ASSOCIATION DES JEUNES POUR L’UNITE ET LE DEVELOPPEMENT

Télécharger le fichier original (Mémoire de fin d’études)

CADRE CONCEPTUEL ET MODELE D’ANALYSE

Définition des concepts

Il s’agit de définir des termes et des concepts qui ont étés utilisés dans ce travail afin d’éviter d’éventuels malentendus sur leur signification.
TOXICOMANIE : La définition qui sert actuellement de référence à tous a été donnée par l’O.M.S. La toxicomanie est un état psychique et quelques fois également physique résultant de l’interaction entre un organisme vivant et une drogue, se caractérisant par des modifications du comportement et par d’autres réactions qui comprennent toujours une pulsion à prendre le produit de façon continue ou périodique, afin de retrouver ses effets psychiques et quelques fois d’éviter le malaise de la privation ; cet aspect peut s’accompagner on non de la privation ; Un même individu peut être dépendant de plusieurs produits.
DEVIANCE : La déviance telle que la définissent les sociologues américains qui ont inventé le concept dans les années 50, est une conduite qui transgresse les normes sociales et donne lieu à une sanction qui peut être physique ou morale51. De même, NDIAYE L. 52 affirme que dans la terminologie de la sociologie de la déviance, la logorrhée des penseurs du social veut que la déviance, la délinquance, en un mot le crime, soit défini comme tout acte ou fait réel ou symbolique socialement réprimé. Ainsi voit-on DURKHEIM construire sa théorie sociologique du crime en l’articulant par rapport à la norme et à la réaction sociales. Ce faisant, le fait criminel se définit par rapport à la peine infligée. Est donc crime, selon DURKHEIM E., tout acte socialement puni parce que heurtant la conscience commune.
ANOMIE : L’anomie telle que l’a définie Durkheim est la situation résultant de l’absence de normes ou d’un conflit entre normes. L’anomie n’est pas en soi une forme de déviance, mais elle peut-être source de déviance (alcoolisme, drogue, émeutes..).
EXCLUSION SOCIALE : L’exclu est un individu qui occupe une position socialement reconnue comme extérieure, différente voire inférieure à celle des autres membres de la collectivité. HALLUCINOGENES : ce sont des psychotropes qui modifient ce que le cerveau voit, entend, sent, sa perception de la taille des choses, du temps… Par exemple : notre cerveau dispose d’un ensemble de neurones dont la fonction est de se rendre compte et de gérer le fait qu’un objet s’allonge. Si, en temps normal, on regarde un objet inanimé comme une brique, ces neurones ne seront pas stimulés. La conscience percevra que cette brique ne s’allonge pas. Par contre si on regarde un élastique sur lequel quelqu’un tire, ces neurones seront stimulés. Ils transmettront le message « L’objet est en train de s’allonger ! » La conscience percevra donc que l’élastique est en train de s’allonger. Mais si on prend du LSD, ces neurones vont être mis en fonctionnement intempestivement. Ils fonctionneront, même si on est en train de regarder la brique. On aura donc l’impression que la brique est en train de s’allonger ! Tout le système de perception va être « détraqué », que ce soit pour la perception visuelle, auditive, le temps, le fait de se rendre compte qu’il y a des choses derrière ce que nous observons, la remontée de souvenirs… Un bon hallucinogène fait même voir et vivre des choses « sur base de rien », simplement parce que le cerveau est techniquement capable de se rendre compte que ces choses arrivent. On peut avoir l’impression de voler, de tomber, de nager… Si tous les centres de perception sont détraqués en même temps, on peut par exemple avoir l’impression de nager dans de l’air qui est en train de s’étirer. Il peut aussi y avoir une confusion entre les sens : on peut entendre des couleurs et voir des sons. Comme les hallucinogènes peuvent faire découvrir des choses à une personne, sur la façon dont son cerveau travaille et sur la façon dont elle peut percevoir le Monde, ils sont un outil initiatique intéressant. Beaucoup de tribus et de groupes les utilisent à cette fin. Ils font prendre une dose d’hallucinogène aux jeunes, lors des rites d’initiation. Certains artistes considèrent que l’expérience qu’ils ont vécue en prenant une fois un hallucinogène leur a appris beaucoup de choses. Ils peuvent permettre à des personnes qui ont un niveau spirituel encore faible de vivre certaines expériences avec plus de profondeur et d’intensité. Les hallucinogènes peuvent aussi être très dangereux : un automobiliste qui a l’impression que la voiture devant lui freine brusquement, une personne en haut d’une falaise qui a l’impression qu’elle peut voler, une personne terrorisée par les monstres qu’elle voit sortir du sol… tous risquent des accidents graves. HEROÏNE ET COCAÏNE : ce sont des psychotropes qui de prime abord ont une action opposée : l’héroïne calme alors que la cocaïne excite. Mais ils ont en commun une caractéristique essentielle : ils agissent sur les centres de l’approbation. Ils engendrent des sensations de plaisir et un sentiment de bien-être.
MANQUE : Certains psychotropes ont des effets secondaires comme le manque. Après l’effet du produit, le cerveau va ressentir l’effet contraire. C’est le contrecoup. Par exemple, un peu après que l’effet de certains anxiolytiques se soit estompé, la personne va ressentir de fortes angoisses. C’est pour cette raison que l’on donne instruction aux personnes qui prennent ces produits de les prendre en continu et d’arrêter graduellement. L’héroïne procure un plaisir et un bien-être intense. Quand l’effet cesse, l’héroïnomane ressent de très fortes douleurs et vit des angoisses abominables. Cet enfer peut être tellement horrible que certains en meurent. Pour éviter de vivre cela l’héroïnomane est obligé d’en reprendre dès que les effets de la prise précédente commencent à s’estomper. S’il ne prend pas de nouvelle dose, il lui faudra plusieurs jours pour revenir à un état normal. Pendant tout ce temps il souffrira énormément. C’est ce qu’on appelle « le manque physique ». Beaucoup de toxicomanes endurcis ne ressentent plus aucun plaisir quand ils prennent de la drogue, ils la consomment uniquement pour éviter le manque, pour ne pas crever de douleur et d’angoisse. ACCOUTUMANCE : c’est le fait que le cerveau devient moins sensible au produit. Il s’habitue. Il faut lui administrer des doses plus fortes pour obtenir le même effet.

