BILAN DES ACTIVITES ANESTHESIQUES
INTRODUCTION
L’anesthésie est une science médicale qui a connu un développement considérable au cours de ces dernières décennies. Ces progrès permettent de nos jours la prise en charge de patients plus fragiles pour des interventions de plus en plus complexes avec un maximum de sécurité durant la période per et post opératoire. Au début, pratiquée au Sénégal dans la majorité des cas par des paramédicaux qui travaillaient seuls, la tendance actuelle est de disposer d’au moins un médecin anesthésiste réanimateur au niveau de chaque structure hospitalière avec bloc opératoire même dans les régions les plus reculées. En plus du déficit de médecins anesthésistes, la pratique de l’anesthésie dans les pays en voie de développement se heurte à un plateau technique peu adapté aux exigences de cette discipline. Dans le cadre de la spécialisation des médecins en anesthésie-réanimation, ces derniers sont envoyés en stages à l’intérieur du pays en fin de formation. L’objectif principal de ce travail est d’évaluer la pratique de l’anesthésie au centre hospitalier régional de Ndioum et de faire des propositions pour son amélioration. 2 Les objectifs spécifiques visés par notre étude sont : – Apprécier les moyens matériels et pharmacologiques dont dispose le praticien ; – Faire le point sur personnel pratiquant l’anesthésie (qualification et nombre ) – Etudier les aspects épidémiologiques des pathologies rencontrées. – Relever les techniques anesthésiques pratiquées et les complications. – Proposer des recommandations pour l’avenir. Notre étude sera exposée selon le plan suivant : – Une première partie faite de rappel sur la pratique anesthésique. – Une deuxième partie ou nous allons exposer notre travail. – Les recommandations en conclusion
GENERALITES
Quelle soit locale ou générale, l’anesthésie comporte un risque pour le malade ; ainsi lors de l’enquête Inserm, le taux de décès totalement liés à l’anesthésie en France en 1999, avait été estimé à 1 / 145 000 et celui des décès partiellement liés à l’anesthésie à 1 / 21 000 (20). Dans le but de contribuer à la sécurité optimale des patients anesthésiés, la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation ( SfAR ) a élaboré des recommandations portant notamment sur les thèmes suivants : – L’évaluation préopératoire du patient – L’équipement d’un site d’anesthésie – La surveillance per-opératoire du patient – La surveillance post-opératoire II . Recommandations concernant la période pré- anesthésique
La consultation pré-anesthésique
Seul le médecin anesthésiste-réanimateur est habilité à réaliser la consultation pré-anesthésique avant tout acte thérapeutique ou diagnostique pratiqué sous anesthésie générale, analgésie locorégionale ou sédation. Cette consultation lui permet d’effectuer un examen clinique, d’évaluer le risque, de décider de la prémédication éventuelle et de la technique anesthésique, d’informer le patient et de le préparer à l’intervention. Cette démarche est adaptée au degré d’urgence, à l’état du patient et à l’anesthésie projetée. L’examen pré-anesthésique comporte un examen du dossier, un interrogatoire et un examen physique. L’interrogatoire recherche les antécédents médicaux, 5 chirurgicaux, transfusionnels et anesthésiques, les traitements en cours et tout autre problème médical susceptible d’interférer avec l’anesthésie. Pour les enfants, la présence des parents lors de l’examen et la consultation du carnet de santé sont souhaitables. Un questionnaire médical, préalablement rempli par le patient ou le médecin traitant, peut être utile. Il ne remplace pas l’examen clinique. Le compte rendu écrit de l’examen pré-anesthésique en précise la date ainsi que l’identité du médecin qui l’a effectué; il est inséré dans le dossier médical. En fonction des données de l’interrogatoire et de l’examen physique, de l’acte et de l’anesthésie envisagés, ainsi que du degré d’urgence, d’éventuels examens complémentaires sont effectués. Aucune donnée scientifique ou norme réglementaire n’impose la pratique systématique d’examens complémentaires.
La stratégie préopératoire
L’indication de l’anesthésie et de ses modalités est du ressort du médecin anesthésiste. Il décide : – de la technique anesthésique ; anesthésie locorégionale ou anesthésie générale en fonction de l’état clinique du patient et du type d’intervention tout en prenant en considération les souhaits formulés par le patient et éventuellement ceux émis par l’opérateur. – de la préparation à l’intervention ; jeun préopératoire, prémédication, nécessité de la poursuite ou de l’arrêt de certains traitements en cours (antihypertenseurs, anticoagulants, béta bloquants, statines…)
LE SITE D’ANESTHESIE
Définition Un site d’anesthésie est un lieu où un patient bénéficie d’une anesthésie générale, locorégionale ou d’une sédation, effectuée sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste-réanimateur qualifié.
Description
Sont considérés comme site d’anesthésie le bloc opératoire et tout autre lieu où sont pratiqués les actes précédemment cités.
Le bloc opératoire Un bloc opératoire comporte une ou plusieurs salles d’opération, une ou plusieurs salles d’anesthésie (de pré anesthésie ou d’induction), un lieu de rangement et de réserve des médicaments et du matériel d’anesthésieréanimation.
Site d’anesthésie hors bloc opératoire L’anesthésie hors bloc opératoire doit satisfaire aux mêmes impératifs de sécurité que ceux qui s’appliquent au bloc opératoire. L’équipement doit être adapté aux types d’acte et d’anesthésie qui y sont pratiqués (21). III. 3. Agencement III. 3.1. Prises de gaz médicaux et de vide et prises électriques Une salle comporte au minimum les prises suivantes, réservées à l’anesthésieréanimation : deux prises d’oxygène (O2), une de protoxyde d’azote (N2O), et deux de vide par contre la présence d’une prise d’air comprimé à usage médical (AC) est fortement recommandée. Le nombre de prises de courant est adapté à celui des appareils susceptibles d’être utilisés. L’alimentation électrique est assurée par deux circuits différents qui peuvent se suppléer (
Moyens de télécommunication entre sites d’anesthésie, salle de surveillance post-interventionnelle et salle de soins intensifs/réanimation Tout site d’anesthésie comporte un téléphone et/ou un interphone et/ou un bouton d’appel d’urgence permettant de communiquer, sans perdre le patient de vue, avec les autres sites, la salle de réveil et/ou de réanimation.
Equipement en matériel d’anesthésie-réanimation Au niveau de chaque site, le médecin anesthésiste-réanimateur dispose de l’ensemble du matériel nécessaire à la réalisation des anesthésies, à la surveillance du patient et de l’appareil d’anesthésie, et au rétablissement et/ou au maintien des fonctions vitales (23). Le médecin n’utilise que du matériel qu’il connaît et qu’il vérifie avant chaque utilisation.
Appareil d’anesthésie L’appareil d’anesthésie permet l’administration d’oxygène et d’anesthésiques par inhalation, ou éventuellement du mélange oxygène-air et vapeur anesthésique halogénée. Il permet la ventilation spontanée, manuelle et automatique ou mécanique. Il comporte des dispositifs de surveillance avec alarmes, des éléments de rangement et un aspirateur réservé à l’anesthésie. L’appareil d’anesthésie est l’objet de recommandations spécifiques (21). Un moyen d’éclairage du patient et de l’appareil d’anesthésie doit être disponible.
Matériel de surveillance du patient Pour la surveillance du patient anesthésié, le médecin anesthésiste-réanimateur doit pouvoir disposer des appareils suivants : cardioscope, oxymètre de pouls, 8 appareil de mesure automatique de la pression artérielle, capnographe, analyseur de vapeurs anesthésiques, thermomètre électrique, appareil de surveillance de la transmission neuromusculaire. Un enregistreur ECG doit être disponible
Matériel d’accès aux voies aériennes et d’oxygénothérapie Tout site d’anesthésie comporte le matériel nécessaire au maintien de la liberté des voies aériennes, à l’intubation endotrachéale et à l’insufflation manuelle d’O2. Le matériel requis pour l’intubation difficile et l’insufflation translaryngée ou transtrachéale d’oxygène peut être commun à un ensemble de sites
Matériel d’aspiration Tout site d’anesthésie est équipé d’un dispositif d’aspiration indépendant de celui utilisé par l’opérateur. Un régulateur de vide doit être disponible pour les aspirations continues à dépression contrôlée, ainsi qu’un dispositif d’aspiration pour un drainage pleural urgent. Pour les systèmes de récupération per opératoire du sang épanché en vue de sa retransfusion, une troisième prise de vide est justifiée
Matériel de réchauffement des liquides de perfusion et matériel de transfusion rapide. Un système d’accélération et de réchauffement des liquides perfusés doit être disponible dans les sites où un remplissage et/ou une transfusion rapides sont requis. III.4.6. Matériel de prévention et de traitement de l’hypothermie. Les moyens permettant d’assurer le confort thermique du patient éveillé, ainsi que l’équilibre thermique du patient anesthésié, doivent être disponibles. Pour l’intervention, des moyens efficaces de réchauffement sont nécessaires
Matériel de prise en charge des arrêts cardio -circulatoires Dans chaque site d’anesthésie un défibrillateur doit être disponible en moins de cinq minutes. La maintenance régulière du défibrillateur est consignée dans un cahier attaché à l’appareil.
INTRODUCTION |