AUGMENTATION DE LA PRODUCTION AGRICOLE ET AUTOSUFFISANCE EN RIZ
Le changement de mentalité et de comportement des paysans est très important pour porter une augmentation et une amélioration des rendements de la région. Pour cela, des stratégies et des structures d’appui seront à imposer.
LA STRATEGIE DE DOUBLEMENT DE PRODUCTION
Le développement rural durable : La politique de l’Etat d’ici l’année 2012 c’est de pouvoir maximiser le rendement rizicole de chaque partie de la grande île, cette politique stipule que chaque agriculteur doit assumer son rôle car l’atteinte de ce but de l’Etat dépend de chaque agriculteur. Le gouvernement, afin de pouvoir augmenter le rendement met à la disposition des producteurs des moyens efficaces et cela pour aboutir, et même jusqu’à réduire, la pauvreté et arriver à un développement rural durable, pour cela, il a établit le MAP, une feuille de route pour une fierté nationale. C’est un ouvrage qui stipule 8 (huit) engagements, dont l’engagement N° 04 qui se porte spécifiquement sur LE DEVELOPPEMENT RURAL, et engage à relever 6 (six) défis tels que : • La sécurisation de la sécurité foncière : dont l’action à entreprendre est de promouvoir les certificats fonciers à la portée des paysans. Les agents topographiques viennent jusqu’aux paysans afin de pouvoir délimiter et borner leurs terrains et leur donner un certificat foncier qui certifie sa possession du terrain qui est utile pour éviter que d’autres s’emparent du terrain. • L’amélioration de l’accès au financement rural : améliorer le taux de pénétration du crédit rural, faire valoir les certificats fonciers comme garantie bancaire pour obtenir des prêts bancaires. Augmenter le nombre d’institutions financières mutualistes et des banques primaires et faciliter les procédures administratives liées à la micro finance. • Le lancement d’une révolution verte durable : pour cela l’Etat doit offrir les opportunités d’augmenter les surfaces cultivables, aménager des nouveaux périmètres rizicoles potentiellement exploitables et financer les infrastructures de production comme la réhabilitation des barrages hydro-agricoles, la confection des greniers ou silos,…………………. • Promouvoir les activités orientées vers le marché : c’est-à-dire améliorer le système de commercialisation et être à l’écoute rurale, approcher les paysans et déterminer leurs offres sans intermédiaire. • La diversification des activités agricoles : collaborer et travailler avec les OP et apporter les aides dont ils ont besoins pour améliorer leurs activités agricoles comme offrir des semences et des engrais appropriés qui peuvent être exploités dans la région. • L’accroissement de la VA agricole et promouvoir l’agrobusiness : en vulgarisant les techniques améliorer de culture pour pouvoir augmenter les rendements en quantité ainsi qu’en qualité. Ces défis sont jugés productifs pour un développement rural durable.
La politique semencière
Le système semencier à Madagascar est pris en charge par différents acteurs à différents niveaux. La recherche (FOFIFA, FIFAMANOR) produit en régie les semences de souche et de pré base. Le CMS (centres multiplicateurs de semences) , les GPS (groupements de paysans semenciers) et les entreprises semencières multiplient les semences contrôlées ou non et éventuellement certifiées, c’est-à-dire celles qui seront commercialisées. Le contrôle et la certification sont assurés par le service officiel de contrôle (SOC) tandis que la distribution se fait par différents entités (centres, particuliers, entreprises,….). Du fait que les attributions de chaque entité ne sont pas réellement définies, les centres de recherche produisent des semences commerciales et les CMS produisent eux-mêmes leurs semences de base. La majorité de la production de semence reste encore dominée par les CMS sous tutelle de l’Etat. 76 Pour une superficie de 1 are, le SRI nécessite 100 à 200 kapoaka de semence, selon la qualité du sol, si le terrain est déjà fertile, il nécessite peu de semences par rapport aux nouveaux terrains, les terrains se fertilisent au bout de deux ou trois saisons de culture selon les préparations et les entretiens effectués par son propriétaire. En ce qui concerne les semences, la région n’a pas encore de nouvelle qualité de semences, depuis longtemps, les semences que la région utilise sont les SEBOTA 41, SEBOTA 2787, X 265, Tsipala, qui ne sont plus jugées rentables. Le 2366 (riz pluvial) est disponible chez MIFAFI, une association qui se spécialise dans l’agronomie, une nouvelle qualité de semence mais les paysans ne se manifestent pas beaucoup d’intérêt. L’Etat, met en vigueur une politique semencière pour inciter les paysans et vulgariser l’utilisation des semences qu’il offre pour obtenir une bonne qualité de récolte comme les Makalioka luxe, mangamila luxe, qui répondent à la norme de qualité de riz sur le marché international. 