LES FONDEMENTS THEORIQUES DU COMMERCE EXTERIEUR
Le commerce extérieur est assimilé au commerce international, mais il est basé uniquement sur les importations et exportations des biens et services, d’un pays à l’étranger. Ainsi, parler de ses fondements théoriques revient à considérer les principales théories du commerce international.
Le mercantilisme
Pour cette doctrine économique qui associe puissance économique et puissance politique, elle considère que l’échange international est un « jeu à somme nulle » entre les nations : ce que les unes gagnent, les autres le perdent. Ainsi, l’échange ne profite qu’au plus fort. Cependant, au lieu de recourir à l’autarcie, ils ont essayé d’instaurer des conditions dans lesquelles les échanges internationaux profiteraient à un pays au détriment des autres coéchangistes. Même si l’échange est dite improductif par lui-même, chaque nation en particulier a la possibilité de l’orienter vers son propre intérêt, au dépend des autres.
Au XVI ème et XVII ème siècle, pour le bullionisme Espagnol, la puissance économique s’identifie au stock d’or et d’argent. L’accroissement de ce stock exige une balance extérieure favorable, d’où le principe de la politique commerciale: limiter autant que possible les importations, en allant jusqu’à les interdire, et développer par tous les moyens les exportations.
Pour la Grande Bretagne, elle tirait profit du commerce international en adoptant une politique protectionniste dans le cadre de l’Acte de Navigation (1651) et du Pacte Colonial, imposant l’usage de ses navires pour ses échanges avec l’Asie, l’Afrique et l’Amérique.
Pour la France, sous l’impulsion de J.-B. Colbert (1619-1683), afin de permettre le développement de l’industrie, l’adoption de politique mercantiliste conduira l’État à intervenir par la création de manufactures royales et par le prélèvement des droits de douanes.
Les théories traditionnelles du commerce international
La théorie des avantages absolus d’Adam Smith (1776)
Dans son livre « Recherche sur la nature et les causes de la Richesse des nations », l’économiste écossais de l’école classique, Adam Smith (1723-1790), critique les conceptions mercantilistes comme favorisant les monopoles du commerce (dont le commerce exclusif) et le protectionnisme. D’après Smith, la spécialisation et l’échange commercial se font à un jeu à somme positive et, parallèlement, un instrument de pacification des rapports internationaux.
Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production et l’exportation de produits pour lesquels il possède d’avantages absolus, naturels et indéniables, c’est-à-dire de coûts de production plus faibles qu’à l’étranger. Mais également, à acquérir à l’étranger les produits où il est en infériorité absolue. De ce fait, le pays est plus compétitif pour produire ce bien, par exemple parce qu’il dispose de meilleures terres, ou d’une main d’œuvre plus qualifiée ou de meilleurs équipements pour le réaliser. La productivité du travail y est donc meilleure.
Donc, il va abandonner la production du bien pour lequel il est en désavantage et produire celui le plus compétitif. Les terres, équipements, capitaux et main d’œuvre vont donc se déplacer à l’intérieur de ce pays vers le secteur d’activité le plus productif. En conséquence, l’économie nationale en tirera des avantages. Pour Smith, le commerce extérieur est avantageux en lui-même.
Toutefois cette théorie de l’avantage absolu ne peut expliquer à elle seule qu’une partie du commerce international. En effet, le problème se pose pour des pays qui ne possèdent pas d’avantages absolus. D’où la référence à la théorie des avantages comparatifs de Ricardo.
La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo (1817)
David Ricardo (1772-1823) est un économiste anglais de l’école classique. Il va plus loin dans le raisonnement dans son livre « Des principes de l’économie politique et de l’impôt» (1817). En se basant sur la théorie d’Adam Smith, Ricardo démontre que l’échange international est profitable aux deux pays, même si l’un des deux est moins efficace dans tous les domaines. Tout le monde est alors gagnant à l’échange international. Pour Ricardo, chacun a intérêt à se spécialiser dans la production du bien pour laquelle il a non pas un avantage absolu, mais un avantage comparatif ou relatif, autrement dit l’avantage spécifique dont il dispose par rapport à un autre. Ainsi, le pays le plus performant doit se spécialiser dans le produit pour lequel il est comparativement à l’autre le meilleur, c’est-à-dire le produit pour lequel son avantage comparatif ou relatif est le plus élevé et le pays le moins performant doit se spécialiser dans le produit pour lequel son désavantage comparatif est le plus faible. De ce fait, le pays ne réalise plus qu’une seule production, il vend une partie de sa production à l’étranger, et la recette de ces exportations lui permettra de payer son importation, il peut donc se procurer ceux qu’il n’a pas. L’avantage comparatif correspond donc au rapport entre les productivités respectives de chaque pays pour un bien ou le rapport entre leurs coûts unitaires pour ce bien.
