Aperçu sur l’extension géographique et abattement des averses
Ce genre d’analyse a pour objet l‟établissement de courbes dites Hauteur des précipitationsDurée-Superficie (HDS). Ces dernières donnent l‟évolution de la hauteur moyenne de la lame d‟eau précipitée en fonction de la surface du bassin dans l‟emprise de l‟averse, pour des durées de référence déterminées. Ces courbes, utilisées couramment pour l’analyse des averses de type généralisée ou de grande étendue et de longue durée, sont établies à partir des cartes donnant les isohyètes relatives aux hauteurs totales de précipitation tombée au cours d‟un épisode pluvieux donné. On planimètre successivement l’aire à l‟intérieure de chacune des isohyètes et on calcule la hauteur de la lame d’eau moyenne tombée sur ladite surface par cubature « du relief pluviométrique » correspondant (Réméniéras, 1980). Les résultats obtenus sont ensuite synthétisés sur un graphique en portant en abscisses la surface développée à partir du centre de gravité (maximum) de l‟averse et en ordonnées la hauteur moyenne de la lame d‟eau précipitée sur la dite surface. Les observations ont montré que la hauteur moyenne des pluies diminue dans toutes les directions de façon exponentielle au fur et à mesure que l’on s’éloigne du ou des centres de l’averse. Pratiquement, pour estimer le taux de décroissance (ou le coefficient d‟abattement), ce graphique est souvent modifié ; il s‟agit de porter en ordonnées le rapport de la pluie moyenne à la pluie maximale H0 correspondante (𝐻 𝑖 𝐻0 ) et en abscisses la surface cumulée relative (𝐴𝑖 𝐴). Cette surface croit au fur et à mesure que l‟on s‟éloigne du maximum ponctuelle jusqu‟à la plus petite isohyète tandis que la pluie moyenne décroit. Mathématiquement, cette relation se traduit par une fonction du type : 𝐻𝑖 𝐻0 = 𝑓 𝐴𝑖 𝐴 (94) Pour se fixer les idées, on a repris les résultats des travaux de Sitour et al., (1997) où l’analyse porte particulièrement sur quatre épisodes pluvieux journaliers de grande extension géographique, enregistrés au cours de l‟année hydrologique 1991-1992, choisis à partir des images Radar de l’ONM (site de Séraïdi) et pour lesquelles les relevés journaliers sont disponibles pour un nombre suffisant de postes pluviométriques. Chaque épisode pluvieux est en réalité choisi de façon à caractériser une saison donnée. Il s‟agit des épisodes pluvieux du 16 Octobre 1991 (pluie d‟automne), du 20 Février 1992 (pluie d‟hiver), du 25 Mai 1992 (pluie de printemps) et du 15 Août 1992 (pluie d‟été). L‟examen des graphiques d‟abattement des pluies (Fig. 61) montre que les averses d‟été dont le centre de gravité se situe, dans le cas de l‟averse du 15/08/92, au niveau du versant sud de l‟Atlas Tellien (région d‟Aioun Settara), ont un caractère relativement local.
Gradex des pluies: estimation et cartographie
Bien que la distribution des valeurs extrêmes de Type I de Gumbel ne soit bien cotée pour ajuster la distribution des probabilités des pluies quotidiennes intenses au niveau du Nord-est algérien, on s‟est aussi intéressé au calcul et à la cartographie du Gradex des pluies 173 journalières maximales, un paramètre pertinent dans la modélisation Pluie-Débit (Ahattab, 2014). Etant défini par le paramètre de dispersion de la fonction de distribution des valeurs extrêmes de Gumbel (Type I), les valeurs ponctuelles de ce dernier sont reportées aux tableaux suivants (cf Annexe 4).Pour rendre beaucoup plus parlantes les données des tableaux 83 à 87, on a élaboré la carte dite du Gradex des pluies journalières maximales. Les courbes iso-Gradex peuvent être exploitées par les partisans de la méthode du Gradex pour évaluer les crues de faibles fréquences (supérieures ou égales aux crues décennales) dans les bassins du Nord-est algérien. En effet, l‟examen de la carte des Gradex montre que la répartition spatiale de cette grandeur est plus ou moins comparable à celles des pluies rares et de courtes durées. Plus précisément le Gradex augmente du Sud vers le Nord dont les plus grandes valeurs (Gradex ≥ 25 mm) sont particulièrement observées dans les bassins des Côtiers constantinois Ouest et Est (carte 9).