AULACODICULTURE EN COTE D’IVOIRE :ANALYSE DESCRIPTIVE DES ELEVAGES
Aspects sanitaires
La mortalité dans les élevages a été une donnée difficile à obtenir car faisant partie des points faibles que les éleveurs ne sont pas prêts à relever. Selon les éleveurs, la moyenne de la mortalité avant sevrage chez les mâles est de 5,46 ±5,53 aulacodes contre 4,86 ± 6,75 aulacodes chez les femelles. Concernant la mortalité après sevrage, nous avons 5,22 ± 4,09 chez le mâle contre 5,57 ± 6,04 chez les femelles. Les causes présumées sont méconnues chez la grande majorité des éleveurs.
Intervention médicale au sein des élevages enquêtés
Dans les 30 élevages enquêtés, seulement 3 éleveurs, soit 10%, font appel à un agent ANADER ou à un vétérinaire lorsqu’il y a un problème dans leurs exploitations ou pour accomplir un acte médical. Les 24 autres (soit 80%) s’occupent eux mêmes de leurs élevages. Ces derniers trouvent qu’ils se sentent capables de le faire eux mêmes ou encore que les intervenants extérieurs sont trop coûteuses. Quant aux 3 éleveurs restants, ils n’ont jamais pratiqué une intervention médicale ; soit par ignorance, soit par négligence. Nos résultats sont bien contraires aux observations de YEPKA (2007) qui trouve que 50% des éleveurs du département de Mfoundi pratiquent eux mêmes les soins à leurs animaux pendant que 50% fond appel à des agents d’élevage ou vétérinaires.
Entités pathologiques rencontrées
Seulement 36,7% des éleveurs ont remarqué certaines maladies qui apparaissent fréquemment. Ils signalent comme maux apparaissant fréquemment, la toux, et les dystocies. Les affections respiratoires apparaissent pendant la saison des pluies, lorsque le temps est humide. Quant à la dystocie, Aulacodiculture en Côte d’Ivoire: Analyse descriptive des élevages Thèse de doctorat vétérinaire : année 2007- 2008 99 elle survient dans les élevages où l’alimentation n’est pas réglementée pour les femelles gestantes comme nous le conseille « la fiche technique n°3 » du PPEAU du Bénin (1999). A coté de ces pathologies citées, on peut remarquer les parasitoses (la gale surtout) et les blessures dues aux bagarres qui constituent aussi une cause de mortalité. Ces maladies sont pratiquement les mêmes que celles observées par YEPKA (2007) dans le département de Mfoundi au Cameroun. Pour faire fasse à toutes ces difficultés pathologiques, la majorité de nos éleveurs s’approvisionnent en produits vétérinaires (tableau XXIX). Ainsi, 90% des éleveurs utilisent les médicaments vétérinaires de provenance diverse. 36,7% de nos éleveurs enquêtés trouvent leurs produits vétérinaires dans la ville même où ils habitent. Pendant ce temps, 36,7% sont obligés de se déplacer jusqu’à Abidjan pour se ravitailler en médicaments. Le coût varie de 2500 à 70 000 francs par an. Ce sont les antibiotiques qui sont les plus sollicités, 53,3% de nos éleveurs en achètent contre 33,3% pour les déparasitants.
Hygiène des élevages
Tous nos éleveurs rencontrés nettoient leurs enclos chaque jour. Le reste alimentaire est soit jeté, soit utilisé comme engrais par les éleveurs. Ces observations (nettoyage quotidien) sont conforment aux recommandations de MENSAH et EKUE (2003). A côté de ce nettoyage, une désinfection se fait à des fréquences différentes. Les produits utilisés et le coût de ces produits diffèrent d’un éleveur à l’autre. Ainsi, aurons-nous 26,7% d’éleveurs qui n’utilisent que la cendre pendant que 56,7% utilise de l’eau de javel ; à côté de tous ceux là, il y a cinq éleveurs qui ne font aucune désinfection. Le coût des produits utilisés va de rien du tout à plus de 2000 francs CFA par an. Parmi les éleveurs enquêtés seulement 6,7% font un vide sanitaire. Ce sont ceux qui ont plus de deux bâtiments et font un élevage intensif. 40% des éleveurs invoquent le problème de bâtiment car ils n’en ont qu’un seul. Il y en a (23,3%) qui ne le juge pas nécessaire car en ne le faisant pas ils ne rencontrent pas de problèmes majeurs. Les 30% qui restent ignorent ce qu’on appelle un vide sanitaire. 3-ASPECTS ECONOMIQUES 3.1-COMMERCIALISATION 3.1.1-Prix de vente des animaux Aulacodiculture en Côte d’Ivoire: Analyse descriptive des élevages Thèse de doctorat vétérinaire : année 2007- 2008 102 Parmi les 53,3% d’éleveurs enquêtés et qui ont déjà commencé à vendre, 40% assurent eux mêmes la vente de leurs produits. C’est à un poids moyen de 2,87 ± 0,70 kilogrammes que l’animal est prêt à la vente selon nos enquêtes. Cette vente se passe à 50% dans la ferme de l’éleveur contre 3,3% des éleveurs qui exposent leurs animaux au marché. Le prix de la marchandise varie selon que l’animal est vendu au kilogramme ou à la pièce. Le prix moyen de vente de l’animal présenté sous forme de pièce est de 6416,67 ± 2020,72 francs avec un minimum de 4000 francs et un maximum de 10000 francs. Quant au prix du kilogramme de viande, il varie entre 2000 et 3500 avec une moyenne de 2285,71±566,94 francs. Ce prix est légèrement inférieur au prix de l’aulacode vendu au kilogramme dans le département de Mfoundi (YEPKA, 2007). Il faut noter que 40% de nos éleveurs pratiquent une autoconsommation de leurs produits. Ainsi parmi eux, 33,3% consomment entre 1 et 10 aulacodes par an. 6,7% des éleveurs consomment quant à eux plus de 10 aulacodes par an. Les raisons de cette autoconsommation sont diverses. Certains invoquent des besoins personnels pendant que d’autres n’en consomment que lorsque l’animal est sur le point de mourir. A coté de l’autoconsommation, il y a des dons qui sont faits de temps en temps par nos éleveurs. Nous décomptons 10% d’éleveurs qui donnent entre 1 et 10 aulacodes par an contre 3,3% qui donnent plus de 10 aulacodes par an. Une remarque importante à noter est que seulement 2 éleveurs soit 6,7% font un contrôle sanitaire avant la vente des animaux. Quand aux autres ils donnent comme raison qu’il n y a personne pour le faire, ou qu’ils ont eux même déjà fait ce contrôle ou bien encore qu’ils n’y en trouvent pas la nécessité.
Periode de vente et quantité vendue
Aulacodiculture en Côte d’Ivoire: Analyse descriptive des élevages Les périodes de vente favorables sont à 30% les périodes de fêtes. Certains de nos éleveurs incriminent les périodes de vacances comme étant les périodes de plancher de vente, car elles correspondent au moment où les chasseurs commencent leurs activités. L’exposition des aulacodes de chasseur sur le marché baisse considérablement le prix des aulacodes. Nos éleveurs n’ont dans 43,3% des cas pas de programme de vente. Ils vendent leurs produits à des occasions ponctuelles. Quant à la quantité d’aulacodes vendus, elle est très variable pour la plupart des éleveurs. Seulement 6,7% de nos éleveurs respectent une certaine quantité à vendre chaque mois. Mais nous pouvons observer une moyenne de 5,62 ± 3,93 aulacodes avec un nombre minimum de 2 et un nombre maximum de 17 aulacodes par mois.
Vente de reproducteurs
A coté de la vente des animaux de consommation, nous avons remarqué que 46,7% de nos éleveurs sont impliqués dans le commerce des reproducteurs. Les reproducteurs à vendre sont présentés sous forme de noyau et à 43,3% constitué de 4 femelles et d’un mâle et dont les prix varient entre 60.000 et 130.000 francs cfa (une moyenne de 860071,43 ± 23872,94 francs cfa). Mais dans 30% des cas les prix donnés changent selon qu’il s’agit d’une connaissance ou des agents ANADER qui négocient les prix avec les éleveurs. Les principaux clients, dans ces conditions, deviennent les agents de l’ANADER et les autres éleveurs qui souhaitent soit s’installer, soit éviter le problème de consanguinité. Il n’y a qu’un seul éleveur qui vent les reproducteurs présentés à la fois sous forme de noyau et de couple. Le prix unitaire d’un reproducteur mâle varie entre 2000 et 30000 francs cfa, donc 14384,62 ± 7826,64 francs cfa en moyenne. Celui d’une reproductrice, varie entre 5000 et 30000 francs, donc une moyenne de 17800 ± 6663,33 francs CFA. Aulacodiculture en Côte d’Ivoire: Analyse descriptive des élevages Thèse de doctorat vétérinaire : année 2007- 2008 104 Cette observation traduit le fait que la demande est en grande partie orientée vers les jeunes reproducteurs afin de créer de nouvelles exploitations. C’est d’ailleurs la même observation qui a été faite par YEPKA (2007) dans le département de Mfoundi. 3.1.4-Politique de marketing Nos enquêtes nous ont permis de constater que la grande majorité des élevages aulacodicoles ne font l’objet d’aucune publicité. Seulement, 6,7% des éleveurs utilisent la publicité pour mieux faire connaître leurs activités. Ceux qui n’en font pas donnent comme raison l’impossibilité de satisfaire toute la demande. En plus, seulement 26,7% des éleveurs enquêtés ne sont pas prêts à le faire car s’estimant déjà connus.
TYPES DE CLIENTELE
La clientèle de nos éleveurs est peu variée. Près de 30% des éleveurs vendent leur marchandise à des familles, 16,7% des enquêtés vendent au niveau des hôtels et des établissements de restauration. Les autres (6,7 %) vendent en Europe par exemple. En plus de cela, aucun parmi nos éleveurs n’a signé le moindre contrat de vente avec un quelconque client. Tous nos éleveurs font une vente au comptant.
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