APPRECIATION DE LA QUALITE DE LA SEMENCE
BOVINE PRODUITE
Rappels anatomiques de l’appareil reproducteur du taureau
L’appareil génital mâle comprend les glandes génitales que sont les testicules, productrices des spermatozoïdes, et les voies spermatiques représentées successivement par l’épididyme, le canal déférent et l’urètre. Des glandes annexes se trouvent associées aux voies spermatiques ainsi que des formations érectiles. L’essentiel du tractus génital mâle se trouve hors de la cavité abdominale : testicules et épididymes dans le scrotum, extrémité pénienne dans la cavité du prépuce. La cavité abdominale héberge les conduits excréteurs des gamètes et des liquides dans lesquelles ceux-ci baignent, ainsi que les glandes annexes génératrices de ces sécrétions. La figure n°1 illustre les différentes parties de l’appareil reproducteur du taureau. Figure 1 : Appareil reproducteur du taureau (THIBIER, 1977). Les tubes séminifères constituent l’unité fonctionnelle des testicules chargées d’élaborer les spermatozoïdes. Le sperme est continuellement produit par les testicules et entreposé dans l’épididyme. La prostate, les vésicules séminales et les glandes bulbo-urétrales (glandes de Cowper) sécrètent le liquide spermatique. Le canal déférent faisant suite à l’épididyme présente un épaississement appelé ampoule déférentielle qui est le lieu de stockage des spermatozoïdes avant l’éjaculation. Pendant l’accouplement, le pénis sort du fourreau à la suite du déploiement de l’inflexion sigmoïde du pénis en forme de S ; les spermatozoïdes sont transportés des testicules jusqu’à l’urètre par le canal déférent et sont expulsés par le pénis. Testicules Scrotum Epididyme Glandes de cowper Muscles rétracteurs Rectum Ampoule Prostate Vessie Urètre Canal déférent Vésicules séminales Pénis S pénien
Rappels physiologiques de l’appareil génital mâle
Production de gamètes
La production des gamètes est un processus complexe appelé spermatogenèse qui, à partir des cellules germinales primordiales, conduit à la formation des cellules très différenciées, les spermatozoïdes. Elle est influencée principalement par la température et l’alimentation. En effet, la température excessive au niveau des testicules entraîne une dégénérescence de la lignée germinale. Chez le jeune, une carence marquée en calories se traduit par une hypoplasie des testicules et des glandes annexes, avec un retard de la puberté. Chez l’adulte, la sousalimentation en général, la carence en protéines et en vitamine A en particulier, se traduit par un déclin de la libido, une fonte testiculaire une baisse du volume de l’éjaculât et de ses qualités biologiques. L’obésité induit également une détérioration de la spermatogenèse et une baisse de la fertilité du fait de l’accumulation de graisses au niveau du scrotum qui gène la thermorégulation testiculaire. Ainsi, les taureaux reproducteurs doivent être alimentés correctement et collectés durant les moments de fraîcheur. Les spermatozoïdes (figure n°2) sont en suspension dans le liquide spermatique et l’ensemble est appelé « sperme ». Le fructose est la seule source énergétique de leur métabolisme. La pièce intermédiaire constitue la principale zone d’activité métabolique. Le flagelle constitué de fibrilles contractiles joue un rôle moteur. La capacité de motilité (mouvements sans déplacement) des spermatozoïdes est acquise lors du transit épididymaire. Leur activité métabolique est aérobie dans le milieu extérieur et anaérobie dans le milieu intra-utérin. Leur durée de s urvie hors des voies génitales mâles est de 24 heures.
Régulation de la fonction sexuelle mâle
La fonction sexuelle mâle est essentiellement contrôlée par les sécrétions hormonales. L’hypothalamus secrète un pe ptide appelé GnRH qui stimule la synthèse hypophysaire et la libération de deux hormones gonadotropes FSH et LH. Les cellules de Sertoli (cellules somatiques des tubes séminifères) possèdent des récepteurs sensibles à la FSH. Les cellules de Leydig (cellules interstitielles des testicules) possèdent des récepteurs sensibles à la LH. La testostérone sécrétée par les cellules de Leydig intervient dans le contrôle des caractères sexuels primaires (développement de l’appareil reproducteur et de son fonctionnement), secondaires (morphologie de type mâle) et tertiaires (comportement). Les cellules de Sertoli produisent l’Inhibine qui exerce une rétroaction au niveau hypophysaire. Elles produisent également de l’ABP (Androgen Binding Protein) assurant le transport de la testostérone vers les cellules germinales et la lumière du tube séminifère. Les interactions entre ces hormones contribuent à assurer un équilibre dynamique (Figure n°3) indispensable au déroulement de la gamétogenèse et à l’émission du sperme. 4 Figure 2 Figure 3 Figure 2: Représentation schématique de la morphologie du spermatozoïde mûr (Source: http://mapageweb.umontreal.ca/cabanat/bio2460/images/Pagee12a.jpeg, page consultée le 5 octobre 2007)
Emission du sperme
Le sperme est composé de deux parties : les spermatozoïdes produits par les testicules et stockés dans l’épididyme ; le plasma séminal (liquide séminal) produit par les glandes accessoires (prostate, vésicules séminales). Les deux parties ne se mélangent qu’au moment de l’éjaculation pour donner le sperme. Son émission dans les conditions naturelles est obtenue lors de l’éjaculation qui fait suite à l’érection. Ce sont des phénomènes réflexes contrôlés par les centres nerveux médullaires. Les voies sensitives afférentes sont assurées par le nerf honteux innervant les zones érogènes du tractus génital. Les voies motrices efférentes sont représentées par le sympathique vasoconstricteur pour l’éjaculation et le parasympathique vasodilatateur pour l’érection. Il y a interaction entre le centre érecteur et le centre de l’éjaculation : l’activation prolongée du cent re érecteur entraîne l’activation du centre de l’éjaculation. La meilleure connaissance du m écanisme physiologique de l’émission du spe rme a permis de développer un ensemble de technique pour créer les conditions réflexes d’éjaculation et de récolte du sperme.
TECHNOLOGIE DE LA SEMENCE
La semence est obtenue après récolte du sperme, examen, dilution, conditionnement et conservation.
Récolte du sperme
La récolte du sperme est un procédé par lequel on obtient le sperme sur l’animal vivant. La récolte ne se fait que sur des animaux sains, reconnus indemnes vis-àvis de certaines infections. Il existe plusieurs méthodes de récolte du sperme. En pratique, les méthodes les plus couramment utilisées, de nos jours, sont la récolte au vagin artificiel et l’électro-éjaculation.
Récolte au vagin artificiel
La récolte au vagin artificiel est la méthode la plus couramment utilisée sur le terrain. Le vagin artificiel simule les conditions naturelles offertes par le vagin de la vache. Le principe est de rassembler dans un appareil simple et pratique les conditions naturelles présentées par les voies génitales de la vache au moment du coït et de recueillir rapidement un éjaculat total et non souillé (DERIVAUX, 1971). Le vagin artificiel est un assemblage de quatre pièces (Figure n°4) : le corps du vagin (manchon cylindrique rigide) muni d’un orifice à valve par lequel on peut introduire de l’eau tiède ou l’air : 35 cm de longueur et 7,5 cm de largeur ; le manchon interne en caoutchouc souple. Entre le manchon et le corps, la température de l’eau et la pression de l’air sont réglées à 38°C ; le cône : permet de relier le corps du vagin artificiel au tube gradué ; le tube gradué pour l’appréciation de la quantité de sperme récoltée .
INTRODUCTION |