Animation et films abstraits

Animation et films abstraits

dans une villa à Fontenay-sous-Bois. 823 Cet épisode de quinze m inutes dépasse la convention de la durée du reste, m ais il fallait l’inclure ce bijou dans l’histoire de l’anim ation. Le fil m réunit plusieurs éléments disperses dans la sé rie. D’abord, cette anim ation en couleur est un pastiche de genres où la m ise en scène est j ouée par des insectes-m arionnettes, avec tous les ingrédients du mélodrame sous le style d’une fable comme de tragédie avec résonances russes de ‘fin malheureuse’. Le film suit le schème du drame archétype de la fille de province qui tombe dans les gri ffes de la grande ville , Paris, monde mondain du music- hall, avec touches réalistes qui renvoient aux atmosphères urbaines du serial LES VAMPIRES (Louis Feuillade, Gaumont, 1915-1916). La copie es t accompagnée de musique de Maarten Koopman qui rend encore plus attractive cette production qui sans doute a pris des années de tournage, vu ses caractéristique s (114 plans). Le téléspectateur a l’opportunité alors de le regarder à nouveau en salle en octobre 1996 affiché dans le NFM programma. Le NFM co mpte également avec u ne riche coll ection du ciném a d’avant-garde du début du 20ème siècle par la voie de la fusi on des collections de la salle Uitkijk e t Filmliga. L’équipe montre depuis 1988 un intérê t pour programmer l’avant-gard e allemande des années 1920, parmi d’autres films de cinéastes comme Hans Richter, Oskar Fischinger et Walter Ruttmann dont notamment BERLIN, DIE SINFONIE EINER GROBSTADT (1927) est souvent programmé. 824 Kracauer décrit le s tyle de Ruttm ann par BERLIN, UNE MELODIE D’IMAGES comme : « (…) l’homme avec sens de la musique optique, dont la méthode de montage repose davantage sur qualités formelles

ALL’EQUATORE (1986). 826 En octobre 1995 le NFM programma affiche la série d e films abstraits OPUS de Ruttmann dont le travail plastique en tre mouvement et form e est si gai. Leyda écrit sur lui en 1964: “(…) All commentators on this film have remarked the peculiar contradiction between the emotional aims of the subject and the neutrality of Ruttman’s result: he had subjected the enormously varied contents of a stock –shot library to an interest in its rhythmic, formal content –and only its formal content. These were the structural materials for a bridge that Ruttmann did not bother to build. He wished to prove that the art of a film has to be separated from its content, yet this work proves a contrary truth.” 827 Les programmateurs du NFM explorent les liens ét ablis entre l’avan t-garde et le réem ploi, dont les film s de Ruttm ann et de Richter so nt pionniers. L’épisode 36èm e de l a série DE  film à ‘concept’: “ I have had to film the s ubject of the functioning of a stock-exchange. (…) The task given this sort of documentary film is to portray a concept. Even what is invisible must be made visible. Acted scenes as well as directly recorded actualities must all be thought of as bits of evidence in an argument, an argument that aims to make problems, thoughts, even ideas, generally understood (…) In this effort to give body to the invisible world of imagination thought and ideas, the essay film can employ an incomparably greater reservoir of expressive means than can the pure documentary film. Feed from reco rding external p henomena in simple sequence the film essay must collect its material from everywhere; its space and time must be contitioned only by the need to explain and show the idea.” (Richter, ‘Der Filmessay’, National-Zeitung (Basel), No. 192, 25 avril 1940.) dans Leyda, Jay, Films beget films, Londres, George Allen & Unwin, 1964, pp. 30-31.

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