Autocalibration d’antenne vibrante ou déformée

Autocalibration d’antenne vibrante ou déformée

Modélisation des enregistrements 

Le capteur électromagnétique

 Le choix d’un capteur électromagnétique se fait essentiellement en fonction de l’application souhaitée. Dans le cadre de l’écoute, les antennes doivent pouvoir couvrir une grande bande de fréquences (plusieurs octaves). Toujours dans un soucis de performance en écoute, leur diagramme d’antenne doit être le plus omnidirectionnel possible afin de surveiller la plus grande surface possible. Enfin, les antennes ne doivent pas être trop volumineuses pour qu’elles puissent être facilement intégrées à l’aéronef. Pour des fréquences inférieures à 1 GHz, il est difficile de trouver des antennes capables de satisfaire tous ces points. Le plus critique est en fait la taille de l’antenne (type fouet ou sabre) qui peut ne pas être en adéquation avec les contraintes aéronautiques. Au delà du GHz, le type d’antennes est plus diversifié : spirale, hélice, patch. Les antennes spirales peuvent avoir un diagramme de rayonnement quasi omnidirectionnel. Le diamètre de la spirale est généralement de l’ordre d’une demi-longueur d’onde de la fréquence la plus basse, ainsi, ce type d’antenne peut être plaqué sur la surface de l’aéronef. Si l’on connaît précisément la gamme de fréquences à écouter, on peut utiliser des capteurs bande-étroite comme par exemple les antennes patch. Ces capteurs sont les plus utilisés en aéronautique car ils permettent de créer des antennes dites conformes (capteurs qui sont de plus de faible poids et souvent peu coûteux). 

 Modélisation des enregistrements 

Dans la suite du document, on supposera que les différents capteurs composant l’antenne sont omnidirectionnels et identiques, c’est à dire que tous les capteurs possèdent la même réponse en fréquence, ceci quelle que soit la direction d’arrivée de l’onde. On supposera enfin que les capteurs sont suffisamment éloignés les uns des autres de façon à pouvoir négliger les problèmes éventuels de couplages électromagnétiques.

Modélisation d’une contribution en bande de base 

 Influences du milieu de propagation et des capteurs 

On considère que le milieu, bien que susceptible de modifier le signal au cours de la propagation, reste non sélectif en fréquence (non filtrant) dans le voisinage du réseau. Cette hypothèse est réaliste dans la mesure où les émissions captées sont bande-étroite et que la taille globale de l’antenne (la distance entre les deux éléments les plus éloignés) n’excède pas une dizaine de mètres. Les capteurs étant supposés omnidirectionnels et identiques, un signal source donné sera reçu sur les différents capteurs à une même transformation près avec différents retards de propagation. Ces signaux seront appelés les contributions sur porteuse du signal source sur les différents capteurs du réseau. On se place dans un cas idéal non bruité où une unique source j cohérente est reçue (on parle de système SIMO : Single Input, Multiple Output). Si Ri(t) représente le signal reçu sur un capteur i, on écrira d’après (1.1) la contribution de la source j sur ce capteur selon Ri(t) = Re n gs f j (t − τ 0 ij ) exp(2πfp(t − τ 0 ij ))o . Le paramètre τ 0 ij est le temps de propagation de l’onde depuis la source j jusqu’au capteur i. Le signal s f j (t) correspond au signal source modifié à la fois par le milieu de propagation, par la fonction de transfert du capteur et par l’électronique de la chaîne de réception. g est le gain statique de la chaîne. Il est toujours possible de choisir arbitrairement un capteur de référence (par exemple le capteur numéro 1) pour lequel on posera R1(t) = Re n gs f j (t − τ 0 1j ) exp(2πfp(t − τ 0 1j ))o = Re{C1j (t)}. (1.2) C1j (t) est la contribution complexe de référence. Au niveau d’un capteur i quel12 Chapitre1 conque, on peut exprimer le signal reçu en fonction de C1j (t) et écrire successivement Ri(t) = Re n gs f j (t − τ 0 ij ) exp(2πfp(t − τ 0 ij ))o = Re n gs f j (t − τ 0 1j − (τ 0 ij − τ 0 1j )) exp(2πfp(t − τ 0 1j − (τ 0 ij − τ 0 1j )))o (1.3) = Re{C1j (t − τij )}. τij , τ 0 ij − τ 0 1j correspond au retard de propagation relatif de la source j depuis le capteur de référence jusqu’au capteur i. En supposant que le retard de propagation relatif τij est toujours très petit devant le temps de cohérence 1 2B du signal source sj (t) et la largeur de bande 2B étant par ailleurs très petite devant la fréquence porteuse fp (émission bande-étroite), nous pouvons considérer que l’effet de la propagation n’affecte sensiblement que le terme relatif à la porteuse dans l’expression de la contribution retardée (1.3). En d’autres termes, en considérant que s f j (t−τ 0 1j −τij ) ≈ s f j (t−τ 0 1j ), il vient, d’après (1.2) et (1.3), pour l’expression de la contribution sur porteuse de la source j sur le capteur i : Ri(t) ≈ Re{C1j (t) exp(−2πfpτij )}. (1.4) 

