Aspects épidémiologiques et anatomopathologiques des cancers de l’estomac

Les cancers de l’estomac sont des tumeurs malignes développées aux dépens de la paroi gastrique [1]. Ils sont dits primitifs lorsqu’ils prennent origine au niveau de l’estomac et secondaires quand ils proviennent d’un autre organe.

L’incidence mondiale des cancers de l’estomac est de 12,1/100 000 habitants [2]. Ils occupent le 4ème rang des cancers les plus fréquents [3]. Son incidence varie à travers le monde avec des zones à haut risque (Asie du nord, Amérique du sud), des zones à bas risque (Amérique du nord, Europe, Afrique, Asie du sud) et connait un déclin dans les 20 dernières années en Occident. Ces cancers restent encore fréquents et graves (2ème cause de mortalité par cancer) dans le monde [3].

En Europe, son incidence connait une recrudescence et était estimée à 9,4/100 000 habitants en 2012, ce qui le situait au 9ème rang des cancers [2] .

L’Asie est une zone à forte incidence, c’est le 3ème cancer après celui du sein et du poumon avec un taux de 15,8/100 000 habitants [2]. Le développement de l’examen endoscopique a permis dans les pays de forte incidence telque le Japon de diagnostiquer les tumeurs à un stade précoce et donc de diminuer la mortalité [4].

Cependant, en Afrique l’incidence en 2002 était estimée à 15/100 000 habitants chez l’homme contre 8,5/100 000 habitants chez la femme [5]. Des études récentes ont montré sa recrudescence dans certains pays du continent : les cancers de l’estomac sont le 1er cancer du tube digestif au Togo et au Burkina Faso [6]. Le dernier rapport de Globocan en 2012 a trouvé une incidence de 3,8/100 000 habitants [2].

Selon les données du registre des cancers au Mali en 2012, les cancers de l’estomac occupaient le premier rang des cancers chez l’homme, et le 3ème rang chez la femme après ceux du col utérin et du sein avec respectivement une fréquence relative de 13,2% et 7,1% [7].

Au Mali, ils occupent le premier rang des cancers digestifs et restent une affection de mauvais pronostic car le diagnostic est tardif, les moyens thérapeutiques sont limités et la survie à 5 ans est de 10 à 15% [8].

Anatomie descriptive

L’estomac est la portion la plus dilatée du tube digestif en forme de « J», entre l’œsophage et le duodénum. C’est un organe réservoir pourvu d’une musculature puissante et d’une muqueuse secrétant abondamment.

➤ Situation :
L’estomac est presque entièrement situé à gauche de la ligne médiane :
• Ses deux tiers supérieurs sont dans l’hypochondre gauche ;
• Son tiers inférieur dans l’épigastre.
iL ne dépasse pas, en général le plan subcostal.

➤ Forme :
• Debout, l’estomac a la forme d’un « J » majuscule avec une portion verticale, constituant les deux tiers de l’organe, et une portion horizontale.
• Couché, il est étalé transversalement présentant l’aspect d’une cornemuse.

➤ Moyens de fixité :
Envelopper de péritoine dans sa totalité, l’estomac est un organe mobile ; d’ où la possibilité rare de volvulus gastrique. Le cardia est la partie la plus fixe. L’estomac est maintenu par :
• Le ligament gastro-phrénique qui unit le fundus au diaphragme ;
• Accessoirement, les ligaments gastro-hépatiques, gastrospléniques, gastro coliques et les pédicules vasculaires.

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➤ Les parties de l’estomac :
• Du point de vue morphologique : on distingue quatre parties à l’estomac
• La partie cardiale.
• Le fundus gastrique
• Le corps
• La partie pylorique.
• Du point de vue fonctionnel : on distingue
• Une partie proximale
• Une partie distale.

➤ Les dimensions : Elles sont variables, en raison de la compliance importante de l’estomac. Sa longueur est en moyenne de 25 cm ; son épaisseur est de 8 cm ; sa capacité est d’environ de 30ml à la naissance et 1 à 2 L à l’âge adulte.
➤ Les rapports
L’estomac est un organe thoraco –abdominal qui présente :
• deux faces antérieure et postérieure ;
• deux bords, la grande courbure et la petite courbure ;
• deux orifices, le cardia et le pylore.

Constitution et configuration interne de l’estomac

Configuration interne 

La muqueuse de l’estomac est rouge épaisse plissée avec des gros plis variables dont deux très gros verticaux antérieur et postérieur, prolongeant la direction de l’œsophage. Ces plis formés par la muqueuse, s’effacent au fur et à mesure que l’estomac se distend. Au niveau du cardia, la couleur rouge de l’estomac tranche avec celle rose pale de l’œsophage. A ce niveau, la muqueuse forme un repli correspondant à l’angle de HISS, la valvule cardio-œsophagienne de GUBAROFF. Celle-ci s’associe à l’orifice œsophagien du diaphragme et à la musculature oblique de l’estomac pour former le «sphincter cardial» physiologique. Toujours à ce niveau, la muqueuse gastrique est mal limitée et dépasse parfois le cardia. Le pylore est muni d’une valvule annulaire, la valvule pylorique. Cette dernière est un repli de la muqueuse soulevée par un épaississement de la musculature de l’estomac appelé sphincter pylorique. La muqueuse gastrique s’arrête nettement au pylore.

Anatomie fonctionnelle

L’estomac joue le double rôle de réservoir et de lieu de digestion par transformation du bol alimentaire en chyme. Au niveau de sa muqueuse on distingue deux zones de sécrétion : une zone de sécrétion acide au niveau de la portion supérieure (fundus et corps), une zone alcaline représentée par la portion inférieure pylorique .

Vascularisation :
➤ Les artères :
Les artères de l’estomac proviennent des branches du tronc cœliaque qui sont : l’artère gastrique gauche, l’artère gastrique droite, les artères gastro-omentales, les artères courtes de l’estomac et l’artère gastrique postérieure.
➤ Les veines :
Les veines, satellites des artères, se drainent, dans la veine porte.
➤ Les lymphatiques :
On distingue trois territoires lymphatiques principaux, gastrique gauche, splénique et hépatique.

Table des matières

1. INTRODUCTION
2. OBJECTIFS
2.1 Objectif général
2.2 Objectifs spécifiques
3. Généralités
3.1 Rappels
3.2 Généralités sur les cancers de l’estomac
3.3 Anatomie pathologique
4. Matériel et méthodes
4.1 Cadre de l’étude
4.2 Période et type d’étude
4.3 Population d’étude
4.4 Echantillonnage
4.5 Prélèvements
4.6 Variables mesurées
4.7 Techniques anatomopathologiques
4.8 Gestion et analyse des données
4.9 Considération éthique et déontologique
5. Résultats
5.1 Fréquence
5.2 Aspects sociodémographiques
5.3 Anatomopathologique
6. Discussion
6.1 Méthodologie
6.2 Limites et difficultés
6.3 Fréquence
6.4 Aspects sociodémographiques
6.5 Aspects anatomopathologiques
7. CONCLUSION 

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