ANESTHESIE TRANSCORTICALE

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EVALUATION DU NIVEAUDE CONNAISSANCE ET DU BESOIN DE FORMATION DE L’ANESTHESIE TRANSCORTICALE AUPRES DES CHIRURGIENS-DENTISTES DE DAKAR

JUSTIFICATION

L’anesthésie représente une partie primordiale dans notre exercice. La suppression de la douleur est une condition indispensable à la pratique d’une dentisterie de qualité.Wassmer en 1974 avait bien cerné le sujet : la suppression de la douleur se doit être considérer comme un des buts essentiels de notre pratique quotidienne. Le seul moyen dont nous disposons pour supprimer efficacement la douleur est l’anesthésie sous toutes ses formes. Mais malheureusement, les échecs sont fréquents. Les raisons sont multiples : variations anatomiques, techniques inadéquates, terrain inflammatoire, stress du patient…L’anesthésie transcorticale a pour but de répondre à tous ces critères. Les travaux sur l’anesthésie transcorticale débutent avec Nogue, en 1907 pour aboutir aux systèmes actuels que sont l’Intraflow®, le Stabident®, le X-Typ® et le Quicksleeper®. Toutes les anesthésies sont des anesthésies intraosseuses car quel que soit la méthode utilisée, le but est que l’anesthésique diffuse à travers le périoste dans la moelle osseuse et ce jusqu’aux branches nerveuses. L’anesthésie transcorticale évite ce temps de diffusion puisque l’injection se fait directement dans la moelle osseuse. En effet, si les anesthésies locales ou locorégionales (tronculaire à l’épine de Spix) donnent de très bons résultats lors de soins programmés sur dents asymptomatiques, avec des taux de succès variant de 75 à 90 % [40] ; le taux d’échec de ces mêmes anesthésies augmente de manière significative lorsqu’une inflammation pulpaire irréversible ou péri-apicale est présente. Ainsi, des études cliniques ont rapporté que l’anesthésie de bloc à la linguae seule était inefficace dans 30 à 80 % des cas après un diagnostic de pulpite sur les molaires mandibulaires [47]. Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer les mécanismes de ces échecs [15, 21, 42], parmi lesquels on peut citer :
− les variations et la complexité anatomique de l’innervation dentaire ;
− les phénomènes de tachyphylaxie (réduction de la réponse à une substance pharmacologique liée à l’injection précédente de cette même substance) ;
− l’effet de l’inflammation sur le pH des tissus : l’acidose inflammatoire des tissus maintient une forte proportion de molécules anesthésiques sous forme ionisée, les rendant incapables de franchir la membrane plasmique des cellules et donc de bloquer les canaux sodiques ;
− l’effet de l’inflammation sur la circulation sanguine: la vasodilatation induite par les médiateurs de l’inflammation aboutit à une diminution de la concentration des anesthésiques locaux ;
− l’effet de l’inflammation sur la réactivité des nocicepteurs, qui aboutit à leur hyperexcitabilité
− les facteurs psychologiques (peur et anxiété responsables d’hypersensibilité)
− une mauvaise maîtrise de la technique. Si tous les facteurs cités ci-dessus peuvent expliquer l’échec, il semble qu’une technique inadéquate soit souvent à l’origine d’un mauvais silence opératoire après l’anesthésie de bloc à la lingulae. Ainsi, compte tenu de la difficulté clinique à réaliser une bonne anesthésie en situation d’urgence, ce paramètre s’ajoutant à l’inexpérience des étudiants travaillant dans les centres hospitalo – universitaires,

OBJECTIFS

Les objectifs de cette étude étaient de :
• Evaluer le niveau de connaissances des praticiens sur l’anesthésie transcorticale
• Analyser le besoin de formations avec ce type d’anesthésie et avec ses différents systèmes.

METHODOLOGIE

Type et cadre d’étude

Il s’agit d’une étude descriptive transversale réalisée auprès des chirurgiens-dentistes de la région de Dakar du premier Mai au 31 Juillet 2018.

