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Contextes écologiques et végétations naturelles
Les collines de moyenne altitude sont occupées par des savanes. Les pentes, en particulier celles aménagées présentent des végétations spontanées constituées principalement de fougères et de tacca. Les bas-fonds et les bords des fleuves sont généralement colonisés par des espèces de cypéracées et des peuplements de banane aquatique. Par ailleurs, un vestige de forêt secondaire généralement constitué d’arbre du voyageur limite la zone à l’Ouest et à l’Est longeant le bord de la mer.
La Réserve Spéciale Manombo gérée par Madagascar Nationals Parks (MNP) se situe au Nord de la zone d’Ankarimbelo bordée par la Fleuve menatsimba. La Parcelle n°2 de cette réserve (2 280 ha) se trouvant au Sud-Est est la plus proche. Elle subit des pressions anthropiques mais présente également un cas typique de zone de conflits entre conservation de l’environnement et développement rural. Des pressions constantes sont exercées par les populations riveraines en prélevant des matières premières de vannerie Lepironia mucronata (Guillaud et Vermeulen, 2014). Au sud de la zone d’Ankarimbelo s’étale la Réserve d’Agnalazaha avec une superficie d’environ 1565ha de forêt littorale sur sable représentant environ 1/5 de la superficie de la commune rurale de Mahabo Mananivo (Reza et al., 2004). Soumis aux décrets 94-007 et 94-008 du 26 avril 1995, la gestion de cette réserve est assurée par le Missourri Botanical Garden (MBG).
Hydrographie
La fleuve menatsimba limite la zone au Nord. Elle se déverse directement dans la mer aux environs du village d’Ankarimbelo. Au Sud, de nombreux marécages entrecoupent la forêt littorale d’Agnalazaha et constituent une source de plusieurs rivières dont celle de Kalimanga qui se déverse dans la mer aux environs du village d’Analamena.
Contextes socio-économiques
La population est généralement constitué par le groupe ethnique « Zaratonda » de la lignée des «Antaisaka». L’organisation sociale est fondée autour d’une autorité traditionnelle locale (Ampanjaka). Cette dernière détient le pouvoir suprême et collabore avec les autorités administratives. Aucune décision n’est prise sans le consentement de l’Ampanjaka. Les us et coutumes ont une importance colossale au sein de la communauté. D’ailleurs, la prise de décision, l’héritage et les partages de tâche sont bien caractérisés selon le genre. Les principales activités économiques de la zone sont l’agriculture, la pêche (liée à sa position géographique qui a accès à la mer) et la vannerie qui est une source importante de revenu. Pour les infrastructures, une piste rurale environ 12 km à partir de la route nationale N°12 de Lohagisy permet d’accéder à la zone.
Une Ecole Primaire Publique (EPP) est présente localement. Par ailleurs, le marché et le centre de santé de base (CSB) se trouvent à 15km. Dans la zone, le marché communal est deux fois/semaine : le jeudi et le samedi.
Démarche méthodologique
Pour mener à bien cette étude, trois grandes étapes ont été suivies : les travaux préliminaires, les enquêtes et observation directe dans la zone, la gestion et les traitements de données.
Travaux préliminaires
Le choix de la zone a été réalisé conjointement par l’équipe du projet NutriHAF et du WHH dans les zones d’intervention de ce dernier. Trois critères ont été retenus : la proximité d’une forêt susceptible de subir des pressions anthropiques par la population riveraine et/ou la présence de jardin de case, l’adoption en faible proportion de cultures maraîchères et fruitières et l’accès au marché. Des visites de courtoisie ont été ensuite effectuées auprès des autorités administratives, de l’autorité traditionnelle « l’Ampanjaka » et des notables (Lonaka) qui sont des hommes chef de hameau dans la zone d’Ankarimbelo. L’appui d’un technicien du WHH a permis de faciliter la communication avec ces autorités. Ces visites avaient pour objectif de faire connaître la raison d’être du projet et d’introduire les étudiants qui vont effectuer l’étude dans le cadre du projet NutriHAF. Le questionnaire a été élaboré à partir des objectifs de recherche, des hypothèses préétablies et des informations collectées que ce soit par la documentation ou lors des différentes visites (cf. annexe 3).
Test préliminaire du questionnaire
Un test préliminaire du questionnaire a été réalisé afin d’évaluer la cohérence, la pertinence et la fluidité de la discussion. Donc, des améliorations ont été apportées au questionnaire.
Choix de l’échantillonnage
Pour obtenir un échantillonnage représentatif, une pré-typologie a été établie grâce aux enquêtes préliminaires. Une fois l’échantillonnage établi, les enquêtes ont été menées de façon à ce que toutes les catégories de ménages soient représentées. C’est l’échantillonnage raisonné.
