Spectroscopie de l’anion XO4n-
L’anion XO4n- libre appartient au groupe ponctuel Td et possède quatre vibrations fondamentales dont deux de valence (υ1, υ 3 ) et deux de déformations (υ2 et υ4 ) . Suivant le mode de coordination l’anion peut avoir une symétrie Td , C3V, C2V, CS ou C1 .Si l’anion est de symétrie Td seul les vibrations fondamentales υ3 et υ4 d’espèces T2 sont actives en infrarouge, tandis qu’en Raman toutes les vibrations sont actives.
Dans le cas d’un abaissement de symétrie par complexation, les vibrations υ1 et υ 2 apparaissent en infrarouge. Selon le mode de coordination, le nombre de bandes obtenues en infrarouge permet de définir la symétrie de l’anion
Selon le mode de coordination, l’anion XO4n- peut être :
De symétrie Td
υ3 et υ4, d’espèce T2, apparaissent chacun sous forme d’une seule bande, c’est le cas ou l’anion est tétra-unidentate.
De symétrie C3V
υ3 et υ4, éclatent chacune en deux composantes d’espèce E et A actives en infrarouge. Dans ce c as l’oxoanion est monodentate, tri-unidentate ou tétra-unidentate avec un oxygène différent des trois autres équivalents.
De symétrie C2V
υ3 et υ4 éclatent chacune en trois composantes d’espèce A 1 , B1 et B2 actives en ir, l’oxoanion peut être bi-unidentate, tétra-unidentate ou monochélatant les oxygènes sont deux à deux. identiques
De symétrie CS ou C1
Dans ce cas l’oxoanion peut être bi-unidentate, tridentate ou tétradentate avec au moins deux des quatre oxygènes perturbés différemment .υ2 apparaît sous forme de deux bandes sur le spectre infrarouge. La spectroscopie infrarouge ne permet pas de faire la distinction entre une symétrie CS et une symétrie C1.
Du point de vue spectroscopique la différence entre une symétrie C2V et une symétrie CS ou C1 est le nombre de composantes de υ2 actives en ir, une dans le premier cas et deux dans les autres.
Ainsi le nombre de bandes que nous observons sur le spectre permet de déduire la symétrie de l’anion et partant de là son mode de coordination.
Spectroscopie de l’anion : AO3m-
L’anion AO3m- libre appartient au groupe C3V et possède quatre vibrations υ3, υ 4, υ2 et v1 dont les deux premières sont d’espèces E et les deux dernières d’espèces A1. Suivant le mode de coordination l’anion peut avoir une symétrie C 3V, CS ou C1.
Sur le tableau B, nous reportons l’activité infrarouge et Raman de ces différentes vibrations suivant la symétrie de l’anion.
A partir de la spectroscopie infrarouge, il est possible sur la base du nombre de bandes de différencier la symétrie C3V, des symétries CS ou C1
Groupements SnC2, SnC3 -Groupement SnC2
Le squelette SnC2 peut être linéaire ou coudé. Si υs apparaît le groupement SnC2
est coudé, son absence entraîne un groupement linéaire -Groupement SnC3
Le groupement SnC3 peut être soit pyramidal (symétrie C3V) soit plan (symétrie D3h). L’apparition de υs de entraîne un gr oupement SnC3 pyramidal et son absence un groupement plan.
L’apparition ou l’absence de υsSnC2 ou υsSnC3 permet de déterminer le groupe ponctuel du groupement SnC2 ou SnC3.
L’étude du pouvoir coordinant des ions dicarboxylate tels que l’oxalate a conduit à la synthèse de nouveaux complexes [5]
Dans notre laboratoire l’étude des interactions entre des ions dicarboxylate et des acides de Lewis de type organostannique tels que SnRaX4-a (a=2,3 ,4, X=Cl,Br et R=Me,Bu,Ph ) a été initiée depuis quelques années par Cissé [18] en utilisant des cations stabilisateurs comme les ions tétraméthylammonuim et tétraéthylammonuim.
Nous avons pris l’initiative de poursuivre cette étude des acides carboxyliques et nous avons pu obtenir les composés ci-dessous
A HO2CCH2CHNH2CO2H.2SnMe3Cl.3H2O
B O2CC6H4C6H4CO2 .2SnPh3.4H2O C HO2CC6H4C6H4CO2SnBu2Cl
Sur les figures 1, 2 et 3 nous représentons les spectres infrarouge des complexes A, B et C ; les attributions des principales bandes de ces spectres infrarouge sont reportées sur les tableaux 1, 2, La bande due à υasCOO- apparaît à 1620 cm-1 et celle due à υsCOO- est à 1238 cm-1. En outre la présence d’une bande faible due à υsSnC3 à 512 cm-1 sur le spectre infrarouge du complexe A montre que le groupement SnC3 est presque plan.
L’absorption large s’étalant de 3500 à 2800 c m-1 indique la présence de liaisons hydrogène. La présence de l’épaulement à la bande intense à 1620 c m-1 attribuable à δ(H2O) indique la présence de la molécule d’eau.
Compte tenu de ces données spectroscopiques nous proposons une structure constituée d’un dimére dont les deux monoméres sont reliées par des ions hydroxonuim, les autres molécules d’eau n’intervenant pas dans la formation d’ion hydronium sont raccrochées au reste de la molécule par liaison hydrogène faisant intervenir les atomes d’hydrogène des ions hydronium ou les atomes d’hydrogéne des groupements NH2,structure dans laquelle l’étain est transcoordiné avec un environnement bipyramidal trigonal, proche de à celle de [NH3(CH2)2NH3(HC2O4)2]2SnMe3Cl [46] déterminée par Boye (schéma1)