AUDIT INTERNE AU SEIN D’UN ETABISSEMENT PUBLIC
Caractéristiques de la fonction audit interne
Les caractéristiques de la fonction audit interne concernent à la fois l’organisation et les personnes qui accomplissent la mission d’audit. Ainsi on distingue la charte d’audit interne, la qualité d’audit interne et la gestion des auditeurs.
La charte d’audit interne
La charte d’audit interne est un document officiel qui précise la mission, les pouvoirs et les responsabilités de cette activité. Cette charte définit la position de l’audit interne dans l’organisation. Elle autorise l’accès aux documents, aux personnes et aux biens, nécessaires à la réalisation des missions. Elle définit aussi le champ des activités d’audit interne. L’approbation finale de la charte d’audit interne relève de la responsabilité du Conseil. Ainsi, elle apporte des précisions sur la nature des missions d’assurance réalisées pour l’organisation, la nature des missions de conseil. En outre, elle permet de voir la définition de l’audit interne, le code de déontologie et enfin les normes reconnues ou adoptées par la fonction audit interne. En effet, la charte recouvre notamment la nature des missions couvertes, la programmation des missions et le rôle que peut avoir l’encadrement c’est-à-dire la saisine de l’audit interne ainsi que la compétence de l’audit interne ou champ d’application de l’audit. Elle touche aussi du déroulement d’une mission, le processus de validation des conclusions, la diffusion des rapports et la définition du droit de réponse. Elle concerne également de la responsabilité, du processus de suivi des recommandations et des points majeurs de déontologie, c’est-à-dire l’indépendance, le pouvoir et la responsabilité des auditeurs à l’égard des activités qu’il audite. Dans cet aspect aussi doivent définis les droits et devoirs des audités.
La qualité d’audit interne et la gestion des auditeurs
La notion de qualité d’audite interne recouvre la qualité des informations contenues dans les rapports, la conscience professionnelle apportée, la supervision adéquate aux travaux effectués par les auditeurs et surtout la durée de réalisation de ce dernier et l’efficacité du service d’audit interne. 20 La gestion des auditeurs concerne l’organisation des auditeurs au niveau du service ou de la direction de l’audit interne, le recrutement des auditeurs, l’évaluation des travaux effectués par l’auditeur et enfin les formations de l’auditeur. Dans sa mission, l’auditeur doit obtenir les éléments de preuve suffisants en qualité et en quantité pour être en mesure de fonder raisonnablement son opinion sur les comptes annuels. Sauf cas exceptionnels, l’auditeur ne peut examiner l’ensemble des documents justificatifs et des écritures comptables. Il choisit les techniques qui lui apportent une valeur probante suffisante dans les meilleures conditions de temps. Les techniques suivantes10 peuvent être utilisées. L’inspection physique consiste à examiner les actifs. La confirmation directe consiste à obtenir directement, auprès des tiers qui entretiennent des relations commerciales ou financières avec l’entité, des informations sur le solde de leurs comptes ou des opérations effectuées avec elle. La confirmation directe peut porter, par exemples, sur les clients, les fournisseurs et les banques. L’examen des dossiers reçus par l’entité sert de justificatifs à l’enregistrement des opérations ou à leur contrôle, par exemples la facture fournisseur et le relevé bancaire. L’examen des documents créé par l’entité concerne, par exemples la copie de facture client, les comptes et les balances. Les contrôles arithmétiques, les analyses, les estimations, les rapprochements et les recoupements sont effectués entre les informations obtenues et documents examinés ainsi que tous les autres indices recueillis. Il est aussi nécessaire de procéder aux comparaisons avec des données antérieures, postérieures et prévisionnelles ou avec des données d’entreprise similaires. Généralement, c’est par la combinaison appropriée de plusieurs éléments probants que l’auditeur pourra fonder son jugement sur les états financiers. Parmi les atteintes à l’indépendance du service d’audit interne et à l’objectivité individuelle, peuvent figurer les conflits d’intérêts personnels, les limitations du champ d’un audit, les restrictions d’accès aux dossiers, aux personnes et aux biens ainsi que les limitations de ressources telles que des limitations financières. Pour améliorer la qualité, les performances et l’efficacité d’une fonction ou d’une unité, outre l’inspection que peuvent mener ses membres, notamment son responsable, il existe trois méthodes : « le Benchmarking, les enquêtes de satisfaction 10 IIA. Normes Professionnelles de l’Audit Interne Applicables au 1er janvier 2009. Mission, Pouvoir et les Responsabilités de la fonction Audit interne. Article 1000 de la norme. (Page 3).Consulté le 27juin 2013 21 des clients et l’évaluation de l’audit interne ». Ainsi, ces techniques permettent de faire une évaluation du processus d’audit.
La démarche d’audit
Toute mission d’audit s’ouvre par un ordre de mission. Cet ordre formalise le mandat donné par la direction générale à l’audit interne. En général, la démarche d’audit comprend trois parties distinctes11 . La phase de préparation ou phase d’étude qui ouvre la mission d’audit exige des auditeurs une capacité importante de lecture, d’attention et d’apprentissage. En dehors de toute routine, elle sollicite l’aptitude à apprendre et à comprendre. Elle exige également une bonne connaissance de l’entreprise car il faut savoir où trouver la bonne information et à qui la demander. C’est au cours de cette phase que l’auditeur doit faire preuve de qualités de synthèse et d’imagination. Elle peut se définir comme la période au cours de laquelle vont être réalisés tous les travaux préparatoires avant de passer à l’action. C’est tout à la fois le défrichage, les labours et les semailles de la mission d’audit. La phase de réalisation ou phase de vérification fait beaucoup plus appel aux capacités d’observation, de dialogue et de communication. Se faire accepter est le premier impératif de l’auditeur, se faire désirer est le critère d’une intégration réussie. C’est à ce stade que l’on fait le plus appel aux capacités d’analyse et au sens de la déduction. C’est, en effet, à ce moment que l’auditeur va procéder aux observations et constats qui vont lui permettre la thérapeutique. Poursuivant notre image bucolique, nous pouvons dire que se réalise alors la moisson de la mission d’audit. La phase de conclusion exige également et avant toute une grande faculté de synthèse et une aptitude certaine à la rédaction, encore que le dialogue ne soit pas absent de cette dernière période. L’auditeur va cette fois élaborer et présenter son produit après avoir rassemblé les éléments de sa récolte. C’est le temps des engrangements et de la panification.
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