Approche transversale qui modifie les relations entre les acteurs du projet urbain

Une démarche qui améliore les relations entre les acteurs et la compréhension du projet

Une approche transversale qui modifie les relations entre les acteurs du projet urbain

La démarche HQAC a modifié les relations entre les acteurs du projet urbain ainsi que leur vision de l’aménagement. Elle a également permis à d’autres acteurs moins présents dans le projet urbains de pouvoir parler du projet mais aussi sur la ville en mutation. 

HQAC, une fédération d’acteurs autour d’un projet commun 

Grâce à un dialogue plus fort entre les acteurs, la démarche HQAC rassemble et fédère des acteurs aux intérêts différents, qui se retrouvent autour de valeurs communes. 

Un dialogue plus fort entre la MOA, l’assistance à MOA, la MOE et l’artiste 

La démarche HQAC fait se côtoyer deux mondes très différents en apparence, l’art et le projet urbain. Elle permet de développer le partage de ces deux savoirs-faires différents par un dialogue nouveau entre les acteurs de l’aménagement. 

 Un nouveau moyen de communication entre les acteurs

 La démarche HQAC a la particularité d’impliquer des acteurs très différents dans un projet artistique. En effet, on y retrouve des enfants des écoles du quartier, plusieurs directions de la Ville, des étudiants de l’EPSAA, des riverains mais aussi le démolisseur, l’artiste, l’aménageur et des promoteurs. Ils font tous partie intégrante du « processus de recherche, de création et de production artistique » 59 intégré au chantier. La réalisation du projet TRANSFERT305 en est un exemple concret. Le projet a nécessité un énorme travail avec les services techniques de la ville et les anciens combattants, pour déplacer dans le musée d’art contemporain de la Ville d’Ivry-surSeine des objets de l’espace public. Le projet a mobilisé plus de cent personnes de tous horizons. Comme l’a rappelé M. Le Floc’h60, les « personnes » impliquées dans le projet ont un rôle important dans le bon fonctionnement de celui-ci. Ce sont ces « conjonctions de personnes » qui ont joué un rôle important dans l’intégration de l’artiste au projet. Les personnes qui travaillent sur le projet 59 TRANS305, Intégrer l’art à la ville en transformation, p19 – septembre 2009 60 Annexes, Entretien de M. Le Floc’h Source : www.trans305.org Photographie 9 : Le projet TRANSFERT305 au CREDAC 47 ont toutes une sensibilité artistique qui a permis de faire accepter l’artiste et de développer un dialogue avec lui. La démarche HQAC a progressivement modifié le schéma habituel des relations entre les acteurs du projet urbain. En effet, lorsque l’on écoute les différents acteurs impliqués, la réponse est globalement la même. La présence d’un artiste a changé leur façon de voir et de concevoir l’idée du projet urbain. Au début du projet, la démarche impliquait principalement la direction culturelle et la direction de l’urbanisme. Quand l’aménageur a vu que la Ville réfléchissait à un accompagnement artistique et culturel, il s’est engagé à réfléchir avec la Ville à l’intégration de la démarche dans le projet de la ZAC du Plateau. Pour V. Penet, l’aménageuse, la mise en œuvre de cette démarche serait un apport dans sa relation avec les riverains de la ZAC du Plateau et dans ses rapports à la ville d’Ivry-sur-Seine, son client . La démarche a impliqué quelques contraintes supplémentaires à l’aménageur. Cependant, grâce au dialogue et au bon accueil des projets artistiques intégrés comme les panneaux d’entrée de la ZAC du Plateau, ces contraintes sont devenues des atouts qui ont permis d’installer de bonnes relations de travail avec la Ville  . Du point de vue du financement, le schéma a également été différent. Comme les financements proviennent en partie de financements publics, il faut que tout soit bien expliqué, justifié et bien sûr approuvé par la Ville. La Ville souhaitait que le financement du projet de S. Shankland soit multiple, pour avoir une plus forte cohésion d’ensemble. L’artiste a dû négocier auprès de l’aménageur et des promoteurs des financements. Plus tard, dans l’avancement du projet, un nouvel acteur a été intégré, il s’agit du Troisième Pôle. Sur la demande de l’artiste, l’agence de conseil et d’ingénieries fondée en 2000, est venue appuyer l’artiste pour l’aider dans sa communication sur l’atelier TRANS305 et dans son montage financier et juridique pour trouver de nouveaux partenaires comme des entreprises ou des fondations. Il s’agit d’une procédure connue du milieu artistique et peu utilisée dans les projets urbains classiques. Selon S. Shankland , il y a eu une véritable avancée « dans la qualité de la relation » avec la ville. La démarche a créé une sorte de « terrain neutre » qui permet parfois de résoudre certaines tensions. Par exemple, l’atelier TRANS305 focalise l’attention et crée un nouveau sujet de discussion. Au fur et à mesure, les acteurs se sont « un peu pris au jeu », voyant un intérêt pour eux dans leur relation à la ville mais aussi sur le fait de travailler sur quelque chose de différent. L’implication de l’AFTRP dans l’atelier faisait partie d’une négociation d’enjeux plus importants à l’échelle du projet urbain. Cependant, l’artiste n’est pas là pour résoudre ou temporiser les problèmes relationnels, sa présence amène le débat et la réflexion sur le chantier mais aussi la mutualisation du savoir-faire de chantier et du savoir-faire artistique. 

