Chapitre I. Les causes générales d’insalubrité
Chapitre IL Causes des pyrexies telluriques
Chapitre III. Effets du mauvais air dans les régions intertropicales
Chapitre IV. Effets du mauvais air dans les régions tropicales
Chapitre V. Nature de l’élément morbifique des émanations telluriques
Chapitre VI. Description de l’Eucalyptus
Chapitre VII. Propriétés hygiéniques de l’Eucalyptus
Chapitre VIII. Action hygiénique de l’Eucalyptus prouvée par des faits et des témoignages irrécusables
Chapitre IX. Résultats probables sous le rapport hygiénique de la culture de l’Eucalyptus
Chapitre X. Autres moyens d’assainissement
Chapitre XI. Conditions à remplir pour assainir au moyen de l’Eucalyptus
Chapitre XII, Avantages économiques de la culture de l’Eucalyptus
Chapitre XIII. Cultures de l’Eucalyptus
Appendice
Conclusion
Les causes générales d’insalubrité
On ne pourrait pas, sans se rendre compte des causes d’insalubrité et de leurs effets, «.appliquer avec succès, les moyens d’assainissement propres à modifier l’air des localités malsaines.
Les causes d’insalubrité ont été étudiées ; ainsi nous pensons ne pouvoir ajouter beaucoup à la somme des connaissances que l’on possède déjà à ce sujet. Nous nous bornerons presque exclusivement à résumer les observations des médecins qui ont pratiqué dans des régions malsaines, ou des savants qui se sont livrés à des expériences météorologiques dans les mêmes contrées.
Une première condition pour qu’il y ait insalubrité permanente ou se manifestant chaque année à certaines époques, c’est que la température de l’atmosphère soit sensiblement élevée pendant la plus grande partie de l’année. La seconde, peut être la principale, c’est que le sol contienne des débris organiques en décomposition ou d’autres éléments dont on a constaté l’action nuisible sur l’économie animale. (1) Les eaux croupissantes contenant toujours en plus grande quantité de ces débris, l’existence des marais dans les régions chaudes, c’est notoire,, est un indice certain d’insalubrité.
Nous croyons que l’abondance des débris organiques suffit pour donner a l’alr un degré d’infection suffisant, pour produire l’intoxication de l’économie animale. Ce n’est pas des marais seuls que s’échappent, des émanations nuisibles : ainsi les terrains d’alluvion les plus fertiles, dès qu’on ramène à la surface par des labours la partie qui n’a pas encore senti l’action du soleil, répandent une forte dose de miasmes, dans l’atmosphère.
Il est aussi établi par des faits nombreux et concluants que lorsqu’on remue profondément sur d’assez vestes étendues, des terrains vierges, des épidémies ou du moins des fièvres en plus grand nombre se manifestent parmi les hommes occupés aux travaux de défoncement ou de terrassement, ou sur ceux qui séjournent à proximité des lieux où les travaux sont exécutés.
Les médecins militaires de la France n’ont eu que trop à combattre les maladies infectieuses dans les deux hémisphères, et ils ont reconnu que ces maladies se montrent sous forme endémique ou endo-épidémique dans les régions où le sol est plus fécond, et où l’homme n’en a pas épuisé la fécondité.
« Depuis la conquête de l’Algérie, dit M. le professeur Colin, (2) combien de nos confrères ont établi la fréquence des fièvres sous la simple influence des émanations du sol, surtout quand inculte depuis longtemps et soustrait au contact dfi l’atmosphère ce sol est mis subitement à nu, soit par le défrichement, soit par différents travaux d’art, terrassements, fortifications, constructions de canaux, de routes de voies ferrées. »
En général, l’état des régions, sous le rapport de la salubrité, est en raison directe du développement de l’agriculture.
Dans les pays où cet art n’est pas encore sorti tout à fait de la période pastorale, s’ils appartiennent à la catégorie des pays chauds, des maladies endémiques y règnent tous les ans. Il en est ainsi en Algérie, en Corse, dans la campagne romaine et dans une infinité de localités de l’ancien et du nouveau monde qu’il n’est pas nécessaire d’énumérer.
Il n’y a qu’un vaste continent dans le nouveau monde, qui fasse exception à la règle générale. L’étude approfondie du climat de cette contrée (1) — nous en ferons connaître les raisons en temps opportun — nous met sur la voie des moyens d’assainir ceux qui sont encore insalubres.
Si l’on n’a pas perdu de vue les remarques qui précèdent on aura facilement l’explication de l’apparition sous forme épidémique des pyrexies, dans des localités où elles n’étaient pas endémiques. Dans plusieurs villages et même dans certaines villes on laisse amasser les déjections fécales et les ordures de toute espèce au pied des habitations. Si une pluie survient au commencement de l’été, ces matières entrent en fermentation.
Nous n’avons énuméré, comme on le voit, que les causes d’insalubrité à peu près permanentes, ou inhérentes au sol : ce sont celles qui, d’après nous, peuvent être anéanties ou neutralisées dans lus pays chauds: ïl existe cependant, nous
ne l’ignorons pas, d’autres causes morbifiques qui peuvent être aussi du ressort de l’hygiène publique, comme les aliments de mauvaise qualité, la malpropreté des habitations et l’encombrement dans les chambres à coucher. La misère peut aussi donner lieu a des fièvres typhoïdes, qui spoaradiques d’abord, finissent par être épidémiques et même contagieuses.
Mais l’étude de la prophylaxie de ces maladies ne fait pas partie du cadre que nous nous sommes tracé.
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Assainissement des régions chaudes (23.77 MB) (Cours PDF)