ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES DE LA DEPRESSION POSTOPERATOIRE

ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES DE LA DEPRESSION POSTOPERATOIRE

RAPPELS SUR LA DEPRESSION

Définition

 La dépression est une maladie psychosomatique due à un dérèglement de l’humeur, et se manifestant par :  une tristesse pathologique de l’humeur occasionnant une vision pessimiste de soi et du monde, associé à une angoisse et des idées suicidaires  un ralentissement psychomoteur  des syndromes somatiques (altération du sommeil, troubles de l’appétit, du sexe, des douleurs). Les syndromes dépressifs peuvent être définis comme des états pathologiques centrés par une altération pathologique de l’humeur, orientée dans le sens de la tristesse. Selon le Dictionnaire médical de Masson, la dépression est une «condition émotionnelle caractérisée par une altération de l’humeur, retentissement psychomoteur avec tristesse». L’Association Américaine de dépression, dans le quatrième manuel de Statistique de Diagnostic des troubles mentaux, définit la dépression majeure comme suit: «La caractéristique essentielle de l’épisode dépressif majeur est une humeur dépressive ou une perte d’intérêt ou de plaisir pour presque toutes les activités, persistant au moins deux semaines. Chez l’enfant ou l’adolescent, l’humeur peut être plutôt irritable que triste. Le sujet doit de surcroît présenter au moins quatre symptômes supplémentaires compris dans la liste suivante: changement de l’appétit ou du poids, du sommeil et de l’activité psychomotrice; réduction de l’énergie; idées de dévalorisation ou de culpabilité; difficultés à penser, à se concentrer ou à prendre des décisions; idées de mort récurrentes, idées suicidaires, plans ou tentatives de suicide. Pour être pris en compte pour un épisode dépressif majeur, un symptôme doit être nouveau ou avoir subi une aggravation évidente par rapport à la situation du sujet avant l’épisode. Les symptômes doivent être présents pratiquement toute la journée, presque tous les jours pendant au moins deux semaines consécutives. La dépression est un trouble caractérisé de l’humeur résultant de l’interaction de multiples facteurs psychologiques, biologiques et socio environnementaux. Elle se distingue de la « déprime » par la durée et l’intensité des symptômes, la souffrance induite et le retentissement sur le fonctionnement dans la vie quotidienne. La dépression est révélée par l’épisode dépressif majeur qui comprend une humeur triste ou une perte d’intérêt ou de plaisir généralisée quasi-permanentes pendant au moins deux semaines. Selon les modalités évolutives, on distingue l’épisode dépressif isolé, le trouble dépressif récurrent à partir de deux épisodes dépressifs et les troubles de l’humeur persistants. La dépression est un trouble durable, à haut taux de récidive (jusqu’à 80 % sur la vie entière), de chronicisation (20 % à deux ans) et dont l’intensité varie au cours du temps. 

Epidémiologie 

La dépression constitue une des affections psychologiques les plus fréquentes. Le taux de personnes dépressives dans la population française est d’environ 15%, dont près d’un tiers n’est pas pris en charge médicalement. Une femme sur cinq serait touchée par la dépression. Le nombre de nouvelles dépressions déclarées a été multiplié par six depuis 1970. Entre 1992 et 2005, le taux de sujets dépressifs a particulièrement augmenté (de plus de 65%) chez les jeunes adultes de 20 à 29 ans . La dépression fait partie des maladies psychiques les plus répandues en France, 3 millions de personnes en seraient affectées. La dépression postnatale (DPN), une des formes de la dépression, constitue une affection psychiatrique fréquente, dont la prévalence est estimée à 12,8 % des accouchées selon une méta-analyse réalisée à partir de 59 études regroupant 12 810 patientes. Selon des données canadiennes, environ 10 % de la population est confronté à une dépression majeure au cours de sa vie. Chez les femmes pendant la grossesse, la prévalence ponctuelle de la dépression est de 8,5 % à 11 % et, pendant la première année post-partum, elle varie de 6,5 % à 12,9 %. La dépression est fréquente chez la personne âgée et est de diagnostic difficile en raison de présentations cliniques inhabituelles, ce qui explique qu’elle soit insuffisamment traitée. Elle peut témoigner d’une maladie dépressive ancienne ou bien peut être tardive, survenant chez une personne sans antécédents dépressifs, s’ouvrant alors sur un risque cognitif . Les adolescents sont susceptibles à des risques suicidaires. Le nombre d’individus mineurs suicidaires est alarmant. Quatorze sont passés à l’acte et treize mineurs sont passés à côté de la mort selon une enquête réalisée à Madagascar. Les 2/3 des médecins déclarent être confrontés fréquemment à des états dépressifs de leurs patients . Le recours aux soins et la prise en charge des personnes souffrant de troubles dépressifs représentent un problème majeur de santé publique. Les patients souffrant de troubles dépressifs auraient un taux de consultation oscillant entre 20 et 50 % suivant la sévérité de ce problème (environ 30 % aux États-Unis). Dans l’enquête européenne ESEMeD, seulement 36,5 % des personnes ayant souffert d’un trouble de l’humeur au cours des 12 derniers mois ont eu recours aux soins; 34,6 % ont consulté un médecin généraliste uniquement, 21,4 % un psychiatre et 10,5 % un spécialiste de la santé mentale (non psychiatre) . Chez la personne âgée de plus de 65 ans, la prévalence de la dépression est d’environ 15 %. Cependant, dans les services de soins somatiques qui leur sont dédiés, les symptômes dépressifs sont présents jusqu’à 37 % des patients. Trente pour cent d’entre eux ont une dépression majeure . 