Les nouvelles théories du commerce international
Depuis les années 1960, plusieurs nouvelles analyses du commerce international ont été constatées. Elles concernent aussi bien un cadre de concurrence imparfaite (différenciation des produits, rendements croissants) qu’une intervention de l’État plus ciblée. Par les travaux de Lancaster (1966, 1971), la théorie du produit se présente par la possibilité de différencier les biens, donc de la concurrence monopolistique (Chamberlin). Toutefois, cette stratégie subit une contrainte, la variété de biens implique une hausse des coûts de production compte tenu de la taille restreinte du marché. Or, ce problème peut être résolu si les biens sont vendus sur le marché international. Par conséquent, chaque pays peut se spécialiser dans un segment de marché plus ou moins efficient. Les consommateurs pourront choisir sur une plus grande variété de produits au prix le plus bas. La concurrence imparfaite peut également se traduire par l’existence de rendements croissants puisqu’il faut une taille importante pour aller sur un marché et donc l’apparition d’économies d’échelle. Par ailleurs, Lassudrie-Duchêne (année) introduit la théorie de la demande différenciée en soulignant le fait qu’un pays peut avoir un avantage comparatif grâce à l’existence d’un marché intérieur important lui permettant de réaliser des économies d’échelle. Des pays peuvent ainsi se spécialiser dans la vente de produits bas de gamme alors que d’autres dans le haut de gamme. Ce phénomène peut être également accentué par les goûts des consommateurs comme le fait de vouloir se distinguer, avoir de la classe…
L’intervention de l’État est aussi nécessaire dans le cas du financement de l’innovation (subventions pour la recherche et développement) ou de l’accès aux marchés étrangers (notamment pour les PME).
Enfin, dans les années 90, un certain nombre de travaux d’Andrea Tyson (1992) et de Lester Thurow (1992) ont considéré que le commerce international était le terrain sur lequel les Etats se livraient une compétition à somme nulle (la théorie des avantages comparatifs suppose que le commerce international est un jeu à somme positive), ou selon les termes de Thurow, à « Gagne / Perd ». Dans son livre « La mondialisation n’est pas coupable » (1996), Paul Krugman a qualifié cette approche de « théorie pop du commerce international ». Selon lui, il serait faux de dire que les grands pays se trouvent engagés les uns contre les autres dans une vaste compétition à l’échelle mondiale. Le fait de penser les problèmes en termes de compétitivité conduirait, directement ou indirectement, à formuler de mauvaises politiques économiques dans des domaines très divers. Ainsi, le concept de compétitivité des entreprises ne serait pas adapté aux pays. Pour les grandes entreprises, lorsque l’une d’elles n’est pas compétitive, il est alors question de sa position sur le marché, elle est menacée, et si elle n’améliore pas ses performances, l’entreprise cessera d’exister. Il n’en va pas de même pour un pays. Ils ne peuvent faillir. En outre, il faut comprendre que le bilan comptable d’une économie nationale ne constitue pas simplement son solde des échanges extérieurs, et que la compétitivité peut se mesurer à la capacité d’un pays à vendre plus hors de ses frontières qu’il n’achète à l’étranger.
En théorie comme en pratique, un excédent des échanges extérieurs peut être un signe de faiblesses, tandis que son déficit sera un signe de bonne santé (cas du Mexique dans les années 80 et 90). En plus, les États ne se livrent pas à la même concurrence que les entreprises. Prenons le cas de Coke et Pepsi, ce sont deux entreprises rivales, si Pepsi rencontre des difficultés financières ou commerciales, Coke profitera de cette situation en la rendant plus compétitive. Mais lorsque les pays industrialisés se vendent effectivement des produits qui se font concurrence, ces pays constituent, les uns pour les autres, le principal marché d’exportation ainsi que sa principale source d’importations. Si l’économie européenne se porte bien, ce n’est pas nécessairement aux dépens des Etats-Unis, c’est même en fait le contraire. Une économie américaine en bonne santé ouvrira aux pays européens des marchés plus étendus.
POLITIQUES DU COMMERCE INTERNATIONAL : PROTECTIONNISME OU LIBRE-ECHANGE
La politique commerciale se définit comme étant un moyen adopté par l’État dans ses échanges économiques avec d’autres pays.
De nos jours, aucun pays ne peut plus vivre totalement en autarcie. C’est ainsi qu’on distingue deux principales politiques commerciales dont le protectionnisme et le libre-échange.
Protectionnisme
Selon la théorie du protectionnisme éducateur de Friedrich List, dans son ouvrage, Système national d’économie politique (1841), si un pays moins avancé ne protège pas ses industries naissantes de la concurrence des pays développés, il ne parviendra pas à s’industrialiser. Ainsi, il faut mettre en place une protection tarifaire limitée aux industries naissantes ou nouvelles dans le pays, le temps de leur permettre de réaliser des économies d’échelle et de convaincre les consommateurs nationaux d’acheter les produits de ces entreprises nationales nouvelles.
Celles-ci étant protégées, elles seront donc plus tard en mesure de pouvoir affronter la concurrence internationale sans risquer de disparaître prématurément. A l’inverse de celle-ci, la concurrence des pays à faibles salaires constitue une menace pour les emplois non qualifiés des pays développés même si cet effet est compensé en partie par des créations d’emplois qualifiés.
LES EFFETS ECONOMIQUES DU COMMERCE EXTERIEUR
Parler des effets bénéfiques du commerce extérieur sur l’économie revient à voir ses conséquences positives attendues tant sur le pays exportateur que sur l’importateur, telle que sortir de la pauvreté, amélioration du bien-être, l’innovation conduisant à la croissance et le/au développement.
L’affaire du commerce extérieur ne concerne pas uniquement les pays qui sont très pauvres et qui veulent se développer, même les pays les plus riches du monde participent au commerce, dans le but d’acquérir plus, dans l’espoir de gagner encore plus et de s’améliorer.
Ce chapitre va se diviser en trois parties : la croissance et le développement économique, les effets du commerce extérieur et les stratégies de développement via le commerce extérieur.
LA CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Pour comprendre si le commerce extérieur apporte des avantages pour le pays qui le pratique, généralement, il faut déterminer les effets de celui-ci sur la croissance et le développement. Ainsi, il est fondamental de savoir qu’il y a une distinction entre ces deux termes.
D’après F. PERROUX (1961), la croissance économique est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension pour une nation d’un produit net en terme réel. Elle est généralement limitée à des critères quantitatifs. Toutefois, avec cette définition, selon Nezeys (1990), la croissance s’accompagne de changement dans les structures économiques et sociales. Donc, elle peut contribuer à une amélioration du niveau de vie.
La croissance économique signifie l’augmentation du revenu par habitant et de la production nationale de biens et services. C’est l’augmentation, sur une longue période, des principales dimensions caractéristiques de l’activité d’un ensemble économique et social, accompagnée ou non d’une transformation des structures de cet ensemble. L’indicateur le plus utilisé pour mesurer la croissance est le produit intérieur brut (PIB), calculé en prix constants pour éliminer les effets de l’inflation.
Par contre, pour le « Développement économique », mis à part l’augmentation des revenus par habitant, il implique des changements fondamentaux dans la structure de l’économie. Deux des principaux changements structurels qui l’accompagnent habituellement sont la part croissante de l’industrie accompagnée d’une baisse de la part de l’agriculture dans le produit national et l’accroissement de la part de la population urbaine par rapport à la population rurale.
Le PNUD (1991) rapproche la définition du développement d’une théorie des choix. L’objectif principal « est d’élargir la gamme des choix offerts à la population, pour rendre le développement plus démocratique et plus participatif. Ces choix doivent comprendre les possibilités d’accéder au revenu et à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé, et à un environnement propre ne présentant pas de danger. Ils portent également sur la liberté politique,la protection des droits de la personne et de la dignité personnelle ».
La participation de la population au processus constitue alors un élément clé pour le développement car elle implique sa participation aux fruits de développement et à la production.
Certes, l’intervention étrangère est utile et inévitable, mais ce n’est pas l’essentiel. Le développement est alors un ensemble de transformations qualitatives qui accompagnent unecroissance durable dont l’évolution des structures économiques, sociales et culturelles d’un paysdonné. Et lorsque la croissance ne bénéficie qu’à une minorité, il n’y a pas de développement.
LES EFFETS DU COMMERCE EXTERIEUR
Nombreux sont les effets du commerce extérieur. Ils ne se limitent pas au niveau microéconomique, mais aussi au niveau macroéconomique du pays, qu’il soit déjà développé ou encore en développement. De ce fait, le commerce contribue sur l’économie d’un pays.
Les exportations et les importations constituent les échanges extérieurs. Leur influence sur la croissance économique dépend du degré d’ouverture du pays. En effet, l’ouverture tend à stimuler la croissance et la convergence entre pays, à condition que l’environnement macroéconomique, politique et institutionnel soit favorable. En ce sens, l’ouverture est un catalyseur de la croissance (Fontagné et Guérin, 1997) au moins pour les pays à revenu intermédiaire et à hauts revenus (Ben David et alii, 1999).
Les effets de l’exportation
L’exportation apporte beaucoup d’avantages pour le pays exportateur, selon H. Gouthon (2004), président du Conseil National pour l’Exportation, exporter n’est pas le fait d’expédier mais il doit correspondre pour un pays à la sécurité alimentaire et doit relever du pouvoir d’achat et de la correction de la balance commerciale d’une manière concomitante. Nombreux sont les auteurs qui parlent de l’impact positif de l’exportation sur la croissance économique. Tout d’abord, Erfani (1999) a montré une relation positive et significative entre la performance des exportations et celle de la croissance entre 1965 et 1995 dans les pays d’Asie et d’Amérique Latine. Daniel Johnson (2006) a également étudié cette relation pour le cas de Togo. Comme résultat, il a constaté la bi-direction de la relation de causalité entre les deux variables, c’est-à-dire, l’exportation est un facteur déterminant de la croissance et inversement. Jordaan et al. (2007) ont aussi fait des analyses sur la relation entre l’exportation et le PIB de laNamibie de 1970 à 2005. Le résultat a montré que l’exportation contribue au PIB et que la stratégie de promotion de l’exportation prise par le pays, a un impact positif sur la croissance économique.
Par ailleurs, l’étude de Vohra (2001), concernant ce lien pour l’Inde, le Pakistan, les Philippines, la Malaisie et la Thaïlande de 1973 à 1993, a prouvé que l’exportation a un impact significatif sur la croissance économique si un pays atteint un certain seuil de développement. Cet étude a également montré que les politiques de libéralisation des marchés sont importantes afin de soutenir les stratégies de l’expansion de l’exportation et d’attirer les investissements directs étrangers.
Pour Subasat (2002) qui a analysé les liaisons empiriques entre l’exportation et la croissance économique pour les pays en développement, l’analyse a révélé que la croissance économique des pays orientés vers les exportations, comme les pays à revenu moyen, s’améliore plus rapidement que celle des pays relativement faibles en termes d’exportation. Et la promotion des exportations n’entraine pas forcement des impacts significatifs sur la croissance économique, notamment dans le cas des pays dont le revenu est faible.
Al-Hyari, Al-Weshah et Alnsour (2012) rapportent que l’objectif commun des pays industrialisés constitue à stimuler les exportations non seulement en soutenant les exportateurs expérimentés mais également en encourageant et initiant les non exportateurs à étendre et développer leurs marchés à l’extérieur de leurs frontières nationales. Les avantages qui découlent de la croissance des exportations sont nombreux.
Au niveau macro, l’accroissement du nombre d’entreprises exportatrices permet de juguler (maîtriser) les déficits commerciaux et engendre une accumulation de réserves de change (Morgan et Katsikeas, 1997). Une hausse des exportations favorise également la prospérité économique et propulse la productivité qui va induire à la croissance.
Lages et Montgomery (2004 : 1187) ajoutent qu’« au niveau micro, par le biais de la diversification de marchés, l’exportation permet aux entreprises de diminuer leur dépendance au marché domestique. » En plus, l’exportation offre aux entreprises des opportunités de croissance, des possibilités d’augmenter les profits, d’optimiser l’usage de la capacité de production, de renforcer et améliorer les capacités managériales, de favoriser l’innovation au niveau des produits et des procédés et d’accroître la performance financière. Grâce aux exportations, une industrie peut produire plus et, s’il existe des économies d’échelle, le coût moyen de ses produits tendra alors à diminuer.
