Le problème mondial dominant actuel est le problème de la pauvreté, tout le monde semble préoccupé par ce problème et cherche par tous les moyens à éliminer, du moins à réduire la pauvreté. Nombreux moyens sont mis en œuvre pour arriver à cette fin tels que les programmes d’ajustement structurels, qui pour le cas de Madagascar n’ont pas réussi, et pour cause selon les critères de la Banque Mondiale la mauvaise gestion des dépenses publiques, l’absence de responsabilité des dirigeants, la corruption, l’absence de transparence des informations. Plusieurs plans d’actions ont été élaborés et appliqués à Madagascar à savoir le Document Cadre de Politique Economique, le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté, le Madagascar Action Plan mais Madagascar est encore placé parmi les pays pauvres. Différentes idées émergent concernant les solutions pour lutter contre la pauvreté, pour atteindre une croissance économique, c’est-à-dire pour augmenter la richesse. Les classiques avancent que c’est le capital qui est le facteur dynamique mobilisant le travail producteur de richesse, raisonnement microéconomique valable pour l’entreprise. Certains économistes disent que ce n’est pas le capital qui est le facteur de croissance économique mais la monnaie.
Approche théorique de la création monétaire, du crédit et de la politique monétaire
La monnaie
Pour mieux comprendre la création monétaire, nous allons définir dans un premier temps ce qu’est la monnaie et c’est seulement après que nous allons parler de la création monétaire et du système qui l’accompagne.
Définitions, historique et fonctions de la monnaie
Définitions :
La définition de la monnaie peut être différente selon les auteurs mais en général, la monnaie est considérée comme un moyen d’échange. En effet, selon Raymond Barre, la monnaie est « un bien d’échange généralement accepté au sein d’une communauté de paiements » . Nous pouvons donc dire que la monnaie est un bien qui a une capacité d’échangeabilité très élevée car elle est acceptée par tout le monde comme étant un moyen d’échange.
Une autre définition de la monnaie est celle de Jean Baptiste SAY qui stipule que c’est « une marchandise divisible au point de se proportionner à l’importance de toutes espèces d’achats, et qui convient infailliblement au possesseur de la marchandise dont on a aujourd’hui besoin.» .
Dans le cours d’ « Institutions et théorie de la monnaie » de Mario Dehove , nous avons pu voir une définition de la monnaie selon laquelle la monnaie est définie par les trois fonctions qu’elle est supposée exercer. Ces trois fonctions sont :
– la fonction d’intermédiaire des échanges
– celle de réserve de valeur
– et celle d’unité de compte .
La monnaie comme intermédiaire des échanges
Un agent fait des échanges car il doit acheter les biens dont il a besoin mais qu’il ne produit pas. Ce phénomène est en fait dû à la division du travail qui fait en sorte que chaque agent se spécialise dans la production d’un bien. S’il veut donc consommer un bien autre que ce qu’il produit, il va falloir qu’il fasse un échange. Dans ce cas de nécessité de recours aux échanges, la monnaie est intervenue pour faciliter ces échanges. A l’époque où la monnaie n’existait pas encore, l’échange se faisait par le troc dans lequel un bien s’échange directement contre un autre bien. Or, cette forme d’échange pose problème : il faut qu’il y ait coïncidence entre le besoin de l’acheteur et celui du vendeur. Par exemple, si un agent possède un kilo de riz et un autre agent deux kilos de sucre. Pour que l’échange par le troc puisse se faire, il faudrait que celui qui possède un kilo de riz veuille l’échanger contre deux kilos de sucre et que celui qui possède deux kilos de sucre veuille l’échanger contre un kilo de riz. Si ce n’est pas le cas, il faudrait trouver une marchandise intermédiaire acceptée par tous les agents en échange de n’importe quel bien qu’on veuille se procurer. C’est à ce stade que la monnaie est apparue comme marchandise qui sert à faciliter les échanges.
Suite à l’intervention de la monnaie comme étant une marchandise intermédiaire des échanges, une marchandise ne s’échangeait donc plus directement par une autre. Le processus devint comme suit: une marchandise d’un producteur est échangée contre de la monnaie suite à l’achat du consommateur. Le producteur qui a reçu cette somme d’argent va acheter une autre marchandise. Nous pouvons donc dire que la marchandise vendue par le producteur a été échangée contre une autre marchandise dont il avait besoin mais de manière indirecte par le biais de la monnaie. Schématiquement, ce processus peut être représenté comme suit :
Marchandise A ⭢ Argent ⭢ Marchandise B
La monnaie comme réserve de valeur
Cette fonction de la monnaie est née du fait qu’il existe décalage entre la vente d’un bien et l’achat d’un autre. Dans la fonction de la monnaie comme intermédiaire des échanges, la vente de la marchandise A ne se fait pas simultanément avec l’achat de la marchandise B. Le producteur de la marchandise A va tout d’abord vendre son produit et recevra donc en retour de l’argent. Ceci sera plus tard échangé par une autre marchandise B. C’est durant cet intervalle de temps séparant la vente de son produit par un agent et l’achat d’un autre produit par celui-ci que la monnaie exerce sa fonction de réserve de valeur.
La non synchronisation entre les recettes et les dépenses est en quelque sorte la principale cause d’exercice de cette fonction de réserve de valeur de la monnaie.
Léon Walras a avancé que ce rôle de réserve de valeur de la monnaie n’est pas explicitement présenté, il se contente de dire que «la monnaie doit être caractérisée par une facilité de conservation ». Nous ne pouvons donc faire d’un produit périssable un instrument de réserve de valeur car il se dégradera et ne pourra plus dans ce cas assumer le rôle de réserve de valeur.
La monnaie comme unité de compte
Dans une économie, il y a plusieurs producteurs de biens différents les uns des autres. Cela implique donc l’existence d’échange car un agent ne peut pas tout produire et aura recours à l’échange pour pouvoir se procurer des biens dont il a besoin mais qu’il ne produit pas. Pour que l’échange existe, il faut tout d’abord savoir la valeur des biens à échanger. Supposons que dans une société donnée, les prix sont relatifs, c’est à dire que la valeur d’un bien est exprimée en fonction d’un autre bien. Il existe donc autant ce couple de biens échangés que de prix.
Si par exemple, il y a deux biens dans la société, il y aura donc un prix relatif, pour trois biens nous aurons trois prix relatifs, pour quatre biens les prix relatifs sont au nombre de six. Nous pouvons en conclure que pour « n » biens, nous aurons [ n ( n-1 ) ] / 2 prix relatifs. Si la société ne possède qu’un petit nombre de bien, cela ne pose pas vraiment problème, mais en réalité, il a de nombreux biens dans une société. Prenons par exemple le cas où une société possède 10 000 biens. Si nous faisons le calcul, nous aurons 49 995 000 prix relatifs.
Pour faciliter l’échange, la monnaie est intervenue comme unité de compte ou encore étalon de mesure de la valeur. La valeur des biens va donc être exprimée en fonction d’une seule marchandise qui est la monnaie. Dans ce cas, il n’y aura plus que ( n-1 ) prix. Pour 10 000 biens, nous n’aurons donc plus que 9 999 prix contre 49 995 000 dans le cas où il n’y avait pas encore la monnaie jouant le rôle de mesure de la valeur.
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