CONTRIBUTION A L’ETUDE DE LA DYNAMIQUE DES RESSOURCES AVIAIRES DANS L’AIRE MARINE COMMUNAUTAIRE PROTEGEE (AMP)
Généralités sur les oiseaux
Morphologie
L’oiseau est un vertébré amniote homéotherme à corps couvert de plumes, à mâchoires sans dents enveloppées d’un étui corné formant le bec (Figure 2 et 3). La mâchoire supérieure est appelée maxille La mâchoire inférieure est appelée mandibule Les membres antérieurs sont les ailes recouvertes de plumes Les membres postérieurs sont les pattes dépourvues de plumes sauf chez certains. Figure 2 : topographie d’un oiseau terrestre, exemple du Ploceus vitellinus Nik BORROW et Ron DEMEY (2012). GUIDE DES OISEAUX DE L’AFRIQUE DE L’OUEST 8 Figure 3 : topologie d’un oiseau d’eau, exemple du Vanellus albiceps Nik BORROW et Ron DEMEY (2012).
Biologie et Ecologie des oiseaux d’eau
La Convention de Ramsar définit les « oiseaux d’eau » comme étant les espèces d’oiseaux qui « dépendent écologiquement des zones humides », et considère les termes waterbird et waterfowl comme synonymes pour l’application de la Convention. Toutefois, dans la deuxième édition des estimations des populations d’oiseaux d’eau le terme waterfowl a été défini plus précisément comme regroupant l’ensemble des espèces appartenant aux familles suivantes : Anatidae, Anhingidae, Anhimidae, Aramidae, Ardeidae, Balaenicipitidae, Burhinidae, Charadriidae, Ciconiidae, Dromadidae, Eurypygidae, Gaviidae, Glareolidae, Gruidae, Haematopodidae, Heliornithidae, Ibidorhynchidae, Jacanidae, Laridae, Pedionomidae, Pelecanidae, Phalacrocoracidae, Phoenicopteridae, Podicipedidae, Rallidae, Recurvirostridae, Rostratulidae, Rynchopidae. Scolopacidae, Scopidae, Sternidae, Thinocoridae, Threskiornithidae et Seule une minorité de populations d’oiseaux d’eau des zones humides est exclue par cette approche. A l’inverse, la prise en compte de familles entières entraîne la 9 présence dans la liste des oiseaux d’eau de quelques espèces qui ne sont pas inféodées aux zones humides, telles que des oiseaux marins et des œdicnèmes. Ces anomalies relativement mineures sont compensées par la commodité d’une approche globale et par taxon entier de la définition des « oiseaux d’eau », en comparaison avec les complications qu’entrainerait l’application de la définition de manière rigide à chaque espèce. (fr.wpe.wetlands.org) Les oiseaux d’eau pourraient être définit comme étant « un ensemble incluant des familles taxonomiques dont les membres sont principalement des oiseaux qui dépendent des zones humides pendant au moins une partie de leur cycle de vie » Les oiseaux d’eau figurant actuellement dans les Waterbird Population Estimates (WPE) sont des espèces strictement marines qui méritent autant la dénomination d’« oiseaux marins ». C’est le cas notamment de nombreuses espèces de cormorans (Phalacrocoracidae), de mouettes et de goélands (Laridae) et de sternes (Sternidae). Par ailleurs, de nombreux « oiseaux marins » actuellement exclus pourraient tout aussi bien être qualifiés d’« oiseaux d’eau » car ils fréquentent couramment les eaux côtières peu profondes. Parmi les groupes d’oiseaux de mer, seules peut-être les quatre familles de Procellariiformes (Diomedeidae, Procellariidae, Hydrobatidae et Pelecanoididae) ne comprennent aucune espèce pouvant être considérée comme un oiseau d’eau (fr.wpe.wetlands.org). On distingue deux groupes d’oiseaux Les Empennés : leurs membres antérieurs sont transformés en nageoires, à l’exemple des manchots ; Les Carinates : il s’agit des oiseaux qui volent, marchent et nagent La capacité de déplacement rapide par le vol, qui n’a été perdue que dans quelques cas particuliers, donne aux oiseaux une certaine indépendance vis-à-vis du milieu, ou la possibilité d’exploiter des sources de nourriture tels que les essaimages d’insectes, mais elle implique une forte