APTITUDE VISUELLE A LA CONDUITE AUTOMOBILE

APTITUDE VISUELLE A LA CONDUITE
AUTOMOBILE

DISCUSSION

 L’œil fournit 90% des informations nécessaires à la conduite [31]. Une bonne fonction visuelle est indispensable à la conduite sécuritaire. Toute atteinte importante de la fonction visuelle, diminue l’aptitude d’une personne à conduire sans danger sur les routes. Un conducteur atteint d’une déficience visuelle importante risque de ne pas être attentif à une situation potentiellement dangereuse pour y réagir correctement. [70] Plusieurs éléments de la fonction visuelle sont utiles lors de la conduite. Il s’agit de l’AV, du CV, de la sensibilité à l’éblouissement, de la vision stéréoscopique, de la sensibilité aux contrastes et de la vision colorée. Parmi ces diverses fonctions, l’acuité visuelle binoculaire et le CV horizontal étaient les plus évaluées pour définir l’aptitude visuelle à la conduite et avaient une influence sur la performance de conduite automobile. Il est reconnu que la vision centrale permet au conducteur de voir les obstacles, piétons, véhicules, signaux et d’y réagir. Tout individu qui satisfait à la norme minimale d’AV devrait être en mesure de reconnaitre les obstacles et signaux routiers à une distance sécuritaire. La vision périphérique permet une bonne évaluation de l’environnement de conduite. A travers le monde, nous notons une grande similarité des réglementations liée à l’aptitude visuelle à la conduite automobile (tableaux XVIII et XIX). Ces recommandations sont souvent fondées sur des opinions d’experts à défaut de faits scientifiques documentés [54,71]. Les critères d’aptitude varient en fonction du type de véhicule. Selon la législation sénégalaise, les critères d’aptitude visuelle à la conduite pour les véhicules légers était définie par une AVB ≥ 6/10. Pour le champ visuel, aucune limite du CV n’était définie dans la législation pour la conduite 17 des véhicules légers 

Aspects démographiques

L’âge moyen de nos conducteurs était similaire à ceux Johnson [21] aux USA et de Traoré [66] au Mali, qui notaient des moyennes de 44 et 42ans. La tranche d’âge 30-49 ans était la plus représentative de la population active selon Claude Minni [38]. Dans cette tranche d’âge, l’automobile était utilisée comme un outil de travail. Cependant d’autres travaux menés en Afrique sur les candidats au permis avaient trouvé des âges moyens inferieurs au nôtre, de 29 et 30 ans en moyenne [42,61]. Il faut noter que dans notre échantillon, l’expérience de conduite était en moyenne de 16ans. Pour accéder en voiture à notre centre d’étude situé en périphérie de la capitale, il fallait emprunter la route nationale ou l’autoroute. Il était alors nécessaire d’avoir une certaine expérience de conduite. 19 L’influence de l’expérience s’explique par le fait que le conducteur débutant doit passer par un certain nombre de phases pour manipuler son véhicule. Le débutant fait face à un grand nombre de situations nouvelles qui demandent beaucoup de ressources cognitives. Avec le temps, l’activité de conduite et l’évaluation des situations deviennent automatisées et le traitement d’informations visuelles et le temps de réaction s’améliorent et permettent des économies de capacité mentale et temps de réaction. Pour le débutant en conduite automobile, les règles formelles et les instructions données par le moniteur sont très importantes. Avec l’expérience, le nombre de tâches automatisées est plus important et l’attention du conducteur pourra être dirigée vers les autres usagers. Un certain nombre de tâches pourra donc être traité simultanément. [37]. L’expérience se traduit par une familiarité avec la tâche de conduite ou par des compétences psychomotrices supérieures .Les conducteurs de moins de 20 ans ont un risque deux fois plus grand que les autres conducteurs d’être impliqués dans un accident du fait de leur manque d’expérience. [37]. Le sex ratio de notre échantillon était de 2,4. Nos résultats étaient similaires à ceux de Souhail [61] au Gabon avec un sex ratio de 2,3. Contrairement aux travaux de Pointer au Royaume-Uni [49], qui notait un sex ratio de 0,78. Dans la plupart des travaux menés en Afrique sur la vision et la conduite, les échantillons étaient constitués uniquement d’hommes [2,41]. La conduite automobile fut pendant longtemps considérée comme une activité essentiellement masculine dans nos sociétés africaines. Cette croyance tend à disparaitre avec la modernisation. Dans notre série, 54% des sujets avaient un niveau d’étude universitaire et 58 % évoluaient dans le secteur d’activité tertiaire. Traoré [66] avait noté 44 % 20 d’alphabétisés dans son échantillon et Souhail [61] relevait 72,9 % de sujets avec un niveau d’instruction satisfaisant. Selon le sociologue Grossetete [13], les accidents de la circulation touchaient en premier les classes populaires ou le véhicule était l’outil de travail. En 2007 en France, la classe ouvrière enregistrait 40 % de morbimortalité contre 2.9 % chez les cadres supérieurs, chefs d’entreprise et les professions libérales. Nos sujets en majorité conduisaient des véhicules légers, nos résultats étaient similaires à ceux de Oussou [43] au Benin qui notait l’implication de ces derniers dans 90 % des accidents de la circulation. En Algérie et en France, les véhicules légers étaient impliqués dans 60% des accidents de la circulation [32,39]. Pour la performance de conduite, en moyenne nos individus étaient impliqués dans 1,3 AC sur les 5 dernières années. Nos chiffres étaient comparables à ceux de Kunimatsu-Sanuki [30] au Japon qui notait une moyenne d’implication de 1,1±1,3 AC/ personne durant les 5 dernières années. Nous avions constaté que la majorité des accidents de la circulation survenaient la nuit. Il est établi que la vision varie en fonction de l’intensité de la lumière. En ambiance mésopique, la perception des contrastes et des reliefs s’altèrent. La vision de loin devient floue. Les distances sont sous-estimées. L’évaluation de la profondeur est difficile et le champ visuel se réduit [8]. Certaines études africaines constataient que la majorité des AC se produisait le jour entre 6 et 18 h, avec des pics aux heures de pointe. 

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Table des matières

Introduction
I. PATIENTS ET METHODES
I.1. Cadre d’étude
I.2. Patients.
Critères d’inclusion
Critères de non inclusion
I.3. Méthodes
II. RESULTATS
II.1. Aspects démographiques
II.1.1. Age
II.1.2. Le genre
II.1.3. Le niveau d’instruction
II.1.4. Profession ou secteur d’activité
II.1.5. Le type de véhicule conduit
II.1.6. l’expérience du conducteur
II.1.7. La performance du conducteur
II.2. Aspects cliniques
II.2.1. Les antécédents
II.2. 2. Les atteintes oculaires
II.2.2.1. Amétropies
II.2.2.2. Autres lésions oculaires
II.2.3. Aspects périmétriques
II.3. Facteurs influents de l’inaptitude selon le CV
III- DISCUSSION
III.1. Aspects démographiques
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

 

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