MODELE D’ANALYSE

Des théories ont été élaborées par beaucoup de chercheurs démographes, historiens, économistes, sociologues… pour expliquer et analyser cette forme de déviance.

Les fonctionnalistes

– La déviance est une transgression des règles sociales : les fonctionnalistes considèrent que toute société offre à ses membres un ensemble de valeurs et de normes dont la fonction ultime est d’assurer la cohésion sociale. La transgression de ces normes entraîne une sanction sociale qui varie selon la nature de la norme. Pour les fonctionnalistes donc, un individu est considéré comme déviant si son comportement s’éloigne sensiblement de quelques modèles valorisés par la société.
– La déviance s’explique par un dysfonctionnement social : dès les années 20, les chercheurs de
l’école de Chicago ont montré l’influence du milieu social sur la délinquance : pauvreté, cités dortoirs, familles éclatées. DURKHEIM E. a expliqué la déviance par l’échec de la socialisation. MERTON, après la seconde Guerre mondiale, l’attribue au résultat d’un conflit entre des buts et des moyens. La déviance correspond à une non-concordance entre les buts culturellement valorisés par la société et les possibilités d’accès aux moyens légitimes pour les atteindre. Les individus qui ne détiennent pas les moyens légitimes pour atteindre ce but ont deux possibilités : renoncer à atteindre le but ou utiliser des moyens illégitimes pour y parvenir. Merton distingue cinq types de comportements individuels : le conformisme, l’innovation, le ritualisme, l’évasion, la rébellion.