dépense énergétique. Libérés des conditions ambiantes, mais soumis à de fortes exigences trophiques, les oiseaux présentent encore deux particularités importantes au point de vue de leur écologie. Les oiseaux pondent des œufs qu’ils doivent incuber et sont, de ce fait, fixés à un territoire au moins pendant leur reproduction. La croissance est limitée aux premiers stades juvéniles et la taille adulte est atteinte à l’âge de quelques semaines à quelques mois. 10 Leurs réactions sont surtout visuelles et auditives, leur comportement est complexe et stéréotypés. Notons que le nombre des espèces est relativement élevé et que, le principe de spécificité des niches écologiques étant grossièrement vérifié, chacune présente des préférences marquées pour certains paysages et climats, pour sa nourriture, son site de nidification. (Vielliard, 1981). Migration et sédentarité des oiseaux d’eau On définit la migration comme étant un mouvement périodiquement entrepris par une espèce d’une région, d’un climat à un autre pour des raisons de nourriture ou de reproduction avec toujours une idée de retour. Sa patrie est toujours son lieu de reproduction. On peut distinguer les espèces : Erratiques, ce sont des espèces qui errent c’est-à-dire des opportunistes qui se déplacent à certaines occasions ; Vagabondes, ce sont des espèces qui s’en vont suivant les itinéraires, on assiste à la division du groupe selon des directions différentes, lorsqu’un groupe retrouve l’alimentation, il fait appel aux autres pour l’exploiter ; Emigrantes, les espèces qui se déplacent sans idées de retour ; Sédentaires, ce sont les animaux qui ne bougent pas, on les appelle aussi les résidents ; Atypiques, ce sont les migrateurs mal connus, on ne maîtrise pas leurs déplacements. La migration est un mouvement saisonnier de certains oiseaux qui se déplacent entre une aire de reproduction et une aire d’hivernage. Les populations scandinaves parcourent de très grandes distances (4000km), alors que la population ouest-française hiverne en général à moins de 1000km de son lieu de nidification. Une partie des oiseaux qui nichent en espagnol est sédentaires (Arizaga et al., 2006). Avant la migration prénuptiale, les oiseaux mettent en place des réserves de graisse pour leur permettre d’effectuer leur migration (Tréca, 1993). Les réserves de graisses accumulées avant le départ leur donnent une autonomie de plus de 4000km (Münster, 1989) 3. Aire de nidification, d’alimentation et de repos Certaines plages de sable et de galets (mais aussi les dunes et les vasières) le long des côtes, des lacs et des cours d’eau constituent des habitats de nidification, de nourrissage et de repos pour de nombreux oiseaux. En France, les Gravelots et l’Œdicnème criard nichent sur les bancs de sable de la Loire et de l’Allier. L’Huîtrier pie et certaines Sternes fréquentent les bancs de 11 sable de la Loire et de l’Allier. Les sternes caugek fréquentent le banc d’Arguin en Gironde. L’Alouette calandrelle et le Pipit rousseline sont quelques-unes des espèces déposant leurs œufs sur le sable. Ces oiseaux ne construisent pas de nid, juste parfois une ébauche tapissée d’algues séchées. Les limicoles nichent plutôt en haut des plages, non loin de la base des dunes, et les passereaux souvent près d’un buisson ou d’une touffe de graminées. Généralement migrateurs, ils ne commencent leur période de ponte qu’assez tardivement, en avril-mai. Pour nourrir leurs petits, ils sont obligés de s’éloigner de leur nid. Lorsque leur progéniture est menacée, les parents essaient de chasser l’intrus : les sternes survolent la tête de l’individu en criant, les huîtriers s’éloignent en poussant de puissants cris et les gravelots courent et simulent parfois une blessure (www.ornithomedia.com).
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