ASPECTS, PROBLEMES ET AVENIR DU TISSAGE DANS LA COMMUNE RURALE

ASPECTS, PROBLEMES ET AVENIR DU TISSAGE DANS LA COMMUNE RURALE

UNE ACTIVITE MULTIFACIALE 

L’activité du tissage dans la commune rurale d’Alarobia est caractérisée par la variété de son type et des tisserands en fonction des produits tissés et aussi en fonction de leur statut de propriétaire ou non des produits finis. A- Variété du type de tissage dans la commune rurale d’Alarobia IL existe plusieurs types de tissage dans la commune rurale d’Alarobia. 

 Les tissages des rabanes et des « Fahamborodamba »

 Les rabanes ou les « Jiafotsy », produits dérivés du raphia, se présentent sous forme de tissu. Il faut noter la grande variété des rabanes produites dans cette zone. Elles peuvent se différencier par la contexture c’est-à-dire la finesse des fibres de raphia ainsi que le type de tissage. A partir de cet aspect et de leurs dimensions, on a classé les rabanes en deux catégories : les rabanes en pièces et les rabanes en rouleaux. Les rabanes en pièces sont de petites dimensions et fabriquées sur des métiers à tisser traditionnel. Celles que nous avons trouvées lors de nos déplacements sont les rabanes en emyrne classées comme Emyrne 1-2 ; 3-4. Les rabanes en emyrne de type 1-2 sont des rabanes de tissage régulier, sans rayures apparentes ou avec très peu de rayures. Leur couleur est naturelle, claire, uniforme ou légèrement foncée et les dimensions sont de1, 80 mX60cm. La deuxième catégorie sont les rabanes en rouleaux (cf. photo n°2) classées comme suit : Langara bourrue (tissage serré, fils grossiers) et Langara fine. Ces deux types de rabane en rouleau se distinguent par le tissage et la taille des fils. Ils sont en rouleaux de 25 ou 50m. Notons que les rabanes servent de matières premières pour la fabrication d’articles divers comme les chapeaux, les sacs, les cartables, les pantoufles….Les rabanes servent aussi de toile de recouvrement de mobilier, de plafond, ……. Pour ce qui est des « fahamborodamba », ce sont des tissus dont la chaîne est en raphia ou en fils synthétique ou en coton et la trame est en résidu d’étoffe (cf. photo n°3). Nous avons trouvé 2 types de fahamborodamba : les « fahamborodamba » de petites dimensions 1,60mx70cm tissés sur des métiers à tisser traditionnel et les « fahamborodamba » ayant des dimensions assez importantes 2,15m x 1,20m, tissés sur des métiers à tisser améliorés. Ils servent de couvre lit mais aussi de matières premières pour fabriquer des sacs, -7- Photo n° 2 : Rabanes en rouleaux Source : Cliché de l’auteur Cette photo montre deux rabanes en rouleaux de 50m de long et de 1,20m de large. L’une à gauche est colorée en rouge tandisque l’autre à droite de couleur naturelle. Photo n°3 : « Fahamborodamba » Source : Cliché de l’auteur Cette photo montre un tissu de Fahamborodamba dont la trame est en coton et la chaîne en résidu d’étoffe. – 7 bis – chapeaux, tapis ….Certains tisserands de « fahamborodamba » dans cette zone fabriquent aussi des sacs et des tapis avec le « fahamborodamba ». Cela dépend de la commande du patron Voici les étapes du travail pour le tissage de la rabane en rouleau14 Avant le tissage, les fibres sont encore préparées par les artisans selon les étapes suivantes : -Le lavage : Il consiste à laver les fibres de raphia dans l’eau froide pour les assouplir. -Le séchage : Après le lavage, les fibres de raphia sont exposées au soleil pour les assécher ; -La teinture : C’est l’action de colorer les matières d’œuvres. Dans la commune rurale Alarobia, certains artisans ont coloré le raphia utilisé dans le tissage de rabane alors que d’autres ne le font pas. -Le séchage : Les matières d’œuvres teintées sont ensuite exposées dans un endroit bien ventilé et ensoleillé. -La filature : Selon la qualité du tissu et son utilisation, la filature consiste à effilocher la fibre de raphia en 4, 6 ou 8 fils. Plus, le fil est fin, plus, la qualité du tissu sera appréciée. -Le nouage : C’est l’action qui consiste à nouer bout à bout les fils de raphia en vue de l’obtention de fils continus selon la longueur de la chaîne voulue. -L’ourdissage : C’est l’action de préparer les fils sur un ourdissoir. L’objectif de l’ourdissage est de vérifier si la longueur nécessaire est obtenue et aussi pour vérifier le nombre des fils de trame -Le montage chaîne : C’est l’action de monter la chaîne sur le métier. Cette action englobe l’enroulement de la chaîne sur le bobinoir et son introduction sur lisse et peigne. Pour éviter la perte de temps lors de l’introduction sur lisse et peigne, les artisans ont déjà laissé sur le métier la partie de la chaîne déjà engagée sur lisse et peigne du précèdent tissu et lors du tissage d’un nouveau tissu, ils ne font que nouer la nouvelle chaîne du nouveau tissu à l’ancienne chaîne du tissu précèdent déjà introduite sur lisse et peigne. -Le tissage : . 14Enquêtes de l’auteur – 8 – C’est l’étape la plus important de la phase de production parce qu’il consiste à donner aux produits toutes les splendeurs en matière de qualité. Il permet de confectionner les tissus avec tous les soins possibles. -Le démontage chaîne : C’est par cette phase qu’on enlève la chaîne sur le métier. Pour le fahamborodamba, les étapes du travail sont les suivants -Le morcellement : Cette action consiste à morceler les résidus d’étoffe en plusieurs fils. – La teinture : Certains artisans ont coloré les résidus d’étoffes alors que d’autres ne le font pas. -Le nouage : C’est l’action de nouer les fils bout à bout. -La préparation de la chaîne : Si la chaîne est en raphia, la préparation est identique à celle des rabanes c’est-à-dire comporte le lavage, le séchage, l’effilochage, la teinture si nécessaire, le nouage, l’ourdissage et enfin le montage chaîne. Au cas où la chaîne est en nylon, la première action consiste à défiler le sac en nylon pour obtenir le fil puis son montage sur le métier à tisser. -Le tissage 

