APPROCHE SOCIOLOGIQUE DU PARC NATIONAL ANDRINGITRA ET LES CAMPAGNES ENVIRONNANTES

APPROCHE SOCIOLOGIQUE DU PARC NATIONAL ANDRINGITRA ET LES CAMPAGNES ENVIRONNANTES

 CADRAGE THEORIQUE ET CONCEPTUALISATION 

L’environnement et le développement 

 Notion d’environnement 

L’environnement se définit comme un ensemble des agents physiques, chimiques, et des facteurs sociaux susceptibles d’avoir des effets directs et indirects immédiats ou à court terme sur les êtres vivants et les activités humaines. En parlant d’environnement, il importe de mettre en relation le milieu physique et la société humaine. Ces deux sphères sont organisées de façon complexe, tissée d’interdépendance et de relation. Il existe quatre composantes dans l’environnement, ce sont : le biotope5 , la biocénose6 , l’être humain et la culture (tout ce qui émane de l’esprit de l’homme). L’historique de l’environnement commence par la période de l’ignorance écologique avant le 17ème siècle : l’homme vit totalement dans la nature sans la dégrader vu son petit nombre ; à partir du 19ème siècle, se pose la question de protection de la nature : du fait de la poussée démographique, de la révolution industrielle en Europe et des migrations de la population partout dans le monde. En conséquence, l’exploitation de la ressource renouvelable et non renouvelable s’accroit, l’activité humaine pèse lourdement sur le milieu naturel, c’est ainsi qu’à la fin du 19ème siècle la création des aires protégées s’impose : la conception de conservation de la nature telles que l’existence des parcs nationaux, les réserves spéciales, et réserves naturelles intégrales et enfin le programme du développement sur l’environnement ; plus l’environnement est protégé plus on réussit le développement durable. 

Les problèmes de l’environnement

 Les problèmes environnementaux sont de plusieurs ordres. Ils ont pour nom, le réchauffement climatique ou « l’effet de serre » 8 , la perte de la biodiversité , la désertification, la pollution par les produits chimiques, etc. La cause de ces phénomènes vient de la dynamique sociale sur l’environnement, c’est-à-dire les différentes activités humaines. Ce sont : le défrichement ou la déforestation, le feu sauvage (feu de brousse ; le feu de forêt, le surpâturage,….), le coupe sélective des bois, le « TAVY » ou la culture sur brûlis, l’exploitation illicite des forêts …. c) Le feu de brousse Provient surtout de la divagation des feux de pâturage et des feux de nettoiement dans les zones boisées. A Madagascar, il existe deux formes de feu qui apparaissent dans le monde rural; ce sont : le feu autorisé et le feu non autorisé. Le feu autorisé, il se subdivise en deux formes différentes, ce sont : le feu de renouvellement de pâturage et le pare-feu fait au niveau de la conservation des aires protégées par exemple. Ces deux différentes formes de feu sont effectuées suite à l’autorisation du ministère de l’environnement, des eaux et forêts entre le mois de janvier et le mois d’avril. La régénération des pâturages pour l’obtention de nouvelles repousses pour les zébus et la conquête de nouvelles terres, sont des pratiques qui incitent les paysans à mettre le feu. En conséquence, le feu autorisé peut devenir un phénomène dangereux, il ne devrait être employé qu’en cas d’extrême nécessité et avec beaucoup de précautions. Tandis que pour le feu non autorisé, encore appelé feu de brousse, il est dû à différentes causes, volontaire ou involontaire, comme:  les voleurs de zébu, pour couvrir leur fuite ;  le débordement du feu de prairie (exemple : non maîtrise du feu pour le renouvellement du pâturage, pare-feu, etc.) ;  abus du droit de zone d’utilisation contrôlé et de zone d’occupation contrôlé sur la mise à feu (débordement de mise à feu) ;  les feux provoqués par simple esprit de vengeance (mécontentement contre les gestionnaires du Parc et certains villageois par exemple) ;  la récolte du miel en utilisant des torches pour éloigner les abeilles ;  les personnes qui pratiquent la cuisson en brousse (exemple : les petits qui gardent les zébus, etc.)  le coup de foudre, mais c’est rare ; Ces activités mal maîtrisées sauf le feu de la foudre amènent de véritables feux de brousse en milieu rural. 

 Éducation à l’environnement

 L’éducation à l’environnement vise à diffuser des connaissances et des valeurs, à promouvoir des comportements et à développer des compétences nécessaires pour participer de façon responsable et efficace à la prévention et à la solution des problèmes liés à la vie humaine dans l’environnement, et au maintien ou à la restauration de la qualité de l’environnement. 

Développement rural 

Il existe 3 composantes qui peuvent conduire au développement rural, ce sont :  Le social : la démographie et les services y compris la scolarisation des enfants (par exemple : l’égalité des chances, le soin et la santé, et en plus la sécurité de la population.  L’économie : la création d’emploi, la mise en place des différentes activités, l’augmentation des ressources de revenus des paysans,…  L’environnement : la viabilité de la protection de l’environnement pour les générations futures. 

Relation entre environnement – développement rural 

La protection de l’environnement est l’un des buts du développement rural. Le développement rural représente un essai de coexistence entre la protection de l’environnement et le développement économique des paysans, dans une optique globale et à long terme. Les liens entre le développement rural et l’environnement semblent comme une évidence. En fait, le concept du développement rural intègre deux considérations :  La satisfaction des besoins essentiels et plus précisément ceux des paysans qui doivent constituer la priorité du développement ;  Le respect de la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. La protection de l’environnement et l’exploitation licite des ressources naturelles ont des effets particulièrement bénéfiques sur les paysans où les moyens de subsistance et l’emploi sont directement liés aux ressources naturelles. L’objectif est donc centré sur la nécessité d’assurer un environnement durable et comporte des cibles spécifiques relatives à l’intégration des principes du développement rural. Cependant, la relation entre la protection de l’environnement et le développement rural répondent aux besoins de la génération présente sans compromettre les générations futures. 

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 Approche théorique 

 La sociologie de l’environnement, par BOUDES Philippe, Sociologue français

 La sociologie est une discipline polyparadigmatique10, non seulement au carrefour d’approches, en sciences humaines et sociales, mais encore traversée par des écoles divergentes concernant l’activité sociologique elle-même. L’environnement est à son tour un objet polysémique, tiraillé entre son association avec le développement durable, sa vocation écologique et naturalisant, et la dynamique que lui insuffle la sphère sociale. Dans ce sens, l’environnement est un objet de recherche en sociologie vu que la dégradation de l’environnement dépend des comportements de chaque individu. 2-5-2-La sociologie rurale selon Henri Mendras, sociologue français, (1927-2003). Henri Mendras, un des spécialistes de la paysannerie et des sociétés rurales, dans son ouvrage « Etudes de sociologie rural » (1953) : il souligne également la particularité des sociétés paysannes. S’il prétend à une autonomie de la société paysanne, il constate qu’elle est englobée dans une société plus large qui la domine. Dans la société paysanne, le groupe domestique caractérisé par son lieu de résidence, constitue aussi une entité économique en ce qu’il assure lui-même la production et la consommation. Cette situation particulière génère des formes de relation sociale qui diffèrent de celle dans la société industrielle urbaine. 10Polyparadigmatique : procédure méthodologique qui constitue un modèle de référence. Exemple : l’individualisme et holisme. 19 Dans cette étude, la sociologie rurale s’intéresse à l’innovation dans la vie rurale et la modernisation au travail, au rapport économique, au comportement politique, religieux, au mode d’exploitation et à la représentation sociale.

La logique de l’action collective

 selon Mancur Olson, sociologue et économiste français, 1966. L’action collective est une action concertée visant à atteindre des objectifs communs au sein d’un environnement donné. Le principe en fonction d’intérêt personnel, c’est une perspective de l’individualisme méthodologique. Dans son ouvrage « La logique de l’action collective » (1966) ; Mancur Olson s’appuie sur une approche de l’individualisme méthodologique, pour approfondir de manière critique le fonctionnement des groupes et des organisations de nature économique. Selon lui, « Les grands groupes peuvent rester inorganisés et ne jamais passer à l’action même si un consensus sur les objectifs et les moyens existe. » C’est-à-dire, plus les nombre des membres sont élevé, plus la probabilité ne passe à l’acte faible car la contribution marginale d’un membre à la réussite du groupe est décroissante. Par conséquent, Mancur Olson se focalisait sur des situations où les individus membres d’un groupe/organisation peuvent adopter un comportement singulier, motivé par des considérations personnelles qui l’emportent sur la volonté de collaborer en vue de l’intérêt commun des membres du groupe / organisation

 L’approche holiste Holisme 

Étymologiquement, « holisme » vient de l’anglais « holism » construit à partir du mos grec « holos » =entier, totalité et du suffixe –ism utilisé pour former un mot correspondant à une doctrine, un dogme, une idéologie ou une théorie. Épistémologiquement, ou en science humaine, doctrine qui ramène la connaissance du particulier, de l’individu à celle de l’ensemble, du tout dans lequel il s’inscrit. « La logique de l’action collective » par Mancur Olson, 1966. 20 L’holisme met l’accent sur l’hétéronomie et les effets déterministes des structures sur les acteurs sociaux. Elle accorde le primat à l’inconscient qu’il soit biologique, psychologique ou social ; ainsi, c’est le groupe ou la collectivité qui constitue la véritable entité de base. Ce mot holisme a été créé par Smuts (Jan Christiaan), homme politique sud-africain, dans son ouvrage « Holism and Evolution » (1929) L’analyse Durkheimienne procède de ce raisonnement : par exemple, Durkheim parle de conscience collective qui s’impose à chacune des consciences individuelles. « Pour l’essentiel, la sociologie de Durkheim est qualifiée de Holiste. La sociologie holiste part du tout et des structures qui s’imposent aux individus : ceux-ci sont perçus comme déterminés et jouets d’un destin social qui les dépasse. La société dépasse les individus, et l’objectif est de transmettre des normes et des valeurs collectives ; pour cela l’approche va utiliser diverses institutions (famille, institution,..) qui vont préparer l’individu à son rôle social en le coulant dans une sorte de moule. Dans « les règles de la méthode sociologique », Durkheim parle du social comme d’une chose c’est-àdire une réalité qui ne peut être comprise de l’intérieur mais doit être soumise à une vérification empirique selon des procédures scientifiques. Les mécanismes de la socialisation vont jouer et permettre l’intériorisation des normes et de l’apprentissage des comportements attendus. Le résultat sera dans la grande majorité des cas la production d’individus « normaux ». C’est ainsi que l’holisme nous permet dans notre étude, de comprendre comment la société influence l’individu, et comment ce dernier se déresponsabilise en invoquant les pratiques traditionnelles, ou en prétextant la caution de la collectivité dans des pratiques interdites et dangereuses ?

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE :
PRESENTATION DU TERRAIN ET L4APPROCHE THEORICO-CONCEPTUELLE
CHAPITRE I : APPROCHE MONOGRAPHIQUE DU TERRAIN
CHAPITRE II : CADRAGE THEORIQUE ET CONCEPTUALISATION
CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET DEROULEMENT
DU STAGE
DEUXIEME PARTIE :
LES RESULTATS D’ENQUETE ET L’ANALYSE DE LA COOPERATION ENTRE LES
INTERVENANTS EN VUE DE LA REDUCTION DES FEUX DE BROUSSSE ET DE
L’AMELIORATION DE LA CONDITION DE VIE PAYSANNE
CHAPITRE IV : LES RESULTATS D’ENQUETES
CHAPITRE V : L’IMPACT DES FEUX DE BROUSSE DANS NOTRE ZONE
D’ETUDE
TROISIEME PARTIE :
ANALYSE SOCIOLOGIQUE DES RESULTATS ET LES SUGGESTIONS PROPOSEES
POUR L’AMELIORATION DE LA PRODUCTIVITE AGRICOLE ET LA PROTECTION
DU MILIEU NATUREL.
CHAPITRE VI : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS D’ENQUETES
CHAPITRE VII : LES SUGGESTIONS PROFESSIONNELLES ET EN TANT QUE
TRAVAILLEUR SOCIAL
CONCLUSION GENERAL

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