Enquêtes et entretiens avec de diverses structures
Enquête proprement dite
Les enquêtes ont été réalisées sur un échantillonnage de 150 ménages répartis dans les 14 hameaux du Fokontany Ankarimbelo (cf. annexe 4). Elles ont été portées sur deux thèmes différents: l’un sur le système de production et l’autre sur l’utilisation et gestion de la biodiversité et diversification alimentaire. Elles ont été menées par une équipe composée de trois personnes : un enquêteur pour chaque thème et un guide local pour faciliter la conversation pour gagner la confiance des ménages à enquêter. Les enquêtes ont été menées en utilisant un questionnaire semi-directif.
Eléments du questionnaire
Le questionnaire portait sur les ressources naturelles utilisées : leur forme d’utilisation et de valorisation, leur destination (autoconsommation, utilisation domestique ou vente) et leur mode de gestion. Ces ressources peuvent être prélevées dans les zones protégées dont les Réserves Spéciales (prélèvement illicite) ou dans les espaces non protégés (champs, savane, etc.). Le contenu du questionnaire variait selon le type de produits:
• Produits alimentaires animaux ou végétaux: fréquence de prélèvement et de consommation selon la période par les ménages, quantité prélevée et consommée par prise, durée de la période de couverture du produit, modes de préparation et niveau d’appréciation, responsables du prélèvement, modes de gestion.
• Produits pour la vannerie : espèces utilisées, fréquence de prélèvement, quantité collectée, quantité de produits finis, revenus rapportés, quantité produites, responsables de l’activité, mode de gestion.
• Espèces ligneuses : espèces utilisées, fréquence de prélèvement, quantité prélevée, lieu de prélèvement, responsables du prélèvement, mode de gestion.
• Plantes médicinales : espèces utilisées, lieu de prélèvement, vertu.
Les espèces ont pu être identifiées par la réalisation d’un herbier. En effet, en connaissant leurs caractéristiques, le portal WIKWIO (Weed identification and Knowledge in the Western Indian Océan) qui est une nouvelle méthode d’identification des espèces de mauvaises herbes basée sur un outil informatique avec catalogue de document et de base de données a permis de les identifier. Mais la majorité des espèces ont été reconnues à partir de la liste floristique de MBG. En outre, certaines espèces ont été déterminées au sein du Département flore du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza.
L’utilisation et les modes de gestion des ressources naturelles ont été condensés selon les diverses catégories d’exploitation agricole identifiées dans le cadre d’une autre étude sur l’analyse du système de production (Ravelombola, 2016). La part des ressources naturelles a été appréciée par rapport à l’apport nutritionnel et l’apport de revenu. Par ailleurs, l’étude calorique a été réalisée en utilisant la table nutritionnelle de FAO (cf. Annexe 5). La part de la biodiversité dans l’alimentation a été tirée par rapport à l’alimentation consommée par un individu/jour obtenue suivant la méthode de détermination d’un plat typique. Les produits les plus fréquemment consommés dans un groupe d’aliments ont été le critère de choix du plat typique.
Les données sur l’horticulture ont été obtenues grâce aux enquêtes auprès des ménages. Les points suivant ont été soulevés : ménages pratiquants, espèces cultivées, superficie cultivée, nombre de pieds pour les cultures fruitières, destination des produits, contraintes, quantité de fruits et légumes consommé.
Table des matières
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
GLOSSAIRE
RESUME
ABSTRACT
FAMINTINANA
INTRODUCTION
1. MATERIELS ET METHODES
1.1. Zone d’étude
1.1.1. Cadrage administratif et géographique
1.1.2. Climat
1.1.3. Contextes écologiques et végétations naturelles
1.1.4. Hydrographie
1.1.5. Contextes socio-économiques
1.2. Démarche méthodologique
1.2.1. Travaux préliminaires
1.2.2. Enquêtes et entretiens avec de diverses structures
1.2.3. Gestion et traitements de données
1.2.4. Limites de la méthodologie
2. RESULTATS
2.1. Utilisations et gestion des ressources naturelles par les ménages .
2.1.1. Caractéristiques des ressources naturelles prélevées
2.1.2. Gestion des ressources naturelles
2.1.3. Part des ressources au sein des ménages
2.1.4. Main d’oeuvre occupée par les activités liées aux ressources naturelles
2.2. Situation de l’horticulture
2.2.1. Caractéristiques de la production maraîchères et fruitières
2.2.2. Consommation de fruits et légumes
3. DISCUSSIONS
3.1. Importance des ressources naturelles utilisées par les ménages et mode de gestion
3.2. Faible part de l’horticulture dans la diversification alimentaire
4. PROPOSITIONS, PERSPECTIVES ET LIMITES DE L’ÉTUDE
CONCLUSION