Aspects pharmaco-cliniques de l’usage des médicaments antiépileptiques

Epilepsie : l’épilepsie est une affection chronique caractérisée par la répétition de crises résultant d’une décharge excessive des neurones cérébraux, quels que soient les symptômes cliniques ou para cliniques éventuellement associés.

Crise épileptique : une crise épileptique est une manifestation clinique de l’hyperactivité paroxystique d’un groupe plus ou moins étendu de neurones cérébraux accompagnée ou non d’une modification abrupte de l’état de conscience et de phénomènes moteur et/ou sensitivo-sensoriels inappropriés. Une crise épileptique unique et des crises épileptiques accidentelles, ne
constituent pas une épilepsie, pas plus que la répétition plus ou moins fréquente des crises épileptiques au cours d’une affection aigüe.

Etat de mal épileptique : Il est caractérisé par des crises prolongées se répétant à intervalle suffisamment bref pour créer une condition épileptique durable pendant laquelle le malade ne reprend pas complètement conscience ou reste plongé dans le coma.

Classification des crises épileptiques 

Selon la ligue internationale contre l’épilepsie en 1981 on distingue trois grands types de crise : les crises partielles, les crises généralisées et les crises non classées.

Crises partielles

Ces crises impliquent une région anatomiquement ou fonctionnellement bien délimitée. Ainsi les symptômes seront en étroite corrélation avec la zone de la décharge épileptique. Ils peuvent être d’ordre moteur, sensitif, végétatif, psychique, dysphasique (trouble de la parole) ou encore dysmnésique (trouble de la mémoire). La décharge peut s’étendre sur plusieurs territoires corticaux différents, donnant ainsi naissance à plusieurs symptômes. D’ailleurs les anomalies électro encéphalographiques sont restreintes aux zones de décharges épileptiques. Si en plus de tout cela, il ya perte de conscience, on parle de « crise partielle complexe ». Parfois la décharge peut s’étendre à l’autre hémisphère, à travers les commissurales, donnant ainsi lieu à des manifestations tonico-cloniques bilatérales; on parle alors de « crise partielle secondairement généralisée».

Crises généralisées 
Ces crises ne comportent aucun signe qui permet de localiser une région précise du cerveau. De plus, contrairement aux crises partielles toutes les crises généralisées (sauf myocloniques) sont associées à une perte de conscience. Les sujets épileptiques souffrant de crises généralisées n’ont pas d’aura, ce qui stipule que la crise n’est pas précédée de signes annonciateurs. Il en découle qu’en l’absence de ces signes, ils ne peuvent prévoir la crise et ainsi « se mettre à l’abri».

Les absences (Petit mal) 
Elles se manifestent par une altération de la conscience plus ou moins brève (10s en moyenne), isolée ou associée à d’autres symptômes. Ce type de crise se retrouve principalement chez les enfants. Si l’altération de la conscience est isolée, on parle d’absences simples, dans le cas contraire on parle d’absences complexes.

Les crises myocloniques 
Elles consistent en secousses musculaires violentes, toujours brèves, bilatérales,plus ou moins répétitives. Elles touchent préférentiellement les membres supérieurs, les objets tenus dans la main sont alors projetés ou lâchés au moment de la crise. Elles peuvent également toucher les membres inférieurs, impliquant ainsi la chute de la personne épileptique. Ce sont les seules crises généralisées sans perte de conscience.

Les crises cloniques 
Elles se manifestent par des secousses cloniques rythmiques, plus ou moins régulières et généralisées. Un déficit moteur régressif en quelques heures est habituel après la crise.

Les crises toniques 
Elles se caractérisent par une contracture musculaire soutenue, s’installant brutalement ou progressivement. Le spasme commence généralement dans la musculature du cou, puis s’étend à la face, aux muscles respiratoires et enfin à la musculature abdominale. Souvent il touche également les muscles proximaux des membres. Ces crises sont souvent responsables de chutes pouvant avoir de conséquences importantes.

Les crises tonico-cloniques (grand mal) :
Elles se divisent en trois phases. Au début il y a une phase tonique dans laquelle le patient perd brusquement connaissance, se raidit et chute. De plus à cause de la contracture de la musculature, il y a une apnée qui peut provoquer une cyanose. Après quelques secondes, survient la phase clonique caractérisée par des secousses rythmiques des quatre membres qui dure généralement moins de quelques minutes. Durant cette phase il peut y avoir une morsure de la langue, des pertes d’urines ou encore des selles. L’obnubilation et une respiration bruyante marquent la phase
résolutive. Ensuite le patient s’endort généralement.

Les crises atoniques 
Elles se manifestent par une diminution ou une abolition du tonus musculaire. Lorsqu’elles sont brèves, elles peuvent se limiter à la tête qui chute brusquement en avant. Si elles touchent les muscles posturaux, elles entrainent une chute brutale. Les crises atoniques peuvent également durer plus longtemps. Dans ce cas le sujet reste immobile à terre avec une perte de connaissance.

Origines des épilepsies 

Les épilepsies peuvent être symptomatiques, cryptogéniques, idiopathiques :

Epilepsies symptomatiques : elles sont dues à une lésion cérébrale : malformation congénitale, encéphalite, séquelles d’une souffrance à la naissance, traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral (AVC), tumeur, infections du système nerveux central (SNC), maladies neurologiques
évolutives, anomalies des chromosomes.

Epilepsies cryptogéniques : ce sont des épilepsies dont une cause est suspectée mais qui ne peut être trouvée par les moyens diagnostiques actuels.

Epilepsies idiopathiques : elles concernent des sujets le plus souvent sans lésions cérébrales. Elles présentent un caractère génétique. Les épilepsies idiopathiques de l’adulte sont toujours généralisées. Les épilepsies symptomatiques ou cryptogéniques sont le plus souvent partielles, elles représentent près de 80% des épilepsies de l’adulte. Les antiépileptiques sont des médicaments utilisés contre l’épilepsie. Ce sont des médicaments capables de supprimer ou de diminuer la fréquence et/ou la sévérité des crises d’épilepsie chez l’homme.

Classification
– Les antiépileptiques anciens ou de première génération : ce sont : le phénobarbital, le primidone, la phénytoine, la fosphénytoïne, le valproate de sodium, la carbamazépine, l’ethosuximide.
– Les antiépileptiques nouveaux ou de deuxième génération: Ce sont : le valpromide, le felbamate, le progamide, le vigabatrine, le gabapentine, le lamotrigine, le tiagabine, le topiramate, l’oxcarbamazépine, le lévétiracétam, pregabaline, zonizamide.

Mécanismes d’action et effets pharmacologiques 
Les antiépileptiques agissent soit par :
– Augmentation, potentialisation de l’action de l’acide gamma amino butyrique
(GABA)
– Blocage des canaux sodiques voltage-dépendants
– Blocage de la transmission glutaminergique
– Blocage des canaux calciques de type-T
– Stabilisation de la membrane (Grima 2006)

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