Au fil du temps, l’histoire nous a montré que l’activité économique est souvent, sinon presque toujours liée au commerce, en particulier au commerce international. De nos jours, les échanges commerciaux entre les pays du monde ne cessent de s’intensifier, de plus, aucun pays ne peut s’isoler complètement (surtout du point de vue économique) du reste du monde. Dans cette optique, l’intégration constitue un élément clé dans l’évolution des relations entre les différents pays.
LES COURANTS DE PENSEE SUR LE COMMERCE EXTERIEUR
La vision mercantiliste du commerce extérieur
Les premiers mercantilistes ont assimilé la richesse aux métaux précieux (or et argent). Ainsi, l’une des principales caractéristiques de la pensée mercantiliste est de préconiser la concentration des efforts économiques de la nation dans l’obtention d’une abondance métallique c’est-à-dire l’afflux d’or et d’argent.
De ce fait, la doctrine mercantiliste en matière de commerce extérieur peut être présentée ainsi qu’il suit :
− La politique commerciale vise à obtenir l’abondance métallique
− La politique commerciale cherche principalement à obtenir une balance excédentaire, c’est-à-dire le dépassement de la valeur des exportations par rapport à celle des importations
− La sortie des métaux précieux hors des frontières nationales doit être limitée, par contre l’entrée doit être encouragée. Pour ce faire, deux méthodes ont été adoptées :
• La politique bullioniste : ‘interdiction directe d’exportation des métaux précieux
• La politique protectionniste : qui consiste à favoriser les exportations grâce à la protection des industries naissantes contre la concurrence étrangère par une politique douanière d’exemption fiscale pour les marchandises exportées, par contre l’institution de contingentements et taxes élevées pour les marchandises importées.
− L’essor de la marine marchande est favorisé En résumé, le protectionnisme, conçu par les mercantilistes au XVIème, et XVIIème siècles, fait apparaître le commerce international comme un jeu à somme nulle. L’économie nationale ne doit importer, aux prix les plus faibles, que ce qu’elle est incapable de produire, et doit en revanche exporter le plus possible aux prix les plus élevés. Cette conception s’attache à une vision exclusivement monétaire de l’enrichissement. La participation au commerce international doit produire un excédent de la balance commerciale. Le commerce international est un jeu à somme nulle car la nation s’enrichit aux dépens d’autres nations qui s’appauvrissent.
Qu’en est-il maintenant du courant classique concernant le commerce international. C’est ce que nous allons voir dans le chapitre suivant avec les théories d’Adam Smith et de David Ricardo.
Le courant classique : l’avantage absolu d’Adam SMITH
En 1776, Adam SMITH en s’opposant à la doctrine mercantiliste qui voyait le commerce international comme un « jeu à somme nulle », formula son argument de l’Avantage Absolu.
La théorie d’Adam SMITH
Adam SMITH, dans son ouvrage intitulé « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations » intègre son analyse des échanges internationaux dans son analyse globale du fonctionnement de l’activité économique. Il se fonde donc sur les mêmes principes (liberté individuelle, recherche de profit, concurrence) pour inciter les Etats à se spécialiser sur les productions sur lesquels ils bénéficient d’un avantage absolu.
a. La notion d’avantage absolu
Du fait notamment de dotations initiales en ressources naturelles favorables, ou d’une avance technologique, les pays disposent d’un certain nombre de secteur d’activité pour lesquels ils bénéficient d’un avantage absolu, c’est-à-dire pour lesquels les entreprises nationales produisent à un coût de production inférieur à celui d’une entreprise étrangère.
b. Le principe de spécialisation
En conséquence, chaque nation doit chercher à se spécialiser dans les secteurs d’activité pour lesquels elle dispose de cet avantage absolu. Ceci signifie que les facteurs de productions ne servent pas à produire l’ensemble des biens et services nécessaires à la satisfaction des agents économiques nationaux mais doivent être concentrés sur un nombre limité de biens et services où la nation possède un avantage comparatif en termes de coût de production.
c. La division internationale du travail
Ainsi, si cette spécialisation se met en place entre les différentes nations participant aux échanges internationaux, il se crée alors une division internationale du travail fondée sur les avantages comparatifs dont dispose chaque nation à un moment donnée.
Cette division internationale, non seulement favorise une allocation optimale des ressources au niveau mondiale, mais en plus, est favorable pour l’ensemble des nations participant aux échanges.
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