 Les tissages des sets de tables et du store

La majorité des sets de tables produits dans cette zone sont ceux dont la chaîne est en coton et la trame en raphia quelquefois mélangé de penjy ou de sisal. Les rares sets de tables sont constitués soit par des chaînes en coton et de trame en vétivers ou en sisal, ou en coton, ou en fibre bananière ou encore un mélange de ces matières premières (cf. photo n°4) ; soit par de chaîne en sisal et de trame en sisal également. Les tisserands appellent « store » le tissu dont la chaîne est en coton et la trame en raphia et parfumé de girofle et de cannelle (cf. photo n°5). Ce tissu sert à envelopper les paniers ou pour fabriquer des sacs…. Voici les étapes du travail pour le tissage des sets de tables15 Les travaux à faire dépendent des matières premières utilisées. Le plus souvent, la chaîne est en coton. Rares sont les sets de tables dont la chaîne est en raphia ou en sisal. . 15Enquêtes de l’auteur – 9 – Photo n°4 : Exemple de set de table Source : Cliché de l’auteur On observe sur cette photo un set de table caractérisé par des chaînes en coton et des trames marquées par un mélange de raphia (coloré en rouge) et de Vétiver (de couleur gris naturelle). Photo n°5 : Rouleau de Store Source : Cliché de l’auteur Cette photo montre un rouleau de store dont la chaîne est en coton et la trame en raphia. Ce tissu est parfumé de Cannelle et de Girofle – 9 bis – Les matières premières utilisées comme trame peuvent varier. Pour les sets de tables en raphia ou en coton-raphia (c’est-à-dire que la trame est en coton et la chaîne en raphia), les travaux à faire sont les suivants : pour le raphia, sa préparation est proche de celle des rabanes en rouleaux : le lavage, le séchage, la teinture, le nouage (certains artisans n’effectuent pas cette action), l’ourdissage, le montage chaîne, le tissage. Pour le coton, il faut faire l’ourdissage puis le montage chaîne Si la chaîne est en sisal, on fait la teinture (si besoins est) puis le nouage, l’ourdissage et enfin le montage chaîne Si la trame est en vétiver, on peut la colorer (en cas de besoin) puis le tissage. Il faut que l’artisan uniformise la longueur des racines utilisées. Ces diverses produits sont fabriqués en adoptant une méthode archaïque et ils sont écoulés sur une aire peu étendue. Pour le store, les étapes du travail à suivre se ressemblent à ceux des sets de tables dont la chaîne est en coton et la trame en raphia. 

Les tissages des sisals , des rideaux et des autres tissus mélangés

 Les tisserands appellent « sisal » le tissu dont la chaîne est en coton et la trame en sisal. Il est en rouleau de 25m, 30m ou 50m. Il est utilisé pour envelopper des paniers ou pour fabriquer des sacs…. Les rideaux peuvent être en coton-raphia (c’est-à-dire la chaîne est en coton et la trame en raphia) ou coton à la fibre bananière. A part ceux qui sont déjà cités ci-dessus, il existe aussi d’autre tissus fabriqués avec un mélange de plusieurs matières premières : d’abord, il y a des tissus dont la chaîne est en coton et la trame est marquée par un mélange de raphia, sisal, coton. Ils sont en rouleau de 25m, 30m ou 40m.ce tissu sert à envelopper des paniers ou pour fabriquer des sacs. Il en existe aussi d’autres dont la chaîne est en raphia et la trame en fibre bananière. Ils sont en rouleau de 25m ou 50m et la largeur est de 1,20cm. Ceux-ci servent à fabriquer des sacs ou des chapeaux ou autre.

Table des matières

LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES CARTES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DU GRAPHIQUE
LISTE DE FIGURE
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ASPECTS DU TISSAGE DANS LA COMMUNE RURALE D’ALAROBIA
Chapitre I : UNE ACTIVITE RELATIVEMENT ANCIENNE, VARIEE, EXERCEE PAR
UNE POPULATION JEUNE ET A CROISSANCE RAPIDE
I- UNE ACTIVITE RELATIVEMENT ANCIENNE
A- Une activité ancestrale
B- Une activité ayant connu une évolution
II- UNE ACTIVITE MULTIFACIALE
A- Variété du type de tissage dans la commune rurale d’Alarobia
B- Variété des tisserands
III- UNE POPULATION JEUNE ET A CROISSANCE RAPIDE
A- Une population jeune
B- Une population à croissance rapide
Chapitre II : UNE ACTIVITE USANT DES MATIERES PREMIERES DIVERSIFIEES
ET UNE METHODE ARCHAIQUE PROCURANT UN REVENU PLUTOT FAIBLE
I- UNE ACTIVITE USANT DES MATIERES PREMIERES DIVERSIFIEES ET UNE
METHODE ARCHAIQUE
A- Des matières premières diversifiées provenant des régions extérieures à la commune
B- Une méthode archaïque pour des produits écoulés sur une aire peu étendue
II- FAIBLESSE DE L’EPARGNE ET PAUVRETE DES TISSERANDS
A- Faiblesse de l’épargne
B- Pauvreté des tisserands
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : LES OBSTACLES A L’EPANOUISSEMENT DU TISSAGE
DANS LA COMMUNE D’ALAROBIA
Chapitre I : LES PROBLEMES D’ORDRE PSYCHOLOGIQUE, TECHNIQUE,ADMINISTRATIF ET FINANCIER
I- LES PROBLEMES D’ORDRE PSYCHOLOGIQUE
A- Réticence vis-à-vis de la coopérative
B- Refus de certains artisans de participer à la formation
II- LES PROBLEMES TECHNIQUES ET ADMINISTRATIFS .
A- Problèmes techniques .
B- Problèmes administratifs : une activité informelle
III- LES PROBLEMES FINANCIERS
A – Insuffisance de l’épargne
B- Le manque d’argent et de financement
C- L’exploitation des patrons ou intermédiaires
Chapitre II : LES PROBLEMES DE MATIERES PREMIERES, D’ENERGIE, DE CONCURRENCE ET DE COMMERCIALISATION
I- LES PROBLEMES DE MATIERES PREMIERES
A- La cherté des matières premières et problème d’approvisionnement46
B- Menace d’épuisement des matières premières
II- LES PROBLEMES D’ENERGIE ET LA CONCURRENCE DES AUTRES ACTIVITES RURALES
A- Problème d’énergie : non électrification des villages des tisserands
B- La concurrence des autres activités rurales
III- LES PROBLEMES DE COMMERCIALISATION
A- Problème de débouché
B- Concurrence, non protection des œuvres des artisans et problème de qualité
C- Faible productivité et éloignement entre zone de production et le marché urbain
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE58
TROISIEME PARTIE : LES SOLUTIONS MISES EN ŒUVRE ET LES SUGGESTIONS
Chapitre I : LES SOLUTIONS PROPOSEES PAR LES TISSERANDS ET VENANT DE L’ETAT
I- LES SOLUTIONS PROPOSEES PAR LES TISSERANDS
A- Introduction des métiers à tisser plus performant et besoins de formations
B- Ecarter les intermédiaires
C- Appui de l’Etat dans la recherche de financement et dans l’électrification des villages des tisserands
II- LES SOLUTIONS VENANT DE L’ETAT
A- Le Programme de Soutien aux Pôles de micro-entreprises Rurales et aux
Economies Régionales (PROSPERER)
B – La gestion durable du raphia
Chapitre II : NOS SUGGESTIONS
I- SUR LE PLAN TECHNIQUE ET FINANCIER
A – Sur le plan technique: amélioration de la professionnalisation des artisans
B- Mise en place d’une institution financière adaptée à l’artisanat
II- SUR LE PLAN MENTALITE DES TISSERANDS ET SUR L’ACTION DU PROSPERER
A- Changement de mentalité des artisans et leur intégration dans une
association ou coopérative
B- Encouragement et persuasion de l’équipe du PROSPERER à la constitution d’association et son appui dans l’approvisionnement des matières premières
III- SUR LE PLAN COMMERCIAL
A- Faire une étude des marchés et offrir un bon service
B- Amélioration de la production et Inscription des artisans à l’OMAPI
C- Création de points de vente et amélioration de la communication des artisans avec les clients
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE

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