Cadre théorique et conceptuelle de l’économie non marchande dans sa dimension « production domestique »

Cadre théorique et conceptuelle de l’économie non marchande dans sa dimension « production domestique »

L‟intérêt accordé à l‟évaluation économique des activités de la sphère domestique ou non marchande trouve toute sa justification dans la mesure où elle facilite la mise au point de critères pour évaluer l‟efficacité et l‟efficience des politiques et des programmes socioéconomiques.  Ainsi, l‟importance accordée au facteur économique en tant qu‟outil d‟aide à la décision ne peut découler uniquement d‟une simple volonté de mise en application de politique et de programme, jugé opportun que ce soit du point de vue conjoncturel ou structurel, elle doit correspondre à la volonté complémentaire fondamentale : celle de s‟inscrire dans la construction des conditions, à la fois nécessaire et suffisante, pour un développement durable pour toutes les générations et notamment futures.  Mais la libération des femmes, malgré une hypothétique indépendance financière, quand le droit au travail lui est reconnu comme à l‟homme, reste limitée en regard aux statuts familial et social en vigueur dans la major partie des sociétés parce que subordonné à la hiérarchie de pouvoir dans les sociétés dites patriarcales dominantes. conscience (individuelle, puis collective), quant aux rapports de sexes (dominant/ dominée) et contre la position subordonnée que les femmes occupent dans une société donnée, à un moment donné de son histoire. L‟amélioration des rapports entre homme et femme, passe par la lutte que ce mouvement entreprend.

Le discours féministes des années 70 dénonçant, « le travail domestique comme une exploitation scandaleuse des femmes par les hommes ; le mariage et la maternité comme des pièges redoutables ; et les femmes soumises comme complices inconscientes du système patriarcal », a séduit et conquit les femmes de tout milieu et l‟image de « superwoman » s‟impose et renvoie à la femme indépendante, épanouie dans son activité professionnelle et non plus par la maternité. La maison, est, ainsi, dans ce discours, C‟est au début des années 70 qu‟il y eut en France, sous l‟impulsion du mouvement féministe, une vague de travaux qui allaient rapidement donner des assises théoriques à ce concept. D‟abord en ethnologie (Mathieu, 1991, Tabet, 1998), puis en sociologie et en histoire. C‟est sur la prise de conscience d‟une oppression spécifique qu‟a démarré le mouvement des femmes : il devint alors collectivement « évident » qu‟une énorme masse de travail est effectuée gratuitement par les femmes, que ce travail est invisible, qu‟il est réalisé non pas pour soi mais pour d‟autres et toujours au nom de la nature, de l‟amour ou Les premières analyses de cette forme de travail apparaissent alors dans les sciences sociales, avec (Delphy, 1974/1998) le « mode de production domestique» et avec (Chabaud Richter et al, 1984) « le travail domestique». Les analyses en sont venues à traiter le travail domestique comme activité de travail au même titre que le travail  professionnel111. Ceci a permis de prendre en compte simultanément l‟activité déployée dans l‟espace domestique et dans l‟espace professionnel. Ce qui a permis de débattre en termes de division sexuelle du travail. La division sexuelle du travail eut donc, au départ, le statut d‟articulation de deux sphères. Mais cette notion d‟articulation apparut vite insuffisante, ce qui nous a fait passer à un second niveau d‟analyse : la conceptualisation de ce rapport social récurrent entre le groupe des hommes et celui des femmes. Ce fut la naissance de ce que la  Cette nouvelle façon de penser le travail eut bien des conséquences. Par une sorte d‟effet boomerang, après que « la famille », sous la forme d‟entité naturelle, biologique, eut volé en éclats pour apparaître prioritairement comme lieu d‟exercice d‟un travail, ce fut ensuite la sphère du travail salarié, pensé jusqu‟ici autour du seul travail productif et de la figure du travailleur au travers du concept central le « salariat ».

Ce double mouvement donna lieu, dans de nombreux pays, à une floraison de travaux qui utilisèrent l‟approche en termes de division sexuelle du travail pour repenser le travail et ses catégories, ses formes historiques et géographiques, l‟interrelation des multiples divisions du travail socialement produit. Ces réflexions ont conduit à la remise en cause radicale de la sociologie de la famille. En ce qui concerne la sociologie du travail, elles ont permis de remettre en chantier des notions et concepts comme ceux de qualification, de productivité, de mobilité sociale et plus récemment, de compétence, et ont ouvert l‟accès des femmes aux professions intellectuelles supérieures, liens entre politiques d‟emploi et politiques familiales, etc.  Le travail domestique, qui avait fait l’objet de nombreux travaux, n’est plus que rarement étudié; plus précisément, au lieu de se servir de ce concept pour réinterroger la société salariale (Fougeyrollas-Schwebel, 1998), on en parle en termes de « double journée », de « cumul » ou de « conciliation des tâches », comme s‟il n‟était qu‟un appendice du travail .

 

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