GEOLOGIE ET PEDOLOGIE
LAUTEL a établi en 1978 la carte géologique du District d’Ankazobe. Le Fokontany de Maharidaza, où sera implantée la station de reforestation, repose sur schiste cristallin de série supérieure (Andriamena). La roche mère est ainsi formée de gneiss micacés amphiboliques plus ou moins migmatisés. Une fracture est observé sur près de 4km du Sud Ouest au Nord Ouest du hameau d’Ambarifafy. Les plongements sont compris entre 30° et 45°.
En 1996, l’ANGAP a décrit la région comme une zone à relief morcelé dont l’altitude varie entre 600m et 1700m. Le paysage est formé de plateaux, demultiples collines séparant d’étroites vallées. Généralement, les sols des plateaux sont des sols ferralitiques jaune sur rouge contenant, dans certaines zones, une certaine quantité de pierres. Ceux des vallées sont hydromorphes.
HYDROGRAPHIE
Il existe un cours d’eau permanent qui traverse la zone prévue pour la reforestation. Ce cours d’eau est alimenté par les deltas des rivières de Tsibohaina, de Tsimandrerohona et d’Andasibe.
FLORE ET FAUNE
Toute la zone périphérique a été autrefois couvertede forêts, mais suite à la déforestation, elle présente actuellement un microclimat très différent de celui en forêt. La végétation est principalement constituée de savane herbeuse. La richesse écologique est concentrée dans la forêtde la Réserve. En effet, la RSA est un habitat de diverses espèces faunistiques et floristiques. Les dernières études sur la flore et la faune de la RSA ont été menées par RATSIRARSON en 2000. La flore
Environ 1700Ha sont couverts par la forêt originelle plus ou moins intacte, le reste étant en partie boisée avec des essences introduites (Eucalyptus spp., Pinus patula, Callitris calcarata, Cupressus sp.)ou se présentant sous la forme de savane herbeuse d’origine anthropique. La Forêt présente de grandes affinités avec la forêt pluviale de l’Est. Parmi les essences les plus communes de la canopée,le tableau 2 en énumère quelques unes.
ACTIVITES SOCIOECONOMIQUES
Selon l’ANGAP en 1996, les principales activités dela communauté villageoise sont l’agriculture (riz, arachide, manioc, banane…) et l’élevage (bovidés, porcs, volailles…). Malgré la prépondérance du secteur primaire, la couverture des besoins en riz et la suffisance alimentaire restent faibles.
Les habitants du Fokontany de Maharidaza sont des agriculteurs et des éleveurs, mis à part quelques foyers qui ne possèdent pas d’animaux.
Quelques foyers possèdent entre 1 et 100 têtes de zébu ; l’élevage de porcs et de volailles est aussi pratiqué. Les zones de pâturages sont les jachères et abords du village, l’élevage est de type extensif.
Les porcins sont vendus pendant la période de soudure afin d’acheter du riz. Les volailles permettent de financer les besoins secondaires (fournitures scolaires, vêtements, sucres…etc.), malheureusement elles sont souvent touchées par l’épizootie Béri-Béri. On en déduit que les animaux d’élevages sont une forme d’épargne (porcs et volailles) et de richesse (zébus). Comme l’élevage est du type extensif,il n’y a ni entretien ni suivi particulier susceptible d’accaparer le temps du paysan.
Ce sont surtout les activités rizicoles qui déterminent le calendrier de travail des paysans. La période la plus difficile se situe entre les mois de Novembre et Février, c’est à la fois la période de soudure et des plus lourdes tâches. Les récoltes débutent aux moisd’Avril – Mai. La seconde culture est le manioc, qui est un aliment de substitution au riz. Sont aussi cultivés en plus faible quantité pour l’autoconsommation : le maïs, les haricots et l’arachide.
Une autre activité pratiquée par les paysans, surtout en période de soudure est l’orpaillage. L’or est troqué aux riches du Fokontany contre du riz. Les femmes sont aussi habiles à la vannerie, les produits sont rarement à vendre mais utilisés pour l’intérieur des habitations. La vente de toute production agricole est limitée par l’enclavement du Fokontany, les paysans se déplacent jusqu’à Ankazobe (5 heures de marche) en transportant leurs marchandises à dos d’hommes. Sinon des collecteurs se déplacent jusqu’au village et achètent à moindre prix les produits. Certains paysans offrent leurs services à la journée, au prix d’une ration de riz pour une journée.
La communauté a aussi effectué des opérations de boisement avec l’ANGAP et le Cantonnement desEaux et Forêts d’Ankazobe. Ces opérations ont échoué à cause d’un mauvais choix de l’emplacement de la pépinière qui a été inondée par la crue des eaux.
Le calendrier annuel des activités économiques suivant permettra d’estimer la disponibilité de la
Communauté pour de nouvelles activités.
La riziculture est la principale activité ; cependant, ne pouvant pas assurer la subsistance, elle sera complétée par les cultures sur tanety (cultures de manioc, de maïs), par l’orpaillage et la vannerie.
METHODOLOGIE
RAPPEL DES OBJECTIFS
Le projet évoluera dans le contexte malgache où la priorité, selon la politique globale de l’Etat, estla réduction de la pauvreté. Pour contribuer à cette politique nationale, une des grandes orientations dela Politique Forestière malgache est d’augmenter la surface et le potentiel forestiers dans le but d’accroître la contribution du secteur au développement économique national.
En 1996, l’ANGAP, gestionnaire de la RSA, a établi une proposition de projet de conservation et de développement intégré ou PCDI (ANGAP, 2001). Si l’objectif principal du PCDI est la conservation, un des objectifs spécifiques est d’améliorer les revenus monétaires par l’augmentation de la production et des surplus commercialisables et par de meilleures conditions de vente sur le marché.
L’augmentation des revenus monétaires diminuera les prélèvements à caractère commercial sur les ressources naturelles.
CHOIX DES ESSENCES
Les espèces sont sélectionnées d’abord par rapport aux objectifs fixés qui est de produire des huiles essentielles et éventuellement du bois d’énergie. Ensuite, à partir des espèces existantes à Madagascar, nous conservons celles qui s’adaptent à l’écologie des Hautes Terres et plus précisément aux conditions écologiques de la zone périphérique Sud-est de la RSA. Puis quelques unes seront retenues pour leur résistance aux maladies, leur rusticité et leur disponibilité en graine.
En général, la méthode de choix des essences suit la procédure de VANEBERG (Cf. Annexe 4) guidant le choix d’espèces pour le reboisement (inRANIRIMANJATO, 2006). Sera ajoutée à cette procédure, la prise en compte du milieu socioéconomique sachant que les essences choisies seront commercialisées. Comme il s’agit d’un projet « recherche-action », on retiendra le maximum d’espèces pour être testées.
La compilation de données recueillies dans quelques publications (BOSSER, 1969. WEBB, 1984. BLASER, 1993. RAFALIMANANA, 1995. RAKOTONDRANONY, 1996. RATMAN, 2001. BIOGASSENDI, 2005) ont permis d’établir les fiches techniques des espèces choisies.
On note que le choix ne se limitera pas aux essences forestières. Dans l’objectif de produire des huiles essentielles, on pourra envisager d’associer les arbres à d’autres types biologiques (Arbustes et/ou graminées).
La méconnaissance de la tendance d’évolution du marché des huiles essentielles ne permet pas de considérer la potentialité commerciale des essences comme un critère prépondérant de choix des essences. Les données statistiques sont insuffisantes pour conclure sur l’évolution de l’offre et de la demande en ces huiles. De plus, les revendeurs et les producteurs d’huiles essentielles ont affirmé que les huiles essentielles malgaches sont victimes de fluctuations de prix sur le marché.
LIMITES DE L’ETUDE
Les difficultés rencontrées lors de cette étude sont surtout liées au manque (ou à la confidentialité)de certaines données. En effet, il n’existe pas de normes pour estimer le nombre d’homme-jour par posted’activité de reboisement à Madagascar. Il fallait donc se baser sur des données qui ont été récemment appliquées. Il en est de même pour le coût d’un homme-jour pour lequel il n’existe aucun de prix de référence. Concernant les prix des huiles essentielles, ils sont très fluctuants et varient aussi suivant les saisons. Les institutions préfèrent garder confidentielles ces données. De ce fait, on utilisera les prix estimés par des vendeurs d’huiles essentielles pourl’estimation des prix sur le marché local ; sur le marché international, les prix retenus seront ceux proposés dans les sites web. Enfin, très peu d’études ont été menées concernant la tendance sur le marchéinternational des huiles essentielles, ce qui rend difficile le choix des espèces suivant leur potentiel commercial.
La non disponibilité des personnes ressources a quelque peu rallongé la durée de la collecte de données.
INTERPRETATIONS
Réunions villageoises et classement par image
Les résultats des réunions villageoises et du classement par image permettent de repréciser les objectifs de la reforestation et de justifier sa pertinence.
On constate que les différents problèmes socioéconomiques sont interdépendants. Par exemple, le mauvais état des pistes rend plus complexe l’accès aux soins médicaux. De même, la scolarisation des enfants est une priorité car, d’après les villageois, l’analphabétisme est source de la majorité des problèmes.
Ainsi, ces problèmes ne doivent pas être résolus unà un dans cet ordre de priorisation car l’ordre ne tient pas compte du caractère interdépendant des problèmes. Néanmoins, il permet d’identifier les principaux soucis de la communauté. Par exemple, la solution à l’insécurité n’est pas forcément la proximité d’un poste de gendarmerie, on proposerait plutôt la recherche de la sécurité alimentaire, l’insuffisance alimentaire étant la principale origine des vols. Il serait alors intéressant de déterminer aussi les relations de causes à effets de toutes ces contraintes. Le diagramme de Vensim (Fig. 6)permet d’agencer ces problèmes selon leurs liens decausalité.
BILAN DU DIAGNOSTIC
Au point de vue socioéconomique, ce diagnostic confirme la pertinence du projet ; en effet, la création d’une activité génératrice de revenus permettrait de résoudre les problèmes réels de la Communauté.
De plus, les bénéficiaires ont été bien choisis carce sont des habitants d’une zone « non prioritaire» qui ne bénéficie que très rarement de financements de l’Etat. Le projet est ainsi une opportunité de développement pour cette Communauté.
Au point de vue écologique : la principale contrainte pour ce projet de reforestation est l’infertilité du sol. La majorité des terres sont encore aménageables et non occupées, ce qui facilitera le choix de la station.
Pour couvrir le maximum de bénéficiaires le projet devra être menée à grande échelle. De ce fait, une zone-test devra précéder la reforestation pour s’assurer de sa faisabilité à grande échelle et aussi pour choisir le meilleur aménagement. De plus, l’objectif est de produire des huiles essentielles non seulement en quantité mais aussi de qualité. Enfin,pour toute reforestation, il s’avère indispensablede procéder par une zone test avant toute plantation àgrande échelle (WEBER, 1986). Par conséquent, pour la suite de l’étude, l’objectif fixé est d’élaborer un plan d’aménagement de la zone-test dereforestation pour la production d’huiles essentielles.
Ainsi, le peuplement forestier qui sera installé aura comme fonction principale : la production. Pour assurer sa durabilité, ce sera aussi une forêt de protection (lutte contre l’érosion, protection indirecte de la RSA). Sa fonction sociale réside dans la création d’emplois et dans l’amélioration du niveau de vie de la Communauté villageoise. Ce peuplement contribue indirectement à la régulation des activitésbiologiques dans le sol en améliorant sa structure.
Table des matières
REMERCIEMENTS
ACRONYMES
RESUME
TABLE DES MATIERES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES ANNEXES
INTRODUCTION
1. MILIEU D’ETUDE
1.1. LOCALISATION
1.2. MILIEU ECOLOGIQUE
1.2.1.Climat
1.2.2.Géologie et pédologie
1.2.3.Hydrographie
1.2.4.Flore et faune
1.3. MILIEU HUMAIN
1.3.1.Population
1.3.2.Activités socioéconomiques
1.4. CONTEXTE POLITICO – INSTITUTIONNEL
2. METHODOLOGIE
2.1. RAPPEL DES OBJECTIFS
2.2. LES PHASES DE L’ANALYSE SYLVICOLE
2.2.1.La détermination de sobjectifs
2.2.2.Le diagnostic
2.2.3.La synthèse
2.2.4.La rédaction du plan
2.2.5.La mise en œuvre (ou exécution)
2.2.6.L’évaluation
2.3. METHODES ET APPROCHES
2.3.1.Travaux bibliographiques
2.3.2.Diagnostic socioéconomique
2.3.3.Relevés pédologiques
2.3.4.Choix de la station de reforestation
2.3.5.Choix des essences
2.3.6.Choix de la procédure de sécurisation foncière
2.3.7.Etablissement du plan d’aménagement et de gestion
2.3.8.Estimation du budget d’installation
2.3.9.Limites de l’étude
2.3.10.Schéma de la démarche méthodologique
3. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3.1. SITUATION SOCIOECONOMIQUE : ATTENTES ET CONTRAINTES
3.2.1.Réunions villageoises
3.2.2.Classement par image
3.2.3.Entretiens semi-directifs
3.2.4.Interprétations
3.2. PEDOLOGIE
3.3. BILAN DU DIAGNOSTIC
3.4. STATION CHOISIE
3.5. ESPECES CHOISIES
3.6. PROCEDURE DE SECURISATION FONCIERE
3.7. CONCEPTION DE L’AMENAGEMENT
3.7.1.Principes
3.7.2.Stratégies
3.7.3.Objectifs de l’aménagement
3.7.4.Estimation de la durée du projet
3.8. PLAN D’AMENAGEMENT ET DE GESTION
3.8.1.Aménagement de la pépinière
3.8.2.Aménagement de la plantation
3.8.3.Schéma d’aménagement de la zone-test
3.8.4.Ressources matérielles
3.8.5.Ressources humaines nécessaires
3.8.6.Aspect budgétaire
a) Généralités sur la commercialisation des huiles essentielles
b) Calcul des coûts indicatifs
c) Calcul sommaire de rentabilité de la zone-test : cas d’une vente sur le marché national
d) Calcul sommaire de rentabilité de la grande plantation : cas d’une vente sur le marché
national
e) Calcul sommaire de rentabilité de la zone-test : cas d’une vente sur le marché international
f) Calcul sommaire de rentabilité de la grande plantation : cas d’une vente sur le marché
international
g) Coût lié à la production de bois d’énergie
h) Récapitulatif de l’aspect budgétaire
3.8.7.Aspect institutionnel
3.9. SUIVI-EVALUATION DU PROJET
3.9.1.Cadre logique pour la reforestation (2008 à 2 020)
3.9.2.Cadre logique pour la zone-test (2008 à 2013)
4. RECOMMANDATIONS GENERALES
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES