Le diabète sucré
Le diabète sucré est un syndrome de déséquilibre métabolique associé à des épisodes d’hyperglycémie en relation avec un déficit vrai ou relatif en sécrétion d’insuline, et/ou d’une diminution de son efficacité biologique.
Le diagnostic du diabète sucré se pose devant une glycémie à jêun >1.26g/l à 2 reprises. Classification du diabète : L’American diabetes Assciation en 1997 et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en 1998 avaient sortie la classification du diabète selon des critères étiologiques.
Le diabète de type 1: Représentant environ 10% des diabètes dans le monde occidental. Il s’agit d’un état insulinoprive fréquent chez le sujet jeune, entrainant une situation de catabolisme extrême au niveau du foie, des muscles et du tissu adipeux aboutissant à une cétose.
L’ensemble des connaissances actuelles permet de dire qu’il résulte d’une destruction massive des cellules β des îlots de langherans pancréatiques, par suite d’un mécanisme auto-immun. Ainsi on y détecte la présence des auto-anticorps circulants dirigés contre les cellules beta chez plus de 80% des cas. Toutefois une agression de ces cellules par des agents infectieux ou toxiques environnemental chez des sujets prédisposés HLA, a également été rapporté.
Le diabète de type 2: Qui est la forme la plus fréquente, représentant 80% des diabètes, correspond soit à une insulinorésistance dominante avec insulinopénie relative qui est le plus souvent associée à une obésité ; soit à une diminution de l’insulinosecrétion associée ou non à une insulinorésistance. Les patients souffrant de diabète de type 2 ne sont pas dépendants de l’insuline pour survivre.
Le diabète gestationnel (DG): C’est un trouble de la tolérance glucidique de gravité variable, survenant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse, quel que soit le traitement nécessaire et quelle que soit son évolution après l’accouchement.
L’intolérance au glucose: C’est un groupe intermédiaire au sein duquel les sujets ont une glycémie élevée par rapport aux valeurs normales mais n’entrent pas dans les critères diagnostiques du diabète.
Métabolisme du glucose pendant la grossesse normale
Les besoins énergétiques du fœtus sont en majorité assurés par le glucose et les acides aminés dont le passage transplacentaire se fait par diffusion facilitée grâce aux transporteurs de glucose de type 1 et 3 (Glut1 et Glut3) localisés dans le synciotrophoblaste. En fin de grossesse, le glucose assure donc 80% des besoins fœto-placentaires. La glycémie fœtale est égale aux 2/3 de celle de la mère avec un équilibre de part et d’autre car une hyperglycémie maternelle est associée à une hyperglycémie fœtale. L’insuline ne passe pas la barrière placentaire, mais il existe une sécrétion d’insuline par le fœtus dès la 9ème SA , et celle-ci est réglée par l’insulinémie maternelle. Les modifications physiologiques durant la grossesse ont un effet direct sur la glycorégulation.
Diabète gestationnel
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le diabète gestationnel (DG) est un trouble de la tolérance glucidique de gravité variable, survenant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse, quel que soit le traitement nécessaire et quelle que soit son évolution après l’accouchement. Cette définition clinique est floue. Elle peut entendre en effet aussi bien un diabète préexistant à la grossesse et découvert seulement à son occasion qu’un diabète patent, insulinodépendant ou non, révélé par les modifications métaboliques induites par la gestation et qui persistera après l’accouchement, ou une anomalie de la tolérance glucidique réellement apparue en cours de grossesse, généralement en deuxième partie, et disparaissant fréquemment, au moins
temporairement, en post-partum. Cette dernière situation est la plus fréquente et la plupart des diabétologues et obstétriciens s’y réfèrent implicitement lorsqu’ils parlent de « diabète gestationnel », mais les deux situations précédentes peuvent aussi entrer dans le cadre du diabète gestationnel d’après la définition classique.
Prévalence : L’évaluation exacte de la prévalence du DG et la comparaison des valeurs obtenues dans les différents pays sont difficiles de par l’absence de consensus. Cette prévalence est donc très variable. Elle varie selon la population étudiée, reflétant la prévalence du diabète non insulino-dependant (DNID). Ainsi dans une population où le DNID est fréquent, le DG est également accru. Pourtant le DNID constitue une pandémie avec 157 millions de personnes atteintes dans le monde selon l’OMS.