Les interactionnistes

Pour eux, la déviance résulte d’interactions sociales entre un individu et ses proches ainsi que des institutions ce qui entraînent l’étiquetage et la stigmatisation.
– Selon Becker H.53, dans sa théorie de l’étiquetage, la déviance est la qualification d’un individu par un groupe social : le déviant est celui à qui cette étiquette a été appliquée avec succès, le comportement déviant est celui auquel la collectivité attache cette étiquette. Un déviant n’est donc pas celui qui transgresse une norme- nous le faisons tous- mais celui auquel cette étiquette a été appliquée avec succès. Ainsi, certains groupes ont réussi à rendre légitimes leurs normes alors que d’autres ne parviennent pas à masquer leurs transgressions des normes dominantes. Enfin, l’étiquetage fait entrer l’individu dans un processus de déviance secondaire qui se traduit par l’adhésion à un groupe déviant, organisé, régi par des règles spécifiques.
Le regard porté sur la déviance se trouve ainsi renversé : au lieu de s’efforcer de trouver les causes des comportements déviants dans les caractéristiques propres aux individus ou à leur milieu, les interactionnistes étudient l’ensemble des relations sociales qui contribuent à produire l’état de déviance. On ne cherche plus à répondre à la question, pourquoi certains individus commettent des actes déviants et pas d’autres ? Mais à la question, comment les groupes sociaux, par leurs jeux d’interactions, construisent le phénomène de déviance.
Pour notre part, bien que les paradigmes soient différents, ils sont en partie complémentaires et sont à même d’apporter un éclairage à notre travail, car si les fonctionnalistes la définissent comme une transgression des règles sociales et l’expliquent par les disfonctionnements de la société, les interactionnistes, de leur côté, voient dans la déviance le résultat d’interactions sociales conduisant à une stigmatisation et à un étiquetage de certains individus

METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

La méthode est l’ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discussion cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les démontre, les vérifie54. Cette méthodologie ou cette stratégie se compose de l’histoire de la recherche, des techniques de traitement et d’analyse de données et des difficultés et des avantages que nous avons rencontré durant cette étude au Centre de Sensibilisation et d’information sur les drogues Jacques Chirac de Thiaroye.

Histoire de la recherche

Il convient, à ce niveau, de tracer les grandes péripéties qui ont accompagné cette étude.
Autrement dit, il s’agit de faire l’histoire de la recherche: de la phase préparatoire à la phase finale.

La pré-enquête

C’est une étape indispensable à la recherche dans les sciences sociales. Elle nous a permis de passer du flou initial à la définition concrète du contenu et des objectifs de l’étude. Elle fut marquée par deux temps forts : la recherche documentaire d’une part et la consultation des personnes ressources d’autre part.

La recherche documentaire

Il n’y a pas de recherche ex-nihilo. La recherche documentaire est le préalable à toute étude.
Elle nous a permis de prendre connaissance des travaux et des écrits antérieurs.
Cette recherche documentaire s’est déroulée dans le second trimestre de 2005 dans des centres de documentation et des bibliothèques à savoir : bibliothèque de l’U.C.A.D. ; bibliothèque de l’E.N.T.S.S. ; bibliothèque de l’E.N.D.S.S. ; médiathèque du C.E.S.T.I. ; bibliothèque du C.O.D.E.S.R.I.A. ; bibliothèque du département de Sociologie de l’U.C.A.D. ; bibliothèque du département d’histoire de l’U.C.A.D. ; bibliothèque du C.H.N.-Fann (Clinique Moussa DIOP) ; Direction de la Prévision et de la Statistique ; centre de sensibilisation et d’information sur la drogue : Jacques Chirac de Thiaroye ; O.C.R.T.I.S ; C.I.L.D ; à l’O.N.U.D.C. ; FORUT.
Ces bibliothèques et ces centres de documentation nous ont donné la possibilité de consulter les documents primordiaux, secondaires et accessoires. Nous avons, par la suite, fait un tri résonné, détaillé et critique de l’ensemble des documents qui étaient mis à notre disposition en les étudiant soit par thème principal, soit secondaire ou même accessoire.
Cette recherche documentaire, une fois en cours, nous avons procédé à la consultation des personnes ressources.

