Bilan des examens parasitologiques des urines au Centre d’Analyses de Biologie Médicale (CABM)

Bilan des examens parasitologiques des urines au Centre d’Analyses de Biologie Médicale (CABM)

Définition des concepts

Examen parasitologique des urines L’examen parasitologique des urines est un examen de biologie médicale, recherchant les parasites qui séjournent pendant une phase de leur cycle dans les urines. Il est essentiellement utilisé pour la recherche des œufs de Schistosoma haematobium et de Trichomonas vaginalis.

Parasitisme

Le parasitisme (du grec para, « à côté » et sitos, « blé, pain ») est une relation biologique dont un des protagonistes (le parasite) tire profit (en se nourrissant, en s’abritant ou en se reproduisant) aux dépens de l’autre. Les parasités sont, quant à eux, appelés hôtes. Les organismes qui ne sont pas parasites sont qualifiés de « libres ». Le parasitisme est un mode de vie ou survie, parfois défini par l’exploitation du vivant par le vivant .On considère différents types de parasitisme selon la position du parasite dans l’hôte :  Ectoparasite : le parasite est présent à l’extérieur de son hôte (parties externes comme la peau) ;  Mésoparasite : le parasite est localisé dans une cavité de l’hôte communiquant avec l’extérieur ;  Endoparasite : le parasite est présent dans les tissus (intramusculaires par exemple), dans le système sanguin, ou dans l’intérieur d’une cellule. Certains parasites cellulaires sont spécialisés : ils ne colonisent qu’un type de cellules, éventuellement chez une seule ou quelques espèces (Plasmodium) [22]. 

Parasitoses

Le terme parasitose désigne l’ensemble des affections pouvant conduire à des maladies dues à des parasites, maladies parasitaires ou maladies parasitiques [21].

Infection urinaire

L’infection urinaire (IU) est un terme générique pour désigner une présence bactérienne, parasitaire et/ou fungique dans les urines, sachant que l’urine normale est stérile. Les infections urinaires dues à des parasites sont très rares.

Types d’infections urinaires

On distingue trois types d’infections urinaires, selon la localisation de l’infection.  La cystite De loin la forme d’infection urinaire la plus courante, la cystite touche presque uniquement les femmes. Il s’agit de l’inflammation de la vessie. La cystite s’accompagne normalement d’une urétrite, l’inflammation de l’urètre.  L’urétrite Si l’infection touche uniquement l’urètre (le conduit qui relie la vessie au méat urinaire), on l’appelle urétrite. Il s’agit d’une infection sexuellement transmissible (IST) courante chez les hommes, mais les femmes peuvent aussi en souffrir.  La pyélonéphrite La pyélonéphrite est un état plus grave. Elle désigne l’inflammation du bassinet et du rein (du grec puelos = bassin et nephros = reins). Elle résulte rarement d’une infestation parasitaire.

Physiologie rénale 

L’appareil urinaire (Annexe 1)

Le système ou appareil urinaire est l’un des principaux systèmes d’organes constitutifs du corps humain. Il permet l’évacuation des produits du catabolisme du corps humain sous forme liquide, l’urine, et assure par conséquent, l’épuration du sang ainsi que le maintien de l’homéostasie au sein de l’organisme. On peut considérer le système urinaire comme une succession d’organes rétro et sous-péritonéaux qui sont : les deux reins, les deux uretères, la vessie, l’urètre. 

Formation de l’urine

Le rôle essentiel de l’appareil urinaire est la formation de l’urine. Il élimine du sang les déchets provenant de la destruction des cellules de l’organisme et de la digestion des aliments. On démontre le mécanisme de la formation des urines par 3 étapes essentielles : filtration glomérulaire, réabsorption tubulaire, sécrétion tubulaire.

Caractéristique de l’urine

L’urine est un liquide jaune pâle, ambré, limpide à l’émission, d’odeur safranée et légèrement acide. Elle est constituée d’eau, dans laquelle sont dissoutes des substances minérales (sodium, potassium, calcium, magnésium, chlorure, sulfates, phosphates) et organiques (urée, créatinine, acide urique, acides aminés, enzymes, hormones, vitamines), et contient des globules rouges et des globules blancs en faibles quantités (moins de 5 000 par millilitre). On ne trouve normalement dans l’urine ni sucres, ni protéines, ni bactéries et ni parasites. Le volume d’urine excrété est normalement compris entre 0,5 et 2 litres par 24 heures, mais varie en fonction de l’âge du sujet, de la quantité de boissons qu’il a absorbée, de son alimentation, de son activité physique, du climat, etc. [15].

Parasitoses urinaires

Parasitoses urinaires fréquentes 

La trichomonose uro-génitale a. Définition La Trichomonose uro-génitale est une IST (Infection Sexuellement Transmissible) (Annexe 2) bénigne, cosmopolite et fréquente, due à Trichomonas vaginalis, protozoaire flagellé, parasite des voies uro-génitales, mais qui peut être rencontré au niveau de la bouche, des amygdales, du rectum, en fonction des pratiques sexuelles. 

