CONSIDERATIONS GENERALES
HISTORIQUES ET GENERALITES
Pour récente qu’elle soit, l’histoire des arthrites juvéniles idiopathiques est jalonnée d’un grand nombre d’auteur.
En 1545, Thomas Phaire. traitait de la raideur des membres. Elle fait sa véritable entrée sur la scène médicale avec Cornil en 1864. Charcot rapporte celle d’un enfant de dix ans, porteur d’une forme systémique avec péricardite en 1874. Louis Smith de New-York décrit une observation en 1876. Moncorvo publie au Brésil et au Portugal son étude intitulée ‘’Du rhumatisme chronique noueux des enfants et de son traitement en 1878. En 1881, Charles West reconnaît deux cas en Angleterre.
En 1891, Diamantberger publie sa thèse consacrée au’ ‘rhumatisme noueux’’ chez les enfants. Il suggérait de distinguer une forme rapide, correspondante à la polyarthrite déformante, et une forme partielle correspondante à l’oligo-arthrite En 1896, Georges Frédéric Still. confie à Archibald Garrod le soin de lire sa mémoire ‘’On a form of chronic joint disease in children ‘’ devant la Société Royale de Médecine et de Chirurgie. Il s’agissait de séparer des formes polyarticulaires les formes systémiques. Six ans après la thèse de Diamantberger apparaît le deuxième texte fondateur mentionnant deux points :
• Les signes cutanés, au cours des poussées fébriles ne sont pas mentionnés alors qu’ils figurent sur les pancartes des malades et lies notes de Still. Ils seront officiellement reconnus en 1933 par Boldero.
• Still ne s’intéresse pas aux oligo-arthrites dont les complications oculaires seront décrites pour la première fois par Ohm en 1910.
En 1942, Scott avait mentionné que les spondylarthropathies primitives de l’adolescent comportent en général une longue période où les atteintes articulaires se cantonnent aux seules articulations périphériques des membres inférieurs sans participation axiale. En 1962, Ansell et Bywwaters avaient noté qu’une oligo-arthrite peut précéder de plusieurs années les signes propres d’un psoriasis ou d’une maladie intestinale inflammatoire. D’autres oligo-arthrites ont perdu leur caractère idiopathique, les premières observations de rhumatisme psoriasique et d’arthrite relevant d’une maladie intestinale inflammatoire sont dues à Angevine en 1973 et à Lindsay et Schaller en 1974.
Certain nombre de formes pauci-articulaires échappaient à leur stricte définition numérique pour devenir polyarticulaires et érosives quand la génétique moléculaire est venue étayer leur probable autonomia L’ensemble des opérations de démembrement a dégagé une vue plus claire sur le paysage où les arthrites juvéniles chroniques se scindent effectivement en trois grandes formes distinctes :
– Oligo-arthrite à début précoce assorti d’une nette prédispositiongénétique. Il existe des liaisons significatives entre les oligo-arthrites et les molécules HLA de classe III.
– Maladie de Still où aucune haplotype HLA ne semble favoriser la survenue, mais une mutation ponctuelle dans la région régulatrice du gène codant pour l’IL 6.
– La forme polyarticulaire, rarement, mais alorts très proche de la polyarthrite rhumatoïde de l’adulte, avec la même fréquence des antigènes DR 4 et DR 7. En revanche, certains des allèles des molécules HLA de classe III sont aussi associés à la polyarthrite sans facteur rhumatoïde.
Certains auteurs décrivaient sous le nom de Maladie de Still toutes les variétés de rhumatismes chroniques de l’enfant. En 1977, la ligue européenne contre le rhumatisme (EULAR) remplace le terme de Maladie de Still par arthrite chronique juvénile. A la même époque, les spécialistes d’Amérique du Nord ont proposé une classification similaire mais en qualifiant ces affections d’arthrite rhumatoïde juvénile. Les deux systèmes de classification ont proposé une subdivision en trois groupes :
– la forme systémique ou maladie de Still
– la forme polyarticulaire
– la forme peauci-articulaire ou oligo-arthrite.
Les différences essentielles résidaient en deux points, les critères européens n’excluaient pas les spondylarthropathies, alors que les américains le font. A l’inverse, la classification européenne comprenait les arthrites inflammatoires associées à la présence de facteur rhumatoïde tandis quai les européens considéraient celles-ci comme d’authentiques polyarthrites à début précoce.
Il fallait disposer d’un langage commun grâce auquel chacun, où qu’il se trouve, puisse utiliser les même termes et soit assuré de parler des mêmes choses, et définir pour chacune des formes, des critères propres accepté par tous. Une réunion à l’échelle mondiale a été organisée en 1994 à Santiago de Chili afin de faire des propositions Celle-ci tient compte des caractéristiques cliniques et biologiques initiales et évolutives des rhumatismes chroniques observés chez les enfants. Le choix d’une dénomination a été fait et on s’est mis d’accord sur les termes arthrite juvénile idiopathique. On garde pour le début de l’affection, une durée d’évolution d’au moins six semaines. Quant aux critères dont les derniers en date ont été proposés à Durban en 1997, ils restent en vigueur pour la classification d’aujourd’hui.
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