HYDROLOGIE
Sur un plan purement hydrographique, les crêtes du Djebel Amour dessinent une ligne de partage des eaux qui, pour les unes, vont rejoindre les Dayas, les Sebkhas et les Chotts parsemés sur les Hauts Plateaux Oranais (Oued Sidi Naceur) et l’oued Touil qui va devenir oued Chelif et se jette à la mer (côte Est de Mostaganem). Tandis que l’oued M’zi qui prendra le nom de oued Djedi rejoint Biskra pour aller se jeter au chott Melghir. Les autres sont à l’origine des oueds qui circulent sur la Hamada avant d’aller se perdre en bordure des sables du Grand Erg Occidental. Dans leur grande majorité, les cours d’eau issus de l’Atlas Saharien répondent bien à leur appellation d’oueds, puisqu’ils sont à sec la majeure partie de l’année. Certains cependant sont régulièrement alimentés par de déversement des nappes souterraines. Ce sont :l’Oued M’zi qui prendra plusieurs appellations en fonction des régions traversées sur son parcours. Ce sera l’Oued Seklafa au niveau de la station hydrométrique établie à son niveau. Plus à l’aval, il deviendra l’Oued M’zi et plus loin la dénomination de l’Oued Djedi. Bien que la pente générale soit assez forte vers le Sud, les oueds ne participent que faiblement au déblaiement des produits de l’érosion qui constituent de vastes glacis faiblement entaillés par les eaux au pied des Djebels. L’étude que nous allons mener sur l’hydrologie superficielle du Djebel Amour s’intéresse à des écoulements permanents ou temporaires, sur des cours d’eau équipés ou non de stations hydrométriques. Dans ce contexte, nous analyserons les écoulements observés sur la station hydrométrique de seklafa.
CONSÉQUENCES DE LA LITHOLOGIE ET DE LA FRACTURATION SUR LA GENESE DES EAUX SOUTERRAINES
L’épaisseur des strates et la nature lithologique du matériau composant les aquifères interviennent directement dans la dynamique des écoulements des eaux souterraines. Les sables, les grés à double perméabilité (Continental Intercalaire) et les calcaires fissurés (formations Jurassiques) constitueront les principaux réservoirs des Monts du Djebel Amour. Suivant leur état de consolidation et leur granulométrie (grés sableux, friable, quartzites), l’épaisseur du banc ou sa structure interne, on peut passer d’un banc à l’autre d’un simple débit en cubes à un débit pénétratif donnant à la roche un aspect haché. Par exemple, dans les grés à stratifications obliques de la région de Aïn Mansour, plusieurs systèmes de diaclases sont réfractés suivant des feuillets sédimentaires (photo 06). Dans ce type de roches, la fracturation se traduit par des fractures assez souvent ouvertes auquel il faudrait ajouter la part de la désintégration thermique des roches. Dans les grés du Continental Intercalaire, les fractures sont le plus souvent répétitives et donnent un débit en blocs pseudo cubiques dont le plus bel exemple se situe sur les hauteurs du Djebel Milok (Photo 07). Dans la barre gréseuse entourant l’anticlinal du Djebel Milok et faisant partie des grés à dragées inférieures, la fracturation d’ordre décamétrique à hectométrique se manifeste par des directions liées aux niveaux lithologiques. C’est ainsi que deux niveaux où la fracturation est caractérisée par des diaclases N 160°E 60°NW, encadrent un niveau où les fractures sont orientées N120°E. Il y a lieu de noter à travers l’impact conjugué de la lithologie et de la fracturation, une condition incontournable dans l’identification des différents niveaux aquifères. On peut distinguer :
APPORT DE LA GÉOPHYSIQUE:
1. prospection géophysique de la vallée de l’oued M’Zi Dans ce chapitre on s’intéressera particulièrement à l’étude de la géométrie et de la nature des différentes formations et structures de la région de Laghouat en se basant sur la réinterprétation des résultats de l’étude géophysique réalisée par la société Strojexport-Prague en 1974-1977. Par ailleurs l’entreprise ENAGEO (1986-1987) et conjointement, en s’appuyant sur les données géologiques et hydrogéologiques acquises à partir de la réalisation de nouveaux forages et des compagnes piézométriques récemment réalisées. L’étude géophysique réalisée par E.NA.GEO (1986), couplée aux données géologiques et hydrogéologiques acquises à partir de la réalisation de nouveaux forages et la campagne piézométrique (2011) vont nous servir de base pour un étalonnage plus précis des sondages électriques.
2. Travaux réalisés L’étude géophysique réalisées par l’ENAGEO comporte 123 sondages électriques répartis sur des profils d’orientation SE-NW distants entre eux de 1500 mètres réalisés perpendiculairement aux structures plissées atlasiques. Les mesures ont été effectuées à l’aide d’un dispositif Schlumberger avec une ligne d’émission AB= 200 m et AB= 400 m en ce qui concerne le secteur nous avons pris en considération les quatorze profils. La société Strojexport-Prague a effectué trois cents sondages électriques avec dispositif Schlumberger avec AB = 1000 mètres. Les distances entre les sondages électriques sont de 500 m en général, sauf pour les profils 13 à 18 où elles ne sont que de 300 m. En ce qui concerne le secteur étudié nous n’avons pris en considération que des profils représentants quelques sondages électriques (fig. 43).
