Anxiété et dépression chez les jeunes médecins à l’Hôpital

Anxiété et dépression chez les jeunes médecins à
l’Hôpital

LES TROUBLES ANXIEUX 

Epidémiologie et physiopathologie 

Les troubles anxieux font partie des pathologies psychiatriques les plus fréquentes en population générale. La prévalence des troubles anxieux sur la population française est estimée entre 10 et 20% selon les études (13) (14). Les troubles anxieux regroupent différentes entités selon la classification du DSM 5 que sont l’anxiété de séparation, le mutisme sélectif, la phobie spécifique, l’anxiété sociale, le trouble panique, l’agoraphobie et l’anxiété généralisée (15). Anciennement classés parmi les troubles anxieux, dorénavant les troubles obsessionnels compulsifs et l’état de stress post traumatique sont dans des catégories spécifiques dans la classification du DSM 5. Les plus fréquents sont dans l’ordre la phobie spécifique, l’anxiété généralisée, la phobie sociale et le trouble panique. Chacun des troubles anxieux connait une prévalence supérieure à 1% sur la vie entière, les phobies spécifiques touchent jusqu’à 12% de la population (16). On retrouve une prédominance féminine pour les troubles anxieux, le risque est environ 1,7 fois plus élevé pour l’ensemble des troubles anxieux chez le sexe féminin (14). 8 L’ensemble des troubles anxieux se développent vers l’adolescence et chez le jeune adulte, mais des formes tardives peuvent apparaître en particulier pour le trouble anxieux généralisé qui est le trouble anxieux le plus fréquent chez le sujet âgé. La durée des troubles est variable, de quelques mois à plusieurs années, il existe des formes graves avec évolution continue sans rémission qui sont particulièrement invalidantes au quotidien, ces formes font partie des affections longue durée (ALD 23). La physiopathologie des troubles anxieux n’est pas entièrement connue mais une origine multifactorielle est favorisée avec l’implication de facteurs de vulnérabilité génétique (tempérament anxieux, sensibilité au stress), de facteurs environnementaux (pression professionnelle, stress divers) et des facteurs biochimiques avec une hypothèse de réaction excessive du système nerveux autonome qui serait à l’origine de l’anxiété. Il en résulterait une production accrue de catécholamines et de noradrénaline. La baisse simultanée des niveaux d’acide gamma aminobutyrique (GABA) mènerait à l’hyperactivité du système nerveux central. Une hausse de l’activité dopaminergique et une diminution des niveaux de sérotonine seraient aussi liées à l’augmentation de l’anxiété (17).

Le diagnostic de trouble anxieux 

 Les comorbidités 1. Le diagnostic positif 9 L’interrogatoire complet recherche les antécédents, le type de troubles, la date de début, la notion de traumatisme éventuel dans les mois qui précèdent, les signes d’accompagnement et les troubles associés (signes neurovégétatifs, syndrome du côlon irritable, céphalées, etc.), l’intensité et la fréquence des symptômes, la présence de comorbidités en particulier de symptômes de dépression, de plusieurs troubles anxieux associés, de trouble bipolaire ou de comorbidités somatiques, les traitements antérieurs (médicaments et psychothérapies), leur efficacité et leur tolérance. Le retentissement du trouble anxieux et ses conséquences sur la vie familiale, sociale et professionnelle, la consommation de psychotropes, l’altération des fonctions cognitives, la qualité de vie sont recherchés. Le trouble anxieux pouvant se présenter avec des signes d’appel variés, l’interrogatoire et l’examen clinique peuvent être complétés par des examens complémentaires pour éliminer une pathologie organique (cardiaque, pulmonaire, endocrinienne, neurologique, ORL, digestive, hématologique, cancer, etc.). Il n’y a pas d’examen biologique permettant le diagnostic du trouble anxieux. Le DSM 5 identifie des critères diagnostiques spécifiques à chaque trouble anxieux (15), énoncés ci-dessous pour les principaux troubles : Phobie spécifique : A. Peur ou anxiété intenses à propos d’un objet ou d’une situation spécifique.B. L’objet ou la situation phobogène provoque presque toujours une peur ou une anxiété immédiate. C. L’objet ou la situation phobogène est activement évité(e) ou vécu(e) avec une peur ou une anxiété intense. D. La peur ou l’anxiété est disproportionnée par rapport au danger réel engendré par l’objet ou la situation spécifique et par rapport au contexte socioculturel 10 E. La peur, l’anxiété ou l’évitement sont persistants, habituellement d’une durée de 6 mois ou plus. F. La peur, l’anxiété ou l’évitement causent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants. G. Le trouble n’est pas mieux expliqué par les symptômes d’un autre trouble mental, comprenant la peur, l’anxiété et l’évitement de situations associées à des symptômes semblables aux symptômes de panique ou d’autres symptômes d’incapacité (comme dans l’agoraphobie), des objets ou situations liés à des obsessions (comme dans le TOC), des souvenirs d’évènements traumatiques (comme dans le TSPT), une séparation de la maison ou des figures d’attachement (comme dans l’anxiété de séparation) ou des situations sociales (comme dans l’anxiété sociale). 

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Table des matières

I. La santé mentale des étudiants en médecine.
A. Etat des connaissances actuelles
1. Connaissances à l’international
2. Connaissances en France
B. Naissance d’un projet de thèse
II. LES TROUBLES ANXIEUX
A. Epidémiologie et physiopathologie
B. Le diagnostic de trouble anxieux / Les comorbidités
1. Le diagnostic positif
2. Les comorbidités
C. Prise en charge thérapeutique
1. Traitement pharmacologique
2. Traitement non pharmacologique
III. LA DEPRESSION
A. Epidémiologie et physiopathologie
B. Le diagnostic positif d’épisode dépressif caractérisé / Les comorbidités
1. Le diagnostic positif
2. Les comorbidités
C. Prise en charge thérapeutique
1. Traitement pharmacologique
2. Traitement non pharmacologique
IV. ARTICLE ORIGINAL : Anxiety and depression in young physicians: prevalence and associated factors. The
MESSIAEN national study
A. Introduction
B. Methods
C. Results
D. Discussion
E. Conclusion
V. ANNEXES
A. Abstract
B. Article traduit en français : Anxiété et dépression chez les jeunes médecins : prévalence et facteurs de risque.
L’enquête nationale MESSIAEN
1. Introduction
2. Méthodes
3. Résultats
4. Discussion
5. Conclusion
C. Tableau 1 : Facteurs associés aux troubles anxieux actuel (défini par un score HAD-A≥11) : analyses univariées et multivariées
D. Tableau 2 : Facteurs associés à la dépression majeure actuelle (définie par un score HAD-D≥11) : analyses
univariées et multivariées
E. Echelle HAD
F. Questionnaire : « VIOLENCES PROFESSIONNELLES A L’HÔPITAL CHEZ LES JEUNES MEDECINS : UNE
ENQUETE NATIONALE FRANCAISE »
VI. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
VII. ABREVIATIONS

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