Cadrage du mémoire et émergence de problématiques

Cadrage du mémoire et émergence de problématiques

Au départ, le choix thématique du mémoire ne fut pas évident étant donné que plusieurs domaines de recherche nous attiraient. Hugo Perinotto hésitait entre une recherche sur les pédagogies alternatives, l’album dans sa dimension purement littéraire ou encore, les bénéfices liés à l’apprentissage des arts plastiques. De son côté, Anne-Charlotte Benteyn portait un intérêt à l’aide pouvant être apportée aux élèves en situation de handicap et à la place de la littérature de jeunesse dans l’enseignement. Ainsi, nous ciblâmes deux thèmes qui nous tenaient à cœur. Tout d’abord, nous étions tous deux très intéressés par un travail en lien avec un album de jeunesse, étant donné notre attrait pour la langue française ainsi que pour l’aspect imaginatif inhérent à ce support. Dans un second temps, ce furent les mathématiques qui nous vinrent à l’esprit car, provenant tous les deux d’un parcours scolaire davantage littéraire, nous étions persuadés, en première année de Master, que les mathématiques représenteraient pour nous une matière difficilement compréhensible. Or, suite à la formation offerte par l’INSPE, mais également grâce à notre investissement personnel, nous avons pu obtenir une note satisfaisante au concours de recrutement de professeur des écoles. Signe que nous avions enfin vaincu notre approche défaitiste des mathématiques, et souhaitant nous inscrire dans une certaine continuité, notre mémoire prit peu à peu le chemin d’une réflexion mêlant album de jeunesse et apprentissage des mathématiques au cycle 1.

Il restait cependant à définir comment concrètement faire interagir ces deux univers a priori opposés. Au départ, nous avons imaginé travailler avec des livres à compter, ceux-ci permettant d’entrer rapidement dans l’apprentissage concret des mathématiques au cycle 1. Néanmoins, la découverte de l’album Les Trois brigands de Tomi Ungerer, validé par notre directeur de mémoire, nous a encouragés à déterminer les possibilités de travail nées de cette association. Nous avons choisi plusieurs notions mathématiques qui semblaient propices à mettre en œuvre avec nos deux classes de niveaux différents. C’est notamment la lecture d’un article, lors de nos recherches théoriques, qui a mis en lumière l’exploitation potentielle finale à entreprendre avec l’album choisi. L’article évoquait l’utilisation des albums codés et comment ces derniers permettaient de faire émerger chez des élèves du cycle 1 la compréhension de notions complexes telles que le codage, l’abstraction et le symbolisme. En effet, le principe d’album codé consiste à représenter les éléments composant l’histoire tels que les personnages, les lieux, voire les actions, par des symboles, c’est-à-dire par une Il nous a semblé, de par les illustrations, l’originalité de l’histoire et le ton employé, que cet album Les Trois brigands permettrait aux élèves de nos deux classes d’établir un rapport affectif avec ce conte (l’affectif étant à cet âge un élément prépondérant d’un apprentissage réussi) et d’entrevoir au moins un aspect mathématique évident, le nombre 3 puisqu’on y repère 3 brigands, 3 armes et 3 tours. La clarté du graphisme, la répétition de la quantité 3 et les jeux d’échelle au fil des pages, nous ont donc permis d’imaginer une structure de travail progressive avec les élèves afin d’introduire petit à petit la notion de symbolisme et de codage, ou plutôt de “transformation”, terme que nous avons choisi dès le départ d’employer avec eux pour clarifier et simplifier la notion.

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Différents articles traitant de l’apprentissage des mathématiques à travers l’utilisation d’albums de jeunesse ont retenu notre attention pour l’élaboration de notre travail de recherche. Nous allons notamment évoquer cinq articles qui nous ont guidés dans le choix de notre problématique et dans la définition de notre cadre théorique. La littérature étant un domaine distinct des mathématiques, il est au préalable nécessaire d’identifier les supports et les activités qui y sont liés. compréhension sont proposées. Ces lectures peuvent concerner divers types d’ouvrages tels que l’album de jeunesse qui se définit, selon Sophie Van der Linden, critique spécialiste de l’album et de la littérature pour la jeunesse, comme “une forme d’expression présentant une interaction de textes (qui peuvent être sous-jacents) et d’images (spatialement prépondérantes) au sein d’un support, caractérisée par une organisation libre de la double page, une diversité des réalisations matérielles et un enchaînement fluide et cohérent de page en page”.1 Par cette définition, Sophie Van der Linden présente l’album comme un livre de plusieurs pages, relatant une histoire dont les événements s’inscrivent dans une progression logique. L’auteure souligne également la complémentarité entre le texte et les illustrations. En effet, a contrario de celles présentes dans les imagiers, les illustrations d’un album n’ont pas simplement pour but de représenter le texte écrit mais de lui apporter davantage de sens ou, du moins, de lui apporter un éclairage autre.

 

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