Cadre conceptuel de l’etude et generalites sur les huiles essentielles

CADRE CONCEPTUEL DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES

Cadre conceptuel de l’étude et enjeux

Contexte

La monographie des huiles essentielles est une étude délicate et ardue qui demande beaucoup d’attention et de patience. En effet, c’est un processuce évolutif qui ne finit que lorsque l’état de connaissance sur chaque huile essentielle stagne à un certain moment. Cette contribution à la monographie de cinq huiles essentielles de Madagascar comprend d’un côté l’huile essentielle de Ocotea macrocapa qui à découvrir. Donc, elle n’est encore qu’au premier stade de sa monographie. D’un autre côté, les huiles essentielles de Helichrysum gymnocephalum, Helichrysym bracteiferum et Helichrysum faradifani qui ont déjà des avancés majeurs dans leur monographie et en fin Cinnamomum camphora qui est une huile essentielle dont les connaissances sont très avancées.

Enjeux economiques des huiles essentielles

Les huiles essentielles dans le monde
Les principaux producteurs d’huile essentielle dans le monde sont le Brésil (29%), l’Inde (26%), les États Unis (17%), et la Chine (19%), en tout 150 espèces sont utilisées dans le monde contre 300 il y a 5 ans. (GRYSOLE, 2005) .

Le marché des produits issus des huiles essentielles est monopolisé par quelques leaders qui possèdent plusieurs filiales dans le monde: ce sont deux entreprises suisses Givaudan et Firmenisch qui détiennent la moitié du marché. Elles sont suivies de l’IFF (International Flavors et Fragrances). La croissance du marché des huiles essentielles est estimée à plus de 110 000 tonnes par an. La première huile essentielle mondiale en tonnage est l’huile essentielle d’orange avec 50 000 tonnes, principalement issue du Brésil et de la Floride, ensuite la menthe (Mentha arvensis) dont la production, est estimée à 32000 tonnes, puis les huiles essentielles d’eucalyptus avec 4 000 tonnes , de menthe poivrée avec 3 300 tonnes .

L’écart des prix entre huiles essentielles reste très important. Si le prix d’une huile essentielle d’orange est estimé approximativement à 6 €/kg, le prix de l’huile essentielle de rose varie actuellement entre 6 000 et 7 000 €/kg. La croissance du marché européen de l’ordre de 3 % par an et la valeur totale des huiles essentielles dans le monde sont estimées à 2 à 3 milliards d’Euros. La production ne semble pas donc satisfaire la demande ce qui s’explique par l’engouement des consommateurs vers les produits naturels et les difficultés à l’investissement et savoir faire pour les producteurs émergents.

Les huiles essentielles à Madagascar 

Grâce à la richesse de sa biodiversité, Madagascar dispose d’une grande variété de plantes de premier choix destinés à la production d’huiles essentielles, la grande île possède un grand potentiel dans le secteur de l’exportation de ce produit. 90% des huiles essentielles sont déstinées à l’exportation. La quantité et la valeur des exportations des huiles essentielles sont toujours en croissance . En 2008 elle est de 25 000 tonnes et passé de 65 000 tonnes en 2011 selon l’INSTAT . Pourtant, malgré cette croissance, la demande n’est pas satisfaite.

Énoncé de la problématique et question scientifique de recherche

Vu l’importance économique des huiles essentielles, leurs monographies s’imposent. La problématique qu’on souhaite répondre c’est : notre contribution suffira-t-elle au moins à compléter les éléments essentiels d’une monographie des huiles essentielles ? Dont, la description botanique des espèces, les caractéristiques de distillations, les caractéristiques physico-chimiques et les profils chromatographiques.

Généralités sur les huiles essentielles

Définitions

Plusieurs définitions sont attribuées aux huiles essentielles selon les auteurs : pour DURVELLE (1930-1893), « les essences ou huiles essentielles, connues également sous le nom d’huiles volatiles, de parfums, etc., sont des substances odorantes huileuses, volatiles, peu solubles dans l’eau, plus ou moins solubles dans l’alcool et dans l’éther, incolores ou jaunâtres, inflammables qui s’altèrent facilement à l’air. Elles sont liquides à température ordinaire ; quelques unes sont solides ou en partie cristallisées ; elles n’ont pas le toucher gras et onctueux des huiles fixes dont elles se distinguent par leur volatilité, leur odeur plus ou moins forte, suave, piquante ou désagréable. Elles ont la propriété de ne pas laisser de tache durable sur le papier ».

Des définitions plus modernes sont citées dans les Normes internationales comme ceux de l’AFNOR et l’ISO. Selon l’Association française de Normalisation (AFNOR, Edition 2000) : « les huiles essentielles sont les produits obtenus soit à partir de matières premières naturelles par distillation à l’eau ou à la vapeur d’eau, soit à partir des fruits de Citrus par des procédés mécaniques et qui sont séparés de la phase aqueuse par des procédés physiques ».

Selon la Norme ISO 9235 et la Commission de la Pharmacopée européenne, une huile essentielle est définie comme étant : « un produit odorant, généralement de composition complexe, obtenue à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entrainement à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage (pour les Rutacées). L’huile essentielle est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n’entrainant pas de changement significatif de sa composition».

L’extraction à froid est utilisée usuellement pour les huiles essentielles des Rutacées parce que leurs constituants sont thermosensibles et instables. Les huiles essentielles sont aussi associées fréquemment aux résines et latex des Pinaceae et sont séparées par procédé de distillation. (BASER et al. 2007).

Les produits issus des autres méthodes d’extraction, comme les produits d’extraction par solvant non aqueux, du fluide supercritique, les pommades, concrètes, absolus et oléorésines ne sont pas des huiles essentielles, car ils ne sont pas mentionnés dans les précédentes définitions.

Historique des huiles essentielles

Les trois grands berceaux des arômes sont : l’Inde, la Chine, et le Bassin méditerranéen. Le continent indien est une des régions du monde les plus riches en plantes aromatiques, elles y sont de longue date à l’honneur dans le traitement des troubles de santé. Il y a plus de 7000ans, les « eaux aromatiques » y étaient connues et utilisées. Les parfums étaient largement employés en médecine, l’usage au cours des sacrifices religieux. Les Arabes permirent une évolution considérable de la chimie, et de la technique de distillation. En effet, les bases de la méthode de distillation sont attribuées à l’alchimiste arabe Avicenne (980–1037) connu sous le nom d’Ibn Sīnā. Plus tard, le terme « aromathérapie » était employé la première fois par René-Maurice Gattefossé en 1928. Ce chercheur lyonnais poursuivit ses travaux et ses recherches pendant plusieurs décennies. Il fit aussi un inventaire sur les plantes aromatiques de Madagascar en 1921. Le docteur Jean Valnet (1920-1995) fut aussi une figure très importante dans la diffusion des connaissances et de l’enseignement de la phytothérapie et l’aromathérapie.

À Madagascar c’est pendant la période coloniale que l’extraction et l’exportation des huiles essentielles étaient exclusivement réalisées par les colons. Ils ont introduit diverses espèces provenant d’autres pays tels que Lantana camara, Ocimum basilicum, l’Eucalyptus, Piper nigrum, Cinnamomum zeylanicum, le géranium, etc. Cependant, les trois principaux produits exportés par Madagascar et qui ont fait sa renommée mondiale sont les essences d’ylang-ylang (Cananga odorata), de clou de girofle et de feuille de girofle (Syzygium aromaticum). La nationalisation des entreprises et sociétés coloniales a ralenti le secteur à cause d’un manque de professionalisme après le départ des colons. (RAHARINIRINA, 2009) .

Le début des années 1990 marque la reprise de la filière huiles essentielles. Les huiles essentielles provenant de l’ile acquièrent de la notoriété et ont été exportées dans différents pays. (RAHARINIRINA, 2009) .

Désormais, des organismes malgaches comme l’IMRA et le Centre National d’Application des Recherches Pharmaceutiques (CNARP) se spécialisent également dans l’identification, l’inventaire et l’étude scientifique des plantes médicinales du pays. Ils deviendront très vite des acteurs incontournables de la bioprospection à Madagascar. L’IMRA a été créé en 1957 par le chercheur malgache RAKOTO-RATSIMAMANGA. Le CNARP depuis 1976 s’est également spécialisé dans l’étude des plantes médicinales, l’objectif étant de valoriser la médecine traditionnelle et de promouvoir l’utilisation efficace des plantes par la population. Pour les huiles essentielles, les groupes de producteur comme PRONABIO, HEVA, GOHEP montrent plus d’implication des producteurs à renforcer et améliorer leur situation actuelle.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CADRE CONCEPTUEL DE L’ETUDE ET GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES
I. Cadre conceptuel de l’étude et enjeux
II. Généralités sur les huiles essentielles
III. Etats des connaissances sur les huiles essentielles des espèces étudiées
Conclusion partielle
PARTIE II : MATERIELS ET METHODES
I. Matériels
II. Méthodes
Conclusion partielle
PARTIE III : RESULTATS ET DISCUSSIONS
I. Rendement en huile essentielle
II. Analyses physico chimiques
III. Analyses chromatographiques
IV. Proposition de monographie pour chaque huile essentielle
Conclusion partielle
PARTIE IV : RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
I. Huile essentielle d’Ocotea macrocarpa
II. Huile essentielle de Helichrysum gymnocephalum
III. Huile essentielle de Helichrysum bracteiferum et Helichrysum faradifani
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES
Bibliographie
Webographie
Supports de cours
ANNEXES

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