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Déprime ou dépression

 Le terme « dépression » est souvent employé à tort dans le langage courant pour décrire les inévitables périodes de tristesse, d’ennui et de mélancolie que tous sont appelés à vivre à un moment ou à un autre sans qu’il s’agisse pour autant d’une maladie. Par exemple, être triste après la perte d’un proche ou avoir un sentiment d’échec en cas de problèmes au travail est normal. Mais lorsque ces états d’âme reviennent chaque jour sans raison particulière ou persistent longtemps même avec une cause identifiable, il peut s’agir d’une dépression. La dépression est en fait une maladie chronique, répondant à des critères diagnostiques bien précis. 

Symptomatologie clinique 

La dépression clinique est un syndrome caractérisé par un ensemble de symptômes liés à l’humeur – humeur dépressive, perte d’intérêt ou de plaisir, sentiments de culpabilité ou faible estime de soi, sommeil ou appétit perturbé, manque d’énergie, changements dans les mouvements (agitation ou mouvements ralentis), mauvaise concentration et pensées suicidaires ou associées à la mort . Le premier épisode survient habituellement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, et la plupart des études épidémiologiques indiquent qu’environ 50 % des personnes affectées connaissent plus d’un épisode . La détresse morale qui en résulte empêche la personne de vivre normalement avec des risques de suicide et ses relations familiales et professionnelles en sont altérées.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. RAPPELS SUR LA DEPRESSION
I.1 Définition
I.2 Epidémiologie
I.3 Déprime ou dépression
I.4 Symptomatologie clinique
I.5 Diagnostic
I.6 Différentes formes de dépression
I .7 Traitement
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
II METHODES ET RESULTATS
II.1 Méthodes
II.2 Résultats
II.2.1 Description de l’échantillon et fréquence de la dépression
II.2.2 Aspect épidémiologique
II.2.2.1 Age et genre
II.2.2.2 Religion et genre
II.2.2.3 Profession
II.2.2.4 Statut matrimonial et genre
II.2.2.5 Niveau d’étude et niveau socio-économique
II.2.2.6 Antécédents personnels
II.2.2.7 Type de chirurgie
II.2.2.8 Troubles psychologiques rencontrés
II.2.2.9 Durée de séjour hospitalier
II.2.2.10 Résultats du score de HAD et du score de HAMILTON
II.2.3 Facteurs déterminant de la dépression
II.2.3.1 Statut matrimonial et dépression
II.2.3.2 Niveau d’étude et dépression
II.2.3.3 Niveau socio-économique et dépression
II.2.3.4 Antécédents et dépression
 Antécédents personnels médicaux et dépression
 Antécédents personnels chirurgicaux et dépression
 Prise de tabac et dépression
 Prise d’alcool et dépression
II.2.3.5 Type d’intervention et dépression
II.2.3.6 Type d’anesthésie et dépression
II.2.3.7 Durée de séjour hospitalier et dépression
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
II. DISCUSSION
III.1 Epidémiologie
III.1.1 Fréquence
III.1.2 Age
III.1.3 Genre
III.1.4 Statut matrimonial
III .1.5 Niveau d’étude
III.1.6 Niveau socio-économique
III.2 Clinique
III.2.1 Antécédents
III.2.1.1 Antécédents personnels médicaux
III.2.1.2 Antécédents personnels chirurgicaux
III.2.1.3 Antécédents personnels psychiatriques
III.2.1.4 Tabac et alcool
III.2.2 Type de chirurgie
III.2.3 Durée du séjour hospitalier
III.2.4 Place de la dépression dans la chirurgie
III.3 Traitement
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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