L’entrevue avec des personnes ressources

Dans le contexte de notre recherche, l’une des démarches les plus importantes à été la prise de contact avec des personnes ressources.
Un guide d’entretien semi-directif a été adressé aux spécialistes : psychiatre, sociologues, techniciens supérieurs de santé, infirmiers, assistants sociaux, travailleurs sociaux, aide-soignants… pour nous imprégner du phénomène dans leurs domaines respectifs. Nous sommes allés à leur rencontre, de façon ininterrompue pendant toute l’année académique 2004-2005, à la clinique Moussa Diop du C.H.N. Fann, au Centre Jacques Chirac de Thiaroye, au Centre Dalal Xel de Thiès, à l’A.S.P.J./WA.T.T de Thiès.

Table des matières

PREMIERE PARIE CADRE GENERAL ET METHODOLOGIQUE
Introduction
Chapitre I. CADRE GENERAL
I. Problématique, objectifs hypothèses
I.1.Problématique
I.2.Objectif général
I.3.Ojectifs spécifiques
I.3.Hypothese générale
I.4.Hypothèses spécifiques
II. Pertinence et définition des concepts
II.1. Pertinence du sujet
II.2 Définition des concepts
III. revue critique de la littérature
III.1. Association et développement
III.2. Association et démocratie
IV. Modèles théoriques
III.1 Le fonctionnalisme
III.2.le modèle compréhensif de Max WEBER
III.3. LA sociologie critique de Pierre Bourdieu
III.4. la socio anthropologie du changement de Jean Pierre Olivier de Sardan
Chapitre II.CADRE METHODOLOGIQUE
I Situation de la population cible
I.1. L’Association des jeunes pour l’unité et le développement
I.2. L’Association Nationale pour la Promotion Féminine
II. Méthodologie
II.1. Méthodes et techniques de collecte
II.1.1 La documentation
II.1.2. Les entretiens
III. Enquête proprement dite
III.1.Déroulement de l’enquête
III.2. L’observation participante
IV.3 Difficultés rencontrées
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
Chapitre I : ASSOCIATION DES JEUNES POUR L’UNITE ET LE DEVELOPPEMENT
I.. Objectifs mission, et domaines d’intervention
I.1. objectifs
I.2.MISSION
I.3.Domaines d’intervention
I.4.Les activités
II. Collecte et interprétation des données
II.1.Réponses aux questions de fait
II.1.1 L’age des bénéficiaires
II.1.2 La profession des enquêtés
II.1.3 La situation matrimoniale des enquêtés
II.1.4 Tableau relatif au sexe
II.1.5 Tableau croisé sexe situation matrimoniale
II.1.6 Niveau d’instruction
II.1.7 Les formations reçues
II.1.8 Le lieu d’origine
II.1.9 LA Localisation des projets
II.1.10 Types de projets
III. Les réponses aux questions d’opinion
III.1. La motivation
III.2. L’apport de la formation
III.3 Attentes des participants
III.4 Regard sur les encadreurs
III.5 Les partenaires
III.6 Les conditions de financements
III.7. Les souhaits des participants
Chapitre II. L’ASSOCIATION NATIONALE POUR LA PROMOTION FEMININE
I. Historique, mission et partenaires
I.1. Historique
I.2.Mission
I.3. Les partenaires
II. Activités
II.1.Synthèse des réalisations et besoins
II.2.Mandat de 1997-1999
II.2.1 Les rencontres et les formations
II.2.2.Les sessions
II.2.3. Séminaires et réunions
II.2.4. Les tournées
II.2.5. Les limites
III. Réalisations des deux mandats : 1999-2002-2005
III.1.Les réalisations
III.2. Les limites
IV.L’ANPF vue par le GIE Malika
V. Les dynamiques à l’origine du changement
V.1 Les facteurs extérieurs
V.2.Lles facteurs intérieurs
CONCLUTION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *