Le lait occupe une place stratégique dans l’alimentation quotidienne de l’homme, de par sa composition équilibrée en nutriments de base (protéines, glucides et lipides) et sa richesse en vitamines et en minéraux, notamment en calcium alimentaire. De nos jours, les besoins en lait sont de plus en plus importants vu que ce produit peut être consommé à l’état frais, mais aussi sous forme pasteurisé, stérilisé ou transformé en produits dérivés. Le lait de chamelle constitue depuis des temps très lointains, la principale ressource alimentaire pour les peuples nomades qui le consomment habituellement à l’état cru ou fermenté. Il est considéré comme l’aliment de base pour une période annuelle prolongée, dans la plupart de ces zones pastorales sahariennes.
Le nom « dromadaire » dérive du terme grecque « dromados » qui veut dire course pour son utilisation dans le transport (Souilem et Barhoumi, 2009). Il est donné à l’espèce de chameau à une seule bosse, appartenant au genre Camelus de la famille des Camelidae et dont le nom scientifique est Camelus dromedarius.
Les dromadaires d’Algérie appartiennent à la famille des camélidés, qui sont des mammifères artiodactyles d’origine nord-américaine, mais ils ont disparu de ce continent alors qu’ils se répandaient en Amérique du Sud, en Asie, puis en Afrique, continents où ils ont survécu pour donner naissance aux espèces modernes.
Le dromadaire est utilisé à des fins multiples d’où son rôle essentiel; il est exploité principalement pour le transport des marchandises, des personnes et pour la fourniture de lait; celui-ci représente souvent la seule ressource alimentaire régulière. Sa viande, sa laine et son cuir sont également largement utilisés. Ce rôle majeur du dromadaire découle directement de sa remarquable adaptation aux conditions de milieux très difficiles; elle lui permet de prospérer là où aucun autre animal domestique ne peut simplement survivre. Cette exceptionnelle résistance résulte de plusieurs particularités anatomiques et physiologiques (Skidmore, 2005).
Ainsi lorsque l’animal dispose de fourrages verts, il peut rester en saison tempérée plusieurs mois sans s’abreuver; en période très chaude, il peut ne pas boire pendant 8 à 10 jours et perdre jusqu’à 30 % de sa masse corporelle par déshydratation (Yagil et Etzion, 1980; Yagil, 1982; Wilson, 1984; Yagil, 1985; Ramet, 1987).
Cette sobriété remarquable résulte de l’existence d’un métabolisme de base très lent ainsi que de plusieurs mécanismes assurant une économie en eau. Les pertes par la respiration et la transpiration sont très réduites en raison de la possibilité que possède le dromadaire de supporter, sans difficulté apparente, une variation de sa température interne de l’ordre de 6 degrés Celsius. Ainsi la chaleur excédentaire, accumulée en période très chaude pendant le jour ou à la suite d’un travail musculaire intense, est restituée ultérieurement par rayonnement, conduction et convexion lorsque l’animal est au repos et lorsque l’atmosphère se refroidit pendant la nuit. Par ailleurs, ses pertes en eau par respiration et transpiration sont très faibles en proportion de la masse de l’animal; l’excrétion d’eau par voies fécale et urinaire est également très limitée (Wilson, 1984; Yagil, 1986). La morphologie de l’animal caractérisée par la longueur des membres et du cou et par la forme cylindro-conique de l’abdomen, crée une grande surface favorable aux échanges thermiques, la conductivité thermique générale du corps semble également être favorisée par la localisation des réserves adipeuses au niveau de la bosse (Wilson, 1984; Yagil, 1986). Une seconde contrainte imposée par le milieu aride est la rareté et la médiocre qualité alimentaire de la flore végétale rencontrée sur les parcours. Le dromadaire se caractérise parmi les autres ruminants par la variété de son régime alimentaire: il peut indifféremment se nourrir de plantes herbacées, d’arbustes, de pousses d’arbres et même de cactées et de noyaux de dattes. Pendant la saison sèche, il ne dispose le plus souvent que de plantes desséchées ou épineuses, pauvres en protéines mais très riches en fibres et en cellulose (Peyer de Frabregues, 1989).
L’aire de répartition géographique du dromadaire, se situe, aux niveaux des zones tropicales et subtropicales et s’étend, des régions arides et semi-arides du nord de l’Afrique (Mauritanie) jusqu’au nord-ouest du continent asiatique (Chine). (KARRAY et al., 2005; CORREA, 2006).
Selon les statistiques de la FAO (2009), la population cameline mondiale s’élève à environ 20 millions de têtes dont plus de 15 millions sont recensées en Afrique , le grand cheptel est réservé à la Somalie et Kenya qui vient en deuxième position (Correa, 2006 ; anonyme 2, 2009 ; Al haj et Al Kanhal, 2010) et 3,6 millions en Asie. La grande majorité de cette population (84%) sont des dromadaires (Camelus dromedarius) qui vivent dans les régions arides du nord et du nord-est de l’Afrique . Le reste (6%) est des « bactrians » (Camelus bactrianus) qui sont des chameaux à deux bosses peuplant les régions froides de l’Asie. Ce nom leur a été attribué, par référence à la région de « Baktriane », située au nord de l’Afghanistan, où cette espèce était initialement implantée (Farah, 1993 ; Ould Ahmed, 2009).
L’effectif camelin Algérien est estimé à 268.560 têtes en 2005 (ANONYME 1, 2006), cet effectif a connu une évolution de 9.15 % soit 344.015 têtes en 2013 (FAO, 2014). L’effectif est réparti sur 17 wilayat, avec 75% du cheptel dans huit wilayat sahariennes : Ouargla, Ghardaia, El-Oued, Tamanrasset, Illizi, Adrar, Tindouf et Béchar ; et 25% du cheptel dans neuf wilayat steppiques : Biskra, Tebessa, Khenchela, Batna, Djelfa, El-Bayad, Naâma, Laghouat et M’sila (Ben Aissa, 1989).
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