Approche de l’education de la femme dans l’emile ou de l’education de jean-jacques rousseau

La date du 08 mars, chaque année rappelle un événement particulier : la commémoration de la journée internationale de la femme. Les femmes du monde entier consacrent cette journée pour attirer l’attention de tous, plus particulièrement celle des hommes, à se pencher sur les problèmes de la femme sur divers plans social, économique, politique et culturel. Chaque fois, plaidoirie et revendication sont énoncées en faveur de la gente féminine et constituent une véritable sonnette d’alarme pour le monde entier.

Diverses manifestations sont organisées. Pour ne citer que : défilés de femmes accompagnées de leurs jeunes filles brandissant des banderoles avec des slogans traduisant quelques revendications et dénonciations, conférences-débats, des manifestations sportives… aux fins de rappeler par l’ occasion le droit de la femme. C’est ainsi que les femmes des quatre coins du globe consacrent cette journée mondiale. Il s’avérerait que depuis des temps très anciens, les femmes furent et demeurent objet de nombreuses exactions : inégalité, discrimination, violence, oppression… : toutes sortes de maltraitance et d’inconsidération.

L’éducation fut et demeure en tout temps et en tout lieu l’une des préoccupations majeures de l’humanité. Eu égard à ce contexte, qu’un penseur, en l’occurrence Jean-Jacques ROUSSEAU se penchait dans son œuvre l’éducation de la femme, livre V. Et nous, étant femme éducatrice, nous avons fait nôtre de ses réflexions, en essayant tant soi peu d’apporter notre propre analyse dans cette étude intitulée: «Approche de l’éducation de la femme dans l’Emile ou de l’éducation de Jean Jacques ROUSSEAU ( Analyses et Réflexions ) » nous a fortement motivée en tant que femme éducatrice de profession : d’où le choix de cet intitulé comme base de réflexions sur l’avenir de la femme.

ORIGINE DE LA CONCEPTION PHILOSOPHIQUE DE LA FEMME CHEZ JEAN-JACQUES ROUSSEAU

Contexte socio-historique de Jean-Jacques ROUSSEAU

L’enfance et la jeunesse de Jean-Jacques ROUSSEAU 

Une enfance négligée 

Né à Genève (Suisse) le 28 juin 1712, d’une famille protestante de souche française, Jean-Jacques ROUSSEAU se trouva précocement orphelin de mère, car il la perdit en naissant. Son père, Isaac ROUSSEAU, horloger de profession, était souvent sujet à des fantaisies bizarres. L’enfant, se sentant abandonné, faisait ce que bon lui semblait, dans la bibliothèque de son père. Celui-ci dut s’exiler à la suite d’une rixe et Jean-Jacques, mis en pension à Bossey, chez le pasteur Lambercier, y vécut deux années heureuses en pleine campagne, livré à sa paresse et à ses rêves. De retour à Genève, il fut mis en apprentissage chez le graveur Ducommun qui le traitait brutalement : timide et fier, l’enfant devint dissimulé, menteur, et fainéant.

Une jeunesse d’aventures 

Hanté par la crainte d’être persécuté par tous, Jean-Jacques ROUSSEAU décida de s’enfuir en direction de la Savoie. Il s’était converti au catholicisme : ce faisant, il espérait recevoir quelques soutiens bénéfiques. Il fut accueilli à Annecy par la pieuse Mme de Warens. Il y mène alors une vie misérable et insouciante : nourri par charité, tour à tour graveur puis laquais, il est humilié par des maîtres orgueilleux. C’est ainsi qu’il entreprit de mener une vie errante. Il exerça à Lausanne la profession de maître de musique. Il se réfugia aux Charmettes.

Les Charmettes ne sont autres qu’une maison de campagne, située aux portes de Chambéry. Jean-Jacques ROUSSEAU fut bien accueilli à la pension dirigée par Mme de Warens, une pension destinée aux nouveaux convertis et offerte par le roi de Sardaigne. A propos de ses relations avec les grandes dames, dont Mme de Warens, l’on peut dire que ses rencontres avec ces dernières lui ont beaucoup influencé, surtout dans la détermination des qualités d’une femme idéale. En effet, lors de sa première rencontre avec Mme de Warens, il n’a pas pu retenir sa première impression, quand il écrit : « Je vois un visage pétri de grâces, de beaux yeux bleus pleins de douceur … » Plus tard, quand il va décrire Sophie, la femme idéale, il n’hésita pas à lui emprunter les qualités de Mme de Warens, à savoir la grâce et la douceur. C’est pour ainsi dire que combien est grande l’influence de cette grande dame dans la vie intime de l’auteur.

Pendant dix ans, ROUSSEAU allait mener la vie mondaine et poursuivre sans relâche la gloire. En 1742, il allait entreprendre quelques innovations dans le domaine de la musique et comptait beaucoup s’enrichir. Mais son effort ne fut récompensé que par de simples encouragements. Il chercha et trouva des appuis parmi les grandes dames. C’est ainsi qu’il devenait secrétaire de Mme Dupin, puis Mme de Broglie avait réussi à lui offrir un emploi en qualité de secrétaire d’Ambassadeur à Venise (1743). Cette situation n’allait pas durer longtemps : une brouille éclata et il y fut chassé.

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De retour à Paris, il vit pauvrement dans un galetas. Il redevint secrétaire de Mme Dupin, se remit à la musique, ébaucha une farce, écrivit une comédie : l’Engagement téméraire. Ami intime de Diderot depuis 1742, il collaborait à l’élaboration de l’Encyclopédie. Cette activité fébrile, c’est la lutte pour la gloire, c’est aussi la lutte contre la misère. Accueilli dans des salons, mais maladroit et timide auprès des grandes dames, Jean-Jacques ROUSSEAU se contenta de se lier d’amour à une servante d’auberge, Thérèse Levasseur, avec qui il avait eu cinq enfants qu’il n’avait jamais élevés. En effet, ces derniers auraient été confiés à la maison des Enfants trouvés, appelée également Assistance publique. Il en conserva plus tard des remords. Pour sa défense, il allègue les mœurs du temps : de fait, en 1772, le tiers des enfants nés à Paris auraient été confiés aux Enfants trouvés. Il allègue aussi l’excuse de la misère : les confier à l’Etat, c’était les mettre à l’abri des privations.

Invité par Mme d’Epinay, Jean-Jacques ROUSSEAU s’installe à l’Ermitage, maison des champs dépendant du château de La Chevrette, au nord de Paris, non loin de Montmorency. Il s’y plaisait, car enfin il vivait avec la nature, comme aux Charmettes. Il reprend ses travaux littéraires avec le Dictionnaire de Musique ; il prépare des extraits de l’Abbé de Saint Pierre, écrit à Voltaire sa Lettre sur la Providence, travaille simultanément à l’Emile, au Contrat Social et à la Nouvelle Héloïse. Mais accusé d’ingratitude par ses proches, Jean-Jacques ROUSSEAU quitte l’Ermitage et va s’installer à Montmorency.

Bientôt accueilli par le Maréchal de Luxembourg dans une dépendance du château de Montmorency, Jean-Jacques ROUSSEAU y connaît une vie paisible. C’est là qu’il publia la plupart de ses œuvres célèbres : la lettre à d’Alembert (1758), la Nouvelle Héloïse (1761), le Contrat Social (1762) et l’Emile. Malheureusement, la Profession de foi du Vicaire Savoyard irritait le Parlement. Décrété de prise de corps, il se hâta de passer en Suisse.

L’homme traqué

Désormais, Jean-Jacques ROUSSEAU connaîtra huit années de vie errante. Chassé de ses asiles successifs par haines religieuses ou par mesquineries de ses anciens amis les philosophes, il était effectivement persécuté. Mais il ajoutait à son malheur les soupçons morbides qui le brouillent avec tous. Revenu à Paris, il y vit pauvrement, presque solitaire. Il n’acceptait guère comme ami que Bernardin de Saint Pierre. Il était toujours obsédé par l’idée du complot universel contre lui. Enfin, il décida de ne plus penser à ses ennemis et de vivre replié sur lui-même.

A la veille de sa mort, il venait d’accepter l’hospitalité de M. de Girardin au château d’Ermenonville où il mourra le 2 juillet 1778. Enterré à l’île des Peupliers, dans le parc d’Ermenonville, ses cendres furent transférées au Panthéon en 1794. En guise de conclusion partielle concernant l’enfance et la jeunesse de JeanJacques ROUSSEAU, disons que ce dernier a eu une éducation fort négligée et fort rudimentaire. Mais grand autodidacte, il a pu se former tout seul grâce à ses lectures et ses relations qu’il avait eues tout au long de sa vie, parsemée plutôt d’échecs que de succès.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : ORIGINE DE LA CONCEPTION PHILOSOPHIQUE DE LA FEMME CHEZ JEAN-JACQUES ROUSSEAU
Chapitre I: Contexte socio-historique de Jean-Jacques ROUSSEAU
I.1. L’enfance et la jeunesse de Jean-Jacques ROUSSEAU
I.2. Les deux Discours de Jean-Jacques ROUSSEAU
I.3. La philosophie de Jean-Jacques ROUSSEAU
I.4. Jean-Jacques ROUSSEAU et la religion
I.5. La Psychologie de Jean-Jacques ROUSSEAU
Chapitre II: Bref aperçu sur les cinq livres de l’Emile
II.1. La première phase de l’éducation
II.2. La seconde phase de l’éducation
DEUXIEME PARTIE : LE BESOIN D’EDUCATION DE LA FEMME
Chapitre I: La condition féminine
I.1. Définition de la condition féminine
I.2. Rôle de la femme dans la vie familiale
I.3. Rôle de la femme dans la vie sociale
Chapitre II: A la recherche de la femme idéale
II.1. La femme idéale d’après Jean-Jacques ROUSSEAU : Sophie
II.2. Le roman d’Emile et de Sophie
TROISIEME PARTIE : LE DEVENIR DE LA FEMME
Chapitre I: Critique simultanée de l’œuvre
I.1. Condamnation de l’Emile ou de l’Education
I.2. L’héritage moderne du concept de ROUSSEAU
Chapitre II: L’évolution de son éducation ou l’adaptation moderne du système d’éducation féminine
II.1. Femme dans la société moderne
II.2. Femmes dans les pays en voie de développement : cas de Madagascar
II.3. Mouvements féministes
II.4. Quelques interviews et témoignages effectués
II.5. Quelques disparités de genre à Madagascar
II.6. Proposition des solutions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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