces augmentations peuvent s’expliquer par l’évolution des modes et durée de vie, mais aussi par l’amélioration de l’enregistrement des cas (14) . Selon la Ligue sénégalaise de lutte contre le Cancer (Lisca) le Sénégal enregistre 1 500 nouveaux cas de cancer du sein chaque année.