Epidémiologie

Trichomonas vaginalis appartient au phylum des Sarcomastigophora, au sous-phylum des Mastigophora, à la classe des Zoomastigophora, à l’ordre des Trichomonadida, à la famille des Trichomonadidae, au genre Trichomonas avec deux sous- genres : le sous-genre Tétratrichomonas et le sous-genre Pentatrichomonas regroupant respectivement les espèces pathogènes de l’homme avec l’espèce T. intestinale (Leuckart, 1879) et l’espèce T. vaginalis (Donné, 1836) qui est retrouvée dans les urines. Parasite strictement humain, il n’existe que sous forme végétative et meurt rapidement dans le milieu extérieur. Très sensible à la dessiccation, sa transmission d’un individu à un autre ne peut s’effectuer qu’en milieu humide. Il peut survivre 1 à 2 heures sur une surface humide et jusqu’à 24 heures dans les urines ou le sperme. Les conditions optimales de croissance sont une température de 35-37°C, un pH de 5,5- 6, en anaérobiose. Il s’agit d’une parasitose très fréquente puisque l’OMS estime que 170 millions de personnes sont atteintes chaque année dans le monde dont 5 millions uniquement aux Etats-Unis. C’est une IST, mais on ne peut exclure la possibilité de contamination par du linge de toilette humide. On peut noter la fréquente coexistence Trichomonas + Candida albicans, mais également l’association avec d’autres microorganismes : gonocoque, Chlamydia, mycoplasmes, VIH. c. Agent pathogène Il n’existe pas de forme kystique pour les Trichomonas. La forme végétative mobile (Annexes 3, 4 et 5), en amande, incolore, réfringente à l’état frais mesure 10 à 15 µm de long sur 7 µm de large. Elle présente un axostyle qui traverse la cellule et dépasse en arrière du corps, un noyau ovalaire à la partie antérieure du corps et un kinétoplaste d’où partent 4 flagelles libres antérieurs et 1 flagelle récurrent formant une membrane ondulante, qui s’arrête au 2/3 de la longueur du corps. En se déplaçant activement grâce aux flagelles (tourne sur elle-même), elle se nourrit par osmose et se multiplie par division longitudinale. Le cycle est à un seul hôte et, en l’absence de formes kystiques, la transmission des formes végétatives est directe. Lorsque la température baisse, la forme végétative s’arrondit et la mobilité diminue. 6 | P a g e d. Diagnostic clinique Les manifestations cliniques sont très différentes selon les sexes : manifestations aiguës chez la femme, a contrario l’homme est souvent porteur asymptomatique. La période d’incubation silencieuse est en moyenne de 7 à 10 jours (5 à 28 jours).  Chez la femme La Trichomonose est fréquemment retrouvée dans la tranche d’âge compris entre 16 et 35 ans et touche environ 20 à 25% d’entre elles pendant la période de fertilité. Ainsi T. vaginalis est à l’origine :  d’écoulement vaginal abondant (leucorrhée) de coloration verte tirant sur le jaune et de consistance mousseuse et généralement malodorante ;  de dyspareunie qui est une douleur au moment du coït (rapport sexuel) chez la femme sans qu’il existe une contracture de la vulve, cette douleur pouvant être persistante, permanente ou intermittente ;  de dysurie (difficulté à uriner) associée à des brûlures pendant les mictions qui sont trop fréquentes ;  de vaginites (inflammation de la muqueuse du vagin). Il est également à l’origine d’urétrite (inflammation de l’urètre) et parfois de cystite (inflammation de la vessie).  Chez l’homme Le parasite se localise aux glandes urétrales, à la prostate, aux vésicules séminales. Il est difficile à mettre en évidence. Le patient peut présenter une urétrite subaiguë avec un écoulement urétral plus ou moins purulent. Il peut aussi exister des signes urinaires tels que la dysurie et la pollakiurie (fréquence excessive des mictions). Les complications de type de prostatites sont exceptionnelles. La plupart du temps le patient est asymptomatique ou paucisymptomatique (qui se traduit seulement par une goutte de sérosité matinale au niveau du méat). 

Table des matières

Introduction
Chapitre I : Synthèse Bibliographique
I.1 Définition des concepts
I.1.1 Examen parasitologique des urines
I.1.2 Parasitisme
I.1.3 Parasitoses
I.1.4 Infection urinaire
I.1.5 Types d’infections urinaires
I.2 Physiologie rénale
I.2.1 L’appareil urinaire (Annexe 1)
I.2.2 Formation de l’urine
I.2.3 Caractéristique de l’urine
I.3 Parasitoses urinaires
I.3.1 Parasitoses urinaires fréquentes
I.3.1.1 La trichomonose uro-génitale
a. Définition
b. Epidémiologie
c. Agent pathogène
d. Diagnostic clinique
I.3.1.2 La bilharziose (ou schistosomiase) uro-génitale
a. Définition
b. Epidémiologie
c. Agent pathogène
d. Cycle évolutif (Annexe 8)
e. Diagnostic clinique
I.3.2 Parasitoses urinaires exceptionnelles
I.3.2.1 Les filarioses lymphatiques
I.3.2.2 L’hydatidose (ou échinococcose hydatique)
Chapitre II : Matériels et méthodes d’étude
II.1. Population d’étude
II.2. Matériels d’étude
II.2.1 Matériel Technique
II.2.2 Matériel Biologique
II.3. Méthodes d’étude
II.3.1 Les Prélèvements
II.3.2 Techniques de l’examen parasitologique des urines
II.3.2.1 L’examen macroscopique
II.3.2.2 La méthode par centrifugation
II.3.2.3 L’examen microscopique
Chapitre III : Résultats et discussion
III.1 Résultats .
III.1.1 Bilan des examens effectués en fonction du sexe
III.1.2 Bilan des examens effectués en fonction de l’âge
III.1.3 Bilan des examens effectués selon la provenance de la demande
III.1.4 Bilan des examens effectués selon le motif de la consultation
III.1.5 Bilan des examens effectués en fonction des parasites identifiés
III.2 Discussion
Conclusion

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