Relief et le sol
La commune d’Antsakoamanondro se situe dans la partie Nord-Est du delta du Sambirano Cette zone présente un paysage agraire assez particulier étant donnée que c’est l’une des zones qui ont les plus intéressées les colonisateurs.
Les cultures de rente basées sur le cacao, le café et l’ylang ylang se côtoient dans l’espace voué autrefois aux cultures vivrières dominées par le riz et les arbres fruitiers (bananiers, agrumiers). Du point de vue morphologique, cette zone est délimitée à l’Est (vers l’intérieur) par le grès de l’Isalo dont font partie les montagnes Monkay et Ambatofitatra et la chaîne d’Galoko Les montagnes MONKAY et AMBATOFITARA font partie de la chaîne gréseuse du GALOKO . La commune d’Antsakoamanondro est caractérisée par deux types du sol : sols ferralitiques dans la zone montagneuse et sablo-limoneux sur la plaine. Les nouveaux apports de limon sont déposés chaque année consécutivement aux crues. On a donc ici des sols peu évolués d’apport. Ces sols généralement fertiles sont très favorables à l’agriculture.
Cependant, comme l’érosion est très active dans cette commune, à cause de la dégradation de la couverture végétale et surtout du caractère très accidenté du relief, les sols mis à nu par la déforestation subissent les lessivages et les ablations par les eaux des pluies. Il en résulte un ensablement pratiquement impossible à endiguer.
Histoire des sites dans la commune
La région du Sambirano est riche en histoire et en tradition (fomba). Cependant, elle ne semble pas avoir beaucoup attiré les chercheurs. Certaines phases importantes de son histoire sont ignorées. La commune d’Antsakoamanondro a joué et joue encore un rôle très important dans la mise en place des infrastructures économiques du Sambirano en général.
Avant 1790, le village d’Antsakoamanondro , chef lieu de la commune, n’existait pas encore. La tradition orale raconte qu’à cette époque, il n’y avait qu’un hameau situé au nord de la localité actuelle. C’était un village côtier nommé Ampampana où habitait le premier roi de cette zone.
Aujourd’hui, on trouve encore des vestiges du tombeau royal de cette période. A cette époque historique, le site était le domaine d’une plante arbustive appelée Mokotra (Strychnos pinosa. C’est pourquoi on lavait appelé Maromokotra (là où les mokotra sont nombreux.)
Vers 1790, il y avait un arbre appelé Sakoana, une anarcadiacée qui ne portait plus des branches sauf du côté Est et qui donnait l’impression de désigner du doigt (manondro) ce sens. C’est à cause de cet arbre extraordinaire qu’on a donné le nom de la localité Antsakoamanondro (là où il y a un sakoana qui désigne ou qui montre du doigt). En 1828, la conquête mérina du temps du roi Radama I et de la reine Ranavalona I atteignait la zone et les récits de cette expansion restent encore très vivaces dans toute la région du Nord-nord-ouest.
Le village d’Ankazokony sis à 2km à l’ouest d’Antsakoamanondro constituait à cette période un des fronts entre les belligérants (Merina et locaux).En 1828, le Mpanjaka Zafinifotsy et les armées merina s’y affrontaient. Ne pouvant résister aux assaillants, le roi (mpanjaka) se réfugiait dans un tronc d’arbre creux. Les merina qui savaient qu’ils s’étaient réfugiés dans un tronc d’arbre ont tenté de donner de grands coups à tous les grands arbres mais en vain et on ne sait jusqu’actuellement ce qui était advenu au roi.
L’étude du peuplement
La région du Sambirano, comme l’ensemble des Nord ouest malgaches, constitue depuis longtemps une véritable mosaïque humaine du fait de la diversité de son peuplement : On y trouve presque tous les groupes ethnies malgaches et des communautés étrangères. Aux migrants nationaux se sont ajoutés des comoriens, des Arabes, des Indopakistanais et des Européens.
Cependant, la commune d’Antsakoamanondro comme les autres communes rurales qui constituent le district d’Ambanja est dominée par l’ethnie sakalava. D’après les enquêtes, les sakalava représentent 75% de la population totale.
Les autres ethnies sont minoritaires. Ce sont principalement les Betsileo (8%), Tsimihety (6%), les Antandroy (5%) et les Antemoro (3% ) D’autres migrants sont venus s’ajouter au peuplement ancien postérieurement la colonisation. Ils s’étaient installés en constituant des îlots dispersés à travers toutes la communes. Du point de vue ethnique, cette commune est dévissée en deux grandes parties. La partie montagneuse qui est peuplée de Tsimihety, tandis que la plaine est essentiellement occupée par les Sakalava.
Les tsimihety sont originaires de la région de Sofia. Ce sont des gens des montagnes et on peut même dire que celles-ci ont en quelque sorte construit leur civilisation. Les premiers venus fondaient le village d’Ambazoanabe qui se trouve à 12 km au Nord Est d’Antsakoamanondro. Ce village crée vers 1805 se situe à proximité d’une rivière où poussaient de nombreux arbres Vazoana. A partir de ce nom un nommé Notrobe son fondateur appartenant au groupe tsimihety l’a baptisé AMBAZOANABE. Donc, c’était les tsimihety qui ont crée ce village et qui l’ont peuplé. Les autres vagues arrivaient ensuite pour les renforcer, mais ce sont toujours les tsimihety qui prédominent suivis par les sakalava. Dans la partie basse (plaine), les Antandroy, les Betsileo et les Antemoro venaient s’ajouter au Sakalava. Le petit village d’Ampampana au nord ouest d’Antsakoamanondro était peuplé depuis longtemps par les betsileo et les Antemoro.
Les différents types de construction existante
Comme dans l’ensemble de la région du Sambirano, on trouve des différentes constrictions dans la commune d’Antsakoamanondro.
La construction traditionnelle : En général dans les différents pays intertropicaux, les habitants utilisent les matériaux locaux pour la construction de leurs maisons. Notons bien que quels que soient les types de construction dans une région donnée, elle est exclusivement dépendante du climat. Dans la commune rurale d’Antsakoamanondro, les habitants ont leur propre façon de construire. Dans l’ensemble de Sud-Ouest de l’Extrême Nord malgache, la maison traditionnelle est fabriquée en Ravenala madagascariensis (Antrandra).
Le climat très humide oblige les habitants de construire la maison sur pilotis afin de se prémunir des flaques d’eau en période des pluies. La maison a une forme rectangulaire et est presque toujours orientée nord-sud avec portes à l’Ouest et/ou à l’Est pour mieux profiter des rayons du soleil. Les dimensions des cases dépendent de la catégorie des gens qui les construisent et/ou de leur usage. La case d’habitation, le Traño-be (grande maison) se compose de deux grandes pièces: une pour coucher, et une autre comme salon ou salle à manger. Une petite pièce peut y être adjointe et qui sert de cuisine.
La construction moderne : Ce type de construction exige de fortes dépenses financières. A part les matériaux qui couteaux (tôles, ciment, fers ronds, briques, clous..), il y a les frais pour la main d’œuvre (maçons, manœuvre, etc..).
Depuis quelques dizaines d’années, les tôles sont devenues à la mode et remplacent petit à petit les toitures de feuilles d’Antrandra pour ceux qui ont les moyens de les payer. Ce type de construction regroupe les bâtiments publics (CSBII, écoles, bureaux administratifs) et privées (églises, sociétés, SOMIA, SNIA, BIOLANDE).
Les cultures de rente
En dehors de la riziculture, les activités prépondérantes de la commune d’Antsakoamanondro, se basent sur l’arboriculture. Il s’agit principalement de la culture de café, de cacao surtout, mais il y a aussi la vanille.
Le café : Il constitue la principale culture de rente dans la commune. Il est cultivé sur des superficies considérables sur la plaine et les flancs des collines. La taille moyenne des exploitations est de deux hectares par ménage. La culture de café est généralement précédée par l’installation préalable des arbres d’ombrage tels que le bananier l’Albizzia le berk (bonara) ou autres.
La récolte du café se fait à la même période que celle du riz. Il est vendu le plus souvent en coque mais parfois décortiquée et dans ce cas le prix est bien meilleur pour les producteurs.
Le cacao (Théobroma cacao) : Un certain nombre de paysans pratiquent la culture de cacao dans la commune d’Antsakoamanondro. A cause de l’insuffisance des terres cultivables, ces plantes sont associées avec les caféiers. La production est relativement faible même si le Sambirano est la capitale malgache du cacao.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LE MILIEU ET L’HOMME
CHAPITRE I : Le milieu naturel
I-1- Relief et le sol
I-2- Le milieu bioclimatique
I-2-1 Le climat
I-2-1-1-Les températures
I-2-1-2- Les Pluviométries
I-2-2-La végétation
I-2-2-1La forêt primaire
I-2-2-2- La forêt secondaire
I-2-2-3 -La forêt galerie
I-2-2-4- les zones marécageuses
1-2-2-5 – Les mangroves
I-2-3- Le réseau hydrographique
Chapitre II : Peuplement et population
II-1. Histoire du peuplement et société
II-1-1- Histoire des sites dans la commune
II-1-2- L’étude du peuplement
II-1-3 Les us et les coutumes
II-1-3-1- Les divers tabous –« Fady »
II-1-3-2- Les responsables traditionnels
II-2- La population
II-2-1- Dynamisme de la population
II-2-1-1- Répartition démographique
II-2-1-2-La structure démographique
II-3-Les différents types de construction existante
II-3-1- La construction traditionnelle
II-3-2- La construction modern
II-3-2-1 Les bâtiments publics
II-3-2-2-Les bâtiments privés
DEUXIEME PARTIE : LES ACTIVITES ECONOMIQUES ET CULTURELLES
Chapitre III- Les activités de production
III-1- La culture vivrière
III-1-1- La riziculture
III-1-1-1 riziculture sur tetiky
III-1-1-2- Le semi-direct à la volée
III-1-1-3-Le riz irrigué
III-1-2-Les cultures vivrières secondaires
III-1-2-1- Le manioc
III-1-2-2- La banane et les autres
III-2- Les cultures de rente
III-2-1- Le café
III-2-2- Le cacao (Théobroma cacao)
III-2-3- La vanille
III-3-L’ élevage
III-3-1-L’ élevage bovin
III-3-2- Le porcin
III-3-3 Le petit élevage
III-3-4- Le problème d’eau
III-3-5- Le pâturage
III-3-6- La mortalité
III-4- La pêche
III-4-1- La pêche en eau douce
III-4-2- La pêche maritime .
III-4-2-1- La pêche au filet
III-4-2-2- La pêche à pieds
III-4-3- La production
III-5-L’ artisanat
III-5-1-Les forgerons
III-5-2-La vannerie
III-6- Les activités commerciales
III-6-1- La situation commerciale
III-6-2-Les produits commerciaux
III-6-2-1- Les produits agricoles
III-6-2-2- Les produits d’élevage et de pêche
III-6-2-3- Les autres produits
III-6-3- Les prix
III-7- L’Industrie
Chapitre IV-LES ACTIVITES SOCIO-CULTURELLES
IV-1- La santé (Situation sanitaire de population)
IV-1-1 centre de santé de base niveau II et sa fréquentation
IV-1-2- Les maladies principales
IV-1-3 Médicine traditionnelle
IV-1-4- La vaccination
IV-2- L’enseignement
V-2-1- Ecole primaire publique
IV-2-2- Ecole secondaire
IV-3- La religion
IV-4- Le transport
TROISIEME PARTIE : LES FREINS AU DEVELOPPEMENT ET LES SOLUTIONS ENVISAGEES
Chapitre V : Les analyses des problèmes de développement
V-1- Les domaines naturels
V-1-1- Les ressources forestières
V-1-2-Les sols
V-2- Les domaines humains
V-2-1 La population
V-2-1-1-L’ enseignement
V-2-1-2-La santé
V-2-1-3- Sports et loisirs
V-2-1-4-Les Us et coutumes
V-3-Les domaines économiques
V-3-1- L’agriculture
V-3-2-Les problèmes d’encadrement
V-4-L’élevage
V-5-La pêche
V-6-Les problèmes de l’artisanat
V-7- Les autres problèmes
V-7-1 Le problème foncier est l’un des problèmes majeurs bloquant le développement de cette commune
Chapitre VI : QUELQUES SOLUTIONS ENVISAGEES ET EVOQUEES
VI-1- Le cadre social
V-1-1- Le secteur éducatif
VI-1-2- L’économie
VI-1-2-1- Le secteur agricole
VI-1-2-2- La bonne gouvernance
VI-1-3-Les Autres secteurs
VI-1-3-1-Le tourisme
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE