ANESTHESIE-REANIMATION DU DREPANOCYTAIRE HOMOZYGOTE

ANESTHESIE-REANIMATION DU DREPANOCYTAIRE HOMOZYGOTE

La drépanocytose

La drépanocytose ou anémie falciforme est une maladie génétique liée à une anomalie de l’hémoglobine. Du grec « drépanon » qui signifie « faucille », elle désigne la forme recourbée caractéristique que prennent les globules rouges dans certaines circonstances. Elle est causée par la présence d’un gène muté de l’hémoglobine qui est une protéine contenue dans le globule rouge, servant à la fixation et au transport des gaz respiratoires . Les patients drépanocytaires synthétisent une hémoglobine mutée, appelée hémoglobine S qui altère la forme et la consistance des globules rouges. Celle-ci est responsable de la déformation ou falciformation des globules rouges qui conduisent aux principales manifestations cliniques de la maladie. On distingue la drépanocytose hétérozygote (le trait drépanocytaire) et la drépanocytose homozygote.

Epidémiologie 

La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue dans le monde. C’est un véritable problème de santé publique. L’OMS estime à cent vingt millions le nombre de porteurs du trait drépanocytaire dans le monde [74]. Elle touche plus particulièrement les individus d’origine africaine. Elle atteint plus rarement des sujets d’origine caucasienne ou asiatique mais les migrations successives des populations et les métissages ont fait accroître le nombre de naissances d’enfants malades ou porteurs du gène partout dans le monde. Elle est maintenant présente sur les cinq continents. La drépanocytose est présente dans le monde entier mais elle prédomine en Afrique subsaharienne entre le quinzième (15ème) parallèle de latitude nord et le vingtième (20ème) parallèle de latitude sud, s’étendant d’Ouest en Est, du Sénégal à Madagascar. Ainsi, en 1954, LEHMANN emploie le terme de «sickle belt» («ceinture sicklémique ») pour décrire la répartition géographique de cette maladie à travers l’Afrique [38]. La fréquence du trait drépanocytaire détermine la prévalence de la maladie à la naissance. Au Sénégal, la prévalence du trait drépanocytaire est estimée à 10%. Elle touche aussi, à l’origine, les populations du pourtour méditerranéen mais avec une prévalence plus faible . Figure 1 : Répartition géographique du trait drépanocytaire en Afrique 

Mode de transmission

 La drépanocytose se transmet selon le mode autosomique récessif. Ceci signifie qu’elle affecte les deux sexes et qu’elle ne se manifeste que lorsque l’individu a hérité du gène de ses deux parents. Le risque drépanocytaire est la possibilité qu’a un individu de porter le trait drépanocytaire ou d’être drépanocytaire. Si dans un couple l’un des conjoints est un individu à hémoglobine normale (AA) et l’autre drépanocytaire (SS), ils mettront au monde uniquement des enfants AS. De même, si les deux parents sont drépanocytaires, alors toute leur descendance sera également porteuse de cette hémoglobinopathie. Deux parents hétérozygotes AS donnent théoriquement naissance dans 25 % des cas à un enfant à hémoglobine normale ou à un enfant drépanocytaire homozygote SS (25 %) et dans 50 % des cas à un enfant hétérozygote AS (Figure 2). D’autres combinaisons sont aussi possibles [29, 31,61]. AA × AS AS × SS ↓ ↓ 50 % AA 50 % AS 50 % AS 50 % SS Figure 2 : Mode de transmission du gène βS entre parents et enfants [61]. I.4- Physiopathologie

Rappels sur le globule rouge et l’hémoglobine normale 

Caractères morphologiques du globule rouge

 Les globules rouges encore appelés hématies ou érythrocytes sont des cellules du sang. Leur nombre varie entre 4,5 et 5,7 millions par mm3 de sang chez l’homme et entre 4 et 5,4 millions par mm3 de sang chez la femme. Le globule rouge a l’aspect d’un disque biconcave. Il est entouré d’une membrane cytoplasmique et est dépourvu de noyau et d’organites cytoplasmiques. Le globule rouge renferme des molécules d’Hb, pigment rouge dissout à forte concentration dans le suc cytoplasmique. La forme biconcave de la cellule représente la forme d’équilibre d’une hématie normale dans un milieu favorable. Certaines pathologies sont caractérisées par des formes particulières des hématies. C’est le cas de la drépanocytose où les hématies sont en forme de faucille. Ce sont des drépanocytes (Figure 3) Grossissement= x 10 000 Figure 3 : Image de gauche : un globule rouge falciformé (forme de faucille) image de droite : un globule rouge normal (forme biconcave) [67]. 

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L’hémoglobine normale 

 L’Hb représente le contenu du globule rouge et lui confère son rôle de transporteur d’oxygène. Sa valeur normale est de 13 à 17g /dl chez l’homme et de 12 à 16g/dl chez la femme. Elle est constituée d’une partie prosthétique et d’une partie protidique que sont respectivement l’hème et la globine. L’hémoglobine résulte de l’union de quatre chaînes polypeptidiques de la globine, deux à deux identiques et de quatre molécules d’hème. Elle est dite molécule tétramérique et fixe quatre molécules d’oxygène constituant ainsi l’oxyhémoglobine (HbO2). I.4.2-Anomalies dans la drépanocytose L’hémoglobine S résulte d’une mutation sur la chaîne β. Il s’agit d’une substitution de l’adénine (A) par la thymine (T) au niveau du sixième codon (GAG → GTG). Ceci conduit lors de la synthèse des acides aminés au remplacement de l’acide glutamique en position β6 par la valine (Figure 4). La mutation peut intéresser soit les deux chaînes β (ce qui conduit à un état homozygote SS), soit une chaîne β (ce qui conduit à un état hétérozygote AS)

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I- LA DREPANOCYTOSE
I.1- Définition
I.2- Epidémiologie
I.3- Mode de transmission
I.4- Physiopathologie
I.4.1- Rappels sur le globule rouge et l’hémoglobine normale
I.4.1.1- Caractères morphologiques du globule rouge
I.4.1.2- L’hémoglobine normale
I.4.2- Anomalies dans la drépanocytose
I.5- Clinique
I.5.1- La drépanocytose homozygote
I.5.2- La drépanocytose hétérozygote
II- LA LITHIASE BILIAIRE
II.1- Définition
II.2- Rappels
II.2.1- Anatomie des voies biliaires extra-hépatique
II.2.1.1- La voie biliaire principale.
II.2.1.2- La voie biliaire accessoire
II.2.2- Physiopathologie de la lithiase biliaire
II.2.2.1- Les calculs cholestéroliques
II.2.2.2- Les calculs pigmentaires
II.3- Clinique
II.3.1- Circonstances de découverte
II.3.2- Examen clinique
II.3.3- Examen paraclinique
II.3.3.1- La biologie
II.3.3.2- L’imagérie
II.3.3.2.1- L’échographie abdominale
II.3.3.2.2- Les autres examens
II.4- Complications
II.4.1- La cholécystite aigüe lithiasique
II.4.2- La cholécystite chronique
II.4.3- Le cancer de la vésicule biliaire
II.4.4- La lithiase simple de la voie biliaire principale
II.4.5- L’angiocholite lithiasique
II.4.4- La pancréatite aigüe lithiasique
II.5- Traitement
II.5.1- Buts
II.5.2- Moyens et méthodes
II.5.2.1- Les moyens médicaux
II.5.2.2- Les moyens instrumentaux
II.5.2.3- Les moyens chirurgicaux
II.5.2.3.1- La cholécystectomie
II.5.2.3.1.1- La cholécystectomie par laparotomie
II.5.2.3.1.2- La cholécystectomie laparoscopique
II.5.2.3.2- La cholécystostomie
II.5.2.3.3- Les méthodes d’extraction des calculs de la VBP
II.5.2.3.4- Les anastomoses bilio-digestives
II.5.2.3.5- Les risques de la chirurgie des voies biliaires
II.5.3- Les indications
III- PRISE EN CHARGE DU DREPANOCYTAIRE POUR CHOLECYSTECTOMIE LAPAROSCOPIQUE
III.1- Etape préopératoire
III.1.1- Evaluation préopératoire
III.1.2- Préparation du patient à l’intervention
III.1.2.1- La transfusion sanguine
III.1.2.2- Les mesures associées
III.2- Etape peropératoire
III.2.1- Les impératifs
III.2.1.1- Liés à la drépanocytose
III.2.1.1.1- Prévention de l’hypoxie
III.2.1.1.2- Prévention de l’hypothermie
III.2.1.1.3- Prévention de l’acidose
III.2.1.1.4- Prévention de l’hypovolémie
III.2.1.2- Liés à la laparoscopie
III.2.2- La pratique de l’anesthésie
III.2.2.1- La prémédication
III.2.2.2- L’installation
III.2.2.3- La surveillance peropératoire
III.2.2.4- La technique anesthésique
III.2.2.5- Les agents anesthésiques
III.2.2.6- La ventilation
III.2.2.7- L’antibiotique
III.3- Etape postopératoire
III.3.1- Réveil et extubation
III.3.2- Prise en charge postopératoire
III.3.3- Surveillance et complications postopératoires
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
I-CADRE D’ETUDE
II-PATIENTS ET METHODES
II.1- Patients
II.2- Méthodologie
II.3- Paramètres étudiés
II.4- Traitement des données
III- RESULTATS
III.1- Aspects épidémiologiques
III.1.1- Répartition selon l’âge
III.1.2- Répartition selon le sexe
III.2- Aspects anamnestiques
III.3- Aspects cliniques
III.4- Aspects paracliniques
III.4.1- Examens paracliniques réalisés
III.4.2- Hématocrite et taux d’hémoglobine préopératoires
III.5- Classification ASA
III.6- Préparation à l’intervention
III.7- Anesthésie
III.7.1- Induction
III.7.2- Entretien
III.7.3- Antibiotique
III.7.4- Remplissage et transfusion peropératoire
III.7.5- Durée de l’anesthésie
III.8- Chirurgie.
III.9- Complications peropératoires
III.10- Extubation
III.11- Transfert
III.12- Prise en charge postopératoire
III.13- Evolution
III.13.1- Complications postopératoires
III.13.2-Mortalité
III.13.3- Durée de séjour à la réanimation
IV- DISCUSSION
IV.1- Données épidémiologiques
IV.2- Données cliniques et paracliniques
IV.3- Anesthésie
IV.4- Chirurgie.
IV.5- Suites opératoires
IV.5.1- Prise en charge postopératoire
IV.5.2- Evolution
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

 

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