1.3. La politique d’utilisation d’engrais : La politique nationale d’utilisation d’engrais est basée sur l’amélioration de la fertilité du sol par le compostage et par l’utilisation rationnelle des engrais à dose optimum selon la nature du sol et les conditions climatiques, le tout englobe la préservation de l’environnement naturel. Pour la région de l’Ihorombe, en collaboration avec les agents de l’Agriculture, il faut augmenter le niveau d’utilisation d’engrais à 100 Kg / Ha, ce taux est actuellement à 5 Kg / Ha29 Cependant, il est impérativement important que les agents du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche effectuent incessamment des analyses facilitant la détermination des formules d’engrais adaptées à la région de l’Ihorombe et vulgarise officiellement les résultats de la proportion à utiliser pour une rizière d’un hectare (1ha): Ces cinq variétés d’engrais doivent être réunies pour obtenir un rendement satisfaisant. La vulgarisation30 de ce résultat d’étude doit avoir une large diffusion, une communication accessible à tous les riziculteurs, soit par Radio locale, soit par diffusion directe le jour du marché ou distribution de dépliant par Riziculteur. En ce qui concerne le compost, 90 % des paysans de la région savent déjà comment préparer le compost à partir des déchets et ordures, ils préparent eux-mêmes leurs propres composts, ce qui n’est pas un problème car la majorité des paysans sont à la fois agriculteurs et éleveurs, les déchets organiques ne sont pas difficiles à trouver. Il faut aussi sensibiliser les riziculteurs sur les rôles de chaque variété d’engrais. Cette sensibilisation doit être réalisée soit par la Radio locale ou nationale. Car nombreux sont les riziculteurs qui confondent les rôles des engrais sur l’accroissement et la qualité de culture de riz et n’utilisent qu’une ou deux variétés seulement alors qu’il faut combiner les 5 variétés d’engrais pour un résultat fiable.
LES STRUCTURES D’APPUI AU DEVELOPPEMENT DE RENDEMENT RIZICOLE
Les coopératives : Les coopératives sont des sociétés civiles particulières à capital variable. Pour faciliter l’intervention de l’Etat, des bailleurs de fonds, des opérateurs fournisseurs d’intrants et matériels agricoles, ainsi que des opérateurs financiers sont mis à la disposition des paysans, et il faut encourager la mise en place des coopératives agricoles. Actuellement les paysans dans cette zone se regroupent en une association ou en Organisation Paysanne (OP). Cependant, on a constaté que ces structures sont limitées dès que l’Organisation paysanne n’est pas encadrée par un projet (PSDR, ACCORDS…). Les Organisations Paysannes ont été créées dans le but de satisfaire 30 Voir glossaire, page 8 78 uniquement aux exigences de Projets. Une fois que le projet est terminé, la plupart des OP ou associations disparaissent aussi avec le projet, et cette disparition engendre des conséquences néfastes sur la motivation des paysans, sur la production, et évidemment sur leur niveau de vie, ce qui limite la pérennité de ces structures. La coopérative sera plus solide comme structure, appropriée à l’heure de mondialisation actuelle. Elle permet aux paysans de négocier facilement auprès des partenaires concernés. Et surtout, elle facilite l’accès au système financier. Cependant, l’institution financière TIAVO Barabe est déjà présente dans la région, une institution financière spécialisée en micro finance pour financer les petits projets des agriculteurs, elle est souvent présente dans le monde de l’agriculture, l’accès à cette institution financière accommode plus les paysans par rapport aux institutions bancaires malgré la présence de ces dernières par l’intermédiaire de la BOA qui demeure une banque des tantsaha mpamokatra, la banque des paysans producteurs. 2.2. Les institutions de micro finance : Le Micro finance joue un rôle important dans le processus de développement. Le revenu de chaque ménage malgache est très bas surtout en milieu rural qu’il est incontournable de les soutenir financièrement pour pouvoir développer l’économie. Le Micro finance est devenu un pilier du développement, une partie intégrante de la politique générale de développement. Trois axes stratégiques sont développés par les IMF 31 (institution de micro finance) Axe stratégique n°1 : amélioration du cadre économi que légal et réglementaire pour un développement harmonieux du secteur de la microfinance. Axe stratégique n°2 : offre viable et pérenne de p roduits et service adaptés, innovants, diversifiés et en augmentation dans les zones non couvertes et dans celles faiblement couvertes par des IMF professionnelles. Axe stratégique n°3 : organisation du cadre instit utionnel de manière à permettre un e bonne structuration et une conduite efficiente du secteur. 31 Tracés par le PRD de la région 79 Selon la loi 2005 – 016 du 29 Septembre 2005, les Institutions de Micro Finances (IMF) se distinguent en trois niveaux que ces institutions soient mutualistes ou non. Le niveau varie en fonction de la complexité des opérations, des surfaces financières et du degré de contrôle réalisé par la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF). En général, les Malgaches sont très réticents à l’endettement, mais avec l’évolution de l’environnement actuel, ils sont nombreux à y adhérer. Le taux élevé du crédit reste aussi un handicap pour les autres acteurs. Toujours est –il que Madagascar a besoin de ce système pour pallier à la pauvreté. Ainsi, avec la vision de moderniser l’agriculture, les agents de l’Etat doivent renouer la confiance entre les paysans et les agents de Micro finance. Les agents de l’Etat doivent jouer le rôle de l’interface. Donc, il faut sensibiliser les riziculteurs à adhérer dans ce système de Micro finance pour ses investissements. Les opérateurs privés doivent envisager la mise en place d’une assurance – agricole pour soutenir ces paysans. Actuellement, le TIAVO BARABE, est la seule institution de micro finance présente dans la région, où les paysans n’ont pas le choix, il existe la BOA mais les formalités d’adhésion sont nombreuses et demandent des documents spécifiques, ce qui ne motivent pas les paysans d’y adhérer. Le renforcement de capacité des Riziculteurs, renforcement du rôle de l’Etat sur le changement de comportement, de mentalité est une condition de la réussite de la Révolution verte. Certes la Région de l’Ihorombe comme dans toutes les régions de Madagascar, les paysans ont un fort ancrage à la tradition ancestrale. Pourtant le Défi est lancé, et il faut agir. La réussite de ce modèle de développement dépend en grande partie du changement de comportement des agriculteurs en améliorant leurs techniques de production (système de riziculture, intrants, mécanisation des matériels agricoles). Pour atteindre les objectifs spécifiques, les paysans de l’Ihorombe doivent changer entièrement de mentalité et de méthode de travail, et ceci doit être accompagné d’une reforme institutionnelle qu’est la décentralisation effective afin de mieux 80 assister et encadrer les paysans pour qu’ils deviennent des agriculteurs entreprenants.
Les encadrements des paysans
Pour cela, il doit y avoir un encadrement permanent auprès des paysans : • Accompagnement systématique Le but de cet encadrement systématique est d’améliorer le niveau de base des paysans suivant la situation sur : – Le parachutage des résultats issus de la recherche sans considérer les conditions du milieu où ils travaillent, ni les pratiques habituelles des paysans. En ne cherchant ni adaptant ces technologies, ni à les intégrer dans le système existant sur place ; – La maîtrise du système de production où ils évoluent, en ne considérant pas les paysans comme partenaires et en ne requérant à aucun moment leur participation effective dans la conduite de toute action de vulgarisation. – Le manque d’initiative de la part de la vulgarisation pour générer les technologies prise en compte des expériences paysannes, insuffisance de l’esprit d’observation – Le cantonnement sur le côté agriculture pure : c’est-à-dire la loi sur la rente et la communication ; – Le niveau intellectuel est très faible, c’est-à-dire qu’il existe beaucoup d’illettrés alors, les paysans ont souvent des complexes vis-à-vis la vulgarisation. • Accompagnement Périodique : Le paysan ne doit pas travailler seul, il a besoin d’appui, d’un cadre de collaboration et d’un programme de travail à effectuer pour une période déterminée entre organisme de développement rural tel que la DRDR, des partenaires valables. À la création des coopératives au changement de mentalité qui s’avère nécessaire de la part des vulgarisateurs.