Bilan des effets agronomiques et environnementaux de l’épandage de Mafor

Bilan des effets agronomiques et environnementaux de l’épandage de Mafor

L’élaboration d’un bilan global des effets agronomiques, environnementaux et socio-économiques est une tâche délicate car multiforme. En effet, de nombreux paramètres influencent l’existence et l’intensité de la multiplicité des effets potentiels de l’épandage des Mafor, parmi lesquels : la nature des matières « primaires » entrant dans la composition des Mafor, les traitements subis par les Mafor, les modalités de leur épandage… L’analyse bibliographique réalisée dans le cadre de l’ESCo permet en premier lieu de réaliser un bilan par grands types de Mafor permettant une comparaison qualitative de ces matières en termes de valeur agronomique et d’apport de contaminants dans les divers compartiments de l’environnement. La section 4.1 ne consiste donc pas en une reprise exhaustive des valeurs accordées à telle teneur en éléments fertilisants ou en contaminants, mais en une explicitation synthétique des tendances qui distinguent les Mafor les unes des autres, tout en pointant les processus communs et les facteurs de variabilité des résultats. Le rapport d’ESCo, dont le présent document est une synthèse, contient le détail de ces valeurs. Passer de ce premier bilan qualitatif à un bilan global de tous les effets agronomiques et environnementaux des Mafor en vue de les hiérarchiser nécessiterait, pour être complet et rigoureux, de pouvoir traiter dans une même démarche les différentes Mafor (ou, en tout cas, les plus représentées dans les pratiques et usages actuels) et les différentes dimensions de ces effets. La section 4.2 présente une revue des travaux mettant en œuvre des méthodologies d’évaluation visant à intégrer les différents effets agronomiques et environnementaux liés à l’épandage de Mafor pour en faire la balance. Quelle que soit l’approche retenue, on notera d’ores et déjà que les travaux proposant ce type d’approches sont rares, relativement fragmentaires au regard de l’ensemble des Mafor et des impacts qu’il faudrait intégrer. Elles posent encore de nombreux problèmes méthodologiques et nécessitent des développements complémentaires.

Il ressort des sections 4.1 et 4.2 qu’un tel bilan des avantages et inconvénients de l’épandage de Mafor n’est, en l’état actuel de la littérature scientifique disponible, possible que sous une forme qualitative et difficilement déclinable finement Mafor par Mafor. En outre, il ne peut actuellement porter que sur la valeur agronomique des Mafor et leur rôle potentiel dans l’apport de contaminants dans l’environnement, sans qu’il soit possible d’intégrer plus largement l’ensemble des impacts environnementaux des Mafor, ni les conséquences sociales et économiques de leur usage. L’état de l’art des connaissances réalisé dans l’ESCo a néanmoins permis d’identifier des manques de littérature et des besoins d’études supplémentaires qui permettraient d’avancer vers l’obtention d’un tel bilan. Ces besoins de recherches sont présentés en section 4.3. Les résultats extraits de la littérature permettent de distinguer huit grands types de Mafor. Certains résultats sont communs à la quasi-totalité de ces matières. Dans la majorité des cas néanmoins, les effets aussi bien agronomiques qu’environnemen- taux de l’épandage des Mafor sont très variables. Cette variabilité est plurifactorielle et n’est pas seulement due au type de Mafor épandue, ce qui rend difficile la construction d’un bilan Mafor par Mafor. Certains facteurs de variabilité sont propres aux Mafor, d’autres sont liés aux modes ou aux contextes de leur utilisation.

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La section 4.1.2 présente quant à elle les résultats spécifiques à chaque grand type de Mafor précédemment définis, structurés selon six catégories d’effets : la valeur amendante organique, la valeur fertilisante (azotée et phosphatée), les émissions gazeuses post épandage, la présence et le devenir des agents biologiques pathogènes, des éléments traces minéraux (ETM), et des composés traces organiques (CTO). Le transfert des contaminants chimiques vers les animaux (hors consommation de fourrages ou grains qui auraient pu être enrichis en contaminants en lien avec des pratiques d’épandage) se fait essentiellement par ingestion de particules de terre déposées ou non sur les végétaux ayant reçu les épandages. Les travaux réalisés en conditions réelles d’épandage de Mafor sont très peu nombreux et concernent surtout le cas des animaux d’élevage pâturant sur des prairies amendées avec des boues d’épuration urbaine. Cette rareté des travaux interdit toute généralisation des effets (ou de l’absence d’effets) qu’ils rapportent. Notons cependant que des travaux en conditions d’exposition contrôlée des animaux aux contaminants (administration des contaminants directement) ou en conditions de contamination avancée des sols (environnement minier, incinérateurs anciens) existent en plus grand nombre et mettent en évidence des transferts de contaminants chimiques vers les organes des animaux qui y sont exposés. L’exposition des animaux sauvages ne peut être exclue (lorsque ceux-ci ont accès à des parcelles agricoles soumises à épandage mais ne fait pas l’objet de travaux collectés dans le cadre de l’ESCo.

 

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