4. Principaux résultats Les travaux de terrain et les principaux résultats des sondages électriques ont permis l’établissement : – Des coupes géo électriques donnant l’épaisseur, la résistivité, les variations latérales des différentes formations et permettant ainsi de préciser les différentes structures (fig. 44). -Des cartes de résistivités apparentes en ligne d’émission AB = (200 -1000 m) et ce pour suivre l’évolution latérale des différents facies ainsi que leur variation avec la profondeur. -De la carte du mur du premier niveau résistant susceptible d’être aquifère et de celle de son épaisseur pour la détermination de sa structure. De la carte des résistivités transversales pour avoir une idée sur les zones à fortes transmissivités. Dans la région du Milok, il est à noter l’existence d’une structure plissée dont la partie centrale correspond à un synclinal dissymétrique présentant un flanc plus redressé au SE et où affleurent essentiellement des formations calcaires suivi de l’anticlinal érodé dont le coeur est occupé par le Crétacé inférieur, dont la géométrie et la nature lithologique sont assez variables d’un endroit à un autre. Il a été mis en évidence l’existence d’une structure plissée constituée par les formations de l’Albien -Cénomanien, Valanginien-Barrémien, représentée par deux niveaux résistants séparés par un horizon conducteur d’une résistivité comprise entre 24 et 85 ohms.m. Cette structure ainsi définie montre :
La conductivité électrique :
Ce caractère est directement lié à la quantité des ions présents et leur mobilité. Elle caractérise la propriété à laisser passer le courant électrique ; elle est fonction de la concentration des ions dans la solution et la température. Elle correspond à la conductance d’une colonne d’eau comprise entre deux électrodes métalliques de 1cm de surface et séparées l’une de l’autre de 1 cm, exprimés en μS/cm à 20°C. Sa mesure donne une estimation fidèle sur la teneur en sels dissous dans l’eau. Les valeurs obtenues de la conductivité des eaux de la nappe du Barrémien du Milok, varient entre 25 pour le puits FH1 et 450 pour le puits P11. On peut penser que les zones où les teneurs sont inférieures à 1000μS/cm, correspondent à des secteurs de circulation relativement rapide, et constituent un front d’alimentation, surtout en amont de la plaine de Hamda. Les valeurs de la conductivité obtenues augmentent suivant les grands axes d’écoulement. Tableau 70: conductivité
Délimitation
De prime abord, il faut garder à l’esprit que la raideur des versants, surtout la partie occidentale, intensifie avant tout l’activité des divers processus de transport (c’est aussi les lieux où les eaux courantes exercent au maximum leurs activités de transport, d’ablation latérale et d’accumulation), en raison de l’amoindrissement des forces d’inertie opposées à l’action de la gravité. Les fortes pentes contribuent aussi, avec les basses températures, à limiter la plupart des activités de pédogenèse (les fortes pentes constituent l’un des facteurs essentiels du déclenchement des érosions accélérées). De ce fait, les sols y restent souvent minces, discontinus et peu évolués. En conséquence, le pouvoir auto épurateur de la couverture (sol) se retrouve amoindri permettant ainsi à la propagation de la pollution de connaître une efficacité accrue fragilisant de plus en plus l’état du forage. Il y a lieu de souligner que les éléments, précédemment citées, se trouvent en dehors du rayon de 1000 m (rayon d’action minimum 1000 m en amont du forage, mais à l’intérieur du bassin versant du point d’eau. Par définition ils font partie de la Zone II.
IMPACT DE LA POLLUTION
Les eaux souterraines constituent une ressource économique et écologique de première importance. Toutefois, ces réserves s’épuisent et leur qualité se dégrade sous l’effet des différentes activités humaines. Par ailleurs, la demande en eau est à satisfaire non seulement du point de vu quantité mais devant répondre surtout aux exigences de qualité. La sensibilisation des agriculteurs sur l’impact de l’utilisation en excès des engrais sur la qualité des eaux souterraines est très importante. Enfin, un suivi de la qualité des eaux et de mesures piézométriques régulier est recommandé en vue de préserver ces ressources. La pollution détériore la qualité de l’environnement en provoquant aussi de grands dangers pour les eaux souterraines et superficielles. Les facteurs de pollution sont multiples : industrie, agriculture, vie domestique et vie biologique, ainsi d’autre types de pollution liée aux formations géologiques qui se produit grâce à leur lessivage par les eaux. Dans la région étudiée, il y a trois sources principales de la pollution :
Pollution d’origine domestique et urbaine : due à l’usage de l’eau par les foyers domestiques, ce type de pollution caractérise la région de Laghouat et et la partie centrale du bassin versant, mais reste relativement peu importante du fait du nombre assez réduit d’habitants dans cette région.
Pollution d’origine agricole : due à l’usage excessif des engrais chimiques pour la fertilité des sols surtout dans la partie nord au niveau de la plaine de Hamda. Cette forme de pollution est également très limitée.
1 Introduction, bibliographie |