Effets de la chaîne d’acquisition 

La localisation de sources se faisant par des traitements numériques, on doit procéder à l’acquisition des signaux captés Ri(t). Dans ces applications, on ne cherche pas à démoduler les sources, mais à estimer les phases relatives des ondes porteuses au niveau des différentes antennes du réseau. Plusieurs techniques sont alors envisageables pour effectuer l’acquisition indirecte de ces mesures. Nous considèrerons la numérisation suivante adaptée aux antennes bande-étroite. Les signaux captés Ri(t) sont préalablement ramenés en bande de base en effectuant un changement de fréquence au moyen de deux oscillateurs locaux en quadrature de phase généralement calés sur la fréquence correspondant au milieu de la bande du capteur. La partie basse-fréquence des signaux obtenus est numérisée en utilisant une période d’échantillonnage Te. On obtient selon (1.4), après filtrage passe-bas de la sortie du premier mélangeur et après numérisation, le signal numérique r P i [kTe] = r P i [k] = Re{c1j [k] exp(−2πfpτij )}. c1j [k] est la contribution en bande de base de la source j sur le capteur de référence. Dans le cas particulier où l’oscillateur local délivre, en synchronisme, une fréquence égale à celle de la porteuse, nous aurons directement c1j [k] = gs f j (kTe − τ 0 1j ). Sur le second mélangeur en quadrature avec le premier, nous obtiendrons, de façon équivalente après filtrage passe-bas et numérisation, le signal : r Q i [k] = Im{c1j [k] exp(−2πfpτij )}. On peut construire le signal complexe ri [k] = r P i [k] + r Q i [k] = exp(−2πfpτij )c1j [k]. (1.5) Le signal complexe en bande de base reçu sur un capteur i quelconque du réseau correspond donc au signal reçu par le capteur de référence à un terme d’amplitude complexe près dépendant du retard de propagation relatif de la source et donc de la position du capteur considéré. C’est sur ce signal que seront effectués les traitements liés à l’autocalibration.

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Table des matières

Introduction
1 Le problème de la goniométrie sur une grande antenne-réseau aéroportée
1.1 Origines et modélisation des sources
1.1.1 Sources d’opportunité
1.1.2 Modèles
1.1.2.1 Le signal source sur porteuse
1.1.2.2 Modèle d’ondes planes et directions d’arrivée
1.2 Modélisation des enregistrements
1.2.1 Le capteur électromagnétique
1.2.2 Modélisation d’une contribution en bande de base
1.2.2.1 Influences du milieu de propagation et des capteurs
1.2.2.2 Effets de la chaîne d’acquisition
1.2.3 Cas multisources et matrice de transfert du réseau
1.3 La goniométrie
1.3.1 Position du problème
1.3.2 Notion de diagramme d’antenne
1.4 Les grandes antennes-réseau aéroportées
1.4.1 Antennes linéaires et antennes lacunaires
1.4.2 Comportement du réseau en vol (exemple pour BUSARD)
1.4.3 Diagrammes de directivité des réseaux-test en vol
1.5 Les méthodes de traitement d’antenne
1.5.1 Classification
1.5.2 Formation de Voies Conventionnelle (FVC)
1.5.3 Minimum de Variance sous Contrainte Linéaire (MVCL)
1.5.4 Le “Goniomètre” (MUSIC)
1.6 Goniométrie sur des antennes non calibrées
1.6.1 Erreurs de modèle
1.6.2 Conséquences sur la localisation des sources .
1.7 Conclusion
2 Position du problème
2.1 Mise en équations
2.2 Observabilité lorsque les phases sont parfaitement connues
2.2.1 Indéterminations d’ensemble
2.2.2 Conditions suffisantes d’observabilité globale
2.3 Observabilité lorsque les phases ne sont connues qu’à 2π près
2.3.1 Indéterminations sur le nombre de rotations de phases
2.3.2 Condition suffisante d’observabilité locale
2.4 Le problème des vibrations
2.5 Hypothèses de travail retenues
2.6 Performances asymptotiques – Bornes de Cramèr-Rao
3 Autocalibration d’une antenne statique faiblement déformée
3.1 Préambule
3.2 Etat de l’art
3.3 Autocalibration selon le principe du maximum de vraisemblance (MV)
3.3.1 Présentation de la méthode
3.3.2 Résultats
3.4 Méthode de sous-espace/modules constants (SEMC)
3.4.1 Présentation générale
3.4.2 Recherche d’une base du sous-espace signal
3.4.2.1 Voie 1 : à partir de la base propre de Γbr
3.4.2.2 Voie 2 : à partir d’une recherche de l’opérateur de propagation
3.4.3 Identification des coefficients de décomposition de la matrice de réseau par l’Algorithme des Modules Constants (CMA)
3.4.4 Estimation des Directions D’Arrivée (DDA) des sources et des positions de capteurs à partir de la matrice de transfert du réseau
3.4.4.1 Estimation des DDA
3.4.4.2 Estimation des positions des capteurs
3.4.5 Simulations numériques
4 Autocalibration d’une antenne statique fortement déformée
4.1 Préambule
4.2 Autocalibration selon le principe du maximum de vraisemblance (MV)
4.2.1 MUSIC-M pour une initialisation plus proche de la réalité
4.3 Autocalibration avec une méthode de Sous-Espace/Modules Constants (SEMC)
4.3.1 Résolution des ambiguïtés de phase
4.3.2 Résultats en environnement peu-bruité
4.3.3 Comportement de la méthode en environnement bruité
4.3.3.1 Résultats en environnement bruité sans contrainte physique
4.3.3.2 Résultats en environnement bruité avec contraintes physiques
4.3.4 Conclusions et perspectives
5 Autocalibration d’une antenne vibrante fortement déformée
5.1 Préambule
5.2 Le cas mono-bande
5.2.1 Une méthode en deux-étapes
5.2.1.1 Introduction
5.2.1.2 Première étape : estimation de la forme statique de l’antenne 10
5.2.1.3 Deuxième étape : estimation de la forme instantanée de l’antenne au cours du temps
5.2.2 Résultats
5.2.2.1 Comportement de l’étape 1 de l’algorithme (tab. 5.2)
5.2.2.2 Comportement de l’étape de poursuite de l’algorithme (tab. 5.2) .
5.2.2.3 Efficacité de l’algorithme
5.3 Extension de la méthode d’autocalibration au cas de capteurs bi-bandes
5.3.1 Apport de l’utilisation de capteurs bi-bandes
5.3.2 Extension de l’algorithme 2-SEMC pour capteurs bi-bandes
5.3.3 Résultats de comparaison entre capteurs bi-bandes et mono-bandes
5.3.3.1 Autocalibration d’une antenne composée de 5 capteurs bi-bandes
5.3.3.2 Autocalibration de l’antenne 3 composée de capteurs bibandes
Annexes
Annexe A : Déformations structurale d’un aéronef
Annexe B . 1
Annexe C : Comportement de l’autocalibration par MV quand on commet une erreur de position sur le deuxième capteur
Bibliographie
Table des figures
Table des Tableaux

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