Le Tell, région essentiellement montagneuse forme une longue chaîne parallèle à la mer, diversement découpée et ramifiée. Ce domaine est représenté en Algérie par une bande de 1200 km s’étendant d’Ouest vers l’Est qui correspond aux reliefs qui s’insèrent entre la Méditerranée et les. Hautes-Plaines, large de près de 100km . Il montre une continuité occidentale représentée par le Rif au Maroc et une continuité orientale représentée par la Kroumérie en Tunisie . L’importante dépression ou ″plaine intérieure″ du bassin du Chélif et du bassin de Médéa le borde d’Ouest en Est et permet d’individualiser un Tell septentrional ou littoral et un Tell méridional.
Le domaine tellien comporte trois grands ensembles qui sont du Nord au Sud : les massifs côtiers ; les plaines médianes et les massifs intérieurs. Ces derniers massifs sont représentés d’Ouest en Est par : les monts de Tessala ; les monts de Béni Chougrane ; les monts de l’Ouarsenis ; les monts de Bibans et la chaîne numidique (région constantinoise).
CADRE GEOGRAPHIQUE DE L’OUARSENIS
Le massif de l’Ouarsenis appartient au Tell. Ce dernier correspond à la partie du Tell méridional comprise entre les méridiens de Boghari et de Relizane, c’est-à-dire entre la vallée transversale de l’Oued Chélif à 1’Est et celle de l’Oued Mina à l’Ouest . Il est encadré par le massif du Titteri à l’Est et par les Monts des Béni Chougrane à l’Ouest et le plateau du Sersou au Sud, à cheval sur les wilayas de Médéa, Ain Defla, Tissemsilt, Chlef, Relizane et Tiaret.
Le massif de l’Ouarsenis culmine au Grand Pic de l’Ouarsenis ou Kef Sidi Amar à 1985 m ; c’est le sommet le plus élevé de l’Algérie occidentale. Comme, il apparaît au milieu du massif, il peut être pris comme limite entre un Ouarsenis occidental et un Ouarsenis oriental. D’autres sommets se profilent, plus à l’Est, dans la région de Teniet el Haad au Djebel Amrouna (1512 m), à la forêt des Cèdres ou Djebel Meddad (1787 m) et au Djebel Ech Chaoun (1808 m), au Ras El Brarit (1750 m), dans le mont Tamedrara et le Kef Siga. Ces reliefs font de l’Ouarsenis oriental un pays escarpé et d’accès difficile.
CONTEXTE STRUCTURAL
PLACE DU DOMAINE TELLIEN DANS LES MAGHREBIDES
Le domaine tellien appartient au chapelet des chaînes alpines péri-méditerranéennes qui correspond à un domaine orogénique de collision des Maghrébides. Le domaine de la chaîne des Maghrébides a connu des phases de déformations méso-cénozoïques aboutissant à la mise en place de nappes de charriages, auxquelles sont associés des bassins intramontagneux (Caire, 1957 ; Mattauer, 1958 ; Piqué, 2001). Ces nappes de charriages sont du Nord au Sud :
1°) le domaine interne ou socle kabyle ;
2°) le domaine de flyschs constitué par des nappes de flyschs crétacés-paléogènes qui affleurent dans les zones littorales sur 800 km de long ;
3°) le domaine externe ou domaine tellien est représenté par un ensemble de nappes allochtones pelliculaires. Elles sont constituées principalement de marnes d’âge Crétacé moyen à Néogène et qui ont été charriées sur une centaine de kilomètres vers le Sud.
STRUCTURATION DE L’OUARSENIS DANS LE DOMAINE TELLIEN
L’Ouarsenis correspond à un édifice dont les terrains offrent des structures tectoniques très complexes. Cette complexité comporte des contacts anormaux et des failles chevauchantes. Ce massif est marqué comme la grande majorité du Tell par les nappes qui ont pris naissance grâce aux mouvements intra-miocènes dite ″phase paroxysmale″ (Caire & Mattauer, 1953a et b ; Polvèche, 1960, p. 354).
Les phases tectoniques
Les mouvements secondaires correspondent probablement à des plissements connus dans les secteurs de Chélif-Nador entre le Jurassique et le Crétacé moyen. Par ailleurs, la phase anté-néocomienne qui a affecté les massifs côtiers (Durand Delga, 1954, p. 424) n’est pas marquée d’une façon évidente, mais il y a un passage progressif Jurassique-Crétacé (Gourinard, 1952a ; Calembert, 1955). La phase cénomanienne qui affecte surtout la ˝zone de Chouala˝ et la phase anté-sénonienne avec des mouvements importants au Nord de l’Ouarsenis ont été mises en évidence par Polvèche (1960). Tandis que, la phase finilutétienne qui se déroulait pendant le Lutétien supérieur a généré des chevauchements importants (Deleau, 1938).
Les unités structurales
La mise en place des nappes est effectuée grâce à des mouvements compressifs horizontaux (Fallot, 1952 ; Goguel, 1952 ; Polvèche, 1960). Certains pensaient que les nappes sont dues aux déplacements d’une onde de glissement-plissement du Nord vers le Sud (Glangeaud, 1952, Caire et Mattauer, 1953 ; Mattauer, 1958). Celle-ci a été confirmée ultérieurement par Glangeaud (1956c). Ce processus a été replacé globalement dans le cadre des phénomènes géodynamiques méditerranéens (Migliorini, 1938 ; Merla (1957). Ce domaine des nappes est constitué d’ensembles structuraux et sédimentaires portant l’empreinte de la tectonique alpine.
Premier chapitre : GENERALITES |