L’exportation génère également des devises, qui permettent d’améliorer la capacité d’importation et de financer les importations de biens intermédiaires et d’équipementsindispensables à la croissance ainsi qu’à l’amélioration de la technologie et de la productivité.
Par ailleurs, depuis la spécialisation énoncée par les classiques, Lucas (1988) a aussi développé un modèle où la spécialisation peut se faire dans la production de biens à possibilités d’apprentissage et d’amélioration de productivité différentes, c’est-à-dire qu’exploiter les produits avec des gains dynamiques faibles risque de condamner le pays à un taux de croissance faible contrairement à d’autres pays qui optent pour des produits plus prometteurs dans le long terme. Son analyse souligne l’importance d’une spécialisation conforme aux avantages comparatifs dynamiques axés sur l’apprentissage et l’accumulation du savoir plutôt qu’en fonction des avantages statiques.
LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
Le commerce extérieur a occupé depuis longtemps une place importante dans les débats sur la croissance et le développement. Rodrik (2000) a dit que la libéralisation n’est pas une fin, mais un moyen. Autrement dit, le libre-échange doit s’intégrer dans une stratégie de développement et de lutte contre la pauvreté. Concernant les stratégies de développement offertes aux pays en développement, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, deux visions peuvent généralement être considérées : la première où des mesures protectionnistes nécessaires à la sauvegarde des marchés locaux étaient appliquées. Il s’agit de la stratégie de « substitution des importations ». La deuxième s’appelle la « promotion des exportations », le développement passe par l’expansion d’un secteur industriel diversifié et compétitif qui se tourne tout d’abord vers le marché intérieur puis vers l’exportation et vers les chaînes de valeur internationales.
La substitution des importations
Elle fait partie des stratégies de développement autonome. Elle fut appliquée par les pays d’Amérique du Sud vers les années 30, elle est fondée sur le remplacement progressif sur le marché interne des importations de biens de consommation par une production locale. Cette stratégie nécessite un protectionnisme éducateur afin de permettre aux activités nouvelles de se développer et de les protéger de la concurrence internationale. En tenant les prix élevés sur le marché intérieur, elle permet d’attirer des capitaux étrangers avec une perspective de profits élevés. Ainsi, il devient possible de remonter les filières de production en développant des activités à qui la production initiale fournit des débouchés, ou d’écouler la production sur les marchés internationaux. En 1930, l’Amérique Latine a élaboré son propre modèle d’industrialisation soutenu par la Commission Économique pour l’Amérique Latine (CEPAL). S’opposant à une ouverture commerciale généralisée, ce modèle considère qu’étant donnés la structure productive et les termes de l’échange des PED, une exposition directe à la concurrence internationale conduitfatalement à un renforcement de la dépendance envers les matières premières.
Comme la plupart des pays du Sud, l’Amérique Latine exporte essentiellement des biens primaires dont les conditions de demande et de prix sont moins avantageux que celles des biens manufacturés exportés par les pays développés. Le libre-échange pourra donc creuser les inégalités déjà existantes entre les pays développés et ceux moins développées (Prebisch, 1959, Singer, 1959). C’est pour cela que le changement structurel en d’autre terme l’industrialisation s’avère nécessaire pour ces pays. La capacité d’importations est liée à la capacité d’exportations qui dépendra totalement de la structure productive de l’économie et du type de biens exportés.
Or, si le processus de rattrapage des pays les moins développés s’avère lent, ce sera difficile de le mettre en place puisque la production de ces pays entre en concurrence avec celle des pays ayant des avantages productifs et une structure industrielle déjà puissante et stable. La spécialisation sera alors un désavantage. Ainsi, les économies latino-américaines développent des mesures interventionnistes et protectionnistes leur permettant de développer une stratégie d’industrialisation par substitution des importations. De ce fait, les conditions techniques et économiques permettent d’engager la production d’une large gamme de biens de consommation.
Table des matières
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ET SES EFFETS ECONOMIQUES
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL DU COMMERCE EXTERIEUR
CHAPITRE II : LES EFFETS ECONOMIQUES DU COMMERCE EXTERIEUR
PARTIE II : EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : ANALYSE DES ECHANGES EXTERIEURES
CHAPITRE 2 : LES EFFETS DES ECHANGES ET LES STRATEGIES ET POLITIQUES A ADOPTER
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES