Autres typologies d’entrepreneurs
FILION distingue six types de propriétaires-dirigeants de P.M.E. Il a établi une relation entre leurs caractéristiques, la raison d’être de l’entreprise et la stratégie adoptée. On y retrouve: -Le bûcheron: il représente le type le plus courant du propriétaire-dirigeant. Ambitieux et travailleur, ce type est centré sur son travail: « il aime aiguiser sa scie et couper du bois. Il voit les arbres et pas la forêt ». -Le séducteur: Ce type est relationnel et intéressé par le gain. Il aime le changement et ne s’implique pas dans une entreprise. Il lance ou rachète des entreprises et les revend assez vite. -Le sportif: se consacrant à des loisirs sportifs, l’entreprise ne représente pour ce type qu’un support financier. Il est cyclique dans son travail. Il est de deuxième ou de troisième génération vivant déjà dans l’assurance. -Le vacancier: bien qu’ayant un autre emploi officiel pour sa sécurité, ce type consacre beaucoup de son temps à son entreprise qui puise son énergie. Il est partagé entre deux logiques de fonctionnement. -Le converti: Ce type se focalise sur l’affaire qu’il a trouvée et qui représente pour lui une nouvelle carrière. Aimant l’action, il préfère diriger et contrôler et refuse de déléguer; ne serait-ce même, qu’une partie des tâches. -Le missionnaire: le plus souvent, il est le créateur de son entreprise. Il est organisateur, conservateur, stable et axé sur sa famille. Convainquant, il développe l’esprit d’équipe et délègue.
il adhère aux aspirations de pérennisation. Préoccupé plus par la survie de son entreprise que par sa croissance, sa principale motivation est dans les avantages offerts par le rôle de chef d’entreprise tels que le statut, l’autonomie ou le pouvoir; l’argent ne vient qu’au second plan. Il cherche à réaliser un produit de qualité couplé avec un service personnalisé. Les profits et les rendements financiers ont pour lui une grande importance. Ces gains engendreront la croissance de son entreprise; mais cette croissance va poser un dilemme. En effet, même si elle est nécessaire pour assurer les rendements escomptés, cette croissance va engendrer des changements dans la structure organisationnelle de l’entreprise et l’entrepreneur se sentira dépossédé de son pouvoir et de son contrôle sur la firme. dans une étude datant de 1974-1975, quatre profils types qui sont toujours d’actualité: les managers innovateurs, les entrepreneurs propriétaires, les entrepreneurs techniciens et les entrepreneurs artisans. Le but de cette étude était de connaître le dilemme de la plupart des entrepreneurs, tentés d’un côté de promouvoir la croissance de leur entreprise pour se procurer le pouvoir et le prestige, mais refusant d’un autre côté de renoncer à leur autonomie et contrôle sur l’entreprise. 1-Les managers innovateurs: un désir de réalisation individuelle important les pousse à démarrer leur entreprise. Après une brillante activité professionnelle dans une grande entreprise, ils ont mis fin à leur carrière pour pouvoir réaliser un projet, en général dans un secteur de technologie de pointe. Leur principale motivation est de lancer une activité nouvelle et de la développer. Pour eux l’autonomie n’est pas une fin en soi; ils recherchent avant tout la croissance de leur entreprise qui peut se traduire par l’acceptation de prise de risques. A l’égard du personnel, ils acceptent la délégation et le partage d’autorité car ils considèrent que leur pouvoir dans l’entreprise est fondé principalement sur leur expertise.
Comme l’indique Gabriel BISSIRIOU50 dans un article sur les P M E innovatrices: « Le dirigeant innovateur se révèle comme un homme généralement expérimenté, de formation scientifique et technique; il n’a pas nécessairement pour objectif principal la constitution d’un patrimoine mais SURTOUT LA CROISSANCE, 2-Les entrepreneurs-propriétaires: ayant mal réussi dans leurs études ou dans une carrière précédente, ils prennent leur revanche sociale en créant leur propre entreprise. Ils recherchent une indépendance, un statut social et du pouvoir. Ils recherchent la croissance de leur entreprise, mais une croissance maîtrisée. Car s’ils sont favorables à la croissance qui est un gage de succès, ils désirent néanmoins conserver leur autonomie financière et leur autorité sur les employés. comme ouvriers, ils ont des ambitions limitées. Ils s’installent à leur compte en créant une entreprise qui garantira leur indépendance tout en leur permettant de survivre. Ils refusent la croissance et se sentent incapables d’assumer les rôles d’innovateur, de leader et de gestionnaire. Il s’agit en fait plus de professionnels indépendants que de véritables entrepreneurs. Ils n’accordent pas de pouvoir à leur personnel et préfèrent confier les tâches d’encadrement à des membres de leur famille en qui ils peuvent avoir confiance.