Population d’étude

Critères d’inclusion et de non inclusion

Ont été inclus dans cette étude tous les praticiens inscrits au tableau A (secteur public) ou B (secteur privé) de l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes du Sénégal (ONCDS) travaillant dans la région de Dakar. N’ont pas été inclus dans l’étude :
− les chirurgiens-dentistes non-inscrits à l’ONCDS,

Critères d’exclusion

Tous les questionnaires mal remplis ont été exclus de l’étude.

 Echantillonnage

Tous les praticiens inscrits au tableau A (secteur public) ou B (secteur privé) de l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes du Sénégal (ONCDS) travaillant dans la région de Dakar ont été répertoriés. Pour une meilleure répartition, les adresses des chirurgiens-dentistes installés en ville et dans la banlieue dakaroise ont été tirées sur la liste des chirurgiens-dentistes fournis par l’ONCDS. Des chirurgiens-dentistes exerçant dans les secteurs public et privé dans la ville de Dakar et sa banlieue ont été choisis de manière aléatoire pour participer à l’étude.

Procédure de collecte des données

Un questionnaire autoadministré spécifique a été utilisé. Il se présente comme un formulaire (Annexe 1) et répond à plusieurs critères tels que l’utilisation de questions fermées au maximum, l’emploi d’un vocabulaire clair et universel, l’utilisation de questions simples, courtes, sans négation et ne développant qu’une seule idée. Il est divisé en 3 parties:
– une première partie relative aux données générales sur les chirurgiens-dentistes (âge, sexe, nombre d’années de pratique, la spécialité et le secteur d’exercice) ;
– une deuxième partie en rapport avec les connaissances de l’anesthésie transcorticale (son utilisation, ses sytèmes de mise en œuvre, les molécules anesthésiques utilisées, les différents temps opératoires, les avantages et inconvénients et les indications de cette technique selon le type de dents);
– une troisième partie portant sur les besoins de formation de cette technique Des lots de questionnaires correspondant au nombre de chirurgiens-dentistes choisis par secteur d’exercice, accompagnés d’une lettre explicative ont été déposés directement au niveau des cabinets dentaires. Un bref entretien avec le chirurgien-dentiste est réalisé pour plus de précisions sur les objectifs de l’étude et les explications nécessaires à la compréhension du questionnaire. Un délai de 2semaines après dépôt était respecté pour récupérer les questionnaires. La confidentialité et l’anonymat ont été respectés car aucune information mentionnée sur la fiche ne permettait d’identifier chirurgiens-dentistes participant à l’enquête.

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Analyse statistique

Les données ont été recueillies et analysées avec le logiciel SPSS version 14.0 (Inc., Chicago, Usa). Les résultats ont été exprimés en nombre et en proportion. Le test de X2 a été utilisé pour comparer les résultats selon les tranches d’âge le secteur d’activité, la spécialité et le nombre d’années de pratique. Le niveau de significativité a été fixé à p ≤0,05.

RESULTATS

Données socio-démographiques

Au départ 150 questionnaires ont été déposés auprès de 150 chirurgiens-dentistes de la région de Dakar. Au total 101 chirurgiens-dentistes ont répondu, soit un taux de réponses de 67,3%.

 Age

L’échantillon était composé majoritairement de jeunes (39,6%) qui étaient âgés entre 25 et 35ans. La moyenne d’âge est de 37 (± 4 ans) avec un maximum de 68 ans et un minimum de 25 ans.

Sexe

Sur les 101 chirurgiens-dentistes qui constituaient l’échantillon, les hommes représentaient 70,3% (n = 71) et les femmes 29,7% (n = 30).

Secteur d’activité et spécialité

Seuls 28 (27,7%) chirurgiens-dentistes enquêtés avaient une spécialité. Le secteur privé était majoritairement représenté (58,4%) suivi du secteur public (41,6%).

Connaissances de l’anesthésie transcorticale

Connaissance générale

La majorité des chirurgiens-dentistes (n= 71 soit 70,3%) interrogés disaient connaitre l’anesthésie transcorticale. Sur les 71 chirurgiens-dentistes qui disaient connaître ce type d’anesthésie 37 d’entre eux avaient moins de 10 ans de pratique (Tableau II). Cependant il n’existait pas de relation significative entre le nombre d’années de pratique et la connaissance de l’anesthésie transcorticale (p = 0,34).

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DONNEES FONDAMENTALES : TISSUS OSSEUX INNERVATIONS
I. Anatomie du tissu osseux
1. Tissu osseux compact ou os cortical
2. Tissu osseux spongieux ou trabéculaire
3. Os alvéolaire
II. Vascularisation du tissu osseux et des tissus dentaires
III. Innervation du système trigeminal
1. Nerf maxillaire
2. Nerfs alvéolaires supérieurs
3. Nerfs ptérygo-palatins
4. Nerf mandibulaire
5. Nerf buccal
6. Nerf lingual
7. Nerf alvéolaire inférieur (NAI)
DEUXIEME PARTIE : ANESTHESIE TRANSCORTICALE
I. Solutions anesthésiques
1. Molécules anesthésiques
2. Amino-éther
3. Amino-ester
4. Amino-amide
II. Mécanisme d’action des molécules anesthésiques
1. Cible biologique des molécules anesthésiques
2. Aspects pharmacologiques
3. Justification pharmacologique et clinique de l’utilisation des vasoconstricteurs
III. Principe de mise en oeuvre l’anesthésie transcorticale
1. Anesthésie muqueuse
2. Perforation de la corticale
3. Injection dans l’os spongieux
IV. Différents systèmes de mise en oeuvre de l’anesthésie transcorticale
1. Système Stabident – Fairfax®
1.1. Présentation
1.2. Temps opératoires
2. Système X-Typ-Dentsply®
2.1. Présentation
2.2. Temps opératoires
2.3. Problèmes rencontrés
3. Système Intraflow-Pro-Dex
3.1. Présentation
3.2. Fonctionnement
3.3. Temps opératoires
3.4. Problèmes rencontrés
4. Système Quicksleeper- DHT
4.1. Présentation
4.2. Fonctionnement
4.3. Temps opératoires
4.4. Problèmes rencontrés
V. Avantages et inconvénients
1. Avantages
1.1. Anesthésie immédiate
1.2. Suppression de l’anesthésie des tissus mous
1.3. Suppression des anesthésies palatines et linguales
1.4. Diminution de la quantité d’anesthésique utilisée
1.5. Nombre de dents anesthésiées directement proportionnel à la quantité injectée
1.6. Taux de réussite
1.7. Elimination plus rapide de l’anesthésique
1.8. Possibilité d’anesthésier en milieu inflammatoire
1.9. Confort du patient
1.10. Durée de l’anesthésie
2. Inconvénients
2.1. Corticale épaisse
2.2. Difficulté à retrouver le point de perforation
2.3. Suites opératoires immédiates
2.4. Suites opératoires différées
2.5. Maladies parodontales et milieux infectieux
2.6. Pression exercée
TROISIEME PARTIE : EVALUATION DU NIVEAUDE CONNAISSANCE ET BESOIN FORMATION DE L’ANESTHESIE TRANSCORTICALE AUPRES CHIRURGIENS-DENTISTES DE DAKAR
I. JUSTIFICATION
II. OBJECTIFS
III. METHODOLOGIE
1. Type et cadre d’étude
2. Population d’étude
2.1. Critères d’inclusion et de non inclusion
2.2. Critères d’exclusion
2.3. Echantillonnage
3. Procédure de collecte des données
4. Analyse statistique
IV. RESULTATS
1. Données socio-démographiques
1.1. Age
1.2. Sexe
1.3. Secteur d’activité et spécialité
2. Connaissances de l’anesthésie transcorticale
2.2. Connaissance générale
2.3. Utilisation de l’anesthésie transcorticale
2.4. Connaissances des différents systèmes de mise en oeuvre de l’anesthésie transcorticale
2.5. Connaissances sur le type de molécules anesthésiques utilisées
2.6. Connaissance des différents temps opératoires
2.7. Avantages et inconvénients de l’anesthésie transcorticale
2.8. Indications de l’anesthésie transcorticale selon le type de dents
3. Besoins de formation
V. DISCUSSION
1. Données sociodémographiques
1.1. Age et sexe
1.2. Secteur d’activité
2. Connaissances en anesthésie transcorticale
3. Besoins de formation en anesthésie transcorticale
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE

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