La démarche, un moyen de partage du savoir-faire

 Du point de vue de l’aménageur, S. Shankland a su s’adapter aux contraintes du programme d’aménagement. Il a réussi à développer un projet artistique à partir des actions et des contraintes dans lesquelles devait opérer l’AFTRP. Le fait de travailler ensemble a permis d’installer, entre l’artiste et l’aménageur, une compréhension 61 TRANS305, Intégrer l’art à la ville en transformation, p6 – septembre 2009   Annexes, Entretien de S. Shankland et L. Couvreux 63 Annexes, Entretien de S. Shankland et L. Couvreux 48 mutuelle et un respect de leurs missions respectives. Cela a créé un véritable échange entre les pratiques de l’aménageur et celles de l’artiste. Grâce au projet TRANS305, l’aménageur, a développé une méthode pour accompagner culturellement les transformations urbaines et une nouvelle compétence qui est une véritable « valeur ajoutée » 64 pour son image, qu’il souhaite vivement utiliser dans ses prochains projets d’aménagement. Pour que la démarche soit bien intégrée dans le projet urbain, il faut faire travailler ensemble des professionnels qui ont des rapports très différents avec l’art et la culture. Selon l’interlocuteur, il faut adapter et réinventer continuellement le vocabulaire et les arguments. Selon L. Marchand65, cet effort de traduction entre les différentes cultures professionnelles est très stimulant. La démarche peut être vue comme un lien entre les différentes cultures professionnelles. Elle peut supposer la formation de professionnels aux compétences transversales pour faire de la médiation entre l’artistique, le politique et l’urbain. C’est ce que font aujourd’hui l’artiste et le Troisième Pôle. Le Troisième pôle, aide l’artiste, grâce à son savoir-faire en matière de montage financier et juridique, qu’il fait partager à l’artiste. A l’occasion de l’atelier TRANS305, l’aménageur et les constructeurs sensibilisés à la démarche, ont été invités à participer, par le financement d’une étude, un budget, ou encore un temps de grue. L’atelier est donc un moment de partage de temps et de savoir-faire de chantier entre l’artiste et les autres acteurs. Si l’artiste cherche à remplacer l’architecte, alors cela fera naître des conflits dans leur relation. Chacun doit donc savoir rester à sa place et avoir des « taches très cloisonnées » 66 et un rôle qu’il doit tenir dans le projet tout en intégrant les réflexions des autres. D’un autre côté, il ne faut pas trop contraindre l’art, sinon « ce n’est plus de l’art »  . Dans la démarche, il y a une sorte d’« instrumentalisation »   de l’artiste par la Ville. Elle utilise la vision décalée de l’artiste pour son projet, notamment en matière de communication. Mais l’artiste instrumentalise lui aussi le chantier faisant de ce problème, un véritable potentiel. Il s’appuie sur ce que le contexte lui offre, c’est-à-dire un réseau d’acteurs, des matériaux, des moyens financiers et techniques. Il utilise les savoir-faire pour son projet, ce qui lui permet de développer sa pratique artistique et son travail de recherche. 

Des intérêts différents mais des valeurs communes 

Au travers des différentes actions artistiques, la démarche HQAC crée un lieu de convivialité et de partage des savoirs et des savoir-faire malgré des intérêts différents pour chaque acteur impliqué dans le projet urbain. 

Une réalisation d’actions communes dans un lieu d’échanges et de convivialité 

La démarche HQAC met en place un programme d’actions artistiques qui pour la plupart sont pleinement intégrées au projet urbain. Ces dernières sont réalisées avec la participation des différents acteurs du projet (MOA, aménageur, MOE) auprès TRANS305, Intégrer l’art à la ville en transformation, p 6 – septembre 2009 65 TRANS305, Intégrer l’art à la ville en transformation, p19 – septembre 2009 66 Annexes, Entretien G. Montmory 67 Annexes, Entretien M. Le Floc’h 68 Annexes, Entretien M. Le Floc’h  desquels elles suscitent « une attitude créative et collaborative dans le développement urbain » sur des thématiques de recherche commune (exemple : la ville en transformation). En effet, par la réalisation atypique d’objets faisant partie du chantier, les acteurs du projet entrent dans une sorte de jeu, « de plaisir […] et d’imaginaire commun »  . A Ivry, c’est notamment le cas de la réalisation des panneaux du chantier qui annoncent la réalisation de la ZAC du Plateau. Ces panneaux ont été réalisés par Stefan Shankland et son équipe en partenariat avec la Ville, l’aménageur et avec des entreprises du BTP (notamment pour le prêt de matériel). Au sommet des panneaux on retrouve le moulage inversé des fondations où ils allaient être implantés pour rendre visible ce qui est d’ordinaire caché par le chantier. La charte graphique de l’aménageur a été abandonnée pour laisser place à une affiche qui montre les matériaux utilisés pour construire les panneaux : des boulons, des vis, de la terre, et bien sûr qui indique les caractéristiques techniques de création de la ZAC du Plateau. 

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