Architecture simplifiée du Service d’Agilité et périmètre
Suite au déclenchement de la détection et au calcul d’une divergence δ supérieure au seuil défini par les partenaires de la collaboration, le Service d’Agilité propose des recommandations d’adaptation (Figure V.1). Dans ce chapitre, nous allons détailler les mécanismes permettant de définir ces recommandations.
Cette étape d’adaptation se décompose en deux parties : tout d’abord une vérification de l’adéquation des processus malgré la détection d’un écart— sera réalisée via une analyse rapide du modèle terrain.
Puis, le cas échéant, la déduction et la définition du mécanisme d’adaptation des processus collaboratifs le plus adapté à la situation seront effectuées via une analyse du δ (dont le calcul a été présenté dans le chapitre précédent). La vérification de l’adéquation des processus avec la situation courante est réalisée en recherchant l’existence d’un service (i) déjà appelé dans les workflows courants et (ii) couvrant le nouveau problème à résoudre.
Pour cela, nous nous aidons du modèle terrain ainsi que de la connaissance apportée par la définitions des liens entre les services et les problèmes (risques, conséquences, …) et les conditions d’antériorité des services les uns par rapport aux autres.
Dans un second temps, nous détaillerons l’analyse du δ afin d’en extraire les caractéristiques qui vont déterminer le mécanisme d’adaptation des processus collaboratifs adapté à la divergence détectée (en accord avec les trois niveaux qui composent la chaîne de déduction des processus collaboratifs tels que définis dans MISE —voir Chapitre I.5.2).
Contexte et limites
Avant de définir plus en avant les types d’adaptation possibles pour les processus collaboratifs (à la lumière des différences détectées entre les modèles terrain et at tendu), ainsi que les mécanismes de recommandation d’adaptation, nous allons aborder les contraintes et pré-requis de l’algorithme dédié à la recommandation d’adaptation détaillé dans les sections suivantes.
Dépendance par rapport à la situation collaborative
L’algorithme de la recommandation du choix d’adaptation est dépendant du do maine considéré. En effet, le conseil en matière d’adaptation est dépendant du « métier » dans lequel s’inscrit la collaboration, c’est-à-dire des concepts et des relations entre les concepts mis en jeu. Cela se traduit par une forte dépendance au méta-modèle de la situation collaborative considérée :
partenariat industriel, gestion de crise, gestion de crise nucléaire, gestion de crise routière, etc. Cette dépendance se traduit par des jeux de conditions différentes pour choisir l’am plitude de l’adaptation des processus collaboratifs (totale, partielle ou réexécution). Dans le cas de ces travaux de thèse, le mécanisme de choix du niveau d’adaptation est décrit pour le domaine de la gestion de crise civile (englobant le cas particulier de la crise nucléaire).
Pertinence des processus en cours d’exécution
Avant d’appeler les mécanismes de choix d’adaptation, il est nécessaire de vérifier s’il existe éventuellement une adéquation entre les processus en cours d’exécution et la situation collaborative telle que définie à l’instant t.En effet, le calcul du δ a permis de terrain et attendu et d’en définir l’amplitude. Mais dans certains cas de divergence, il est possible d’obtenir ce qu’on pourrait qualifier de divergences neutres.
Typiquement, dans le cas d’un risque, d’une conséquence, d’un facteur de complexité ou de gravité dans le modèle terrain, il est possible qu’un service des processus en cours d’exécution puisse le prendre en charge sans qu’il soit nécessaire de modifier les processus collaboratifs.
Cette capacité d’un service à prendre en charge un problème (risque, conséquence, etc.) est définie par les liens sémantiques tels que détaillés dans les travaux de Wenxin Mu [Mu, 2012] et Nicolas Boissel-Dallier [Boissel-Dallier, 2012] (voir Section V.2).
En combinant ces données avec celles indiquant les liens établis entre les problèmes et les solutions (services), il est possible de déterminer si une solution actuellement mise en place au sein des processus pourrait répondre au nouveau problème, tant en terme de nature (identique à, similaire à, etc.) que d’ordre d’exécution (existence de contraintes d’antériorité pour l’exécution de la solution).
Si tel est le cas pour l’ensemble des δi du δ calculé, alors la divergence détectée est de type neutre. La conduite d’une adaptation n’est en soi pas nécessaire. Il s’agit donc d’évaluer la pertinence des processus existants en mettant en regard les nouveaux besoins (risques, conséquences….) et les services prévus (i.e. les processus combinés à l’ontologie qui fait le lien entre l’activité et le problème qu’il peut traiter)