Le cancer du rectum de par sa fréquence et son pronostic pose aujourd’hui un réel problème de santé publique. Le CCR occupe la 5ème place dans le monde après celui du poumon, de l’estomac, du sein, et du col de l’utérus [1-2]. Le cancer du rectum est encore trop fréquemment diagnostiqué à un stade tardif, auquel les thérapeutiques mises en œuvre ne permettront pas une survie supérieure à 5 ans que dans la moitié des cas [2]. Ainsi, l’amélioration du pronostic passe avant tout par un diagnostic précoce permettant un traitement curateur.il est donc indispensable d’identifier les sujets à risque et connaitre les signes cliniques permettant de suspecter ce cancer et les examens complémentaires utiles au diagnostic et au choix du protocole thérapeutique. L’adénocarcinome lieberkunien est le type histologique le plus fréquent. [1-2] Son traitement est essentiellement chirurgical [1], quoique de par sa situation anatomique ce cancer pose deux problèmes bien particuliers en terme de traitement :
1. Récidives locorégionales. (RLR)
2. Conservation sphinctérienne.
Il s’agit d’une localisation type nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire. Au cours de ces dernières années, deux progrès majeurs ont transformé le traitement chirurgical [3] :
1- Le développement des techniques d’anastomoses basses (anastomoses coloanales et colorectales basses) qui permettent la conservation de la fonction sphinctérienne sans péjorer le résultat carcinologique.
2- La meilleure connaissance anatomique d’une part et du mode de dissémination d’autre part ont permis de définir le concept de l’excision méso rectale totale (TME) pour une tumeur sous péritonéale (moyen et bas rectum). Cette technique chirurgicale a réduit le taux de récidive locale à 5 ans à moins de 10%, et a diminué le risque de complications sexuelles.
Le cancer colorectal (CCR) occupe la cinquième place dans le monde après celui du poumon, de l’estomac, du sein, et du col de l’utérus. Ce cancer a connu une augmentation d’incidence durant ces dernières décennies, avec un taux variable selon les pays ; ainsi on décrit [1-2].
➤ Des zones à haut risque : pays d’Australie, Amérique du nord, pays d’Europe occidentale, japon.
➤ Des zones à risque intermédiaire : pays d’Europe de l’Est et du Nord.
➤ Des zones à faible risque : Amérique du Sud, Asie et Afrique.
Cette grande disparité dans la répartition géographique des cancers est probablement du à des facteurs environnementaux, diététiques et autres, ceci a été démontré a travers l’étude de l’incidence des cancers colorectaux au sein des populations immigrantes qui rejoint celle des populations d’accueil. [3]. Le cancer colorectal est rare dans nos pays comparé aux pays occidentaux, ou on retrouve une incidence du cancer colorectal en moyenne de 37,7 nouveaux cas/100.000 habitants [5], selon la même source l’incidence dans les pays en voie de développent est de 9,9 nouveaux cas /100.000 habitants. En France, le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus fréquent Avec 37 000 nouveaux cas par an. [112] Pour Benidder [5], 207 cas ont été enregistrés dans le registre des cancers de Casablanca en 2004, si nous supposons que cette ville est une région médicalement bien servie et qu’elle abrite 3 millions d’habitants soit le dixième de la population marocaine, on peut par extrapolation estimer que le nombre total de cancers diagnostiqués au Maroc est de 2070 malades par an pour une population marocaine de 30 millions d’habitants, soit une incidence annuelle estimée à 7 malades pour 100.00 habitants, ce chiffres n’est pas loin de 9,9 sus signalé pour les pays en voie de développement .
L’incidence précise du cancer rectum est de détermination difficile dans la mesure ou la plupart des études disponibles traitent les cancers colorectaux dans leur ensemble, une seule étude parle de prédominance des cancers rectaux représentant 56% de l’ensemble des cancers colorectaux, ce qui est largement supérieur aux données de la littérature occidentale, par exemple en France, bien que peu de données épidémiologiques spécifiques au cancer du rectum soient disponibles, son incidence se situe autour de 15 000 nouveaux cas par an .
Le cancer colorectal affecte presque autant d’hommes que de femmes avec une incidence mondiale de 401000 nouveaux cas d’hommes enregistrés annuellement et 381000 nouveaux cas pour les femmes [7]. Certains auteurs, disent que le sexe ratio (homme/femme) est une caractéristique épidémiologique qui différencie le cancer du rectum avec le colon avec un chiffre voisin de 2 pour le rectum et de 1 à 1,5 pour le colon [1]. Les différentes études marocaines rapportent une légère prédominance masculine [8]. Dans notre série on a retrouvé un sexe ratio de 1,05 ≈ 1 donc presque autant d’hommes que de femmes.
Le cancer colorectal survient chez les sujets âgés. Il est rare chez le sujet jeune. En occident, l’incidence du cancer colorectal augmente de façon significative entre 40 et 45 ans et continue à croître en doublant à chaque décennie ; ce risque est multiplié par 15 entre 45 et 70 ans et atteint son maximum à 75 ans. Il peut se voire à partir de 20 ans en présence de facteurs génétiques prédisposants associés. Quant à l’âge moyen de survenue il est de 68,5 ans indépendamment du sexe.
L’âge moyen de survenue du cancer colorectal au Maroc, d’après les estimations de l’institut national d’oncologie (INO) est de 51,5 ans avec 26,6 % des patients sont âgés de moins de 40 ans pour le cancer rectal [10]. Dans notre série, la tranche d’âge la plus touchée était les sujets âgés entre 50 et 59 ans (33, 33 %) ; seulement 23,06% des patients étaient âgés de moins de 50 ans.
INTRODUCTION |