Il est important de prendre conscience des niveaux d’inégalités sociales existant dans une société car elle détermine l’ampleur de la pauvreté. Lorsque les inégalités persistent, les fruits de la richesse sont à la disposition d’un très petit nombre de personnes, alors qu’un grand nombre de personnes vivent dans la pauvreté. Un niveau élevé d’inégalité est une marque du non développement d’une société même si cette société atteint un niveau élevé de croissance du PIB, car cette croissance ne satisfait pas le bien être de l’ensemble et l’équité sociale. L’objectif de croissance économique et de réduction des inégalités sociales doit être un grand défi pour toutes les sociétés.
Au niveau mondial, la croissance économique de nombreux pays est liée à leurs niveaux d’inégalité sociale. Le démarrage du développement économique de nombreux pays Asiatique comme la république de Corée, l’Indonésie, par exemple, est caractérisé par une redistribution plus égalitaire des revenus grâce à des politiques de redistributions. En Brésil et en Inde, la forte croissance économique va de pair avec les inégalités . Dans la plupart des PED, la faiblesse de la croissance est accompagnée de l’inégalité. Il y a alors une multitude de divergence sur les théories concernant la relation entre la croissance économique et l’inégalité sociale. Il existe même des auteurs confirmant l’absence de la relation (Bourguignon 1990). Mais les théories dépendent de la spécificité de chaque pays.
Concept de croissance économique
Représentation de la croissance économique
La représentation de la croissance économique présente les définitions liées à la croissance économique et l’indicateur de la croissance économique.
Quelques définition liées à la croissance économique
Selon François Perroux, la croissance économique se définit comme «l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues (chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi-décennaux) d’un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en termes réels. Ce n’est pas (…) l’augmentation du produit réel par habitant mais du produit réel global » . Il correspond donc à l’accroissement des quantités de biens et de services produits dans un pays au cours d’une période donnée, généralement longue. Il s’agit de repérer par un indicateur l’aspect quantitatif et global d’une évolution à long terme.
Les économistes utilisent plutôt le terme « expansion » pour désigner le court terme, ce qui s’oppose à la « récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. La croissance potentielle estime cependant l’écart entre la croissance mesurée et celle qui serait obtenue avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production ; cet écart est minimal au plus fort d’une expansion .
Il y a du « progrès économique » lorsqu’il y a une meilleure satisfaction des besoins de la population. La croissance peut donner du progrès matériel et social. Au sens strict, la croissance décrit un processus d’accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l’ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en développement. Ces transformations, au sens large, sont, conventionnellement, désignées par le terme de « développement économique ». Selon François Perroux , le développement économique est la combinaison des changements mentaux, sociaux, techniques et institutionnels qui permet d’avoir la croissance économique et le progrès économique.
D’après ces définitions, le terme « croissance » s’applique alors plus particulièrement aux économies déjà développées. Elle, seule, permet d’augmenter le niveau de vie, but légitime de toute société et objectif fondamental de toute économie. Il est donc nécessaire de prendre des mesures pour favoriser la croissance économique et le plein emploi. Mais la croissance peut ne pas atteindre le bien-être social. En effet, la croissance n’est qu’un élément nécessaire pour la constitution du développement. La croissance n’aboutit pas toujours au développement ou au progrès matériel et social, car les fruits de la croissance peuvent être entre les mains de petite personne quand il y a de l’inégalité sociale. De plus, cette croissance peut aussi s’accompagner d’une dégradation des conditions de vie (pollution, nuisance, mauvaise santé…) et des équipements collectifs, d’une rupture des liens familiales à cause de l’éloignement géographique de l’emploi, d’une manque d’accès de l’ensemble de la population à l’éducation, etc. Le développement est une notion globale, qui prend en compte les aspects quantitatifs et qualitatifs. L’objectif du développement est de satisfaire les besoins des individus, de diminuer la pauvreté et les inégalités. Pour la croissance, l’indicateur est le taux de croissance du PIB et pour le développement, c’est l’IDH. Notre étude se focalise sur la notion de croissance, d’où la suivante sous-section illustre l’indicateur de la croissance.
Indicateur de la croissance économique
Définition de la production
Le système de la comptabilité nationale définit la production comme « une activité socialement organisée destinée à créer des biens et des services habituellement échangés sur un marché et /ou obtenu à l’aide de facteur de production s’échangeant sur un marché » . Sont donc pris en compte les biens et services marchands et les services non marchands (rendu par l’administration par exemple) produits à l’aide de facteurs de production marchands (les fonctionnaires).
Indicateur de mesure
L’indicateur de référence le plus courant utilisé pour mesurer la croissance économique est le PIB, il offre une certaine mesure quantitative du volume de la production. Dans le système de comptabilité nationale français, la croissance économique se mesure par la variation en pourcentage du PIB d’une année à l’autre, c’est-à-dire la somme des valeurs ajoutées des unités résidentes + la TVA + les droits de douane ; ou également notée le taux de croissance économique. Le taux de croissance du PIB mesure donc la création de la richesse ou de la production annuelle. Le PIB mesure deux choses à la fois: la production totale de l’économie et les revenus perçus par l’ensemble des résidents. Le PIB est, non seulement intérieur, c’est à dire compte la production effectuée par les résidents, quelle que soit leur nationalité, mais aussi brut, c’est à dire ne prend pas en compte l’usure des biens de production.
Pour effectuer des comparaisons du niveau de vie entre pays, le PIB peut masquer la différence du nombre de population entre pays, d’où l’intérêt de rapporter le PIB à la population totale, on obtient ainsi le produit par tête ou PIB par tête (ou encore revenu moyen par habitant). Afin d’effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la PPA, qui permet d’exprimer le pouvoir d’achat dans une monnaie de référence. Pour comparer la situation d’un pays à des époques différentes, on peut également raisonner à monnaie constante. Le PIB mesure la richesse créée par les unités résidentes (nationale et étrangère dès qu’elles effectuent des opérations économiques sur le territoire pendant un an ou plus), donc pour passer au PNB, il faut ajouter les revenus nets des facteurs reçus par les résidents à partir de l’étranger et en retrancher les revenus versés. Le PNB permet de prendre en compte les transferts de ressources internationales, bien que ces dernières représentent souvent une part importante de la richesse nationale.
Cependant, une hausse du PIB peut masquer une stagnation, si elle s’accompagne d’une inflation équivalente. On utilise alors le PIB réel ou en volume, c’est-à-dire corrigé de l’inflation pour calculer le taux de croissance économique. Il faut alors enlever l’effet de la variation du prix sur PIB courant à l’aide du déflateur du PIB pour avoir le PIB réel.
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