Modalité de diagnostic
Les données physiopathologiques et épidémiologiques indiquent que faire le diagnostic de DG revient à dépister précocement une grande partie des femmes qui développeront un diabète non insulinodépendant, pathologie qui affecte environ 2 à 3% des adultes en France et qui peut rester longtemps asymptomatique, jusqu’au stade de complications vasculaires. Dépister et traiter le diabète gestationnel, surveiller à long terme les mères et les enfants, ouvrent ainsi la possibilité d’une prévention précoce du diabète non insulinodépendant et de ses complications. En cas de dépistage positif, il est nécessaire de réaliser un test diagnostique qui repose actuellement sur l’HGPO à 100g de glucose.
Toutefois, si la glycémie au cours du test d’O’Sullivan est >2g/l, le diagnostic de DG ne nécessite pas d’HGPO et la femme doit être traitée. Afin d’optimiser la prise en charge thérapeutique, il est souhaitable que le délai entre le test d’O’Sullivan et l’HGPO ne dépasse pas 7 jours. L’HGPO à 100g doit être réalisée le matin, chez une femme à jeûn et au repos pendant la durée du test et n’ayant pas modifié son alimentation habituelle ; une glycémie veineuse doit être mesurée aux temps 0, 60, 120, 180 mn. le diagnostic de DG est posé sur la présence de 2 valeurs supérieures ou égales aux seuils suivants : 0.95 – 1.80 – 1.55 – 1.40g/l soit 5.3 – 10.1 – 8.7 – 7.8mmol (Critères de Carpenter et Coustan). Toutefois la constatation d’une seule valeur anormale est considérée par
certains comme une anomalie de la tolérance au glucose qui justifie de refaire le test diagnostique et/ou une surveillance accrue de ces femmes. Le dépistage et le diagnostic de DG ne doivent pas reposer sur la recherche d’une glycosurie ni sur la mesure de l’hémoglobine glyqué ou de la fructosamine. Lorsque le diagnostic de DG a été porté, il est souhaitable d’éliminer la possibilité d’un diabète de type1 débutant par une recherche d’anticorps anti-cellules d’ilots de langerhans dans un laboratoire de référence.
Rôles des hormones spécifiques de la grossesse
L’œstrogène: Il agit sur le métabolisme des glucides en augmentant la sécrétion de l’insuline par hypertrophie et hyperplasie des cellules bêta pancréatiques et aussi en améliorant la liaison de l’insuline à son récepteur.
La progestérone: Elle augmente également la réponse sécrétoire de l’insuline lors d’une charge de glucose.
L’hormone β choriogonadotrophine (β-HCG): Elle agit indirectement par maintien du corps jaune jusqu’à maturation du placenta et stimule ainsi la sécrétion d’œstrogène et de progestérone. L’hormone placentaire lactogène (hPL): Elle prend progressivement relève au couple œstrogène progestérone, et module l’apport de glucose au fœtus ainsi que la captation des acides aminés par les tissus fœtaux entrainant ainsi un état d’insulinorésistance.
Table des matières
INTRODUCTION
GENERALITES SUR LE DIABETE
I. PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE DIABETE
I.1. Métabolisme du glucose en dehors de la grossesse
I.1.1. Rappel sur la physiologie des glucides
I.1.2. L’insuline
I.1.3. Les hormones hypoglycémiantes
I.2. Le diabète sucré
I.2.1. Définition
I.2.2. Classification du diabète
I.3. Métabolisme du glucose pendant la grossesse normale
I.3.1. Rôles des hormones spécifiques de la grossesse
I.3.2. La glycorégulation
I.4. Diabète gestationnel
I.4.1. Définition
I.4.2. Prévalence
I.4.3. Physiopathologie
I.4.4. Les facteurs de risque
I.4.5. Le dépistage
I.4.6. Modalité de diagnostic
I.4.7. Les conséquences
I.4.8. Modalité de prise en charge
METHODOLOGIES ET RESULTATS
II. DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET RESULTATS
II.1. Cadre de l’étude
II.2. Méthodologie et matériels
II.3. Critères d’inclusion et d’exclusion
II.4.Les paramètres à étudier
II.1.6. Analyse statistique
II.2. Résultats
II.2.1. Aspect socio démographique
a-La fréquence
b-L’âge
c-Dépistage
d- Les facteurs de risque
e- clinique et biologie
f-Modalité de prise en charge du diabète gestationnel
g-L’issu de la grossesse
h-Corrélation entre les modalités de prise en charge diabétologique et l’issu de la grossesse
i-Surveillance post-partum
COMMENTAIRES-DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
III. TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES-DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
III.1.Commentaires et discussions
III.1.1- sur le plan épidémiologique
III.1.2- sur le plan clinique
a-les facteurs de risque
III.1.3- sur le plan thérapeutique
a-le moyen de dépistage
b-la date de dépistage
c-la modalité de prise en charge
d-l’issue de la grossesse
e-la surveillance post-partum
III.2 SUGGESTIONS
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE